Histoire
Le château de Villeneuve-Lembron fut édifié à la fin du XVe siècle pour Rigaud d’Aureille, bailli des montagnes d’Auvergne, maître d’hôtel des rois Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier et ambassadeur auprès de Maximilien d'Autriche. Gaspard de Montmorin ajouta au charme du château des décors peints dont on peut encore voir de remarquables témoignages dans la salle d’apparat
(embrasures des fenêtres) et dans les grandes écuries. En 1643, Villeneuve-Lembron fut acquis par Isaac Dufour, trésorier de France, et qui apporta lui aussi des aménagements au bâtiment. Il transforma la cour intérieure, aménagea une galerie à portique et décora en outre les plafonds et les cheminées du premier étage. Le château, ainsi que ses fossés, la porte d'entrée de la ferme voisine, la décoration intérieure et la salle voûtée ornée de peintures font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 25 mai 19262. Depuis 1937, l'État possède le château, qui est géré par le centre des monuments nationaux et a entrepris de grands travaux de restauration tout en l'ouvrant à la visite. Architecture
Le château de Villeneuve-Lembron, est formé de trois corps de logis flanqués de quatre tours cylindriques autour d'une cour dont le quatrième côté est une terrasse. Cet ensemble est entouré de fossés et l'on accède à cette enceinte intérieure par une porte en anse de panier qui donne accès à une basse cour. C'est un château de transition entre le Moyen Âge et la Renaissance : les quatre tours rondes et les larges fossés témoignent de l'idée du rôle défensif des châteaux qui persistait encore à l'époque de sa construction. Les menuiseries et les serrureries de ces logis datent du XVe siècle2. Les ailes Est et ouest ont été construites sous Louis XIII et des ouvertures, portes et fenêtres, ont été refaites. Sous la galerie, la cour intérieure est ornée au rez-de-chaussée, de peintures humoristiques à fresque. En effet, à l'abri des galeries de la cour, la vivacité de l'imaginaire médiéval revit grâce aux peintures murales : on remarquera en outre un portrait de Rigaud d'Aureille et des illustrations de contes satyriques comme le « dit de la Bigorne » et celui de la « Chiche Face » ainsi que le « dit de l'astrologue » et le « dit du vieux maître d'hôtel ». Avec les successeurs de Rigaud d'Aureille, le château fut habillé de décors Renaissance : la voûte du bâtiment des écuries est orné de peintures murales évoquant l'opposition du bien et du mal. Les ébrasements des fenêtres se peuplent quant à eux de personnages de la mythologie romaine.