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Hi, when you're in the South, friendly visit to the natural setting of Samui Paintball Party
24/11/2023

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XT 250, Trail princess!
30/06/2023

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17/12/2022

MYANMAR BURMA
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MYANMAR

L’ex-Birmanie est le plus vaste pays de l’Asie du sud-est, le plus méconnu et le moins fréquenté.

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Lors de ma première visite en 2000, guides et touristes débattaient avec l’autorité des éloignés de la moralité de visiter cette magnifique région, à la population des plus attachantes, dans un cadre historique et artistique remontant à l’expansion du bouddhisme depuis l’Inde, il y a plus de 2500 ans.

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J’avais les mêmes hésitations et préjugés avant de venir sur place; je m’attendais à des foules ternes, résignées et bien rangées, vivant dans la peur permanente de « l’abominable junte au pouvoir » (Lonely Planet). J’arrivais du Népal, où les foules colorées vivent dans la peur permanente du gentil roi et de sa gentille armée (une trentaine de meurtres par jour) docile aux USA, et dans la terreur des gentils Maoïstes (une trentaine de meurtres par jour aussi).

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Le Myanmar, par contre, ne collaborait pas vraiment à l’époque avec la « communauté internationale » (donc l’Occident), bien que les efforts d’ouverture et de démocratisation se soient multipliés depuis 1990. Développement des privatisations, de la libre entreprise, ouverture de nouvelles régions au tourisme, de nouveaux journaux indépendants moins muselés (Myanmar Times), accès aux radios et TV étrangères (CNN, BBC..), balbutiements d’internet (encore soumis à contrôle, mais il y avait déjà moyen d’accéder discrètement Yahoo et Hotmail).

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Ce fut donc une agréable surprise de débarquer en quelques minutes, accueilli avec le sourire par des gens épanouis, élégants dans leur costume traditionnel, le longyi, jupe longue unisexe, portée par 70% de la population masculine. Ensuite les rues de Yangoon, vastes artères peu encombrées, quelques bus antiques datant de l’occupation Japonaise des années 40, trishaws (vélos-taxis) et nombreux pick-ups, taxis collectifs. Avenues arborées, population décontractée. Rien n’est au cordeau, malgré la construction géométrique de la ville, l’Asiatique adoucit les angles, arrondit les lignes droites. Quelques slogans militaro-politiques, repris obligatoirement par les journaux, mais visiblement personne ne les prend plus au sérieux. Un soir, une bande de punks flamboyants, tartan, chaînes, crêtes fluos et épingles à nourrice, affalés mais souriants sur les marches du FMI, centre commercial en ville, face à la mosquée, près de la cathédrale. C’est le début de Thingyan, la fête de l’eau, le nouvel an bouddhiste. Le muezzin entame son appel à la prière, repris dans un grand éclat de rire par la bande de punks, ce qui provoque l’hilarité générale. Voilà au moins un pays où les musulmans ne tentent pas d’imposer leurs vues avec trop de férocité. J’ai d’ailleurs fini la journée bien arrosée avec d’autres punks qui tenaient une buvette pour l’occasion; l’un d’entre eux se préparait à faire une retraite dans un monastère bouddhiste la semaine suivante; rien d’immuable, pas de rôles fixes

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Lors de ma première semaine dans le coin, je me suis promené à pied, jour et nuit, dans la capitale, pour sentir l’ambiance. Quelle douceur, quelle joyeuse activité, quels sourires! Après le couvre-feu de fait à 22 heures, voire 20 heures, au Népal, c’était une agréable surprise de pouvoir flâner entre les échoppes sauvages proposant sur le trottoir snacks et thé chaud à 2 heures du matin. Pas de tension perceptible, pas de brusquerie, c’est l’Asie.

