31/08/2021
LE POTAGER DU ROI
Bonjour les ami(e)s,
J'espère que vous allez bien :)
Je vous retrouve aujourd'hui dans la ville des rois : Versailles. Cette dernière recèle de trésors remarquables et parmi eux le Potager du Roi. Laissez moi donc vous conter son histoire. Bonne lecture à tous :) 🍎🍐🥒🥦
HISTOIRE :
Tout commença avec Louis XIV qui voulait un palais à sa mesure. Auparavant, sous Louis XIII, on y trouvait un potager qui était situé au niveau de l’actuelle bibliothèque municipale. La cour étant cependant de plus en plus nombreuse, il fallait agrandir le potager et choisir une nouvelle place. Ainsi, il sera construit près de la pièce d’eau des Suisses entre 1678 et 1683. Le principal problème est que cette zone est marécageuse, comme en témoigne son nom d’ « Étang Puant » : pour cela, on va assainir le sol avec un réseau de pierrées. Afin d’avoir de la bonne terre, on fit venir cette dernière des collines de Satory par le biais des machines.
Le plan de ce potager, réalisé par La Quintinie, est le même que celui que l’on peut voir actuellement. Les ouvrages en maçonnerie seront réalisés par Mansart. L’espace occupé par le potager regroupe près de 9 hectares avec un grand carré regroupant 16 autres petits carrés situés autour d’un bassin. L’ensemble est dominé par une terrasse permettant d’avoir une vue surplombant le potager. Autour du Grand Carré se trouvent 29 autres petits jardins qui contiennent des arbres fruitiers.
En 1683, La Quintinie va mettre en avant ce jardin dans le milieu de l’horticulture. En effet, avec sa technique, il va permettre de pratiquer cette culture à contre-saison. Le Potager du Roi c’était transformé en une sorte de laboratoire à ciel ouvert où il pratiquait différents procédés de taille ainsi que des traitements. Par la suite, il va continuer à mettre en avant le potager afin d’améliorer les productions royales, comme par exemple les figues, qui sont très appréciées par Louis XIV.
Pour cela, il va créer une orangerie ainsi qu’une figuerie, une melonnière, une prunelaie ou encore un jardin réservé aux fraises et un autre aux cerises. Les variétés de fruits vont se multiplier avec La Quintinie. Pour les légumes, on y cultivait des salades, des pommes de terre, des potirons, des salsifis, des nasturces ou encore des tomates.
Tout ce travail sera récompensé par la venue de Louis XIV, qui aimait son potager. Ce dernier, afin d’arriver ici, descendait les « Cent Marches » et entrait par la Grille du Roi. Grâce à La Quintinie, Louis XIV appris même à tailler les arbres fruitiers. C’est dedans ce potager, que le roi appréciait tant, qu’il va inviter les ambassadeurs du Siam et le doge de Venise : le potager était devenu un modèle et enchanta tous les courtisans, et cela, au-delà de la mort de La Quintinie en 1688.
Il sera succédé par François Le Normand en 1691. C’est le premier d’une dynastie qui va veiller pendant 90 ans sur le potager. Il va apporter une grande extension à la culture des primeurs et va développer la culture des asperges dans un clos qui leur sera dédié. Avec ces successeurs, François II Le Normand et Louis Le Normand, le potager entra dans plusieurs phases de travaux, en particulier après le grand froid de 1709. Peu après la mort de Louis XIV, le budget dédié au potager sera réduit. C’est aussi sous la direction de François II Le Normand que le café sera introduit dans le potager. Peu à peu, les serres chauffées vont faire leur apparition, laissant ainsi apparaître des cultures exotiques. Une serre hollandaise sera réalisée en 1732 avant que l’endroit ne vit accueillir la culture de l’ananas.
À la mort de Louis Le Normand, son fils, Jacques-Louis Le Normand hérite d’un potager encore à la pointe du jardinage, mais avec des réparations qui doivent être réalisées, notamment au niveau du treillage, des murs et du grand bassin. Certains arbres doivent être replantés et les espaliers sont à refaire. Le destin semble être incertain, d’autant plus que le budget royal était surtout tourné vers la réalisation du jardin du Trianon dans les années 1730. En 1773, un programme de rénovation est officiellement lancé et l’on va décider de réduire l’envoi des fruits loin de Versailles. En 1775, Jacques-Louis Le Normand sera récompensé de ses travaux en recevant le titre d’Inspecteur général des jardins fruitiers et potagers royaux. Pendant ce temps, par-delà le monde, les voyages dans les contrées lointaines se multiplient, et en guise de « souvenir », le potager accueille les produits exotiques qui sont ramenés de chacun de ces voyages comme les bananiers, les palmiers ou encore le jasmin.
