30/05/2023
INSTITUER UNE ECOLE DE MINES DANS LA PROVINCE DU TIBESTI RESTE UN PRÉALABLE POUR MIEUX PROMOUVOIR ET RENTABILISER LE SECTEUR MINIER TCHADIEN
Le Tchad ne peut envier les autres Etats dites miniers, par le fait que les ressources minières ou les gîtes répertoriés au Tchad sont innombrables et très convoités. Nous vous citons entre autres le diamant, l’or, l’étain, le tungstène, le nickel, le cuivre, l’aluminium, l’uranium, les terres rares et etc. Fort de ce constat, et le tarissement annoncé du pétrole de Doba, il est donc sans équivoque que le secteur minier est susceptible de soutenir l’essor et l’émancipation économique et sociale du Tchad.
Nonobstant ces richesses naturelles infinies, le Tchad malheureusement tarda à entreprendre une politique conséquente visant à exploiter et promouvoir le secteur minier à l’échelle industrielle. Après quelques découvertes fortuites des sites aurifères par les orpailleurs, le gouvernement a pris conscience et essaie de rattraper les retards enregistrés dans ce secteur en réactualisant par exemple le code minier de 1993 en 2018. Dans cette optique, la SONEMIC, institution sous tutelle du ministère en charge de mines fut créée et investit pour mieux structurer, régulariser et promouvoir ledit secteur.
Pour y parvenir demain avec brio et sans l’appui humain extérieur, il est un impératif absolu de former en amont les ressources humaines nécessaires afin qu’elles façonnent, portent et exécutent doctement le sentier menant à l’exploitation industriellement de nos ressources minières. Dans ce sens, instituer une grande école de mines avec les moyens qu’il faut pourrait promptement et efficacement traduire dans le fait la vision politique minière portée déjà par le gouvernement.
Dans cette perpective, la province du Tibesti pourrait être l’emplacement idéal et objectif pour accueillir une telle structure. En effet, les ressources minières sont réparties sur l’ensemble du territoire national, certes, cependant, la province du Tibesti porte bien la qualification d’accident géologique car les ressources minières signalées dans la contrée sont diverses et stratégiques. Il n’est à démontrer cela puisque que déjà sans une prospection digne de son nom soit menée, elle fait l’objet de ruée vers l’or et compte plusieurs sites d’exploitation aurifère aujourd’hui.
Sur le plan géologique, le volume des roches volcaniques estimé entre 5000 et 6000 km3 et les variétés lithologiques et pétrographiques de la province est sans comparaison possible et il lui acquiert une possibilité d’abondance de ressources minérales. À cela s’ajoute les indices miniers observés. Des nombreux indices d’uraniums, de baryllium, de cuivre, de diamant, d’étain, de tungstène, de niobium, de tantale, de l’or , de plomb, de zinc sont signalés dans la province du Tibesti. Il est à noter que la province enregistre deux sources géothermiques à mesure de s’assurer une grande partie des besoins électriques du pays.
Au vu de ces indices, la province du Tibesti est susceptible d’être demain le poumon de l’industrialisation minière du pays. Pour passer des indices à des gisements économiques exploitables, la prospection minière est requise et cela nécessite des structures des recherches scientifiques, en occurrence minières.
Le Tibesti est donc le lieu approprié et stratégique pour établir une telle structure académique et de recherche. Elle permettra de former les techniciens in sine, de mener leurs stages académiques sans y a se déplacer, d’offrir sur place des emplois et donnera surtout un gage de bonne foi et du sérieux aux industriels afin d’investir dans ce secteur promoteur.
Au delà de ces raisonnements fondés, il est à rappeler ici que le Tibesti contrairement aux provinces du Tchad n’enregistre aucun établissement d’enseignement supérieur et donc un tel plaidoyer est à soutenir aux près de plus hautes autorités du pays.
Source : Hamid Abdramane Salah