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Les quelques uniformes sont désarmés et aussi peu agressifs que les autres, bien moins distants et hautains que leurs homologues Thais ou que les cadors des pseudo-démocraties occidentales {« papiers siouplait! »). En un mois dans le pays, comme au Laos auparavant (sous embargo américain aussi parce que communiste), je n’ai constaté ni tension, ni agressivité, ni violence. Même constat pour les amis qui m’accompagnent dans cette première prise de contact., grands voyageurs qui savent distinguer la poudre aux yeux d’une atmosphère oppressante.

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Ecrit à l’époque de « la méchante junte au pouvoir »:

Oui mais, et la Dame, Aung San Suu Kyi, elle dit bien qu’il faut boycotter le tourisme dans son pays tant qu’elle n’est pas au pouvoir? Ah ben justement, c’est que le bât blesse de ce côté. Il s’agit de la fille du général Aung San (tiens un général), héros de la lutte pour l’indépendance et chef de l’Etat de fait jusqu’à son assassinat en 1947 par un de ses rivaux, avant qu’il impose ses vues sur le national-socialisme, et sans doute qu’il dérive vers l’autocratie habituelle dans la région. La petite Suu Kyi, donc, fit des études dans les grandes universités en Inde puis à Oxford, où elle allait rencontrer son futur époux, professeur dans cette glorieuse université. Elle parle birman, anglais, japonais et français, mais n’a sans doute pas eu beaucoup à travailler de ses mains pour nourrir sa famille. Rentrée au pays en 1988, elle a vécu a l’abri du besoin, grâce à son glorieux père, après avoir baigné dans le luxe de la démocratie bourgeoise anglaise. Sa maison au bord du lac à Yangoon est un hôtel particulier dans un parc clos de hauts murs, face à la résidence de feu Ne Win, l’ex-homme fort du régime.

Donc « la Dame », hautement éduquée et privilégiée, est bien éloignée des soucis du petit peuple, pour qui la démocratie n’est qu’une belle idée jamais mise à l’épreuve ici, qui ne remplit pas leurs ventres ni ceux de leurs enfants. Et ne leur garantit ni stabilité, ni sécurité. Voir les retours aux régimes forts un peu partout dans le monde ; les peuples aspirent à la sécurité, quitte à restreindre volontairement leur liberté: adieu Raspoutine, bonjour Poutine! Afin de tester mon hypothèse, je suis passé près de la résidence de « la Dame » (c’est son appellation contrôlée ici). Je confirme, il s’agit bien d’une vaste résidence luxueuse, au bord du lac Inya, dans le quartier le plus huppé de Yangoon, l’équivalent d’un hôtel particulier à Hyde Park. Ah bon, c’est l’assignation à résidence en ces lieux élyséens que CNN et BBC qualifiaient d’emprisonnement?! Are you rigoling or ouate? C’est pas exactement Guantanamo Bay! Je prends, je veux bien me faire consigner quelques mois la-dedans, avec ordinateur et bibliothèque, plus l’autorisation de haranguer mes supporters depuis une estrade dans l’enceinte (certains supporters se virent embastillés, mais pas dans les mêmes conditions). Attendez voir, vous qui avez voyagé en Europe, en Afrique ou au Moyen-Orient, ça parait plutôt cool une junte qui laisse s’exprimer ses opposants célèbres, au lieu de les faire disparaître. A Oman, en Arabie Saoudite ou aux Emirats Arabes-Unis, personne n’a le droit de voter, les émirs et sultans décident pour leur peuple, et personne ne s’aviserait de l’ouvrir contre eux, pas même les supporters principaux de ces moyenâgeux, les gentils Américains fouisseurs de démons. Ah mais ce sont des fachos dociles, plus conformes aux diktats US, des régimes sous contrôle.

Ma Thanegi, activiste pour la démocratie, amie et ex-assistante de Suu Kyi, a séjourné 3 ans à la prison de Insein à Yangoon. Ca semble être une vraie prison celle-là, pour ceux qui ne sont pas protégés par la gloire de leur papa. Les conditions là-bas se rapprochent sans doute plus de Midnight Express, ou de Tihar à New Delhi pour les connaisseurs ; je subodore seulement, je ne vais pas toutes les visiter pour votre édification. Ma Thanegi donc, a écrit un beau texte publié dans le Lonely Planet version anglaise, p26/27, sous le titre: « Le conte de fées Birman » (traduit par mes soins).

