01/09/2022
NOUVELLE APPROCHE HISTORIQUE SUR LE DÉPART DES GUERRIERS SENOUFO DE KONG-COTE D’IVOIRE - article de M’BRAH Kouakou Désiré de l’Université Alassane OUATTARA de Bouaké.
RESUME : L’histoire des Sénoufo de Côte d’Ivoire est étroitement liée à leur présence dans le royaume de Kong. Les autorités de Kong s’appuyaient sur les Sénoufo pour étendre leur influence militaire dans la région. Mais l’avènement du souverain Sékou Ouattara provoque le départ massif des Senoufo de cette cité marchande. Les causes de départ des guerriers sénoufo n’ont pas été suffisamment approfondies par les études antérieures. Par ailleurs, la chronologie de leur départ mérite d’être réexaminée suite aux résultats des récentes recherches. Ainsi, cette étude vise à faire l’état des lieux afin d’enrichir l’historiographie.
Commentaires : (Le Sunangiya est la communauté des Sunangi. Cette classe guerrière qui reçut le nom de Sunangi remonterait probablement au XVe siècle. Ce mot viendrait de Sunanké, c'est-à-dire les gens de Suna, les défenseurs de l’Islam. Au sein de son armée, Sekou Ouattara ne s’intéressait pas à l’origine sociale de ses combattants mais seulement à leur mérite. Par conséquent, il a été instauré dans le Sunangiya, le culte du tyéfariya c’est-à-dire, la bravoure en langue malinké. Les guerriers les plus courageux étaient récompensés par des bracelets en cuivre, des chevaux, des armes, des vêtements et des terres mises en valeur pour eux par des esclaves. Ce culte du tyéfariya permit aux Sénoufo cités précédemment d’être des chefs militaires dans le royaume de Kong.
L’anthropologie linguistique analysant les termes Malinké ‘’ Sunangui’’, ‘’ Sunanguiya’’, et ‘’ tyéfariya’’ montre bien la présence d’un peuplement Malinké à Kong, bien enraciné au point d’être au sommet de la hiérarchie du pouvoir d’Etat.
Ne pas tenir compte de ce peuplement Malinké à KONG est une erreur historique.
L'anthropologie linguistique examine la façon dont la langue façonne la communication, forme l'identité sociale et l'appartenance à un groupe, met en place des idéologies et croyances culturelles.)->Dr Berté
INTRODUCTION de l’article de M’BRAH Kouakou Désiré :
Kong est une localité située dans le Nord-est de la Côte d’Ivoire, entre la savane et la forêt. (Les frontières géographiques de Kong étaient au Nord les localités de Bobo Dioulasso (actuel Burkina-Faso) et Sikasso (actuel Mali), les régions de l’Anno et du Djimimi au Sud puis Bondoukou et Bouna à l’est de la Côte d’Ivoire actuelle. Kong ravitaillait les marchés de Bondoukou, de Koumassi (au Ghana actuel) et les Etats de la côte atlantique en esclaves). Cette position géographique permet à cette localité de devenir un puissant royaume dont l’activité principale est le commerce. Bokar Traoré est le fondateur du royaume de Kong dès le XVe siècle. Le peuplement de Kong repose essentiellement sur un fond humain composé de Gbin et Sénoufo. Les Sénoufo sont un peuple originaire de la région comprise entre le Mali et le Burkina Faso actuels. De là, ils amorcent leur descente vers le Nord de la Côte d’Ivoire en direction de la localité de Ténéguera. (Les ancêtres des Sénoufo sont connus sous le vocable de ‘’Falafala’’ qui signifie ‘’prêts à fuir, à se disperser’’. Plus t**d, le terme Falafala a cédé le pas à celui de ‘’Palaka’’ au cours du XVIIIe siècle. Leur installation dans la région de Ténéguera remonte au moins vers la fin du néolithique. Cette période est confirmée par les recherches archéologiques menées par l’archéologue ivoirien Victor Tiègbè Diabaté. Ce dernier situe la présence des Falafala vers 340 ou 120 avant notre ère.).
Leur installation à Kong est due, selon Niamkey Georges Kodjo, à l’invasion des Myoro à Ténéguera. A Kong, les Falafala sont considérés comme les maîtres de la terre et des membres de l’aristocratie guerrière sous le nom ‘’Sunangiya’’ (Niamkey Georges KODJO, 1986, Le royaume de Kong : des origines à 1897, Aix-en-Provence, Thèse pour le doctorat d’Etat, Tome 1, p. p. 164. Peu d’information existe au sujet des Myoro hormis le fait qu’ils ont toujours été les voisins des Falafala.).
