15/04/2024
Le Fa
Le Fa est à la fois science et divinité présidant au destin de l’homme. Il est un livre ouvert sur le passé, le présent et l’avenir.
Il enseigne à l’homme ses liens profonds avec la nature, tout en lui dispensant, grâce aux contes allégoriques liés à chaque arcane, une grande et très profonde sagesse existentielle.
Le Fa est une géomancie, une technique divinatoire, une voie de connaissance, une doctrine initiatique.
En effet, La divination du Fa repose sur un système binaire.
Donc, en un mot, le Fa est un guide, un éclaireur qui permet d’avoir une vision claire par rapport à un individu depuis sa conception jusqu’à sa mort et même 16 ans après sa mort. Le Fa nous permet également d’avoir des visions précises sur des préoccupations précises telles que le mariage, le voyage. C’est une lumière des hommes qui tire sa source du grand nom divin.
D’après W. Fassinou, plus précisément : » Chez les peuples noirs d’Afrique sans écriture, de tous les procédés expérimentés, l’IFa est l’un des moyens par excellence permettant de révéler les desseins de Dieu. C’est une technique, un art, un oracle qui permet aux devins de communiquer avec Dieu, à travers les Orishas, les ancêtres, les défunts, etc. Il est utilisé dans les moments critiques de la vie tels que les maladies graves, les décès, les naissances, les mariages, à tout moment. Ifa est le nom donné à Orunmila, la divinité de la sagesse et du destin dans la culture yoruba du Nigéria et du Bénin. L’oracle Ifa est également connu sous le nom de Fa chez les Fons du Bénin ou d’Afa dans les cultures ewe du Bénin et du Togo. Ce nom trouve son origine dans la ville d’Ilé Ifé, au Nigéria, où selon la tradition, cet art divinatoire serait apparu en premier sur le content africain. Du Nigéria, l’Ifa s’est répandu en premier au Bénin, au Togo puis au Ghana, en s’intégrant harmonieusement, dans ces trois pays, au vodoun. D’ailleurs, il représente le trait d’union parfait entre les orishas des Yorubas et les vodouns des Fons du Benin. Ceci illustre la grande parenté des panthéons des Yoroubas du Nigéria et des Fons du Bénin, même si ces deux communautés ne partagent pas la même mythologie. »
La Fa a un sens mystique : Afin de saisir toute la portée mystique et la signification profonde des signes, il est très important de faire une identification des quatre noix de chaque branche du chapelet d’Ifa avec les quatre éléments naturels impondérables que sont le feu, l’air, l’eau et la terre, sources de toutes énergie du monde terrestre. Les éléments du haut du chapelet (feu et air) représentant l‘esprit et ceux du bas (eau et terre), la matière. Notre monde terrestre et la vie n’étant autre chose qu’une combinaison, une fusion de ces quatre éléments impondérables, on retrouvera ces quatre éléments dans différentes proportions dans toute espèce créée ici-bas. Chaque entité humaine, chaque situation humaine représente une addition, une combinaison et une fusion de ces quatre éléments dans de différentes proportions et symbolisée par les divers signes. Autrement dit, chaque type humain est la manifestation du signe auquel il appartient. Le signe permet donc de révéler le type humain, son comportement, ses facultés, en un mot tout son caractère, ses spécificités ou caractéristiques essentielles.
Importance du Fa dans la vie d’un être : Le Fa est d’une importance indéniable dans la vie d’un être. Le Fa est un langage entre Dieu et les Hommes. C’est le Fa qui détermine ce que peut être la vie d’un homme. Par exemple, un homme qui ne doit pas manger un fruit donné et qui ne le sait pas. Après avoir consulté, après avoir pris le Fa, il sera informé et il comprendra enfin le sens de certaines choses qui lui arrivaient. C’est ce qu’on appelle le « Zounyiyi » ou prendre son « kpoli ». Lorsque vous prenez le Fa, vous êtes informé sur votre « Dou », sur le langage codé par lequel vous êtes venu au monde, bref, sur votre signe. On peut, à la suite d’une consultation dire à quelqu’un qu’il ne doit jamais cultiver la terre et qu’il est né pour être commerçant. C’est celui qui ignore son signe qui cherche de droite à gauche. Il est donc nécessaire qu’un homme prenne le Fa.
