Pas un hasard si ce site s’est longtemps appelé “Mon œil”… Une histoire d’œil, donc. L’oeil de celui ou celle qui conçoit cette même photo, mais au moins autant l’œil de celui ou celle qui la reçoit. Œil pour œil en quelque sorte, mais sans la moindre animosité mais plutôt en toute complicité. Voilà qui tombe assez bien puisque cette idée d’échange, de partage, a toujours animé Sylvie Bosc depuis
qu’elle a commencé à s’intéresser au “maniement” de focales et de vitesse d’obturation au début des années 2000 avant d’en faire son métier moins d’une décennie plus t**d. Ce besoin de rencontres, réelles ou fictives, elle n’aura donc eu de cesse de l’entretenir depuis, sous toutes les formes. Et toujours avec le même entrain, la même ferveur. Le temps d’un concert ou d’un spectacle, son ADN. Au fil de voyages qui vous secouent le corps et l’esprit, tels ces périples à répétition – cinq années de suite – dans le Mississippi. À travers différentes expositions marquées du sceau de l’émotion, un autre de ses moteurs. Au moment de sublimer un mariage, moment si “à part” dans le cours d’une vie. Et y compris au gré de commandes d’entreprises où s’il s’agit souvent d’aller à l’essentiel, taper dans… l’œil n’est pas moins crucial. On l’aura compris, l’une des forces de Sylvie Bosc est de s’être affirmée photographe tout terrain. Et quand une pandémie l’empêche d’en arpenter de nouveaux, elle y puise une nouvelle inspiration à l’instar du concept de sa dernière exposition en date, baptisée 1 km : ce fameux kilomètre qui fut en temps de confinement notre seul… bon de sortie et qu’elle aura mis à profit pour poser son regard sur les alentours de son fief de l’Aveyron. L’œil pour voir plus loin, pour se jouer des frontières et des contraintes. L’oeil en guise d’invitation à autrui vers un ailleurs, proche ou lointain. Œil pour œil, sans animosité, en toute complicité…
Xavier Bonnet ( journaliste – magazine Rolling Stone)