11/04/2024
LE VRAI VISAGE DU ROI BÉHANZIN 😡✊🇧🇯
25 Mars 1892, les habitants des villages Kɛnto, Zougomɛ, Dankɔli, Ahɛnta, Dɛnkɔ, Bikɔ, Agloloué, Agɔnguɛ, Dawémɛ et Hɛtin-Sota dormaient paisiblement quand ils furent attaqués par les troupes de Gbɛhànzin.
Ces villages furent pillés, des centaines d'hommes assassinés, des femmes et des enfants enlevés et les villages incendiés.
Pour cause, après avoir suscité et financé plusieurs princes du royaume de Hɔgbonu pour renverser le roi Toffa en vain, Gbɛhànzin entreprit de négocier avec ces villages pour les pousser à la rébellion et une bataille contre Hɔgbonu.
Les dignitaires de ces villages opposèrent un refus catégorique et déclarèrent leur indépendance vis-à-vis de Danxomɛn.
Seul le chef du Dékanmɛn avait accepté le deal et s'est lancé dans une rébellion contre Hɔgbonu.
Lors du massacre, les troupes de Gbɛhànzin ont enlevé, lacéré et détruit les drapeaux français qu’arboraient ces villages, signe de leur appartenance et loyauté au Roi Toffa.
Excédé par cette énième barbarie des Danxomɛnu, le gouverneur Victor BALLOT envoya une récade au représentant du roi à Ouidah.
Ce geste déplut fortement au roi Gbɛhànzin qui lui fit parvenir une lettre le 29 Mars 1892 pour lui signifier son mécontentement. Voici en substance ce que dit cette lettre explosive :
"Les villages dont vous me parlez sont bien à moi, ils m’appartiennent et voulaient être indépendants, alors j’ai envoyé les détruire et vous venez toujours vous plaindre."
"Je vous garantis que vous vous êtes bien trompé. Est-ce que j’ai été quelques fois en France faire la guerre contre vous ? Moi, je reste dans mon pays, et toutes les fois qu’une nation africaine me fait mal, je suis bien en droit de la punir. Cela ne vous regarde pas du tout. Vous avez eu bien tort de m’envoyer ce récade, c’est une moquerie ; mais je ne veux pas qu’on se moque de moi, je vous répète que cela ne me fait pas plaisir du tout. Le récade que vous m’avez envoyé est une plaisanterie et je la trouve extraordinaire. Je vous défends encore et ne veux pas avoir de ces histoires."
"Si vous n’êtes pas content de ce que je vous dis, vous n’avez qu’à faire tout ce que vous voudrez, quant à moi, je suis prêt. Vous pouvez venir avec vos troupes ou bien descendre à terre pour me faire une guerre acharnée."
"Je désire savoir combien de villages français indépendants ont été brisés par moi, Roi de Dahomey. Veuillez rester tranquille, faire votre commerce à Porto-Novo, comme cela nous resterons toujours en paix comme auparavant. Si vous voulez la guerre, je suis prêt. Je ne la finirai pas quand même cela durerait cent ans et me tuerait 20.000 hommes."
MON COMMENTAIRE.
Gbɛhànzin s'arrogeait le droit de détruire les vies des gens qui ne voulaient pas embarquer dans la guerre fratricide qu'il lançait à ses propres frères. Il a bien eu le temps de se créer des inimitiés autour de lui. Tous les peuples alentours ne souhaitaient que sa disparition. Il comptaient sur les sacrifices humains journaliers exécutés dans le Danxomɛn.
Voici comment Jean Bayol, témoin des sacrifices humains journaliers décrit les faits dans son rapport officiel :
"Pendant trente-six jours, roi, prince héritier, chefs de tout rang, soldats, amazones et serviteurs se procurent le plaisir — ineffable pour un noir — de se moquer sans vergogne des blancs qui assistent, bon gré mal gré, à des danses furieuses, hurlantes, érotiques, à des libations copieuses et enfin à des sacrifices humains. En l'honneur de la France, pour saluer les mânes des ancêtres, pour apaiser les génies malfaisants, les legbas et les maous de l'Olympe dahoméen, ces sauvages entassent cadavres sur cadavres dans les rues, places publiques et cours des maisons."
"Jusqu'au 6 décembre", dit M. Bayol dans son rapport officiel, "nous fûmes contraints d'assister à des spectacles pénibles pour des Européens. Chaque jour des têtes fraîchement coupées étaient placées sur un monticule de sable de chaque côté de la porte du palais du roi. Des mares de sang couvraient la place, et nous apprenions par des émissaires qu'un grand nombre de prisonniers avaient été égorgés dans les prisons. Au grand Marché, des cadavres horriblement mutilés étaient pendus deux par deux, la tête en bas, à des gibets très élevés, et les femmes du roi qui passaient là chaque jour, vêtues de leurs habits de fête, faisant partie de la procession des fétiches, pouvaient sans rougir contempler ces nudités sanglantes. Pour nous, qui savions combien étaient nombreux les prisonniers faits sur le territoire de Porto-Novo et sacrifiés par le roi Glé-Glé aux mânes de ses ancêtres, nous souffrions vivement d'être obligés de voir ces témoignages de la barbarie des Dahoméens."
Comme vous venez de le lire, la majorité de ces personnes sacrifiées étaient des Porto-Noviens.
CONSTAT :
Depuis le bannissement de Gbɛhànzin, plus jamais aucun village n'a levé d'armes contre un autre au Bénin. Les sacrifices humains ont cessé. Les haines intestinales n'on