Véronique Domagalski - Guide Conférencière

Véronique Domagalski - Guide Conférencière Découvrez les richesses de Chartres et sa région : anecdotes, suggestions de visites ou de conférence Je vous ferai revivre les grands moments de son histoire.

Carte professionnelle de guide-conférencier n° GC-1428003P
Si Chartres vous évoque d'un premier abord sa cathédrale, chef d’œuvre de l'art gothique avec sa statuaire incomparable et ses vitraux aux couleurs étincelantes, la ville mérite également une balade et une découverte approfondie. Que ce soit pour quelques heures ou quelques jours, je vous propose de découvrir les mille richesses de cette v

ille aux multiples facettes. Et à travers mon commentaire, vous pourrez pointer votre regard sur un détail, vous étonner d’une anecdote et bien sûr profiter à votre gré de cette découverte, pour faire de votre visite un moment unique et privilégié.

Les oiseaux chantent à nouveau dans les arbres de la ville. Ils annoncent le retour des jours doux, du matin clair, du c...
03/04/2025

Les oiseaux chantent à nouveau dans les arbres de la ville. Ils annoncent le retour des jours doux, du matin clair, du ciel qui s’ouvre. Mais à Chartres, même quand le silence règne dehors, il suffit d’entrer dans la cathédrale pour entendre les oiseaux chanter dans la pierre et dans le verre.
Je vous emmène dans notre volière de cathédrale.
Dans une verrière de la nef nord, un pélican s’ouvre le flanc pour nourrir ses petits de son propre sang. Il figure le Christ dans l’acte suprême du sacrifice. Ce geste, au centre de la foi chrétienne, devient ici une image saisissante de don et de miséricorde.
Sur le portail royal, un aigle sculpté se tient immobile, auréolé. Il incarne Jean, l’évangéliste dont les mots s’élèvent vers l’invisible. On l’associe à la vision, à la hauteur d’un regard qui dépasse le monde. Silencieux, il veille parmi les autres vivants de l’Apocalypse. Plus loin, le chasseur part à la chasse avec son faucon...
Ici et là, discrètes ou rayonnantes, les colombes apparaissent. Dans le verre, dans la pierre, parfois même dans un détail d’encadrement. Elles n’ont pas besoin de rameau pour porter un message : leur seule présence suffit à dire la paix, l’esprit, la promesse. Elles traversent les siècles comme un murmure d’ailes, légères, mais bien là.
Je vous souhaite à tous un beau printemps !

02/04/2025

Petit zoom sur les visites proposées par le collectif de guides Ad Vitam dont je fais partie (je vous en parlerai plus longuement prochainement).
Aujourd'hui, nous vous emmenons à la découverte du collège Royal de Thiron Gardais. Au printemps... c'est magnifique ! et avec l'abbaye à proximité, je peux vous garantir que cette escapade vaut bien la journée.

C’est à l’occasion de récents travaux de sécurisation autour de la chapelle Saint-Piat, dans les hauteurs orientales de ...
01/04/2025

C’est à l’occasion de récents travaux de sécurisation autour de la chapelle Saint-Piat, dans les hauteurs orientales de la cathédrale de Chartres, qu’un élément pour le moins singulier a été mis au jour. Dans un petit renfoncement maçonné, dissimulé derrière un fragment de dallage roman, les archéologues ont mis au jour une niche décorée de mosaïques anciennes. L’ensemble, bien conservé, semble avoir abrité un petit autel votif dédié à un saint aujourd’hui tombé dans l’oubli : Saint Aphleborius.
Ce nom, attesté dans une seule mention du cartulaire de Saint-Père-en-Vallée (manuscrit aujourd’hui conservé à Bâle), est associé à un ermite des bords de l’Eure, réputé pour avoir vécu dans une auge à carpes en grès, près de Lèves, au Xe siècle. La tradition rapporte qu’il nourrissait les poissons à la main tout en psalmodiant, ce qui leur aurait conféré un comportement quasi domestique. Il est d’ailleurs souvent représenté – dans les rares enluminures conservées à Trèves – vêtu d’un manteau de jonc et coiffé d’un filet de pêche.
Mais le plus surprenant reste le motif central de la mosaïque : un poisson stylisé à double queue, portant ce qui semble être… une auréole ! Certains y voient une représentation symbolique du miracle attribué à Aphleborius, qui aurait fait remonter l’Eure à contre-courant lors d’une sécheresse prolongée, afin d’y ramener la vie aquatique.
Les historiens hésitent encore sur l'interprétation : lieu de culte domestique ? Ancien reliquaire ? Fontaine miraculeuse ? En tout cas, les premières analyses stylistiques renverraient à une production entre 1120 et 1140, ce qui coïncide avec un regain de dévotion locale autour des saints des eaux.
Aucune communication officielle n’a encore été faite, mais les discussions vont bon train pour savoir si le culte de Saint Aphleborius pourrait, un jour, être relancé. Une confrérie des pêcheurs à la ligne de l’Eure aurait d’ores et déjà proposé son aide.
Vous qui me lisez… vous y avez cru ? Et pourtant… regardez la date : 1er avril ! Pour avoir plus d'informations sur l'origine de cette fête https://bit.ly/4cmiSmM

