20/06/2020
Les "Agadir" ou "Igherm" (Igoudar au pluriel) :
Ces greniers citadelles de l’Atlas
Un "Agadir" ou "Igherm" (au pluriel Igoudar) est un grenier collectif appelé aussi grenier-citadelle. Les Agadirs sont des constructions utilitaires traditionnelles amazighes qu'on retrouve particulièrement dans le sud du Maroc. A vocation défensive et de stockage, c’est dans les massifs du grand et de l'anti-Atlas qu’ils ont toujours été les plus nombreux et pour certains, toujours en activité.
Ces bâtiments à l’architecture attractive et énigmatique présentent une grande diversité de sites, de formes, de volumes, de taille et d’agencements. Ils servaient de greniers collectifs réservés au stockage des produits agricoles là où le risque de la rareté l’emporte (sur les marges arides du Sahara marocain).
Aujourd’hui, cette fonction traditionnelle est abandonnée dans beaucoup de cas, seuls environ un tiers des agadirs sont toujours fonctionnels. Ils constituent, encore vivants, un patrimoine culturel d’une valeur inestimable et méritent la préservation et la valorisation.
La décision de bâtir un grenier était prise par l’assemblée des représentants tribaux et familiaux : les "Inflass". Chaque personne, chaque famille ou clan y était représenté et ceux ayant participé à sa construction disposaient d’une pièce fermée.
Trônant sur des promontoires ou des pitons rocheux, s’intégrant parfaitement au paysage, ils semblent prolonger comme une extension naturelle le socle sur lequel ils ont été érigés, pour dominer et surveiller les chemins d’accès et les alentours.
Généralement construits sur un terrain appartenant à un clan dominant ou sur une terre inculte à l’écart du village, ils étaient bâtis avec les matériaux locaux, pisés, pierres sèches, briques ; parfois le soubassement est en pierre alors que le haut du bâtiment est en pisé.
Une seule porte en permet l’accès, seules des bouches d’aération apparaissent dans leurs murs.
Ces greniers sont dotés de lieux collectifs : cuisine, toilettes, pièce de réunion.
Toutes ces pièces se répartissent sur un ou plusieurs étages disposés autour d’une cour centrale. On y accède par des escaliers qui sont, suivant les régions, taillés dans des plaques de calcaire, puis sertis dans les murs ; ou davantage dans le sud, par des échelles en bois de palmier.
Les igherms, s’ils font partie intégrante d’un bâtiment fortifié plus important, sont munis de tours d’angle. Un grand grenier peut être pourvu de plusieurs citernes d’eau en réserve.
Devenant peu à peu une institution, dès le moyen âge, l’igherm s’est progressivement doté d’une charte, l’llouh. Les plus anciennes dateraient du 10e siècle.
Hormis leurs vocations défensives et de réserve, par nécessité, les igherms ou agadirs ont de plus en plus assumé un rôle social et politique dans la tribu ou le village.
Si leur vocation première était le stockage et la protection des biens et des denrées dans des régions où les guerres tribales étaient incessantes, la possession d’un grenier était une opportunité de se prémunir à la fois contre les périodes de disette, les conflits tribaux et les razzias.
L’entretien de ces locaux incombe au propriétaire, alors que celui des espaces communs s’effectue par corvées à la charge de la communauté.
Gardée par l’amin, la porte en bois est massive et ornée de motifs amazighs ou subsahariens pour ceux se trouvant le plus au sud.
L’amin est choisi collectivement par le conseil, son rôle est de veiller sur les allées et venues des propriétaires et d’en empêcher l’entrée aux étrangers. Il réside dans le grenier où il dispose de sa propre réserve de grain, de miel et peut y surveiller son cheptel. Il y a aussi sa propre loge, sa subsistance étant assurée par la communauté.
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