Pour succéder à Jacques-Louis Le Normand, le conte d’Angiviller choisi Alexandre Brown, jardinier à Choisy. En 1782, de grands travaux seront lancés dans le potager afin d’améliorer les cultures et faciliter le travail. On assiste ainsi à un rétrécissement du grand bassin, une transformation du perron, une suppression de certains murs et bien entendu des réparations pour les voûtes et les terrasses. Les alignements du potager seront repris et les treillages renouvelés. À la fin de ces travaux, on songe à doter le potager de nouveaux moyens afin de poursuivre les productions. Alexandre Brown meurt en 1790 et est remplacé par Gondoin.
Le potager entre alors dans une phase de tourmente. Gondoin démissionna rapidement et l’endroit fut alors loué en huit parcelles différentes à des particuliers. En 1798, Antoine Richard sera chargé d’établir dans le potager l’Ecole de Versailles : on veut utiliser le potager comme un moyen pédagogique. Avec cette école, les traditions expérimentales vont rester.
Avec la fin de la République, le potager revient au domaine royal et retourne à sa première fonction : la production. Le Potager du Roi arriva ainsi entre les mains du comte Lelieur. Ce dernier va replanter beaucoup d’arbres et donner un nouveau souffle de vie au potager. À la mort de ce dernier, Placide Macey va reprendre la charge du potager en introduisant de nouveaux légumes dont le chou crambé. Il va développer l’utilisation du thermosiphon, qui permet l’extension des cultures exotiques.
Avec la chute de la royauté, le potager perd de nouveau sa vocation première et l’idée de le transformer en lieu pédagogique ressurgit. Ainsi nait en 1848 l’Institut national agronomique de Versailles. Cet institut sera dirigé par Auguste Hardy, qui remplace par la même occasion Macey à la tête du potager. Cet institut sera supprimé à la fin de la République et en 1865 sera fondé l’École de poiriers dans l’ancien jardin biais du potager. Pendant ce temps, les techniques vont s’améliorer et les serres et abris vont se multiplier : le Potager du Roi va renaître encore une fois avant de « chuter » de nouveau avec la fin de l’Empire. En 1874, l’École nationale d’horticulture sera créée. Elle s’autofinancera avec la vente des produits du potager. L’école va poursuivre les traditions de production et d’expérimentation : de nouveaux traitements chimiques sont réalisés, des programmes de recherches sur le sol vont également voir le jour. On va même créer un jardin d’hiver. L’école sera particulièrement renommée. À l’issue de leur formation, les élèves partent dans les exploitations et les jardins du monde entier avec les bagages acquéri grâce à leur expérience.
En 1891, Auguste Hardy décède et sera remplacé par Jules Nanot. L’enseignement dispensé à cette époque dans l’école tournait beaucoup autour de l’architecture des jardins et des serres. L’enseignement sur les jardins va prendre de l’ampleur peu à peu. En 1961, l’ENSH devient une École Nationale Supérieure : les étudiants qui intègrent cette école ont déjà eu un anciennement de la sorte dans les études supérieures. L’enseignement qui y sera dispensé sera plus théorique. En 1976 sera fondé l’Ecole nationale supérieure de paysage. L’ENSH va quitter le potager en 1995, laissant le potager à l’ENP seule. C’est ce potager que l’on peut visiter actuellement depuis 1991.
SOURCE :
-Le Potager du Roi, Stéphanie de Courtois
ACCÈS :
Ligne C direction "Versailles Château", arrêt "Versailles Château" + 5/10 minutes de marche à pied : depuis la gare, prendre à gauche sur l'Avenue du Général de Gaulle. Au premier croisement (Avenue de Sceaux), continuer tout droit et prendre ensuite la première à droite sur l'Avenue du Général Leclerc. Filer ensuite sur la troisième à gauche (Rue du Maréchal Joffre). Suivre la rue jusqu'à l'entrée du Potager du Roi, situé à droite.
À VOIR AUX ALENTOURS :
-Parc Balbi
-Cathédrale Saint-Louis
-Salle du Jeu de Paume
-Château de Versailles
-Parc du Château de Versailles
-Carré Saint-Louis
-Musée des Carrosses
-Église Notre-Dame
-Place Hoche
-Musée de Lambinet
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