Hier, j’ai eu le plaisir de faire découvrir la Maison Picassiette à mon ami Yannick, chauffeur du petit train de Chartre...
31/03/2025

Hier, j’ai eu le plaisir de faire découvrir la Maison Picassiette à mon ami Yannick, chauffeur du petit train de Chartres, venu en famille. Quel bonheur de partager ce moment hors du temps ! Ce lieu singulier nous invite à la poésie, au silence, à l’émerveillement.
La maison est l’œuvre d’un seul homme : Raymond Isidore. Un homme simple, profondément humain, qui a consacré sa vie à recouvrir sa maison de mosaïques faites de morceaux de vaisselle, de verre, de faïence cassée.
Cette œuvre d’art naïve, bouleversante, est née d’un élan intérieur aussi fragile que lumineux. On y entre comme dans un rêve éveillé. Chaque recoin vibre d’imagination, de patience, d’un amour humble et sincère pour la beauté.
J’ai aimé ce retour à la maison, ce dimanche. Parce que ce lieu parle au cœur.
Maison Picassiette Chartres La Maison Picassiette à Chartres Le Petit Chart'train

Ce dimanche, la Paulée des Vins de Loire bat son plein, réunissant les amoureux du terroir et des vignes. Mais saviez-vo...
30/03/2025

Ce dimanche, la Paulée des Vins de Loire bat son plein, réunissant les amoureux du terroir et des vignes. Mais saviez-vous que la cathédrale de Chartres, bien avant les grands crus et les appellations, rendait déjà hommage à ceux qui travaillaient la vigne ? Les vignerons chartrains ont en effet leur place dans les vitraux, ces livres de verre et de lumière.
Parmi eux, un vitrail retient particulièrement l’attention : celui de saint Lubin, situé dans le bas-côté nord. Ce saint évêque de Chartres au VIe siècle, parfois invoqué comme patron des vignerons, y est honoré non seulement pour sa sainteté, mais aussi parce que sa vie et son culte étaient intimement liés aux travailleurs de la terre. Ce vitrail fut offert par la corporation des vignerons chartrains au XIIIe siècle. On y voit, en médaillon, un vigneron accompagné de son tonneau, mais aussi un moine cellérier. Sur les côtés, des taverniers présentent des coupes de vin, un peu comme au marché de la Paulée !
Dans le vitrail du Zodiaque, mais aussi dans les sculptures du portail royal et du portail nord de la cathédrale, les travaux des mois sont à l’honneur. On y reconnaît la taille de la vigne, la récolte et les vendanges, souvent associées au mois de septembre. Les outils sont là, les gestes aussi : la serpette, la hotte, les tonneaux attendent le raisin, comme autant de clins d’œil sculptés au savoir-faire vigneron.
Et puis, plus discrètement mais de manière tout aussi éloquente, le vitrail de Noé nous offre une scène bien connue : Noé plante une vigne, en récolte le fruit, et finit par s’enivrer. Cette scène, tirée du livre de la Genèse (chapitre 9), évoque l’ambivalence du vin : fruit du travail et de la bénédiction, mais aussi potentiel de démesure. Noé, ici, incarne le premier vigneron de l’histoire biblique, avec toute la force symbolique que cela implique.
À Chartres, tout vit, tout parle, tout se raconte – même les gestes humbles et essentiels des vignerons du Moyen Âge. En ce dimanche de Paulée, levons notre verre (de Loire, cela va de soi !) à ceux qui ont nourri de leurs mains la terre et les verrières... et en ce doux dimanche de printemps, pensons aussi à la symbolique du vin. Dans la cathédrale, ces représentations nous rappellent l'évangile de Marc qui évoque "le Sang du Christ". Très beau dimanche à vous... dégustez... mais n'abusez pas !