En 1660, Lasiri Gbombélé s’empara du pouvoir politique de Kong jusqu’en 1710 où Shaykh Umar appelé plus t**d Sékou Ouattara le renverse. Le règne du nouveau roi de Kong provoque le départ massif des Sénoufo vers les localités que l’on leur reconnaît aujourd’hui en Côte d’Ivoire : Korhogo, Ferkessédougou, Sinématiali, Boundiali, Dabakala, Tafiré, Katiola, Tengréla (En Afrique, les Sénoufo constituent une trentaine de sous groupes repartis entre le Burkina-Faso, le Mali (principalement dans la région de Sikasso), le Ghana et la Côte d'Ivoire. Ce dernier pays abrite à lui seul une vingtaine de sous groupes dont les principaux sont le Tiembara dans la région de Korhogo et de Niéllé, les Tagbana dans la région de Katiola, les Niarafolo à Ferkessédougou, les Nafara de Sinématiali, Karakoro, Napié, Kagbolodougou et de Komborodougou, et les Kassembélé de Boundiali. ) . Les raisons de leur départ du royaume de Kong sont diverses selon les auteurs ayant abordé l’histoire des Sénoufo de Côte d’Ivoire. Ce travail vise à les présenter toutes et montrer la cause véritable de l’exode massif des Sénoufo de Kong. La datation de leurs départs fut aussi l’objet de polémique entre différents auteurs. Il convient de dresser l’état des lieux et situer le lecteur sur cette chronologie. La documentation pour cette analyse est composée des sources d’archives coloniales de la Côte d’Ivoire, des travaux de recherche et des ouvrages. Les sources d’archives proviennent des Archives nationales de Côte d’Ivoire localisées à Abidjan. La série E, consacrée aux affaires politiques, fournit des monographies des administrateurs coloniaux sur Kong et le peuple sénoufo. Il s’agit notamment de Maurice Delafosse, Louis Roussel, Bohumil Holas et Yves Person. Cette réflexion s’articule autour de trois centres d’intérêt : montrer d’abord les causes des migrations des Sénoufo de Kong, établir ensuite leur chronologie et présenter enfin les nouveaux territoires d’installation des Sénoufo à l’issue de leurs migrations.
I-LES RAISONS DU DEPART DES GUERRIERS SENOUFO DE KONG
1-La décadence du royaume de Kong
À Kong, les Sunangui ou soldats étaient des combattants au service du commerce et de l’islam (Le Sunangiya est la communauté des Sunangi. Cette classe guerrière qui reçut le nom de Sunangi remonterait probablement au XVe siècle. Ce mot viendrait de Sunanké, c'est-à-dire les gens de Suna, les défenseurs de l’Islam. Il s’agit d’une véritable armée et une machine de guerre aux mains des souverains de Kong. Les chefs Sunangi provenaient essentiellement des populations autochtones dont les Falafala, Myoro, Nabè et Gbin. Le Sunangiya visait à développer le culte de la force et de l’endurance, à mépriser la mort puis à s’imposer à autrui. C’est un facteur d’unité entre ces peuples autochtones. Cf. Niamkey Georges KODJO, Op. cit, pp. 237-243).
Par la suite, les Ouattara songèrent plus aux conquêtes militaires qu’à l’expansion de l’islam. Ainsi, dans le but d’islamiser les Bamana, c’est-à-dire les non croyants et assurer la sécurité sur les routes du commerce de l’or et de la kola, Sekou Ouattara organisait de nombreuses expéditions militaires avec des colonnes militaires sénoufo. Celles-ci étaient dirigées par Nanguin Soro, Fanga Silué, Felguessi Silué, Layèhè Soro, Koloh Soro, Kpo Tuo , etc. Au sein de son armée, Sekou Ouattara ne s’intéressait pas à l’origine sociale de ses combattants mais seulement à leur mérite. Par conséquent, il a été instauré dans le Sunangiya, le culte du tyéfariya c’est-à-dire, la bravoure en langue malinké. Les guerriers les plus courageux étaient récompensés par des bracelets en cuivre, des chevaux, des armes, des vêtements et des terres mises en valeur pour eux par des esclaves. Ce culte du tyéfariya permit aux Sénoufo cités précédemment d’être des chefs militaires dans le royaume de Kong. En d’autres termes, la dextérité militaire des guerriers sénoufo les fit remarquer à Kong. Malheureusement, ce métier contribua à leur départ de cette localité. En effet, durant son règne, Séku Ouattara avait installé ses douze fils dans douze localités sur les voies de sorties de la ville de Kong. Une telle mesure visait à assurer la sécurité de la capitale de son royaume. Ces douze localités, devinrent ainsi des résidences héréditaires. Le pouvoir politique était dévolu par rotation entre ces différents segments localisés qui constituaient le patrilignage créé par Séku Ouattara. Cette organisation territoriale de Séku Ouattara avait pour objectif de faire régner la paix à l’intérieur du royaume. Afin de garantir la communication avec ses fils, il entretenait des contacts réguliers et entendait leurs rapports pendant les audiences à sa cour. Mais peu après sa disparition, des querelles de succession surgirent entre les descendants, entraînant la décadence du royaume. L’armée désorganisée est aussi à la dérive. Ses chefs militaires ne résistaient pas à l’envie de se tailler chacun son petit royaume, à l’intérieur de l’Empire en décadence . Georges Niamkey Kodjo situe le début véritable de la décadence du royaume non après la mort de Séku Ouattara mais entre 1770 et 1800 sous le règne de Mori Magari . Pendant cette période, tous les chefs militaires étaient soupçonnés, espionnés et marginalisés par les héritiers. Cette atmosphère délétère suscita le départ de tous les chefs militaires sénoufo de Kong. En tant que Sunangui, les Sénoufo avaient toute la latitude de s’approprier du pouvoir politique du royaume en déliquescence. Cette possibilité était tout à fait à leur portée si l’on s’en tient à leur dextérité militaire et la division des héritiers de Séku Ouattara. Cependant, ils n’ont pas songé à une telle alternative. Cette raison politico-militaire ne saurait à elle seule expliquer la migration massive de tous les Sénoufo de Kong à la recherche d’un nouveau havre de paix.