« Le conte de fées Birman »

« Comme beaucoup de Birmans, j’en ai assez de vivre dans un conte de fées. Ca fait des années que des étrangers dépeignent les problèmes de mon pays comme une fable morale: la lutte entre le Bien et le Mal, tout blanc ou tout noir, sans nuance en demi-teinte; une image simpliste, mais que le monde extérieur estime réelle. La réaction de l’Occidental a été aussi simpliste: il est entré en croisade morale contre le Mal, brandissant sanctions et boycotts comme autant de baguettes magiques.

Nous avons vécu dans l’isolement pendant 26 ans de socialisme, et nous n’avons pas encore une économie moderne. Nous avons assez perdu de temps. Si nous voulons progresser, tout le monde doit regarder les faits en face.

Ca peut ressembler à de la propagande pour le gouvernement actuel, mais je n’ai pas changé depuis 1988, quand j’ai rejoint le mouvement pour la démocratie. J’ai vécu sous le régime socialiste de 1962 à 1988 – encore un conte de fées, de l’isolationnisme celui-là- En 1988, nous savions qu’il était temps de nous joindre au concert des nations. Par milliers, nous sommes descendus dans la rue; j’ai rejoint la Ligue Nationale pour la Démocratie (NLD) et pendant une année j’ai travaillé comme assistante de Ma Suu, comme on l’appelait. J’ai soutenu sa campagne jusqu’au 20 juillet 1989, quand elle a été assignée à résidence, tandis qu’on m’envoyait à la prison de Insein à Rangoon, ou j’ai passé près de 3 années.

Je ne regrette pas mon séjour en prison, je n’en fait reproche à personne, c’était un risque à courir, nous en étions conscients. Mais mes camarades de prison et moi-même, nous commençons à nous demander si nos sacrifices en valaient la peine. 10 ans après, nous avons l’impression que le travail que nous avions entrepris a été dilapidé, que la force s’est dissipée.

En travaillant avec Ma Suu, j’ai appris à l’aimer profondément. Je l’aime encore. Lorsque son assignation à résidence fut levée en 1995, nous avons espéré que le pays irait de l’avant. Nos besoins étaient immenses, à commencer par le logement, l’alimentation, les soins médicaux. C’était ça, pour nous, le mouvement pour la démocratie; il s’agissait surtout d’aider les gens.

Ma Suu aurait pu vraiment changer notre vie. Avec son influence et son prestige, elle aurait pu demander le soutien des principaux donateurs, comme les USA ou le Japon. Elle aurait pu inciter les entreprises étrangères à venir investir ici, pour créer des emplois et bâtir une économie stable. Elle aurait pu entamer un dialogue constructif avec le gouvernement, posant les jalons d’une démocratie solide. Au lieu de cela, elle a choisi le contraire, elle a mis la pression sur le gouvernement, en enjoignant aux investisseurs étrangers de boycotter le pays, en demandant le gel de l’aide internationale. Nous étions nombreux à lui dire que ce serait contre-productif. Pour nous, le progrès économique amènerait une amélioration politique. Les gens ont besoin de travail pour nourrir leur famille. Ca ne parait peut-être pas une aspiration bien noble, mais c’est la vérité première que nous affrontons chaque jour. Ma Suu a choisi une attitude hautement morale, refusant tout compromis, ce qui a ému les esprits à l’étranger. Malheureusement cette approche nous a coûté cher, dans la rue. Les sanctions ont accru les tensions avec le gouvernement, et beaucoup ont perdu leur emploi. Et elles n’ont rien apporté de positif.