Avant vous, pour vous... Aujourd’hui, j’ai arpenté Paris sous un soleil éclatant, smartphone aux aguets pour tout capter...
29/03/2025

Avant vous, pour vous... Aujourd’hui, j’ai arpenté Paris sous un soleil éclatant, smartphone aux aguets pour tout capter et carnet en main. L’Île de la Cité, le Père Lachaise… lieux chargés d’histoire, de silence et de vie. Ce n’était pas une promenade comme une autre. C’était un repérage, une plongée en avant-première dans les décors de nos futures escapades.
Être guide, c’est aussi cela : découvrir pour mieux faire découvrir. Ressentir l’atmosphère, s’imprégner des lieux, écouter ce que les murs murmurent et dénicher les détails qui feront battre le cœur du récit. C’est marcher seule aujourd’hui, pour marcher ensemble demain, enrichie d’anecdotes, de sourires, de souvenirs en devenir.
Je vous prépare des balades qui auront le goût du beau temps, du patrimoine vivant et du plaisir partagé. À très bientôt pour écrire ensemble la suite… sur les pavés parisiens.
Et maintenant... Me voilà dans le train pour retrouver ma chère cathédrale.

À la cathédrale de Chartres, on vient souvent admirer les vitraux ou les statues, mais on oublie parfois un trésor sonor...
28/03/2025

À la cathédrale de Chartres, on vient souvent admirer les vitraux ou les statues, mais on oublie parfois un trésor sonore qui rythme pourtant nos journées depuis des siècles : ses cloches. Habituellement logées dans le clocher nord, ces cloches n’ont pas seulement une fonction religieuse, elles marquent aussi les heures, accompagnent les grands événements et cadencent la vie quotidienne des Chartrains.
Aujourd’hui, alors que nous changeons d’heure ce week-end, j’ai envie de partager avec vous mon affection particulière pour ces cloches. Car oui, en habitant au cœur de la ville, je me suis habituée à leur sonnerie régulière. C’est presque un réveil naturel qui me permet de me repérer dans le temps sans avoir besoin de consulter ma montre !
La cathédrale abrite en tout sept cloches. La plus ancienne, le « Timbre », date de 1520 et marque fidèlement les heures et demi-heures depuis cinq siècles. Située tout en haut, sous la lanterne du clocher, elle pèse près de 5 tonnes et son marteau, originalité rare, est en pierre. Les six autres cloches, réalisées au XIXᵉ siècle, portent de beaux noms évocateurs : Marie, Joseph, Anne, Élisabeth, Fulbert et Piat. Marie, le gros bourdon, est impressionnante avec ses 6,2 tonnes ! Joseph, le petit bourdon, pèse quant à lui 2,35 tonnes. Toutes deux furent fondues par les frères Cavillier en 1840. Quant aux cloches Anne (2,04 tonnes), Élisabeth (1,51 tonne), Fulbert (1,09 tonne) et Piat (870 kg), elles furent créées par les fondeurs Bollée-Petitfour en 1845.
Mais saviez-vous que ces cloches n’ont pas toujours été aussi populaires ? Pendant des siècles, les sonneurs rythmaient la vie des habitants, y compris la nuit ou tôt le matin. Lassés d'être réveillés en pleine nuit, certains Chartrains réclamèrent plus de calme. Ainsi, en 1832, le conseil municipal décida d'interdire les sonneries nocturnes entre 1h et 6h du matin l’été (et 7h l’hiver), et limita les volées à cinq minutes. Un rythme qui perdure encore aujourd’hui, et qui personnellement me convient parfaitement !
Une petite curiosité encore : comment hissait-on ces énormes cloches à plusieurs dizaines de mètres de hauteur ? Grâce à un système ingénieux de poulies, de cordes, et de grues de levage, à travers plusieurs trappes disposées aux différents étages du clocher. Imaginez l’opération périlleuse que cela représentait… une véritable prouesse technique pour l’époque !
En attendant de les entendre célébrer pleinement les grands moments de notre belle cathédrale, voici un petit cadeau : un enregistrement réalisé il y a quatre ans, souvenir précieux d’un moment où les cloches accompagnaient encore joyeusement notre quotidien. Écoutez-les ici si le cœur vous en dit : https://youtu.be/foF1SWs0xSA
Bon week-end à toutes et à tous ! Même si nous perdons une heure de sommeil, c’est le retour des beaux jours et l’occasion de profiter pleinement des journées plus longues dans notre jolie ville.