2-L’islamisation de Kong à l’avènement de Séku Ouattara, la véritable raison du départ des Sénoufo
Séku Ouattara accède au pouvoir en 1710 à Kong par un coup d’État militaire qui lui a permis de renverser la dynastie de Lasiri Gbombélé. La réussite de son putsch est due aux soutiens des milieux musulmans et des hommes d’affaires de Kong1 . Ces derniers se plaignaient des lourdes taxes2 imposées par Lasiri Gbombélé qu’ils jugent également animiste. Aussi, lorsque Séku Ouattara conquiert le pouvoir, d’importantes réformes sont prises au détriment des populations attachées à l’animisme. Ainsi, Séku Ouattara impose comme langue nationale celle du vainqueur, c’est-à-dire le dyula, la langue des hommes d’affaires3 . En outre, il restaure le culte musulman sur l’ensemble du royaume. En défenseur de l’islam, il ordonne la destruction des cases à idoles construites par Lasiri et interdit la vénération des idoles. Cette dernière mesure eut de graves conséquences car elle signifiait la perte de l’identité culturelle des peuples autochtones dont les Sénoufo attachés à leurs us et coutumes. En effet, les Sunangui possédaient une société initiatique secrète appelée Do’o qui jouait un rôle prépondérant dans leur formation militaire4 . L’initiation au Do’o, une croyance polythéiste aggravée par la consommation de la boisson alcoolisée Dolo constituent assurément des violations aux principes fondamentaux de l’islam5 . Afin de montrer le changement religieux opéré, Séku Ouattara décapite son adversaire et fait anéantir anéantir les bois sacrés sénoufo taxés d’idolâtrie. Aussi, en lieu et place de celui de Kong, il fait construire une mosquée6 . La ville de Kong se convertit à l’islam, on voit se dresser des mosquées et s’ouvrir des écoles coraniques. Les marchands et les érudits font la réputation de la ville. Toutes ces actions de Séku Ouattara font de lui le roi qui a tenté de faire des Sunangui des combattants au service de l’islam et du commerce7 . Avant l’avènement de Séku Ouattara, l’islam était certes déjà présent à Kong mais il n’intéressait guère les Sénoufo.
D’ailleurs, ses souverains n’ont jamais essayé de les contraindre à s’y convertir. De ce fait, ils étaient indifférents8 à l’islam tant que leurs coutumes notamment le Do’o étaient respectées. En réalité, Bokar Traoré avait su admirablement organiser les populations locales en les associant à l’exercice du pouvoir, notamment dans les commandements militaires et administratifs9 . Or, Séku marqua une alliance très forte entre le pouvoir musulman et le commerce. Ainsi, la lutte de Séku Ouattara contre les Bamana autrement contre les populations animistes constitue la cause essentielle du départ d’un grand nombre de Sénoufo ou Falafala de la région de Kong au début du XVIIIe siècle10 . Leur départ fut effectif bien que l’islam et l’animisme finissent par cohabiter à Kong11 . Il s’agissait du du rejet de toute forme de culture étrangère à leurs traditions. Il est vrai que le roi Séku Ouattara n’a pas procédé au Jihad5 c’est-à-dire la lutte armée pour asseoir l’islam. Mais le fait de détruire les édifices animistes chers aux Sénoufo était suffisant pour pousser ceux-ci à abandonner Kong. La chronologie de ce départ est sujette à caution chez les auteurs ayant abordé l’histoire des Sénoufo.
II- LA CHRONOLOGIE DU DÉPART DES SENOUFO DE KONG
Holas Bohumil, Edmond Bernus, Yves Person et Georges Niamkey Kodjo se sont penchés sur cette question. Cependant, des zones d’ombre existent au sujet de la chronologie concernant la période de départ des Sénoufo de Kong. Une recherche assez récente est susceptible de mieux éclairer cette période.