Les mouvements pour les droits de l’homme estiment qu’ils nous aident ; mais ils pensent avec leur coeur, pas avec leur tête. Ils disent que les investissements étrangers profitent au gouvernement et pas aux gens ordinaires. C’est faux. Le pays a survécu près de 30 ans sans aucun investissement étranger. En plus les USA, le Japon et les autres ont supprimé toute aide en 1988, et les USA ont imposé des sanctions en mai 1997. Et pourtant tout cela n’a rien change, c’était un message creux. Deux occidentaux -l’un éminent universitaire, l’autre diplomate, m’ont dit un jour qu’en affaiblissant l’économie, les sanctions et boycotts mèneraient à la révolution, parce que les gens n’auraient plus grand-chose a perdre. Cette idée leur plaisait; une révolution qu’il pourraient suivre de loin, bien a l’abri chez eux. Ce romantisme naïf, nous autres au Myanmar, on n’en veut plus. Comment? Vous seriez prêts a nous plonger dans la misère pour nous obliger à faire la révolution? Les étudiants Américains posent en combattants de la liberté, tandis que leurs politiciens clament qu’ils préparent l’avènement de la démocratie chez nous en imposant leurs sanctions. Mais c’est nous les Birmans qui payons le prix de la rhétorique creuse de ces héros de pacotille. On est de plus en plus nombreux, ici, à se demander si c’est pour ça qu’on s’est battus, si c’est pour en arriver là qu’on nous à jetés en prison?

Malheureusement le conte de fée Birman est si largement accepté qu’il semble à présent impossible d’en appeler au pragmatisme. Le politiquement correct est devenu si fanatique que tout critique public du NLD ou de sa dirigeante se voit accusé de trahison. Appeler au réalisme, c’est se voir cataloguer comme pro-militaire, voire pire. Mais quand le réalisme devient un gros mot, l’évolution devient impossible. Alors, posez vos baguettes magiques et pensez à nous : nous sommes un pays pauvre, mais un pays vrai. Le Myanmar a de nombreux problèmes, la plupart issus de près de 30 ans d’isolationnisme. Nous isoler encore ne va rien résoudre, et les sanctions vont nous renvoyer en arrière, pas nous faire avancer. Nous avons besoin d’emplois, nous avons besoin de nous moderniser. Nous devons rejoindre les autres nations. Ne nous fermez pas cette porte au nom de la démocratie. Je suis sûre qu’en Occident, les contes de fée ne finissent pas si mal. »

Le pays reçoit moins de 500 mille visiteurs par an, dont moins de 100 mille sont véritablement des touristes. Le total généré revient à environ 50 millions d’euros par an, à répartir entre les milliers de petits entrepreneurs locaux du tourisme, hôteliers, guides, transporteurs et restaurateurs privés. Pour situer, la récente vente annuelle internationale de jade, saphirs, rubis etc., a rapporté au pays 23 millions d’euros en 5 jours à Yangoon.

Alors oui, ce n’est peut-être pas encore la démocratie, mais c’est plutôt mieux que bien d’autres destinations, c’est beau, chaleureux et accueillant, et ça baigne dans le spirituel au quotidien. Quant aux richesses, on l’appelle le pays de l’or : des tonnes d’or et de pierreries accumulées sur les innombrables pagodes du pays ; 53 tonnes d’or, 70 mille carats de pierres précieuses sur la fameuse pagode de Schwedagon à Yangoon.



Depuis mes précédents écrits sur le Myanmar, de nouveaux dévelopements sont intervenus sur place, mi-avril, à la surprise générale : les flics sont venus frapper à la porte d’un représentant du NLD, consigné à domicile comme Ma Suu. Ils l’ont emmené au siège du parti NLD, bâtiment de 3 étages clos depuis 3 ans, et ont brisé les scellés devant lui.