Une ordonnance céleste ? Il suffit de demander à nos saints !Autrefois, on ne courait pas chez le médecin à la moindre c...
26/03/2025

Une ordonnance céleste ? Il suffit de demander à nos saints !
Autrefois, on ne courait pas chez le médecin à la moindre contrariété. On levait les yeux vers le ciel… ou vers les vitraux. Les saints, véritables spécialistes de l’âme et du corps, avaient réponse à tout ! À chaque souci, sa figure tutélaire. Et à Chartres, autant dire qu’on est bien entourés.
Prenons un exemple courant : vous vous sentez perdu, en pleine crise existentielle, ou votre GPS vous fait des misères en pleine Beauce ? Faites comme les pèlerins d’autrefois : tournez-vous vers Saint Jacques le Majeur, le patron des marcheurs et des voyageurs. Son vitrail, tout près du portail sud, vous rappellera qu’avec de bonnes chaussures (et un bon saint), on va loin. En route !
Un enfant qui fait des cauchemars ou qui tarde à marcher ? Faites confiance à Saint Gilles, protecteur des petits, des dormeurs et des boiteux. Il figure dans les voussures du portail sud, ermite qui célébra la messe de Charlemagne, selon la légende.
En parlant d’enfants, Saint Nicolas est bien sûr incontournable. Dans la nef nord, son vitrail le montre ressuscitant trois petits garçons mis au saloir. De quoi rassurer les parents et donner des frissons aux enfants un peu turbulents.
Vous sentez une présence étrange ou une atmosphère un peu lourde ? Saint Lubin, évêque de Chartres, est représenté dans un vitrail comme un grand exorciste. Il vous aidera à retrouver un peu de sérénité spirituelle, sa rigueur morale, son parcours en font une figure locale à laquelle on peut faire toute confiance.
Des troubles du sommeil ou une sensibilité aux orages ? Direction l’église Saint-Aignan, où Sainte Barbe vous attend. Protectrice contre la mort subite, le feu, la foudre, et pourquoi pas les coups de foudre trop brutaux, elle mérite toute votre considération.
Un problème de digestion ou d’intestins capricieux ? Faites appel à Saint Vincent, visible dans le déambulatoire cathédrale (chapelle où est exposée la "Sancta Camisia"). On le dit efficace dans ces domaines... A noter : il est aussi protecteur des vignerons. Un petit verre pour soigner les problèmes de digestion ? Après tout, les anciens savaient ce qu’ils faisaient.
Pour les douleurs chroniques ou les brûlures, Saint Laurent est tout trouvé. Son vitrail dans la nef sud montre son martyre sur le gril avec un calme presque suspect. Un patron parfait pour les petits accidents de cuisine, et les grandes douleurs héroïques.
Et si vous avez perdu la voix, ou si vous avez simplement besoin de la retrouver pour une grande occasion, confiez-vous à Saint Grégoire, dont la statue vous attend au portail sud. Il est à l’origine du chant grégorien : la voix, il connaît.
Pour la mémoire qui flanche ou une capacité de concentration en berne, Saint Étienne est une bonne adresse céleste. Premier martyr chrétien, on le voit lapidé dans la chapelle Saint-Piat. Il est aussi, avec un humour grinçant de l’histoire, le patron des tailleurs de pierre… car lui-même a fini sous les cailloux.
Et enfin, pour les situations vraiment désespérées – celles où vous ne savez plus à quel saint vous vouer, il reste Saint Jude, représenté avec Saint Simon dans un vitrail de la nef sud. Pas de sainte Rita à Chartres, mais Jude saura faire l’affaire.
Alors, la prochaine fois que vous entrez dans la cathédrale, regardez autour de vous. Ce ne sont pas seulement des saints figés dans le verre ou la pierre : ce sont des alliés du quotidien, des compagnons de route. Et qui sait ? Peut-être qu’ils vous souffleront un petit conseil au passage…

Aujourd'hui, j'ai envie de vous emmener découvrir le musée des Beaux-Arts de la ville de Chartres, un véritable palais s...
25/03/2025