1- Les thèses divergentes en présence
Concernant la datation du départ des Sénoufo de Kong, les études antérieures révèlent deux tendances. Tandis que la première situe ce départ après le règne du souverain Séku Ouattara, la seconde quant à elle retient sa période de règne. Dans son étude sur les Sénoufo, Bohumil Holas situait déjà le départ des Sénoufo de Kong vers le milieu du XVIe siècle12 , c’est-à-dire durant le règne du roi Bokar Traoré. Cette information est battue en brèche par les recherches effectuées par l’historien Georges Niamkey Kodjo. Ce dernier retient que le départ de Nanguin et des autres chefs militaires sénoufo a eu lieu entre 1770 et 1800 sous le règne de Mori Magari-13 . Séku Ouattara a dirigé le royaume de Kong de 1710 à 1745, date de son décès. Ainsi, Georges Niamkey Kodjo place l’exorde des Sénoufo vingt-cinq après le règne de ce souverain. Il s’agit donc de la période de règne d’un des successeurs de Séku Ouattara, en la personne de Mori Magari. La chronologie proposée par Georges Niamkey Kodjo est remise en cause par Yves Person. En effet, cet historien africaniste-(14) avance plutôt la date de 1750 –(15) . Il s’est appuyé sur les généalogies des Sénoufo de Korhogo, lesquelles sont confirmées par des recoupements réalisés avec celles de Kong-16 . Mais en fait, son point de vue n’est pas totalement éloigné de celle de Georges Niamkey Kodjo car ces deux auteurs situent le départ des guerriers sénoufo de Kong, à quelques années près, après la mort de Séku Ouattara. Tous ces auteurs ont fourni des dates suite à l’exploitation des traditions orales recueillies à Kong. En effet, dans les sociétés africaines qui sont essentiellement sans écriture, les sources orales sont d’un grand intérêt pour la reconstitution du passé. Elles constituent la source essentielle capable d’éclairer l’histoire de Kong. Les traditions orales se définissent comme tous les témoignages oraux rapportés concernant le passé ou encore tous les témoignages transmis oralement de génération en génération-17 . Néanmoins, la chronologie reste le problème le plus ardu des traditions orales-18 qui ne permettent pas d’établir une chronologie absolue. Cela explique en grande partie la divergence de points de vue de ces auteurs au sujet de la date de départ des Sénoufo de Kong. À l’issue de cette comparaison, il importe de retenir une chronologie suite aux récents travaux de recherche.
2-La nouvelle chronologie de l’histoire des Sénoufo
Dans ses recherches sur Kong, Edmond Bernus situe le départ des Sénoufo au cours du règne de Sékou-19 sans fournir de date véritable. Toutefois, son idée est soutenue par Georges Niamkey Kodjo lorsqu’il aborde les nouvelles réformes entreprises par le roi Séku Ouattara, notamment l’imposition de la langue dioula à toutes les populations vivant à Kong. Ce changement linguistique provoqua la fuite d’un grand nombre de Sénoufo vers la région actuelle de Ferkessédougou-20 . L’auteur ne fournit aucune date pour situer cet événement. Cependant, il est fort probable que cela s’est passé dès 1710 marquant le début du règne de Séku Ouattara. Son coup d’Etat militaire et l’imposition de l’islam aux populations païennes ne pouvaient que précipiter le départ des Sénoufo du royaume de Kong au début du XVIIIe siècle. L’étude récente de René Kouamé Allou sur les migrations des Akan en Côte d’Ivoire milite en ce sens. Cet auteur indique que divers groupes sénoufo peuplaient déjà le centre de la Côte d’Ivoire là où allaient s’établir les futurs Baoulé entre le XVIIIe et le XIXe siècle. Leur aire d’occupation très vaste, s’étendait vers le Sud de la région de Bouaké jusqu’à la hauteur de Tiébissou depuis des zones plus au Nord comme l’actuel Worodougou, Kong et Katiola-21 . Ces groupes, et en occurrence les Tagbana et les Djimini auraient été phagocytés par les nouveaux venus. Étant donné que les populations baoulé ont trouvé déjà en place les sous-groupes sénoufo tagouana et djimini-22 , il convient alors de revoir la chronologie des migrations des Sénoufo à partir de Kong. Si René Kouamé Allou propose la date de 1725-(23) comme la fin des migrations Baoulé, cela suppose sans ambages que tous les Sénoufo avaient déjà abandonné Kong à cette période. Par conséquent, ils étaient installés dans les régions qu’on leur reconnaît aujourd’hui avant 1725. Cette idée conduit à situer le départ des migrations sénoufo pendant le règne de Sékou Ouattara et non après son décès. La chronologie proposée par René Kouamé Allou tire son fondement de l’exploitation des sources d’archives hollandaises. A la différence des sources écrites, ces sources d’archives fournissent des dates utiles à l’historien dans sa quête de reconstitution du passé des peuples à oralité. La datation issue des sources écrites permet d’accréditer 1710 comme l’année de départ des Sénoufo de Kong suite aux réformes entreprises par le souverain musulman Sékou Ouattara. Ainsi, à partir de 1710, les guerriers sénoufos empruntent le chemin des migrations vers les régions que l’on leur reconnaît aujourd’hui.
