05/05/2021
Dès le XVIème siècle, Madagascar est réputé pour ses impressionnants troupeaux de zébus. En 1640, William Monson, dans son livre «Conseils pour coloniser l'île Saint-Laurent , parle des «bœufs si beaux et si gras» de Madagascar.
Dans le livre « Relâche du navire le Barneveld, de la compagnie des Indes orientales » en 1719, on lit: « en ce qui concerne l’élevage du bétail, il faut reconnaître qu’ils n’ont pas leurs pareils et l’on ne trouverait pas mieux ailleurs un boeuf extraordinaire près de 700 à 800 livres, quelquefois même 1000; la plupart ont au commencement du dos une bosse qui pèse jusqu’à 40 à 50 livres; leur chair a un goût délicat et agréable qui est sûrement dû aux incomparables pâturages (…) »
Les côtes malgaches donnent très souvent lieu à des commerces florissants. Dans l’ouest par exemple, les Sakalava avaient l’habitude de troquer des esclaves, des boeufs ou du riz contre des tissus ou des fusils. Au XVIIIème siècle, les habitants de la Grande-Île échangent un zébu de 1000 à 1200 livres (450 kg à 500 kg) contre un fusil.
L’exportation de zébus devient source d’enrichissement. Au XIXème siècle, pour permettre aux troupeaux de se renouveler et de s’agrandir, le Royaume de Madagascar prononce différents édits interdisant l’abattage de vaches. Cette réglementation est renforcée par un arrêté en 1897 qui n’autorise cela qu’après autorisation et explication valable (maladie, fertilité de l’animal, etc.). À la fin du XIXème siècle, les autorités coloniales comptent 2 millions de têtes de zébus. Ce chiffre est quadruplé en 1921.
Même si dès 1913, une usine de viande se met en place dans la capitale malgache et même si les troupeaux de zébus ne cessent de croître, l’exportation de la viande de zébu n’est pour autant spectaculaire. Cela est dû au problème de conservation de la fraîcheur du produit.
Ainsi, l’on préfère toujours exporter l’animal en vie.
Sur cette photo, l’on voit l'embarquement d’un zébu à Diego Suarez dans les années 1910: une position sans doute très peu confortable pour l’animal.
Fonds Luc Monteret