Aujourd'hui, j'ai envie de vous emmener découvrir le musée des Beaux-Arts de la ville de Chartres, un véritable palais situé derrière la cathédrale
Autrefois, le quartier de la cathédrale n’était pas simplement un lieu de culte, c’était une véritable petite cité dans la ville, ce que l’on appelait la cité épiscopale. Un monde à part, organisé selon les lois de l’Église, protégé par ses propres enceintes, ses propres accès. On y entrait par neuf portes, toutes aussi évocatrices les unes que les autres : la porte des Changes, qui conduisait au quartier des changeurs, la porte de l’Officialité, vers les tribunaux ecclésiastiques, ou encore la porte évière et la porte du Vidame, dont les noms conservent l’écho d’un vocabulaire médiéval maintenant oublié. Aujourd’hui, ces portes ont disparu, mais si vous levez un peu les yeux du bitume, ou plutôt si vous les baissez au bon endroit, vous verrez encore des plaques en fonte incrustées dans le sol, rappelant le nom et l’emplacement de ces passages. Un discret hommage à cette époque où les évêques régnaient en maîtres sur la ville de Chartres.
Car oui, pendant longtemps, les évêques de Chartres furent les seuls véritables dirigeants de la cité. Hommes d’Église mais aussi d’influence, ils cumulaient pouvoirs spirituel et temporel. Parmi eux, certains ont laissé une trace profonde dans l’histoire : Fulbert, bien sûr, l’infatigable bâtisseur, fondateur de la première grande cathédrale et figure majeure de l’école de Chartres ; Yves, juriste de génie, canonisé pour son intégrité ; Jean de Salisbury, intellectuel raffiné, proche de Thomas Becket ; Renaud de Mouçon, à qui l’on doit la cathédrale gothique actuelle, et même Nicolas de Thou, rien de moins que l’homme qui couronna Henri de Navarre à Chartres en 1594, faisant de lui notre Henri IV national. Une galerie de portraits où l’on croise aussi Godet des Marais, évêque du Grand Siècle, conseiller des rois, et confesseur discret d’une certaine Madame de Maintenon…
C’est à lui que l’on doit d’ailleurs une transformation majeure : l’agrandissement du palais épiscopal, devenu aujourd’hui le musée des Beaux-Arts. Alors, venez : approchons-nous de ce bâtiment un peu à l’écart, niché derrière la cathédrale dans son écrin de verdure.
L’entrée actuelle n’est pas celle d’origine. Au départ, on pénétrait dans le palais depuis la rue du Cardinal Pie, par l’arrière. Là s’ouvrait une cour carrée donnant accès aux différents bâtiments, dont il ne subsiste aujourd’hui que peu d’éléments. Le charme du lieu tient surtout à sa transformation au XVIIe siècle, lorsque la mode architecturale prend des allures de "château de cartes" : un élégant jeu de contrastes entre la brique rouge, les pierres blanches vermiculées et le toit d’ardoise noire. Un style typiquement Louis XIII qui donne à l’édifice une allure à la fois noble et chaleureuse.
C’est au XVIIIe siècle qu’un certain Monseigneur Pierre de Rosset de Rocozels de Fleury (oui, ça fait beaucoup à dire, prenez votre souffle) fit remanier la partie centrale pour y faire installer un bel escalier d’honneur, digne des palais de son rang. En 1703, une autre modification transforme le paysage : on démolit l’église Saint-Serge-Saint-Bacche, qui s’élevait autrefois sur l’actuelle allée centrale menant du portail nord de la cathédrale vers le musée. La vue se dégage alors complètement, ouvrant le palais sur l’immensité gothique.
Aujourd’hui, il ne vous reste plus qu’à franchir la porte du musée. Au-delà des salons en enfilade et de leur belle scénographie, vous y découvrirez des œuvres pleines de surprises et de beauté : les émaux de Léonard Limosin, les globes de Vaugondy, une bouleversante Sainte Lucie de Zurbarán, des toiles de Vlaminck ou Soutine… Et régulièrement, des expositions toutes plus riches en découvertes artistiques les unes que les autres. Somme toute, le palais épiscopal, musée des Beaux-Arts, est un lieu qui, derrière son calme apparent, murmure encore les secrets des évêques d’autrefois et qui écrit de belles histoires artistiques.
Belle journée à vous et à bientôt !

Parfois, il suffit de lever les yeux, de prendre le temps de s'attarder sur un détail, pour découvrir un monde caché dan...
24/03/2025

