18/06/2023
Bonjour à tous,
Ce vendredi 16 Juin à 19h30 au cabanon des pêcheurs au Partage des Eaux.
À sa demande, nous avons rencontré le collectif des pêcheurs optimistes du Vaucluse.
Le collectif était représenté par ses deux administrateurs Thomas Torrelli et Lucas Brout, accompagnés par des adhérents.
Ce fut un échange cordial, nous avons évoqué ensemble la situation de la Sorgue avec ses impacts anthropiques et ses facteurs limitants.
Etaient également présents,
Mr Alain Llados Pdt de l'Aappma de Carpentras,
Mr José Solis Pdt de l'Aappma de Pernes les Fontaines.
Mr Jacques Pigeot GPP de Carpentras avec extension de la commission sur L'Isle sur la Sorgue.
et moi-même Yves Durand Pdt de l'Aappma de L'Isle sur la Sorgue.
Le premier constat fut unanime, que s'est-il passé ? Les poissons ont disparu ? En effet la bio-masse a considérablement diminuée.
Soucieux, nous avons évoqué ensemble ;
1 > la prédation des cormorans qui ont prélevés environ 4 tonnes de salmonidés durant l'hiver dernier.
2 > La Saprolégniose qui a décimé un bon nombre de géniteurs, Ombres et Truites Farios.
3 > Une rivière très basse cet hiver avec une présence algale importante et le facteur d'auto-épuration de la rivière à son minima.
4 > La sur-fréquentation de la rivière en période estivale.
5 > Le quota de canoë encore trop élevé.
6 > La PKD, maladie qui touche principalement les juvéniles, stress et qualité de l'eau peuvent être des facteurs déclenchant.
7 > Le bon fonctionnement des Steps.
8 > La qualité des eaux provenant de l'impluvium de 1200 km2.
En réponse à ces facteurs limitants et pour certains catastrophiques ;
1 > Nous savons que la FD des AAPPMA de Vaucluse travaille activement avec la FNPF pour obtenir des quotas de tir comme les années précédentes avant l'Arrêté Ministériel.
2 - 3 > La saprolégnose est dû en partie au champignon saprolegnia sp qui se développe sur le corps des poissons qui sont affaiblis et en état de stress.
Des épisodes ont déjà eu lieu sur le bassin des Sorgues en particulier lors de niveaux d'eaux très bas, ce qui explique sa présence durant cet hiver.
Il faut faire face à la réalité ! Saprolegniose (Saprolegnia Sp) et eutrophisation ont la même synergie de prolifération
Sur la Sorgue, nous avons une diatomée, algue brune dominante « Melosira varians ». Et cela ne date pas d'aujourd'hui, déjà en 1996 avec le Président FD84 Pierre Carcuac nous nous étions inquiétés de cette explosion algale qui recouvrait les frayères. Nous avions alors sollicité Mme Cazaubon, maître de conférence à la Fac des sciences de Saint-Jérôme à Marseille. Depuis donc 27 ans on connaît le problème ! Et les acteurs continuent allègrement à déverser sur les 1200 km2 de l'impluvium des produits qui descendent dans le régime karstique et causent notamment cette forte minéralisation.
Depuis 2018/2019, nous n’avons pas d’analyses plus récentes concernant le suivi des eaux de surface en Vaucluse, ou alors elles ne sont pas publiées ?
Nous serions désireux de connaître l’existence ou pas dans la Sorgue des substances citées ci-dessous ou, si elles sont dans des seuils en dessous de leur dangerosité pour l’homme et les milieux aquatiques.
Les pesticides (254 substances), que l’on retrouve principalement dans l’eau des rivières et les nappes phréatiques :
des organochlorés (DDT),
des organophosphorés (glyphosate),
des pyréthroïdes (deuxième famille d’insecticide utilisée dans le monde),
du métolachlore,
de l’attrazione,
du chloridazone (désherbants),
du tébuconazole (fongicide).