III- LE DÉPART DES GUERRIERS SENOUFO DE KONG VERS DE NOUVELLES ZONES D’OCCUPATION
Les bouleversements sociopolitiques et religieux opérés à Kong obligent les guerriers sénoufos à l’abandonner. Ce départ déclenche une série de migrations en destination de nouvelles terres situées plus au Nord de Kong. Ces migrations aboutissent à l’établissement de ces guerriers et de leurs familles dans de nouveaux territoires.
1- Les migrations des guerriers sénoufo à partir de Kong
Sous la conduite de Nanguin Soro, libérés désormais du joug du roi de Kong et à la recherche de meilleures conditions de vie, les Sénoufo commencent des migrations périlleuses au début du XVIIIe siècle. La tradition retient que ce dernier a été le premier guerrier sénoufo à quitter Kong, donnant ainsi le départ aux autres groupes sénoufo. Le rôle de pionnier joué par Nanguin Soro est sans équivoque comme en témoigne le récit suivant : « […] Nanguin Soro met le cap sur le nord à la tête d’un millier de migrants composés de Tiébaga, de Niarafolo, de Takpin et de Mandés intégrés aux familles sénoufo. Il est secondé par les chefs militaires Bégako Sékongo, Fanga Silué, Layèhè Silué, Kpo Tuo, Gbambala Tuo, Tébolo Silué, Koboh Soro, Pédia Silué, Sikolo Yéo, Paya Yéo, Gnimé Silué, Felguessi Silué, Gnèkèrè Silué, Tradia Soro, Kolo Yéo et Diangaweya Yéo6 […] ». Ainsi, Nanguin Soro déclenche le départ massif des guerriers sénoufo de Kong. Son exemple est suivi plus ou moins exactement par les autres militaires sénoufo qui résidaient à Kong. Nanguin Soro n’a quitté Kong qu’avec les membres de sa famille "Tiembara" avec lesquels ils arrivent à Kaouara et se laissent prendre aux charmes de cette localité. Avec le temps, la puissance économique des Tiembara inquiète les chefs de Kaouara. Par prudence, ils conseillent à Nanguin de s’éloigner avec tous ses hommes. Nanguin part pour Nanguinkaha-24 . Le Mémorial de la Côte d’Ivoire souligne que les Niarafolo ont suivi le même itinéraire que les Tiembara guidés par Nanguin Soro. Cependant, les traditions niarafolo n’évoquent pas un passage à Kaouara. En effet, les Niarafolo ont suivi le départ de Nanguin Soro sans toutefois emprunter le même itinéraire. Ils se sont d’abord réfugiés sur le mont Niangbo dans la région de Niakaramandougou, au nord-ouest de Kong. Après la région de Niangbo comprise dans la localité de Niakaramandougou, ils ont pris l’orientation septentrionale. Outre, la précaution d’éviter les alliés de Kong (pays Anno), le sud de la Côte d’Ivoire n’allait pas retenir l’attention des Niarafolo. Cela s’explique par la peur de la forêt dense qui serait l’apanage des génies. Mais en fait, c’est plutôt un problème environnemental car les Niarafolo cherchaient un site à la végétation semblable à celle de Kong et de Niakaramandougou. Paysage ouvert, la savane a généralement attiré l’installation des guerriers sénoufo. Le Bandama-(25) , traversant entièrement le nord de la Côte d’Ivoire, a constitué un repère géographique pour ces militaires sénoufo. Ces derniers étaient la plupart du temps les guides de leur groupe lors de ces migrations.
2- L’installation des guerriers sénoufo dans de nouveaux territoires
Au bout de la migration, s’opère l’établissement sur la terre d’accueil dont les potentialités séduisent les nouveaux arrivants. L’installation des guerriers sénoufo s’est déroulée la plupart du temps de façon pacifique conformément au principe foncier en vigueur dans la région. En pays sénoufo, la première occupation est l’origine unique du droit de propriété sur le sol. C’est le représentant de la première famille qui dispose du sol, il le répartit entre les villages. Le sol occupé par chaque tribu appartient originairement au fondateur de la tribu : soit par droit d’ancienneté, soit par droit de conquête et il a passé de celui-ci à ses successeurs-26 . Le chef de terre est le dépositaire des pouvoirs temporels et religieux qui distribue les terres. Il offre les sacrifices pour solliciter la clémence des esprits de la terre. Aussi, quand une nouvelle collectivité venait s’installer sur un terrain, elle devait obligatoirement obtenir l’autorisation du chef de terre lorsque le site était déjà occupé. Parti de Kong à la tête d’un groupe important de Tiembara, Nanguin Soro arrive à Kaouara puis continue son chemin jusqu’au fleuve Bandama qu’il franchit. Il y fonde son village appelé Nanguinkaha, (village de Nanguin) vers le milieu du XVIIIe siècle. Ce chef militaire met progressivement en place une chefferie autour de Korhogo (l’héritage) nom donné à la place de l’ancien Nanguinkaha qui ne désigne aujourd’hui qu’un quartier. Une étude-(27) approfondie sur la création de Korhogo entraîne une autre interprétation. Cette étude révèle que les Fodonon sont les premiers habitants de la région actuelle de Korhogo. Ainsi, ils sont les maîtres de la terre par rapport à la règle du premier occupant. Nanguin Soro n’est que celui qui a donné à Korhogo une dimension politique nouvelle à travers la réalisation de la chefferie sur un fonds Fodonon et Djéli-(28) . Nanguin Soro, bien qu’étant un intrépide guerrier, n’a pas failli au respect du droit foncier sénoufo. Par conséquent, il a continué avec son groupe à reconnaître comme premiers occupants de leur espace, les Fodonon. Les généalogies des Sénoufo de Korhogo confirmées par de nombreux recoupements notamment Kong permettent de situer la fondation de la chefferie tiembara vers 1750 –(29) . L’arrivée du groupe des Niarafolo dans la région de Ferkessédougou actuelle se situe aux environs de 1716-(30) . Ils trouvèrent le territoire vide d’hommes et se mirent à construire leurs différentes localités. Felguessikaha, la capitale des Niarafolo, a été créé au cours de cette même année.