Parfois, il suffit de lever les yeux, de prendre le temps de s'attarder sur un détail, pour découvrir un monde caché dans nos verrières. Dans le cadre de mes visites guidées "Ma cathédrale dans le détail", je vous invite à plonger dans l'une de nos plus belles représentations de la Cène, située dans les verrières occidentales, baie de gauche.
Observons ensemble ce vitrail magnifique. Au centre, Jésus, entouré de ses Apôtres. Certains visages sont bien identifiables : Judas, vêtu symboliquement de jaune et de vert, est placé devant la table, légèrement isolé du groupe. Michel Pastoureau, spécialiste des couleurs, souligne justement que le jaune était au Moyen Âge associé à la trahison, au mensonge et à la duplicité, tandis que le vert, couleur instable, marquait souvent une forme d'ambivalence morale. Judas porte donc ici les couleurs d'une infamie annoncée.
Derrière la table, on aperçoit Jean, le plus jeune des Apôtres, imberbe, tendrement blotti contre Jésus dans une attitude d'abandon complet. Regardez sous la table : tous les pieds sont visibles, reconnaissables à la couleur de leur tunique. Tous… sauf ceux de Jean. Serait-il entièrement allongé sur les genoux de ses compagnons ? Étrange posture qui semble défier le confort !
Un autre mystère attire notre regard : à l'extrémité droite du vitrail, un personnage sans barbe, aux traits délicats, semble féminin. S'agirait-il de Marie Madeleine, si souvent présente dans les récits et les représentations, mais rarement mentionnée explicitement dans les scènes de la Cène ?
Ces subtilités iconographiques, riches en symboles et en mystères, sont autant d'occasions de (re)découvrir notre cathédrale autrement. Venez explorer ces détails surprenants lors de notre prochaine visite guidée !
https://www.billetweb.fr/ma-cathedrale-de-chartres-dans-le-detail

Je suis très heureuse de vous dévoiler aujourd’hui la programmation complète des conférences que je vous propose cette a...
23/03/2025

Je suis très heureuse de vous dévoiler aujourd’hui la programmation complète des conférences que je vous propose cette année ! Au programme, des figures fascinantes, des femmes d’exception et des épisodes historiques passionnants, à découvrir ensemble, au fil de l’année. Ces conférences se dérouleront à la Maison Saint-Yves, dans un lieu de prestige, juste à côté de la Cathédrale de Chartres. Voici le programme :
📅 Samedi 11 octobre 2025 : Les femmes de l’An Mil, reines, abbesses et régentes qui ont marqué leur époque.
📅 Vendredi 14 novembre 2025 : Aliénor d’Aquitaine, reine rebelle, voyage dans la vie d’une femme de pouvoir exceptionnelle.
📅 Samedi 13 décembre 2025 : Sissi et ses sœurs, portraits croisés de princesses impériales entre grandeur et tragédie.
📅 Samedi 17 janvier 2026 : Les cathares, retour sur l’épopée dramatique de la croisade albigeoise contre l’hérésie.
📅 Samedi 7 février 2026 : Les grandes femmes de la Révolution française, pour redécouvrir celles qui ont marqué la période révolutionnaire.
📅 Samedi 7 mars 2026 : Nicolas Fouquet, l’homme des fêtes, entre splendeur et disgrâce sous Louis XIV.

Pour assister aux conférences, plusieurs formules vous sont proposées :
Tarif normal : 12,50 € TTC / conférence
Abonnement 3 conférences : 33 € TTC (soit 11 € la conférence)
Abonnement 5 conférences : 50 € TTC (soit 10 € la conférence)
Nouveau ! Tarif Replay (vidéo) : 9 € TTC si vous ne pouvez assister à la conférence et recevoir l'enregistrement vidéo après l'événement.
https://www.billetweb.fr/multi_event.php?multi=41415

Aujourd'hui, Journée mondiale de l'eau : une invitation à s'arrêter... à contempler ce trésor fluide qui rythme la vie, ...
22/03/2025

Aujourd'hui, Journée mondiale de l'eau : une invitation à s'arrêter... à contempler ce trésor fluide qui rythme la vie, nourrit la terre, façonne les civilisations. À Chartres, l'eau prend une dimension unique, poétique, spirituelle, délicatement gravée dans le verre coloré des vitraux de la cathédrale.
Approchez-vous du vitrail de Marie-Madeleine... laissez votre regard descendre doucement. En bas du vitrail, vous les voyez au travail. À droite, des hommes, porteurs d'eau appelés éviers œuvrent avec une humble et noble discrétion. Ils portaient l'eau, essentielle, précieuse, quotidienne. Deux eaux distinctes coulaient entre leurs mains : l'eau bleue, pure, destinée aux lèvres des hommes, et l'eau verte, puisée à même les rivières, destinée aux besoins domestiques et artisanaux. À travers leurs gestes silencieux, c'est toute l'histoire vivante et poétique de Chartres qui s'écoule...
L'eau, ici, est bien plus qu'une simple ressource : elle s’élève au rang de symbole universel, puissant, évocateur. Observez le vitrail de Noé : l'eau y est destructrice et salvatrice, elle nettoie le monde pour lui offrir un nouveau souffle... On voit ici l'écume des vagues, implacables ! Plus loin, les scènes de baptême racontent l'eau qui purifie, renouvelle, initie à la vie spirituelle.
De l'histoire de la hanse parisienne (conférence que j'ai eue l'occasion de faire récemment) aux secrets des métiers médiévaux, l'eau raconte inlassablement l’histoire des hommes, leur ingéniosité face à l'approvisionnement, leur respect devant la rareté, leur admiration pour cette source de toute vie. Elle nourrit les arts, inspire les croyances, rythme les civilisations...