Ou encore les nitrates (des engrais agricoles)
et en bactério;
É.Coli
Coliformes fécaux
Streptocoques fécaux
Entérocoques, etc.
Pour les streptocoques, on a pu lire récemment qu’ils sont présents dans la rivière, en dessous de Fontaine de vaucluse.
Le CPMV s’inquiète également de l’absence du suivi de la qualité des eaux de surface en Vaucluse.
4 - 5 > Les élus des villes du bassin des Sorgues font leur possible pour réguler la sur-fréquentation humaine pendant la période estivale. Mise en place de parkings payants, limitant ainsi les usagers sur des secteurs clefs, projet d’un parc aquatique pour canaliser les baigneurs. On se retrouve dans le cas où certains sites en France auront un accès limité avec réservation obligatoire pour visiter. Le sud de la France dépasse souvent la capacité d'accueil raisonnable qui contribue à un impact sur les milieux.
6 > Cette maladie est dommageable car elle tue les juvéniles et donc directement le résultat de la reproduction qui est en conséquence difficile à évaluer. Si on est en dépassement de capacité d'accueil au niveau humain sur la rivière d'année en années, ce n'est pas le cas pour les ombres et les truites.
7 - 8 > Nous devons être vigilants et lanceur d'alerte pour tout constat de pollution et faire remonter les infos rapidement grâce à la géo-localisation avec nos smartphones. FD avec les gardes fédéraux et GPP, service de l'environnement en mairie, policiers municipaux, gendarmerie, pompiers.
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Nous avons évoqué également la gestion patrimoniale et ses restrictions. La situation catastrophique qui risque de perdurer si on ne peut pas réguler les cormorans.
Restrictive également car elle nous autorise pas a avoir des ruisseaux pépinières comme par le passé sur le ruisseau de la Folie (haut du motocross, amont du partage des eaux)
Le NON a une écloserie expérimentale, en projet depuis plusieurs années, aurait pu comme c'est le cas cette saison, nous apporter un soutien déterminant.
Dans un contexte où l'on a de plus en plus de difficulté à sauver les éco-systèmes, notre outil le PDPG et la zone patrimoniale paraissent être figés.
La FD des Aappma de Vaucluse fait son possible, elle a la conviction que la rivière va se régénérer (en effet peut-être ?). Sa position face au désastre de cet hiver, on ne change rien à la zone patrimoniale, on laisse faire, on attend.
Si on n'aide pas un petit peu la nature en prenant des décisions alternatives, il faudra au moins 3 saisons de pêche pour retrouver une bio-masse équivalente à la fermeture de la saison 2022 et à condition d'avoir des dérogations de tirs.
Je suis pour envisager une gestion patrimoniale différée sur 3 années, qui nécessiterait un débat entre la FD84 et les Aappma du bassin des Sorgues.
Pour cela, il faut que tous les acteurs officiels se réunissent autour d'une table. Et les collectifs communiquent sur les réseaux sociaux pour se faire entendre et pour proposer des alternatives judicieuses et réalisables, le débat est lancé !
Une piste, pourquoi ne pas communiquer sur la protection des Farios de souche Sorgue ? enclencher un no-kill comme pour l'ombre commun ?
Bien d'autres sujets sont toujours d'actualité.
Je remercie les personnes présentes du collectif des pêcheurs optimistes pour l'intérêt qu'elles portent à notre magnifique rivière ainsi que les Présidents des Aappma de Carpentras et de Pernes les Fontaines
Nous restons à l'écoute des pêcheurs, nous apporteront des suggestions et la FD84 des réponses et décisions en concertation je l’espère, avec les aappma du bassin des Sorgues
Nous sommes prêts à débattre sereinement avec tous les passionnés pour sauvegarder tout l'écosystème de la Sorgue.
Bien à vous
Yves Durand
Aappma de L’isle sur la Sorgue