Ensuite ils l’ont invité à entrer, en déclarant que l’immeuble était à nouveau ouvert, et qu’ils n’avaient eux-même pas le droit d’y pénétrer. D’autres dirigeants du NLD ont vu leur assignation levée, et on constate une évolution générale vers le dialogue et l’ouverture. Bien sur les croisés occidentaux de la démocratie pour tous (sauf chez leurs vassaux et collaborateurs) vont clamer que c’est suite à la pression internationale et au boycott du tourisme. Ces croisés lointains et cocoonés n’ont pas saisi que la junte ne peut se permettre de perdre la face en public, et donc ne cédera pas de cette manière.

L’asiatique applique la politique du roseau penchant. On évite le conflit, pour ne pas perdre la face, ni la faire perdre à l’autre, même s’il s’agit d’un ennemi. On s’incline, on s’efface respectueusement devant autrui, pour désamorcer le rapport conflictuel engendré ailleurs par une promiscuité menaçante. Et d’ailleurs, pourquoi céderaient-ils, ces généraux pas rigolos qui commencent à ôter leurs uniformes pour voyager au Bangladesh? Ils sont en train de développer le pays à un rythme raisonnable. Comme tout pays étranger à cette fumeuse notion de démocratie, il faut lui laisser le temps de mûrir. Et la Thaïlande voisine, avec ses dizaines d’opposants disparus chaque mois, vous croyez vraiment que c’est une démocratie? Ah mais c’est un lieu de villégiature non conflictuel (hormis le sud musulman, qu’il convient d’aller convertir à la démocratie bien comprise).

Combien de journaux occidentaux ont insisté sur cette attitude positive de la junte au pouvoir, sur ses efforts réels pour résoudre le conflit de manière civilisée?

La dernière fois que Ma Suu est montée dans le nord du pays pour haranguer ses supporters, les pro-junte locaux lui ont barré la route, tuant 200 de ses supporters. Ces braves gens seraient encore en vie si elle avait choisi de passer ce week-end là en sa résidence. Trop d’espoirs irréalisables, trop vite. Bien sûr, ils ont techniquement gagné les élections à l’époque, mais ces Birmans qui votaient pour la première fois, savaient-ils vraiment ce que c’est que la démocratie? Ces gens, pauvres pour la plupart, qui continuent à couvrir d’or et de pierreries leurs temples? Ah oui, l’opium du peuple… en démocratie c’est la télé. Où sont les démocraties en Afrique? Ghana, Afrique du sud.

Le reste, c’est comme en occident, des gens un peu simples se croient libres parce qu’on leur a donné un bout de carton pour jouer; « Oh, j’ai une voix, à qui vais-je bien la donner? Voyons ce que conseille la télé. » Et hop, d’abdiquer leur libre-arbitre au profit d’un escroc international, qui pourra se targuer de les représenter.

J’ai traduit il y a quelques années un livre de Gene sharp (Civilian-Based Defence, La Guerre Civilisée), où il est question du refus de collaborer en cas d’usurpation ou d’invasion. Nos amis Irakiens nous donnent une belle leçon de résistance face à l’invasion injustifiée de Buisson Ardent 2, le Retour. Ils illustrent parfaitement le précepte de Napoléon : « On peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s’asseoir dessus ». Fieffé Menteur et sa clique n’ont pas fini d’en c***r, c’est bon pour les marchands de body-bags. Du côté de la busherie Sharon, les affaires vont bien merci. Lui, il illustre l’autre constat : « les enfants battus deviennent des parents battants » Le gros, là, c’est un vrai battant, surtout depuis la bénédiction de Grand Buisson.

Vu à TV5 un reportage Canadien sur l’effarante collusion entre les intégristes chrétiens d’Amérique (dont le clan Bush) et le lobby juif. Tout Israël appartient aux juifs, les Palestiniens n’ont droit à rien, ces « rats qu’il faut éliminer de la planète » (propos de feu le ministre du tourisme Israélien avant d’être flingué dans un hôtel). Hallucinant, et ça explique mieux ce soutien inconditionnel au pays le plus hors-la-loi du Moyen-Orient.

