18/12/2018
EVENEMENT A VENIR : PELERINAGE CHRETIEN DANS LES TRACES DES MATYRS DE L' OUGANDA .
FIN
EX*****ON
Pendant ces exécutions, des pillards allèrent s’emparer du peu qu’il y avait à voler chez Mathias et voulurent ravir son épouse et ses enfants. Il y avait là un serviteur très fidèle et pieux, Noé Mawaggali. Son chef n’eut pas le courage de le refuser aux pillards, qui le percèrent de leurs lances.
La sœur de ce dernier fallit être ravie par le chef des pillards, mais elle leur parla très fermement : “Vous avez tué mon frère parce qu’il priait ; je prie comme lui, tuez-moi donc aussi.” Au contraire, ils l’épargnèrent et la conduisirent en cachette chez les missionnaires, où elle s’occupa maternellement des enfants de Mathias, dont l’un n’avait que deux ans.
Il y eut aussi Jean-Marie, surnommé Muzéï, “vieillard”, à cause de la maturité de son caractère. Baptisé à la Toussaintde 1885, on disait qu’il avait appris tout le catéchisme en un jour. Il donnait aux pauvres, s’occupait des malades, rachetait des captifs. Confirmé le 3 juin 1886, il fut noyé dans un étang le 27 janvier 1887.
Tels sont les plus marquants des vingt-deux martyrs ougandais, qui furent béatifiés en 1920, et canonisés en 1964. Ils sont fêtés le 3 juin, jour du martyre de la majeure partie d’entre eux. Voici maintenant les noms de ces vaillants soldats du Christ, avec l’indication de leur prénom dans leur langue propre et la date respective de leur martyre :
Joseph (Yosefu) Mukasa Balikuddembe, chef des pages, décapité puis brûlé, martyrisé le 15 novembre 1885
Denis Ssebuggwawo Wasswa, première victime de la grande persécution, martyrisé le 25 mai 1886
André (Anderea) Kaggwa, page, celui qui devait être le général en chef du roi ; le bourreau lui trancha le poignet et la tête ; martyrisé le 26 mai 1886
Pontien (Ponsiano) Ngondwé, page, mis en prison, percé de coups de lance, martyrisé le 26 mai 1886
Gonzague Gonza, page du roi, percé d’une lance après avoir forcé l’admiration du bourreau lui-même, martyrisé le 27 mai 1886
Athanase (Antanansio) Bazzekuketta, page, accablé de coups, martyrisé le 27 mai 1886
Mathias (Matiya) Kalemba Mulumba Wante, dont on a parlé plus haut, martyrisé le 30 mai 1886
Noé (Nowa) Mawaggali, martyrisé le 31 mai 1886
Les treize suivants sont tous martyrisés le 3 juin 1886, tous brûlés vifs :
Charles (Karoli) Lwanga
Bruno Serunkuma, soldat du roi, roué de coups de bâton
Mugagga Lubowa, qui s’est offert spontanément aux bourreaux
Jacques (Yakobo) Buzabaliawo, soldat, qu’on entendit prier pour ses persécuteurs
Kizito, le benjamin de quatorze ans
Ambroise (Ambrosio) Kibuka, page
Gyavira Musoke, page, catéchumène, jeté en prison le jour même où Charles le baptiza
Achille (Achileo) Kiwanuka, page
Adolphe (Adolofu) Mukasa Ludigo, page
Mukasa Kiriwawanvu, page et catéchumène
Anatole (Anatoli) Kiriggwajjo, page, qui refusa la charge honorifique proposée par le roi
Mbaga Tuzinde, page, fils du bourreau, baptisé par Charles juste avant d’être enchaîné avec lui, roué de coups, assommé avant d’être brûlé.
Luc (Lukka) Banabakintu, décapité puis brûlé
Enfin :
Jean-Marie (Yohana Maria) Muzeyi, saint homme, longtemps recherché, arrêté, décapité le 27 janvier 1887. C’est la dernière victime de la persécution.
On aurait pu croire que le christianisme aurait été ainsi dangereusement menacé d’extinction. Il n’en fut rien. Trente ans après, l’évêque du lieu pouvait compter sur 88 prêtres, 11 frères coadjuteurs, 38 Religieuses et 1244 (!) catéchistes.
Actuellement, la religion catholique y est majoritaire à 45 %, suivie de l’anglicanisme (39 %) et de l’Islam (10%).