Célébrer cette journée à Chartres, c'est honorer chaque goutte comme un joyau fragile, aussi précieux qu'un fragment de vitrail ancien. Que cette contemplation douce et nécessaire nous rappelle notre responsabilité, afin que l'eau, ce précieux liquide, continue à couler généreusement dans nos vies et nos mémoires.

Dormir pour mieux voir : les songes révélateurs de la cathédrale de ChartresIl y a des jours où le ciel bas et le vent q...
21/03/2025

Dormir pour mieux voir : les songes révélateurs de la cathédrale de Chartres
Il y a des jours où le ciel bas et le vent qui siffle entre les arcs-boutants nous donnent l’envie de nous replier, de fermer les yeux, de rêver un instant. À Chartres, il semble que les artistes médiévaux aient eu, eux aussi, un faible pour les dormeurs. Mais attention : ici, le sommeil n’est jamais anodin. Il est le seuil du sacré, le moment où l’humain, vulnérable, devient réceptacle de la parole divine.
Dans notre cathédrale, les rêveurs sont partout. Il suffit de ralentir le pas, de lever les yeux, de s’attarder sur un détail. C’est une cathédrale qui veille… mais aussi qui dort.
Prenez Adam, par exemple. Endormi de tout son long dans le vitrail du Bon Samaritain, il est bien loin de l’image du pécheur chassé du paradis. Ici, il est presque paisible, et c’est dans cet instant suspendu que Dieu crée Ève, jaillie de son flanc. Le sommeil devient naissance.
Ou encore Jessé, l’ancêtre royal. Dans sa torpeur, il rêve d’un arbre, mais pas n’importe lequel : un rameau qui portera David, puis le Christ. C’est toute la lignée messianique qui s’éveille dans son sommeil. Endormi, il engendre une dynastie spirituelle. Il dort profondément, mais ses rêves changent l’histoire.
Et puis il y a Joseph, le charpentier. Dans la clôture du chœur, vous le verrez assoupi, la main sous la joue. Ce geste, toujours le même, exprime douceur, attention, abandon. C’est ainsi qu’un ange vient lui parler. Le sommeil est ici une écoute. Et Joseph rêve plusieurs fois : pour prendre Marie chez lui, pour fuir en Égypte, pour revenir. Sans ces rêves, pas de fuite, pas de retour… pas d’histoire.
Les rois mages eux aussi dorment et un ange se penche sur eux pour les prévenir. Ce n’est pas un songe de puissance : c’est un détour pour échapper à Hérode. Le rêve comme refuge, comme solution.
Charlemagne aussi est visité en songe, tout comme Constantin avant lui. Le sommeil devient alors politique : il autorise, il légitime, il sacre presque. Les visions nocturnes soutiennent les grandes décisions terrestres.
Mais tous les dormeurs ne sont pas prophètes. Dans le vitrail de Saint-Nicolas, trois enfants s’endorment paisiblement à l’auberge, sans savoir qu’un crime les guette. Là encore, le sommeil bascule dans l’effroi. Pourtant, grâce au miracle, ils reviendront à la vie. Même le sommeil de la mort peut être renversé.
Et dans cette galerie de sommeils, il y a aussi celui, plus intime, plus tendre, de la Vierge Marie. Sur le relief du jubé de la cathédrale, aujourd’hui conservé dans le trésor, Marie veille sur son nouveau-né. Penchée sur Jésus, le visage serein, elle semble presque s’endormir, doucement, dans une paix infinie, comme pour envelopper son enfant d’un dernier geste d’amour avant le repos. C’est un sommeil protecteur, un bercement figé dans la pierre.
Ce que nous disent ces dormeurs, c’est que la cathédrale est un théâtre d’âmes en veille. Rien de figé ici : tout est en devenir, et souvent, c’est dans le sommeil que le changement advient. Le rêve devient révélation. Le silence devient message.
Alors la prochaine fois que le temps vous donne envie de vous blottir sous la couette, pensez aux dormeurs de Chartres. Ici, le sommeil n’est pas une fuite, mais une porte. Une ouverture vers un monde plus vaste, invisible, un monde que les verriers et les sculpteurs savaient bien représenter.

