16/07/2024
Et voici la 2ième partie de mon résumé de la conférence. Bonne lecture.
Un voyage voué à l’échec ???
Dès le tout début cette expédition, qui devait être parmi les plus importantes expéditions militaires de l’histoire de la Nouvelle-France, rencontre des problèmes. De par le fait que les préparatifs ont été faits dans le plus grand des secrets, cela ne les a surement pas aidés. On dit que plusieurs capitaines auraient su seulement le but de leur voyage à leur arrivé en Amérique. La flotte serait partie de Londres le 30 avril 1711 (cj). À leur arrivée à Boston, la maladie frappe l’équipage, ce qui retardera leur départ de cet endroit. De plus ils devront faire face aux réticences des Bostonnais qui ne sont pas enclins à les aider financièrement et qui refusent de participer et de leur fournir les vivres et les munitions demandés. Plusieurs membres d’équipage profiteront, de cette escale, pour déserter.
Le 31 juillet(cj), la flotte finit par quitter Boston. Mais ce départ tardif augmente les risques de naviguer dans les eaux du Golfe Saint-Laurent. Puis au mois d’aout, le naufrage survient.
Le naufrage
La transcription des carnets de bord nous en dira plus sur cette terrible nuit. Avec ce qui a été découvert jusqu’à présent, cela a été, assurément, une nuit d’horreur. Imaginez la scène : Il fait nuit, la mer est agitée, il y a de la brume, vous n’êtes pas sûr de l’endroit où vous êtes. Les vagues, le vent et le courant vous trainent vers un endroit inconnu. Désemparé et désespéré vous tentez des manœuvres de survie en coupant plusieurs ancres qui sont sur votre bateau, car rester ancrer devient dangereux. Vous tentez de faire de quoi pour sauver votre vie et celle de votre équipage car, pendant toutes vos manœuvres vous entendez des bateaux se fracasser sur les rochers. Vous parviennent au loin le bruit des mâts qui craquent, qui tombent et qui se fracassent. Vous ne pouvez ignorer les cris affolés et les hurlements de ces hommes, femmes et enfants (Oui, parmi les victimes il y avait des femmes et des enfants; les Anglais étaient convaincus de leur victoire donc plusieurs avaient apportés avec eux leur famille.) qui demandent de l’aide, qui souffrent et qui veulent vivre. Imaginez avoir à entendre tout cela pendant des heures, sans pouvoir faire quelque chose. Et finalement tout se calme, le jour commence à se lever et tout ce que vous voyez devant vous c’est une scène de désolation. Des navires en perdition et des cadavres partout où vos yeux se posent.
La panique et la peur devaient être présente. Que faire? Où aller? Continuer ou non? Des décisions ont dû être prises rapidement. Les 8 navires qui ont fait naufrage étaient des navires marchands. Ils avaient donc à leur bord les ravitaillements pour tous. La décision a donc été prise de récupérer ce qui pouvait l’être et de retourner en Angleterre.
Bilan de l’expédition. Des pertes matérielles et humaines immenses…
La saga des malheurs qui s’abat sur cette expédition est loin d’être terminée. En plus du naufrage des 8 navires et donc de la mort de 884 à 1550 personnes selon les sources, la flotte perdra 4 navires au Cap Sable (Petite île au sud de la Nouvelle-Écosse) (Feversham et 3 transports) entrainant la mort d’une centaine d’hommes.
Puis de retour en Angleterre, alors que le navire amiral, le HMS Edgar, mouille dans le port de Spithead et que Walker est descendu à terre pour aller rendre des comptes de son expédition, son vaisseau explose causant la mort de 442 hommes et la perte de tous ses papiers.
13 navires perdus et des milliers de personnes qui ont perdu la vie. Voici donc le seul constat de cette expédition désastreuse pour les Anglais.
La suite…
Le projet continu cette année et va se poursuivre jusqu’en 2025. Une équipe est présentement à Pointe-aux-Anglais et sonde, quand cela est possible, le fond marin à la recherche de possibles indices.
Comme mentionné plus haut, il reste encore plusieurs carnets à déchiffrer et analyser. Avec les informations, qui s’y trouvent, les chercheurs espèrent pouvoir retracer le trajet emprunté par l’expédition. Chose qui ne sera pas facile. Les marins de l’époque naviguaient en se fiant à la latitude et la longitude pour pouvoir naviguer. La latitude était obtenue par la mesure de l’élévation des étoiles par rapport à l’horizon (ex. la hauteur du soleil à midi, étoile polaire la nuit). Puis elle était mesurée avec un astrolabe, un bâton de Jacob ou un cadran nocturne. Le sextant n’est inventé que vers 1730. La longitude, elle, était obtenue de deux manières. Soit en connaissant l’heure à laquelle se lève ou se couche le soleil en temps universel, soit en déterminant la distance apparente entre la lune et des étoiles fixes. Comme la mesure précise de la longitude demande de pouvoir garder l’heure précise à bord et que le chronomètre de marine n’est pas inventé avant 1736, la mesure de la longitude de carnet de bord est assez imprécise.
Vous comprenez qu’avec des données aussi imprécises, la moindre petite déviation, si minime soit-elle, causée par la vitesse, la direction des vents ou l’erreur humaine peut amener un marin bien loin de l’endroit où il croit se trouver.
Voilà où en sont maintenant rendus nos chercheurs.
Je tiens à remercier tous les commanditaires qui sont derrière cette équipe géniale. Merci à vous tous de tenter de comprendre la raison d’une telle tragédie. Une tragédie qui, si elle n’avait pas eu lieu, aurait pu changer l’histoire de notre province voire même de notre pays.
Merci à tous pour vos partages d’informations. J’ai déjà hâte à la suite.