(Posted by Auteur : Afiamagazine )
Comme Jacob, qui s’écria dans la Bible « Mon sort est caché devant l’éternel ! », l’homme est toujours poursuivi par l’énigme de son destin. Depuis la nuit des temps, l’homme a toujours été inquiet pour son destin, car il ne le connait pas et ne peut pas y échapper. Ce dilemme lui fait peur, à cause des vicissitudes de la vie qu’il redoute. Aussi, chez tous les peuples de la terre, l’homme va s’évertuer, par tous les procédés possibles, de percer le mystère de son existence : la cause, 1′ origine de ses divers malheurs et les moyens d’y échapper. L’ensemble des procédés inventés par l’homme, en vue de sonder, de percer ce mystère, s’appelle «l’arts conjectural» et sa pratique est la divination. Dans toutes les civilisations qui utilisent l’écriture, la géomancie et la taromancie ont été, depuis l’antiquité, suffisamment expérimentées, documentées et comptent de nos jours parmi « les mancies expérimentales » ou « mancies mères ».
D’après AGBADJE Adébayo Babatoundé Charles
Comment interpréter le Fa ?
A chaque combinaison correspond des vers (« ese » en yoruba) qui racontent une histoire mythologique, un conte, une chanson, un proverbe, une devinette… sur lesquels le devin va se baser pour réaliser son interprétation. La tradition affirme qu’il y aurait 16 vers par combinaison odu/dou du Fa, ce qui fait au total un corpus conséquent de plus de 4096 vers. En d’autres termes lorsqu’une question est posée à un babalawo (devin), il existe 4096 réponses possibles, soit autant de poèmes qui devront être interprétés par le devin pour donner une réponse. Un bon devin est supposé en avoir mémorisé le plus possible. Il est cependant admis qu’il est possible de tirer l’Ifa et de réaliser des prédictions correctes en ne connaissant que quatre vers essentiels par odu/dou. Les consultants peuvent demander une divination du Fa pour des raisons diverses et variées : se faire prédire son avenir, connaître le sort de proches passés dans l’au-delà ou trouver une solution à un souci de santé, un manque d’argent, un conflit, des problèmes conjugaux. La divination d’Ifa était anciennement utilisée avant chaque prise de décision importante.
Selon la légende, Oluda, le premier roi (Oni) d’Ifa eut seize fils qui fondèrent les seize royaumes yorubas. Orunmila apprit l’art de la divination aux seize fils qui la transmirent à leurs successeurs les Babalawos (les devins ou prêtres d’Ifa). Le seize représente les seize possibilités de vie humaine. Ces seize principes appelés Odu ou Oladu, eurent à leur tour seize fils chacun représentant ainsi 256 possibilités de vie humaine. Chaque possibilité (odu) possède seize poèmes (ese) qui transmettent des indices pour les séances de divination, ce qui donne finalement 4096 scénarii possibles.
Au total Il y a seize (16) maisons géomanciques et seize (16) signes principaux. La passation des seize signes dans les seize maisons géomanciques donne un total de 256 (deux cent cinquante six) signes. Ainsi, le Fa est non seulement un art, mais il est surtout un livre ouvert sur la vie. Les prêtes de l’Ifa ou du Fa, les Babalawo chez les Yoruba, ou Bokono chez les Fons, sont à la fois des diagnosticiens, des prescripteurs, des psychologues et des psychiatres. Ce sont de grands érudits qui savent écouter et aider les humains à régler leurs problèmes de santé, d’emploi, de couple, de promotion, de travail, de paix, de bonheur et d’amour.
Les éléments constitutifs de la géomancie béninoise sont :
- Les maisons géomanciques
- Et les signes géomanciques
Il y a seize maisons géomanciques et seize signes principaux. Il ne peut pas y avoir plus. La passation des seize signes dans les seize maisons géomanciques donne un total de deux cent cinquante six signes se décomposant comme suit :
Seize signe-mères qu’on appelle "Dougan" ou "Dou-mêdji". Ils sont également les représentants des maisons et deux cent quarante signes secondaires appelés "Vikando" ou "Douvi."