23e journée, 29 Février Casablanca -Pékin à vélo, sur les traces d'Ibn Batouta.
Fornells de selva - Jonquera 68 km
Ce matin, je ne voulais pas me presser, ne souhaitais pas quitter l'Espagne aussi rapidement. Pour cette dernière étape avant de rentrer en France, j'ai pris mon temps. Je suis parti alors qu'il faisait un peu frais, ce qui était idéal étant donné qu'il y avait quelques dénivelés pour me réchauffer. Vers midi, j'ai été arrêté par la police. Ils m'ont expliqué qu'il y avait une grève de cultivateurs, incroyable. Quand je suis entré en Espagne, à Tarifa, il y avait une grève de cultivateurs, et voilà que ça recommence alors que je suis sur le point de quitter l'Espagne. Ils m'ont indiqué un autre chemin à prendre. J'ai donc fait un détour. Pendant que je pédalais, j'ai remarqué que tous ceux qui revenaient de France étaient bloqués, y compris de nombreux camions. Et moi, je continuais à pédaler, imperturbable, recevant de temps en temps des encouragements par des coups de klaxon. Hier soir, j'ai regardé un peu le match féminin, la France contre l'Espagne, avec un chauffeur routier. Il y avait un bar-restaurant juste au-dessus de la chambre où je dormais. L'ambiance était étrange avec le chauffeur routier ; certains mangeaient seuls en regardant leur téléphone, d'autres mangeaient en groupe. Certains regardaient le match tout en ayant l'esprit ailleurs. J'ai beaucoup d'admiration pour ces professionnels de la route. Ils sont un peu comme moi, sauf qu'ils le font pour gagner leur vie, tandis que pour moi, c'est pour le plaisir. Mais on se comprend. C'est une forme d'amitié, bien qu'ils soient souvent loin de leur famille. Ils subissent tous les aléas : bloqués des heures par des grèves, intempéries, accidents, inondations, feux de forêt, etc. Il faut beaucoup de patience pour exercer ce métier. Puis, en direction de la France, j'ai rencontré un cycliste. Il s'est arrêté, c'est un jeune Marocain, Adil. C'e
22e journée, 28 Février Casablanca-Pékin à vélo, sur les traces Ibn Battuta 95 km.
Barcelone -Fornells de la selva Après une journée de repos à Barcelone, j'ai opté pour un repos actif : j'ai marché toute la journée. Moi, qui ai fait beaucoup de vélo, je n'ai pas pris de photos. Parce que je l'avais déjà un peu trop fait tout au long de mon voyage, je veux observer cette ville magnifique. Tout est fait pour le vélo et la trottinette, incroyable ! Il y a un respect : tout le monde respecte le code de la route, y compris les piétons. Les vélos et les trottinettes s'arrêtent tous au feu rouge ; il n'y a pas d'accident. Tout le monde est calme, c'est un exemple. La preuve qu'on peut intégrer vélos, trottinettes et motos parmi les voitures, quand il y a un respect mutuel. En plus, Barcelone est très propre. J'ai fait révisé la dame de fer, je veux parler de mon vélo. Le mécanicien est un professionnel ; mon vélo a roulé comme une horloge. Aujourd'hui, je me suis réveillé à 6h dans le dortoir ; tout le monde dormait, il y en avait même qui ronflait. Heureusement que j'ai trouvé mes boules Quies. Je me suis endormi à 21h30, pour ne pas les réveiller ce matin, je me suis éclairé avec la lumière de mon portable. J'ai pris mes affaires, j'ai quitté les jeunes : l'Australien, l'Ukrainien, l'Indien et un jeune du Kazakhstan. Quand ils vont se réveiller, ils vont dire : "Le cycliste, est parti." C’était très sympa. Je suis parti à 7h30, juste au lever du jour. Il faisait frais, avec de la pluie en sortant de Barcelone, puis des éclaircies et du vent de face toute la journée. Un Espagnol s'est arrêté quand il m'a vu regarder mon portable. Il m'a demandé si j'avais un problème. Je lui ai dit non, et quand je lui ai dit que j'allais à Pékin, il s'est arrêté, a fait des photos avec moi et m'a demandé si je voulais aller chez lui. J'ai dit non merci. Puis, j’ai roulé sur une route qui longeait l'autoroute, déserte, tant mi
Vingtième étape. 26 Février , sur les pas d'Ibn Battuta, 80 km parcourus…
Torredembarra-Barcelone
Aujourd’hui, cela fait huit jours que je pédale, il est grand temps de prendre un peu de repos. Il y avait de l'exercice, un certain relief. Mes jambes étaient lourdes alors j’ai décidé de faire une pause pour un casse-croûte. J’ai pris mon temps pour retrouver le moral et ensuite, je suis reparti, me sentant un peu mieux. Le paysage s'est transformé, les orangers et les clémentiniers ont cédé leur place aux vignes à perte de vue, et le bruit des voitures était plus présent qu’hier – logique, puisque les gens reprenaient le travail, hier étant dimanche. Il fallait être vigilant avec les camions, je suis sûr qu’ils étaient pressés de rentrer ou de livrer leur cargaison. Arrivé à Barcelone, je suis allé voir un hôtel où j’avais déjà séjourné lors de mon voyage de Casablanca à La Mecque. Le prix de la chambre était passé de 