En 1860, pour le contrôle des routes caravanières et sous le prétexte du refus opposé à l’islamisation par le chef de Sikolo, les Dioula de Kong attaquent les résistants Pallaka de Sikolo. Ils sont massacrés et réduits en esclavage. Les rescapés de cette tuerie, conduits par leur chef Ta Yéo, trouvent refuge auprès du chef des Niarafolo, Felguessi Silué, qui les installe sur la rive gauche de la rivière Mounongo-(31).
Ainsi, partis de Kong, les militaires sénoufo ont conduit leurs familles et leurs groupes dans les régions actuelles de Korhogo, Sinématiali, Ferkessédougou, Ouangolodougou, Boundiali, Tafiré, Koumbala, Napié, Katiola, etc.
CONCLUSION
L’histoire est une discipline scientifique qui s’améliore grâce aux différentes recherches réalisées. C’est dans ce contexte que s’inscrit cet article qui vise à éclairer un pan de l’histoire des Sénoufo de Côte d’Ivoire. Ainsi, les Sénoufo ont constitué une franche de la population autochtone de Kong. Ses souverains animistes Bokar Traoré et Lassiri Gbombélé (Ishaq Traoré) furent d’eux de véritables guerriers appelés Sunangui chargés de la sécurisation des voies commerciales menant à Kong. Pour ce faire, les Sénoufo sont formés militairement au sein du Do’o, une institution traditionnelle regorgeant à la fois des divinités et des pratiques animistes. À Kong, ils sont respectés et même associés à la gestion du pouvoir politique. Cependant, en 1710, l’avènement du roi Sékou Ouattara (Sékou Traoré), par un coup d’Etat militaire, bouleverse la quiétude des Sénoufo. Soutenu par les musulmans, Sékou Ouattara se révèle un défenseur de l’islam. Sitôt au pouvoir, il entreprend des réformes afin de faire de Kong une cité musulmane. Mais ces réformes vont à l’encontre des croyances païennes des Sénoufo qui voient leurs bois sacrés et idoles détruites. À cela s’ajoute l’imposition du dioula comme langue parlée nationale du nouvel État. Toutes ces mesures contribuent à la perte de l’identité culturelle des Sénoufo qui sont attachés à leurs us et coutumes. En conséquence, voulant préserver à tout prix leurs us et coutumes, ils décident de quitter Kong pour de nouvelles régions d’accueil. La chronologie de leur départ se précise davantage avec l’exploitation des sources hollandaises faites par René Kouamé Allou dans le cadre de son étude sur les populations Akan. Grâce à ce travail, l’histoire retient désormais que les guerriers sénoufo, avec à leur tête Nanguin Soro, sont partis de Kong au début du XVIIIe siècle, précisément à partir de 1710. Dès cette période, les migrations des guerriers sénoufo s’effectuèrent vers les vastes territoires du nord de la Côte d’Ivoire actuelle. Toutefois, ces migrations requièrent des recherches poussées afin de parvenir à leur datation car l’histoire des Sénoufo est essentiellement conservée par les traditions orales. L’apport de l’archéologie sera très significatif dans cette quête chronologique de l’histoire. L’absence de chronologie sérieuse dans les sources orales sénoufo ne doit en aucun cas discréditer leur place importante dans la reconstitution du passé de ce peuple.
(1 Parmi les soutiens de Séku Ouattara, on compte les guerriers gbin opprimés, les notabilités de la cité de Kong, les chefs de terre et des membres influents de l’entourage de Lasiri. Par ailleurs, il est soutenu par la communauté musulmane de Kong avec à sa tête l’imam Baro et des marabouts.
2 Lasiri Gbombélé (. Lasiri Gbombélé est plus connu sous le nom Ishaq Traoré) a instauré une taxe à l'entrée du royaume afin de forcer tous les commerçants à lui payer des droits d'entrée à Kong. Cette nouvelle taxe était de trop pour les commerçants qui payaient déjà des impôts à l’intérieur du royaume. Or, celle-ci permettait au souverain d’assurer la sécurité de toutes les voies commerciales menant à Kong. D’ailleurs, les fonds issus de cette taxe servaient à payer les services des Sunangui chargés de la sécurité des routes commerciales.cf. Le culte du Tyéfariya.
