17/05/2014
Le 14 mai, nous avons terminé cette première session par un spectacle qui a été un franc succès. Plus de 80 résidents du Gibraltar sont venus assister à la représentation. C'était un public vraiment formidable: attentif, rieur et dynamique.
Quant aux comédiens, ils ont donné une performance haute en couleurs et en émotions.
Pour vous donner une idée de la teneur de ce spectacle dont les scènes et les monologues ont été écrits par les participants eux-mêmes, en voici le déroulement. Les liens entre les scènes sont de moi.
Quand j'ai eu l'idée de créer un atelier qui permettrait aux préretraités et retraités de s'exprimer sur scène avec leurs propres mots, j'étais convaincue que je découvrirais des trésors de créativité et de sensibilité. J'avais raison. La représentation que vous allez voir est à l’image de toute une vie, de leurs vies : haute en couleurs et en émotions. Je vous souhaite donc un bon spectacle.
On a mis quelqu’un au monde, on devrait peut-être l’écouter comme le dit la chanson d’Harmonium…
Mon bagage d’amour (l’enfance)
Francine nous raconte sa naissance et son arrivée à l’école primaire.
Les souvenirs de notre enfance s’immiscent en nous à travers nos sens comme à travers autant de fissures dans notre carapace d’adulte. Le parfum d’une fleur, la douceur d’un tissu, les cris joyeux d’une cour d’école, un bonbon ou une couleur. Par exemple, un bleu , ce si beau bleu…
Mon enfance sur les flots bleus du Saint-Laurent
Nicole nous livre toute sa passion pour ce fleuve près duquel elle a vécu son enfance.
La petite fille née en 1949 grandit. Son bagage d’amour grossit toujours, mais avec son entrée dans l’adolescence, voilà qu’elle se retrouve avec un énorme baluchon de questions.
Mon bagage d’amour (l’adolescente)
Francine revient nous parler de son entrée dans l’adolescence et de son questionnement par rapport aux garçons.
L’adolescence ! N’est-ce pas la période où le regard des garçons et celui des autres en général nous préoccupent de plus en plus ? Comment, tout à la fois, se différencier et se fondre dans le groupe ? Comment déambuler entre des rangées d’observateurs et ne pas s’emmêler les pieds ? Comment s’exprimer sans dire des sottises. Bref, si l’on veut survivre à tous ces moments de notre vie où l’on aura l’air un peu fou, il vaut mieux apprendre à en rire.
Je te le dis, J’te cré pas
Francine, Nicole, Michèle, Monique et moi-même passons de la chaise de l’écouteuse à celle de la raconteuse pour narrer des moments où l’on a eu l’air un peu fou. Même le public se met de la partie pour le « J’te cré pas. »
Comment décrire ce fameux passage de la grande fille à la femme ? Transformations, découvertes, premiers émois, questions sans réponses et, surtout, grandes décisions qui ressemblent parfois à un saut dans le vide.
Mon bagage d’amour (La femme)
Francine avance dans la vie et apprend qu’elle va devenir « grande fille ». Les explications plutôt
Ça prend un mari. Oui, mais pas n’importe lequel. Vous souvenez-vous de cette chanson ?
Je voudrais un mari - Docile et sans reproche - Qui aille dans ma poche - Un vrai petit mari - Je le voudrais petit - Mignon et bien gentil - Et qui ne grogne pas -Surtout comme papa !
Voyons voir à quoi ça peut bien servir un mari ?
Youpe youpe sur la rivière
Par un beau jour de septembre quoiqu’un peu frisquet Monique et son mari (joué par Normand) vont faire un tour de canot qui se termine par un grog et une sieste au cas où la jeune mariée aurait pris froid. Neuf plus tard…
La vie nous offre le plus précieux des cadeaux : nos enfants. Parfois, elle nous les reprend, mais jamais, jamais ils ne nous quittent. Il suffit d’une rencontre pour que leurs ailes viennent frôler notre front et nous inspirer les mots qui les rappellent parmi nous. Septembre 2013…
Hommage à Monique
Hélène rencontre une dame (jouée par Nicole) qui a enseigné à sa fille, il y a de nombreuses années, et dont elle a gardé un très bon souvenir. Touchée par ce témoignage, Hélène décide de faire un hommage à son ange, morte à l’âge de 12 ans. Madame Cliche se joint à l’équipe pour jouer, au piano, un extrait de la Sonate à la lune. Des toiles peintes par la petite Monique sont exposées sur des chevalets.
On dit que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, mais il y a plus d’une façon d’aborder les épreuves. Voici le récit d’un voyage au soleil qui s’est terminé à l’ombre d’un hôpital, raconté avec le même humour qui a sans aucun doute mis K.O. un cancer des os.
Du Costa Rica au Gibraltar
Michèle raconte avec beaucoup d’humour sa lutte contre son cancer des os. Monique joue sa compagne de voyage et Normand, son médecin. Au fil du sketch, Monique et Normand font office de chœur.
Au fil des années, des parents, des maris, des femmes, des amis partent pour le grand voyage, nous laissant seuls sur le quai. Et l’idée que ce sera bientôt à notre tour de passer sur l’autre rive nous effraie. Quoi de mieux pour conjurer la peur que de la transposer et de s’en servir pour créer ?
Tribulations d’un homme en fin de vie
L’épouse du personnage de Normand, morte il y a plusieurs années (et jouée par Hélène), vient le voir et essaie de l’attirer du côté de la lumière. Il a reçu un diagnostic de cancer généralisé et ne tient pas trop à se laisser emporter sur l’autre rive. Une fois son fantôme d’amour reparti, il nous livre sa réflexion sur la peur de mourir.
Chaise, doudou
Mais la vie est loin d’être finie. Il reste encore tellement de choses à découvrir, de gens à rencontrer et d’amour à donner.
Mon bagage d’amour (Le Gibraltar)
Francine vit désormais au Gibraltar et cherche toujours à distribuer son bagage d’amour.
Le spectacle se termine avec Chante-la ta chanson, accompagnée au piano par madame Laforêt.
Je souhaite de tout mon coeur renouveler cette expérience enrichissante pour tout le monde.