21/11/2021
Un des nôtres nous a quittés...
L’homme de ma vie….
Notre première rencontre, organisée par ma sœur et une cousine à toi, fut le début de notre histoire d’Amour et de complicité…
Notre deuxième rencontre fut celle de la célébration de ta fête ou je t’avais offert, à ta grande stupéfaction, une g***e de roses blanches.
Notre troisième rencontre fut celle où j’ai testé ta patience en te faisant écouter la même chanson à répétition pendant notre retour d’un souper d’une durée de quatre heures, en tête à tête, au restaurant La Boucherie à Montréal…
Quelques mois après cette sortie, tu m’avais avoué qu’après m’avoir déposée chez moi, seul dans ta voiture au coin de la rue, tu avais crié de joie ton amour pour moi… Ce même soir, j’avais avoué à Mom que je croyais être en Amour…
Tes yeux rieurs, ton sourire contagieux, la paume de tes mains, mais surtout ton intelligence marquée de tes connaissances variées me rendaient complète. Nous avons parcouru ensemble 35 belles années, dont 34 dans le sacrement du mariage.
La vie avait décidé que nous ne serions pas choyés de nos propres enfants, mais tu as su combler la vie de Jean-Sébastien, Krystèle et Karelle comme si tu étais leur père… ces derniers avaient un respect, une reconnaissance et un amour incroyable pour toi…
Dans ta jeunesse, tu as été le soutien familial pour ta petite sœur Diane, ta grande sœur Lise, tes frères Gilles, ainsi que Michel, avec qui tu as développé et entretenu une relation très proche, nourrie par votre amour mutuel du hockey et des courses d’autos… Quand tu étais en pleine santé, tu étais comme un p’tit garçon excité à l’idée de ton week-end annuel avec ton frère Michel pour profiter de cette passion commune.
Tu as aussi été le soutien de tes parents, tant dans ta jeunesse qu’à la fin de leurs jours… Tu avais en fait décidé de ne plus laisser souffrir ton père, ton meilleur chum que tu disais, en prenant seul la décision de faire arrêter ses traitements de dialyse qui détérioraient sa qualité de vie au lieu de l’améliorer…
Tu as aussi été présent pour ta sœur Lise dans les moments les plus difficiles de sa vie. Jour après jour, tu as posé des gestes pour rendre sa vie plus agréable, malgré la maladie qui l’emportait petit à petit… et ce, malgré ta propre condition de santé qui se détériorait aussi petit à petit…
J’ai beaucoup appris de toi. Tu m’as montré à prendre le temps de contempler et à apprécier la beauté de la nature, le changement des quatre saisons, de l’éclosion des bourgeons jusqu’à l’heure changeante quotidienne du coucher et du lever du soleil… Je continuerai à apprécier chacun de ces moments en pensant à toi…
Tu m’as partagé ton plaisir du voyage et de découvrir le monde entier… tu as été un partenaire de voyage incroyable, en plus d’un partenaire d’affaires indispensable…
Notre aventure en affaires nous a permis de rencontrer et de côtoyer des gens qui nous ont comblés, les « filles du bureau » comme tu les appelais affectueusement, notre petite Jackie, qui te considérait comme son deuxième père et qui te gâtait régulièrement de ton p’tit gâteau favori, Kim, qui te popotait des repas et qui faisait la meilleure lasagne, disais-tu… Chloé, qui t’entourait affectueusement de ses grands bras à chaque visite, te réconfortait. Et, finalement, Josée qui s’est jointe à nous dernièrement, pour occuper partiellement ton poste tout en s’assurant discrètement de te laisser ta place…
Chacune d’elle était contente de tes visites au bureau et appréciait leurs échanges avec toi. Ce qu’elles ne savaient probablement pas est l’immense bonheur que chacune d’elle t’apportait.
Les deux dernières années ont été difficiles, dû entre autres à la pandémie, tant au niveau affaires que personnel. Mais, en même temps, cette période nous a permis d’être ensemble de façon continue, 24 heures sur 24. Tu m’avais fait la remarque que ces mois nous avaient donné du temps de qualité et que tu en étais reconnaissant. Et je l’étais d’ailleurs aussi.
Ce ralentissement de la vie, contre toute attente, a été très spécial pour nous deux, … Par contre la maladie t’affligeait de plus en plus à mon grand désarroi... Ta vision se dégradait en raison de cataractes que nous avons finalement eu la chance d’enrayer en août pour te permettre de tout voir à nouveau… Je remercie la vie de nous avoir permis de le faire si rapidement. Tu en étais tellement reconnaissant… J’aurais aussi aimé que l’on trouve une solution instantanée pour la douleur intense qui habitait tes mains…
Nous avons toujours été très bien entourés de gens prêts à rendre notre existence plus facile et agréable. Je sais que tu te joins à moi pour souligner l’apport de Pauline qui a toujours été présente pour nous, ainsi que celui d'Éric et de Josée qui ont su organiser notre maison dans la dernière année pour rendre tes déplacements quotidiens plus faciles. Sans compter nos amis, Jackie et Raymond, Denis et Josée, Jacques-Yves et Micheline, Diane et André, Josée et Mariette, Paul-Émile et Mary-Lou ainsi que Sylvie qui ont fait une grande différence dans nos vies avec des petits gestes très appréciés.
À l’annonce de ton départ, les gens que l’on connaissait m’ont partagé de très beaux mots à ton sujet…
« Un homme bon, attachant, souriant, chaleureux et très agréable à côtoyer. »
« Un homme humble, sympathique et à l’écoute des autres. »
« A true gentleman. »
« La générosité, l'accueil, le soutien, dont Claude aura fait preuve, resteront gravés dans la mémoire de ceux et celles qui l'auront croisé sur leur route. »
Et, finalement, une connaissance ayant récemment voyagé en ta compagnie m’a écrit :
« Je le connaissais à peine et toi un peu plus. Mais même ces brèves rencontres m’ont permis d’être témoin de l’amour qui vous unissait et de la bienveillance qui imprégnait votre relation. Nul besoin de vous avoir fréquenté régulièrement pour savoir la douleur qui t’habite en ce moment. »
« Bonne nuit », « Je t’aime », « Je t’adore », « Dors bien », « À demain » faisaient partie de notre rituel au coucher…, moment que l’on disait être le plus attendu de notre quotidien.
Des « Je t’aime » et des « Je t’adore » répétitifs ont été les derniers mots que l’on a échangés, sachant trop bien que, dans les minutes qui suivaient, la fin approchait. J’en garderai toujours le souvenir très vivide…
Égoïste, j’aurais voulu te garder avec moi plus longtemps… mais je prends appui sur cette phrase réconfortante qu’un collègue de notre industrie m’a écrite :
“The pain will not end tomorrow, next week or next year. You will never get over your soulmate as he will be patiently awaiting your arrival so you can start your next chapter.”
Je t’aime et t’aimerai toujours, Claude Lacroix.
Manon
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