3 Georges Niamkey KODJO, Op.cit, p. 394. La réforme du roi Séku Ouattara s’est faite bien avant la formation du Kpon-Gène dont le début est fixé à 1735.
4 Le Do’o se manifeste par plusieurs masques dont les plus importants sont le Gba ou Gbo et le Kodali. Il est probablement une forme archaïque du Poro sénoufo. Le Do’o est un savant dosage entre les divinités traditionnelles Falafala et Myoro et celles importées par les Mandé originaires de la boucle du Niger. Georges Niamkey KODJO, Op.cit, p. 40 et 234. Chez les Sénoufo, le Poro est une « université » où tout membre de la société reçoit, par degré, une instruction complète. Le but final de cette instruction est de conduire l'homme de son état primitif d'animalité à celui de l'unité sociale parfaite, ou, en d'autres termes, créer, réaliser l’homme. B. Holas, « Fondements spirituels de la vie sociale sénoufo » in Journal de la Société des Africanistes, 1956, tome 26. p. 25.
5 Selon la profession de foi de l’Islam, un musulman est d'abord un croyant qui professe qu'« il n'y a d’autre dieu que Dieu et Mahomet est Son Prophète ». Sourate 49, 15. Ainsi, les vrais croyants sont seulement ceux qui croient uniquement en Allah et en Son messager. Toute personne qui refuse de se soumettre à Allah, est Kafir c’est-à-dire un infidèle.
6 Simon Pierre EKANZA, 2006, Côte d’Ivoire : terre de convergence et d’accueil (XVe-XIXe siècles), Abidjan, les éditions du CERAP, p. 86.
7 Georges Niamkey KODJO, Op.cit, p. 240. Dans la réalité, l’islam de Kong était marqué par des pratiques païennes. Le capitaine Louis Gustave Binger était déjà surpris de voir des musulmans non seulement consommer la boisson alcoolisée traditionnelle appelée Dolo mais encore d’en encourager la consommation. Cette observation de cet explorateur témoigne du non conversion véritable des Sunangui à la cause islamique car si elle l’était, ce n’était qu’une apparente reconversion. D’ailleurs, la mission des Sunangui a été toujours de sécuriser les voies commerciales.)
8 ‘’Sauf de rares exceptions, les Sénoufo ne sont pas musulmans : cependant, ils ne paraissent pas réfractaires à l’islamisme.’’avertit Maurice DELAFOSSE. ANCI : 3 EE 2 (5) : Région de Kong, Rapports sur l’islamisme de la région de Kong, 1908-1910.
9 Georges Niamkey KODJO, Op.cit, p. 40.
10 Georges Niamkey KODJO, Op.cit, p. 394. Edmond Bernus attribue indirectement à l’islam la cause du départ des Sénoufo de Kong. Selon lui, les marabouts de Kong auraient annoncé au roi Séku Ouattara que Nanguin Soro, le chef de file des Sénoufo, deviendrait roi. Alors, craignant que ce dernier ne prenne le pouvoir, Séku lui aurait demandé d’aller s’installer avec sa famille ailleurs. « Notes sur l’histoire de Korhogo » in Bulletin de l’IFAN, t. XXIII, série B, 1961, n°1-2, p. 285. Nous disons indirectement car les marabouts sont indissociables de l’islam sur lequel ils s’appuient pour prédire le futur des hommes. Toutefois, il n’est pas rare de voir le marabout emprunte volontiers des recettes aux croyances animistes pour mieux asseoir son autorité.
11 Il convient de préciser que c’est sous le règne du second fils de Séku Ouattara appelé Kumbi Ouattara (1748-1770) que Kong va devenir un haut lieu des études islamiques. Ce dernier va réorganiser l’enseignement de l’arabe dans les écoles coraniques et favorise la construction de nouvelles mosquées. 5 En Afrique noire, l’islam fut d’abord propagé par la persuasion et le bon exemple des marchands ambulants, les Dioula. Après les Almoravides qui ont ouvert la voie, les Manding, les Haoussa, les Songhay, et plus t**d, les Peuls et les Toucouleurs devraient successivement brandir l’épée par une main, l’étendard de la foi étant dans l’autre. Ravane MBAYE, 1982, « L’islam noir en Afrique » in Tiers-Monde n° 92, vol. 23, p. 836.
12. Holas BOHUMIL, 1966, Les Sénoufo (y compris les Minianka), Paris, PUF, p.12. L’administrateur colonial et ethnologue, Maurice DELAFOSSE donnait à tort, le XIIe siècle comme point de départ des Sénoufo de Kong. Cette période correspond mieux aux migrations des Sénoufo de Ténéguera vers Kong.
