28/05/2024
Un petit article fait sur mon activité de restaurateur audio ...
Écouter de la musique avec un outil de travail, l’alliance de la carpe et du lapin ?
(Non ce n’est pas une fable de La Fontaine ☺️ c’est une expression disant que l’on ne peut manger maigre et gras à la fois ou bien que certains mariages de saveurs ne fonctionnent pas).
C’est pourtant le pari fait par Jean-Pascal Vallet, dont l’activité audiophile préférée consiste à réaliser des transferts en numérique depuis un support analogique grand public, disque vinyle ou K7, un support oublié comme les 78 tours, ou même un support numérique obsolète.
Pourquoi transférer ? Et bien pour restaurer (éliminer les dégradations graves du support), nettoyer (dépoussiérer définitivement, éliminer les scories sonores), voire améliorer (abaisser le bruit de fond, retrouver de la dynamique et plus si affinités), et dans tous les cas, pérenniser un contenu sonore devenant inaltérable, facile à transmettre et à relire.
Le résultat est probant, il est parfois époustouflant, quand on découvre, après traitement, le contenu musical détenu sur un support anodin (un livre-disque pour enfant, une cassette audio, un vieux vinyle).
J’avais déjà éprouvé quelques opérations du même genre, avec une grande déception au bout : dynamique et détails disparus, résultat lisse et terne.
Il en va tout autrement ici où l’inverse se produit, la découverte de trésors insoupçonnés (j’ai gardé mon âme d’enfant, je suis audiophile), alors allez voir et écoutez par vous-même https://www.audio-transfert.com/).
Le système :
La lecture vinyle est confiée à une platine Stanton (DD) et une Walker (suspendue) accueillant un bras carbone Pro-ject recâblé argent. Une jolie collection de cellules dont la Cadenza black chez Ortofon.
Pour les cassettes audio, rien de moins qu’un Nakamichi Dragon.
S’ensuit deux appareils professionnels pour le décodage phono, la conversion et la pré-amplification.
Et pour l’écoute, les Neumann KH 420, leur beau médium à dôme et leurs 8 amplis en classe AB embarqués dans chaque enceinte (!).
Le rendu :
Par l’ampleur de la scène sonore, sa douceur générale et le son naturel, l’écoute de fichiers audio m’a fait penser au système de Mathieu, des Maurer 370F alimentées par un Kondo (!) plus qu’à l’écoute des Kii audio de
MusiKii (les Kii sont plus holographiques et plus intégrables dans un environnement domestique).
Avec un grave en béton et des attaques fulgurantes, les timbales et cymbales ressortent grandeur nature. Un niveau sonore indécent et sans distorsion est accessible pour les amateurs (les KH peuvent donner 122 dB).
Je précise que le point d’écoute dans la pièce est un point d’immersion dans une bulle sonore, qui n’est pas dans mes habitudes (et pas mon goût non plus) : on est littéralement sur la scène, les yeux écarquillés devant l’artiste (une piste studio d’Elvis à ressusciter un mort 😱), dans un univers sonore en 3D.
L’écoute de Pink Floyd est un vrai psychotrope pour boomer ayant assisté à leurs concert 🙂.
Sur des instruments acoustiques à puissante émission sonore (piano, saxophone, cuivres) l’effet démonstratif est garanti, sur les voix solistes, l’illusion de présence est saisissante. Avec des instruments délicats comme une guitare ou un luth, il faudra penser à baisser le son pour revenir à des dimensions réalistes.
Ultime réserve : ma propre playlist a été écoutée avec le player web Qobuz, qui a peut-être un peu « émoussé » le rendu sur quelques moments.
L’argument « les enceintes de monitoring sont agressives » est inopérant ici !