Le printemps est de retour, apportant avec lui une symphonie de couleurs et de parfums qui éveillent nos sens et notre e...
20/03/2025

Le printemps est de retour, apportant avec lui une symphonie de couleurs et de parfums qui éveillent nos sens et notre esprit. À Chartres, cette renaissance de la nature trouve un écho particulier dans l'art gothique de notre cathédrale, où la végétation s'épanouit dans la pierre et le verre depuis des siècles. Car ici, l'art gothique est l'art du végétal… il suffit d'observer l'intérieur de la cathédrale pour que la nef nous apparaisse telle une forêt de pierre, avec ses voûtes comme autant de branches délicatement entrelacées.
En approchant du portail Nord de la cathédrale, on est immédiatement frappé par la richesse des sculptures végétales qui ornent les porches, les socles et les dais. Les artisans médiévaux ont su capturer la beauté de la nature avec une précision extraordinaire, transformant la pierre en un jardin figé dans le temps. Les supports légers des porches arborent ainsi une grande variété de feuillages et de rinceaux qui semblent prendre vie sous nos yeux.
À l'intérieur, les vitraux déploient une explosion de couleurs et de motifs végétaux célébrant la nature et le divin. Le vitrail de l'Arbre de Jessé, notamment, raconte l'histoire des ancêtres de Jésus à travers un arbre majestueux aux branches richement décorées. Feuilles et fleurs stylisées y illustrent parfaitement la connexion profonde entre nature et spiritualité. Ici, tout prend racine ! Mais bien d'autres verrières offrent à notre regard figuiers, lys, chênes ou bouleaux, créant un univers où la nature s'éveille magnifiquement.
En cette saison de renouveau, la cathédrale de Chartres invite à une contemplation profonde de la nature et du divin. À travers sculptures et vitraux, elle rappelle la beauté fragile de notre environnement tout en symbolisant l'espoir et la continuité de la vie.
Que ce printemps soit pour chacun une occasion de renouer avec la nature, de redécouvrir la richesse de notre patrimoine et de célébrer la beauté qui nous entoure.
🌸 Beau printemps à toutes et à tous ! ☀️

Mardi 15 avril prochain, je vous convie à un voyage passionnant sur les pas d’une femme au destin d’exception : François...
19/03/2025

Mardi 15 avril prochain, je vous convie à un voyage passionnant sur les pas d’une femme au destin d’exception : Françoise d’Aubigné, plus connue sous le nom de Madame de Maintenon. Lors de cette conférence organisée à Bonneval, nous partirons ensemble sur les traces de cette femme énigmatique, née en prison, qui par la seule force de sa volonté et de son esprit devint l’épouse secrète de Louis XIV, le Roi-Soleil lui-même.
De son enfance tourmentée entre la France et les Antilles, ballottée entre pauvreté et grandeur, entre protestantisme et catholicisme, jusqu’à son mariage improbable avec le poète Scarron, la vie de Madame de Maintenon est digne des plus incroyables romans. Elle sut s’élever avec une grâce infinie, naviguant dans les eaux tumultueuses de la cour de Versailles, côtoyant les intrigues, les jalousies, mais aussi les passions sincères. Protectrice attentive des enfants bâtards royaux, fondatrice inspirée de la maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr, Françoise a laissé derrière elle une empreinte subtile et durable, malgré les critiques acerbes de ses contemporains, comme la duchesse Palatine ou le duc de Saint-Simon, qui voulurent obscurcir sa mémoire.
Cette conférence sera également l’occasion de prolonger le charme de notre récente visite au Château de Maintenon, où nous avons pu marcher dans ses pas, explorer ses appartements et contempler ses jardins merveilleux. Ce lieu enchanteur, profondément marqué par la douceur et l’intelligence de sa maîtresse, témoigne encore aujourd’hui de l’histoire singulière d’une femme restée dans l’ombre d’un roi Soleil.
Je vous attends nombreux pour partager ensemble cette page d'histoire captivante, vibrante d’émotions et de secrets.
Réservez dès maintenant votre place en suivant ce lien : www.otdubonnevalais.com/reserver/notre-billetterie-en-ligne/
Tourisme du Bonnevalais
Au plaisir de vous retrouver pour ce beau voyage dans le passé !
Merci à Hélène et à Clotilde pour les photos de la balade de dimanche.

Adresse

Place De La Cathédrale
Chartres
28000

Site Web

https://www.billetweb.fr/pro/enquete-dhistoires

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