13. A la mort de Séku Ouattara en 1745, son fils aîné Samanogo le remplace jusqu’en 1748. Kumbi Ouattara prit les rênes du pouvoir de cette date à 1770. Entre 1770 et 1850, ses successeurs connaissent des règnes mouvementés. Georges Niamkey KODJO, 2006, Le royaume de Kong (Côte d’Ivoire), des origines à la fin du XIXe siècle, Paris, L’Harmattan, pp.252-256.
14. Yves Person est surtout connu pour son immense thèse d’histoire sur Samori. Mais son travail de recherche l’a également amené à récolter des traditions orales relatives à la colonisation. Il était un infatigable collecteur de récits et de témoignages oraux. Yves Person a cherché, avant tout, des témoignages de survivants, les « mémoires vives » de la colonisation, et ses notes de terrain, classées par cercles administratifs (Beyla, Sikasso, Kouroussa…), révèlent ce long travail d’enquête mené au fil de ses tournées, en tant qu’administrateur colonial, de 1955 à 1962.
15. Le vieux chef Péléforo Sorho dit Gbon Koulibali encore vivant Korhogo en ce début de 1961 prétend avoir régné quatre-vingts ans. Or, des recoupements précis relatifs aux campagnes de Ba Bemba et Samori en pays sénoufo permettent affirmer que c’est en 1894 qu’une colonne de Sikasso l’a installé à la place de son père Zwakonyo en violation de la coutume matrilinéaire des Sénoufo. Yves PERSON, « Tradition orale et chronologie » in Cahiers d’études africaines, Vol 2, n° 7, pp.466-467.
16. Yves PERSON, « Tradition orale et chronologie » in Cahiers d’études africaines, Vol 2, n° 7, p. 474. Selon lui, dans une société sans ère ni écriture où personne ne connaît son âge exact, on ne saurait s’étonner qu’un chef actuellement vivant ignore depuis combien de temps il règne. Par conséquent, il tient pour nulles et non avenues les durées de règnes provenant des traditions orales. Tout au plus, poursuit-il, peut-on admettre qu’un règne a été long ou court.
17. Jean Noël LOUCOU, 1994, La tradition orale africaine (guide méthodologique), Abidjan, Editions NETER, p. 16. Les travaux de Jan VANSINA ont jeté les bases de l’accréditation des traditions orales comme sources de l’histoire, à travers son ouvrage intitulé : De la tradition orale, Essai de méthodologie historique, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, sciences humaines n° 36, 1961,179 p.
18. Joseph KI-ZERBO, « La tradition orale en tant que source pour l’histoire africaine » in la tradition orale, problématique et méthodologie des sources de l’histoire africaine, p.93-112, Niamey, CRDTO, p.197.
19.Le départ de Nanguin Soro durant le règne de Séku Ouattara est également partagé par Raymond BORREMANS dans son ouvrage intitulé Le grand dictionnaire encyclopédique de la Côte d’Ivoire, Abidjan, NEA, 1987, p. 63-64.
20. Georges Niamkey KODJO, Op.cit, p. 394
21. René Kouamé ALLOU, 2001-2002, Histoire des peuples de civilisation Akan, des origines à 1874, Université de Cocody, Thèse pour le Doctorat d’Etat, pp. 706-708.
22. Les études de Tiona OUATTARA révèlent d’une part que les Tagouana de Tafiré ont quitté Kong bien après le départ de Nanguin SORO SORO (Tiona OUATTARA, Op.cit, pp. 388-389), et d’autre part que les Djimini et les Pallaka sont les dernières familles sénoufo à l’abandonner (Idem, 1986, Quelques aspects de la culture des Senufo, Abidjan, OUA/CETHO, p.20).
23. René Kouamé ALLOU, Op.cit, p. 720. 6 Henriette DIABATE (S/D), 1987, Mémorial de la Côte d’Ivoire, Tome 1, Op.cit, p.86.
24. Ibidem, p. 86-88.
25. Le Bandama est un fleuve
26. ANCI : D 59- Coutumier de la Côte d’Ivoire, groupe sénoufo-lobi.
27. Tiona Ouattara, 1977, Les Tiembara de Korhogo, des origines à Péléforo Gbon (1962). Evolution historique, politique, sociale et économique d’un tar sénoufo, thèse pour le Doctorat de 3e cycle d’histoire, Paris, p.439. Selon cette étude, le règne de Nanguin SORO se situe entre 1320 et 1360 (p.210).
28. Pierre KIPRE, 1985, Villes de Côte d’Ivoire (1893-1940), Abidjan-Dakar-Lomé, NEA, p 56.
29. Yves PERSON, « Tradition orale et chronologie » in Cahiers d’études africaines, Vol 2, n° 7, p. 474.
30. Désiré Kouakou M’BRAH, 2011, Histoire des Niarafolo de Côte d’Ivoire : des origines à l’indépendance (1710-1960), Abidjan, Thèse de Doctorat unique d’histoire, p. 175.
31. Désiré Kouakou M’BRAH, Idem, p. 250.
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
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Auteur : M’BRAH Kouakou Désiré
E-mail : [email protected]
Université Alassane OUATTARA de Bouaké-Côte d’Ivoire.