24/11/2014
Arrivé à Riberalta, il faut faire monter la "cola" et son l'hélice sur le moteur : 3 jours d'attente pendant lesquels nous préparons le voyage : achats de bidons pour l'essence, bâche, hamacs, moustiquaires, bidons d'eau, outils, huile, etc. Une fois le moteur récupéré, il pèse plus de 60 kg ! quasi impossible de le porter à deux...Une fois ce moteur en place sur le bateau, nous pouvons immatriculer le tout. Bon, vient le moment émouvant où nous allons pouvoir le démarrer pour la première fois. Et là...patatras. Il refuse de démarrer. Au bout de 2 heures, on y parvient enfin. Un petit tour, et il s'arrête en plein milieu du rio, heureusement un autre bateau nous prend en remorque pour nous ramener parce qu'avec le courant, nous étions partis pour le Brésil !
Nous allons passer 5 jours à ré-éditer cet épisode, en fait à chaque fois qu'un "spécialiste" nous le "répare"... Le découragement nous gagne, nous qui avions acheté un moteur neuf pour éviter d'avoir des problèmes...
Enfin, il y en a un qui nous démonte le carbu et qui nous le répare avec un joint minuscule récupéré dans un briquet jetable !
On va pouvoir faire le sarpé : l'essence est subventionné par l'état en Bolivie, le litre est autour de 40 centimes d'Euro le litre et bien sûr, il y a un maximum de trafic avec le Pérou et le Brésil où l'essence est beaucoup plus chère. Encore 2 jours pour faire les papiers et enfin nous pouvons partir.
Nous naviguons environ 3 heures et nous nous arrêtons sur une plage. Bruno se tente à la pêche (sans trop de succès), nous préparons notre feu, nous installons les hamacs dans le bateau, nous mangeons et hop au lit, il doit être 8 heures du soir et la nuit est tombée depuis 1h30. C'est cool tout va bien.
Le lendemain matin, le rio a baissé et on est complètement planté sur le sable. C'est la première fois d'une jolie série, la navigation, c'est physique !
Au bout d'une demi-heure d'efforts, nous sommes dégagés mais entre temps il s'est mis à pleuvoir très fort et on y voit plus rien. Nous allons passer 4 heures à attendre, assis face à face dans le bateau le temps que cela passe.
En tout, nous mettrons 5 jours à arriver à la communauté de San Roque. C'est très beau, mais nous ne voyons pas beaucoup d'animaux : ils sont dans la forêt qui nous entoure sur des km et des km, et ne se montrent pas trop sauf la nuit pour aller boire (on voit plein de traces sur les bords).
L’accueil dans la communauté est très sympathique. Le lendemain de notre arrivée, nous partons à la pêche avec des enfants et ados du village. Nous nous retrouvons à une petite vingtaine dans le bateau. Nous allons dans un bras mort du Madre de Dios, et pour le rejoindre, nous devons traverser la forêt pendant une bonne 1/2 heure. Impressionnant ...
Arrivé au petit étang, il y a deux crocodiles sur un bord. Tout le monde va patauger quand même jusqu'à la ceinture dans un mélange de vase et d'eau. Ils pêchent avec des éperviers. En moins de 2 heures, ils ont du prendre une bonne centaine de kilos de poissons qui seront partagés entre toutes les familles de la communauté. Malheureusement, je me suis fait piqué mon appareil photo dans le bus du retour, donc je ne peux pas vous montrer la moindre photo...
En revanche, en ce qui concerne le projet lui même, ce n'est pas la joie. Juan, à qui nous avons donné 50% du montant total de la coque, s'est immédiatement acheté une maison à Riberalta avec cet argent. Du coup, il ne peut pas payer ceux qui devaient travailler à la construction, qui sont partis travailler ailleurs.
Je vous passe les détails pour les retrouver et les convaincre de revenir (en payant bien sûr).
Ils ont quand même coupé les arbres Itahuba. En fait, pour la coque de 21m x 6,5m, il suffit de 3 arbres.
Le seul problème est qu'ils sont à 10-12 km du village pour le plus proche ! En plus, ils nous ont racontés qu'ils avaient du travailler de nuit à cause des guêpes... Enfin, pour ramener le bois, il va falloir qu'ils construisent une route praticable en 4x4 ! Respect...
Du coup, nous avons été plutôt arrangeants.
Ensuite, ils devraient construire la coque sur une plate-forme à quelques mètres au dessus du Rio et il n'y aura plus qu'à attendre les pluies pour que le niveau du rio monte et pouvoir mettre la coque à l'eau !!!
Ce qui est clair, c'est que nous n'aurons pas la coque avant fin janvier - début février 2015 !
Ce qui, finalement, ne me dérange pas trop car je pars à la Réunion du 20/12 au 31/01.