03/08/2022
Un matin dans les montagnes / A morning in the mountains
🇫🇷
Il fait encore nuit quand mon réveil sonne avec la musique "Via con me" de Paolo Conte ; celle qui me réveille depuis des années, depuis mon appartement à Lyon jusqu'à dans cette cabane au milieu des montagnes de Nouvelle-Zélande.
Rester juste encore un peu dans la chaleur de mon sac de couchage. Repousser de quelques minutes la réalité, le froid et les jambes aux muscles raides.
Dans le lit du dessus, j'etends déjà Kate s'activer. Replier son sac de couchage encore chaud de son corps, enfiler des couches, commencer à tout ranger dans les sacs étanches. Et puis elle saute du lit et va chercher de l'eau dehors à la lumière de sa frontale. Je n'ai pas encore l'énergie d'ouvrir totalement les deux yeux.
Et puis j'entends l'eau qui chauffe. Amelia s'eveille aussi. Il est temps de bouger. C'est à mon tour d'enfiler des couches supplémentaires. Les yeux collent encore quand je sors me laver les dents. Le ciel commence à s'éclaircir. L'aube arrive, ce sera une belle journée.
Je rentre de nouveau dans la cabane qui est maintenant baignée d'une douce odeur de café chaud. Je me reglisse sur ma couchette, assise en tailleur. J'attrape mon livre, une barre de céréale et Kate nous tend, à Amelia et moi, un mug de café.
Je ne lis que quelques pages, juste le temps de profiter un peu de la douceur et du silence de cette heure matinale.
Et puis je m'active. Je remets mon short et mon t-shirt de randonnée que j'ai hâte de pouvoir laver pour de vrai. Je range mes affaires dans mon sac-à-dos. Tout a une place exacte. Je l'ai fait des dizaines de fois maintenant, ça va vite. Un coup de balais dans la cabane, on enfile les chaussures encore humides de la veille non sans grimacer au passage, le sac sur les épaules et il va être temps de commencer à marcher. Une longue journée nous attend.
Dehors, le jour qui se lève peint les montagnes d'or. C'est infiniment beau. Le silence est doux. Que j'aime ces matins dans les montagnes. J'ai un peu froid, mais je sais que ça ne durera pas.
Je marche, je marche.
Et je t'embrasse.
Léa
🇳🇿
It's still dark when my alarm clock rings with the music "Via con me" by Paolo Conte; the one that wakes me up since years, from my apartment in Lyon to this hut in the middle of the mountains of New Zealand.
Staying just a little longer in the warmth of my sleeping bag. Putting off for a few minutes the reality, the cold and the stiff legs.
In the bed above, I can already hear Kate getting busy. Folding her sleeping bag still warm from her body, putting on layers, starting to put everything in the dry bags. And then she jumps out of bed and goes outside to get water by the light of her headlamp. I don't have the energy to fully open both eyes yet.
And then I hear the water heating. Amelia wakes up too. It is time to move. It's my turn to put on extra layers. My eyes are still sticky when I go out to brush my teeth. The sky starts to lighten. Dawn is coming, it will be a beautiful day.
I go back to the hut, which is now bathed in the sweet smell of hot coffee. I regain my bunk, sitting cross-legged. I grab my book, a cereal bar and Kate gives Amelia and me a mug of coffee.
I read only a few pages, just long enough to enjoy the softness and silence of this early morning hour.
And then I start to move. I put on my shorts and my hiking shirt that I can't wait to wash for real. I put my stuff in my backpack. Everything in its proper place. I've done this dozens of times now, it goes fast. A blow of broom in the hut, we put on the boots still wet of the day before not without grimacing in the passage, the bag on the shoulders and it is going to be time to begin to walk. A long day awaits us.
Outside, the day which rises paints the mountains of gold. It is infinitely beautiful. The silence is sweet. How I love these mornings in the mountains. I am a little cold, but I know that it will not last.
I walk, I walk.
And I send you love.
Léa