50 € à 250 €. Quand j’ai demandé pourquoi, on m’a expliqué qu'il y avait un congrès, provoquant une hausse des prix de 400 % dans toutes la ville. Cependant, le gérant, très aimable, a cherché sur son ordinateur et m’a proposé un dortoir très agréable, qu’il a même réservé pour moi. Il m’a donné l’adresse, que j’ai entrée dans mon GPS, et je suis parti. Sur place, il y avait une grande diversité de nationalités. Un Marocain, Moulay Alamrani originaire de Ourzazate, s’est occupé de moi, a fait la traduction, et m’a aidé à sécuriser mon vélo dans un endroit sûr. Il m’a offert un cadenas et une serviette, un ensemble normalement vendu 12 €, mais il a refusé que je paye. Il m’a donné son numéro en cas de besoin, prouvant une fois de plus la générosité marocaine. J’ai vraiment de la chance, c’est comme si j’avais un ange gardien qui veille sur moi, toujours prêt à m’aider partout où je vais. Dans la chambre, nous sommes seulement trois au l
16e journée 22 Février Benissa-Valence Casablanca-Pékin, sur les traces d'Ibn Battuta. La nuit est passée très vite, ce qui veut dire que j'ai bien dormi, comme d'habitude, réveil à 6h. Mon moral est bon, j'ai mis mon costume jaune, j'ai resserrer les boulons du porte-bagages et j’ai pris la route. Je me suis arrêté à la sortie du village, dans un bistrot, pour un petit déjeuner rapide, puis je suis reparti pour, cette fois, 6 km de descente, mais le vent n'était pas froid. J'ai passé à côté d'une carrière où la poussière m'a un peu gêné, cela a duré pendant 1 km. Après, ce sont des lignes droites, pas beaucoup de dénivelé pendant la journée. Des arbres, des oranges, et des clémentines à ma gauche, et à ma droite, à perte de vue. Aujourd'hui, je n'ai pas été arrêté par des personnes, cela m'a permis de rouler un peu. Après 60 km, je me suis arrêté dans un bistrot pour manger un peu de pain, du fromage, un petit coca. Un espagnol avait vu ma plaque, il était impressionné, il m'a demandé si je voulais boire ou manger quelque chose. J'ai dit non merci, j'ai tout ce qu'il faut, et on a fait une photo ensemble. J'ai repris ma route, c'est une droite interminable où les cyclistes sont nombreux, tête baissée, ils sont à fond. À 25 km de Valence, le vent se lève de face. J'ai mis 1h30 pour traverser Valence par les pistes cyclables. Il y en a partout. J'ai trouvé un endroit pour dormir à la sortie, dans la banlieue de Valence. La personne à la réception, un jeune Égyptien, je lui ai dit que je connaissais bien son pays, j'y suis allé plusieurs fois. Il s'appelle Karim, aussi gentil, il m'a donné une chambre plus grande. Je lui ai dit l'importance de prendre soin de mon vélo, il l'a mis dans un endroit sûr. Hier soir, ça m'a fait du bien de voir une vidéo de ma petite-fille de 18 mois, je m'accroche à tout ce que je peux pour augmenter le moral. Vidéo WhatsApp avec ma femme, un coup de fil de ma petite-fille, le jo
Casa-Pekin 11 eme journée 17 Février Camhelmoros - Aguilas Il y a des jours comme ça. Pourtant, j'avais bien dormi. Quelques kilomètres après avoir activé mon GPS, il m'a dirigé sur des pistes cyclables. En quittant la route, je me suis dit, pourquoi pas. Malheureusement, je me suis retrouvé à 15 km sur une piste. Heureusement, j'avais un vélo Gravel adapté à tous les terrains. Cependant, avec les secousses et les sacs, ce n'était pas idéal. Le chemin était jonché de beaucoup de cailloux. Une fois la piste quittée, j'étais content de retrouver la route. En arrivant dans un village, je me suis arrêté pour acheter une paire de gants de vélo, ayant perdu les miens le premier jour, en arrivant en Espagne lorsqu'il y avait une manifestation.J’ai discuté avec un monsieur dont la mère faisait du tricot. Je lui ai dit, "Bravo mamie". Après avoir quitté ce monsieur, en sortant du village, mon porte-bagages s'est dévissé. Heureusement, j'avais un tendeur. J'ai bricolé ça à la sortie du village et suis retourné voir le monsieur chez qui j'avais acheté les gants. Le magasin de vélo m'a réparé le vélo, m'a donné une clé et a refusé que je paye, c’était très gentil de sa part. Sa maman était contente de me revoir, toujours occupée à tricoter, chacun avec son passe-temps. Puis, je suis reparti. Après, ce fut comme une danse avec la montagne, alternant montées et descentes. C'était l'étape avec le plus de dénivelé aujourd'hui. Malgré le temps perdu, je suis content de moi pour avoir parcouru 98 km. Je suis arrivé de nuit, c'est la première fois. J'ai trouvé un petit hôtel dortoir, mais je suis tout seul dans une chambre de quatre lits, tant mieux. Aujourd'hui, j'ai bien mangé, contrairement à hier où le monsieur m'avait fait des pâtes trop cuites, ce n'était pas bon. Mais c'est ça, la vie. Les jours passent et se ressemblent. Merci à tous mes sponsors qui m'ont fait confiance et m'ont aidé dans cette belle aventur