C’était la rubrique « Ca va pas mieux ailleurs, mais ça passe mieux avec le sourire »

Revenons à notre sérénité asiatique, Wan Songkran, Pi Mai, Thingyan, je vous souhaite une excellente année bouddhiste 2547, l’année du beignet, dans la paix et l’harmonie universelles.

contact : [email protected]

17/12/2022

MYANMAR NOVEMBRE 2017
Quelques photos du circuit Myanmar novembre 2017 Un grand merci aux 6 joyeuses voyageuses et aux 2 héroïques voyageurs qui firent montre d’une patience exemplaire!

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The famous elephant hunters from Sule Pagoda, Yangon…

Les fameux balais roses de Schwedagon Pagoda…




Pas encore habitues aux touristes

Que de changements en 15 ans, voitures modernes, téléphone et internet libres, liberté d’entreprise et ouverture au monde sont bien visibles, n’en déplaise aux jugeurs non visiteurs, comme d’habitude en Occident ; ceux qui aboient avec les médias a qui l’on enjoint de cracher sur tel pays mais pas tel autre, l’Arabie Saoudite par exemple en ce moment. Nous avons constaté une vraie tolérance religieuse, en tout cas cent fois plus qu’au Moyen-Orient. Les temples bouddhistes côtoient des mosquées, temples hindous, évangéliques, protestants, églises catholiques, et même l’unique synagogue du pays, nichée entre deux boutiques, musulmane et hindoue ; les temples des Nats et leurs tr****tis, les bureaux de la NLD ou du Parti Communiste.

Pendant la mousson
Hormis la synagogue, nous avons constaté dans chaque ville ou village que nous avons visités, cette même tolérance religieuse. Nous avions pourtant regardé avec horreur avant de venir le doc de Barbet Schroeder sur « le vénérable W » et ses appels a la haine. Et pourtant, au risque d’être politiquement incorrects, ce n’est pas ce qu’on voit sur place, ni de féroces soldats, qui sont bien occupés dans le nord avec les divers mouvements de guérilla (pas seulement les Rohyingas)

…l’autre, un Karen, préfère son M16 américain

Deux miliciens gardent des pagodes de l’Etat Shan ; l’un avec une vieille Kalash…




























Répétons-le, pourquoi ce silence sur le nettoyage ethnique au Yemen, sur les dictatures totalitaires violentes de « nos alliés » -partenaires commerciaux, tandis qu’on s’acharne sur cet allié de la Chine, qui s’efforce de s’ouvrir au monde mais a commis l’erreur de lâcher la troupe sans grand contrôle en réaction aux attaques bien réelles de quelques groupes djihadistes qui font pression sur les villageois pour encercler des postes isolés afin de s’emparer de leurs armes après avoir égorgé leurs occupants. Il faut quand même décrypter les images et constater que parmi ces malheureux, nombreuses sont les barbes et burqas tant dénigrées et redoutées dans les « démocraties » occidentales. Chacun sait aussi que les Daech et autres allumés, perdant du terrain en Irak et Syrie (« On a gagné! » clament les médias) se replient sur l’Asie du Sud-Est, Malaisie, Indonésie, sud-Thaïlande et Myanmar. J’en ai longuement débattu avec un musulman bien barbu descendu du Rakhine pour des vacances dans un resort en bord de mer (ben oui, comme tout le monde) tandis que sa femme évoluait en burkini dans la piscine d’ou j’émergeais, et ou d’autres femmes, en bikini celles-ci, partageaient une bière avec leurs compagnons. La nuit tombait, des gamins vendaient des feux d’artifice pas aux normes CE sur la plage. Un cavalier « fermait la mer » pour la nuit en agitant son drapeau rouge. Un autre indigène en vacances jouait du saxo sur la plage, puis des jeunes chrétiens nous ont fait un concert, chants liturgiques et guitares. L’hôtel était plein, car « le méchant gouvernement » impose(?) des tarifs ridicules pour la population; nos voisins payaient ainsi une vingtaine de dollars pour 6 dans 2 chambres avec buffet petit-déj,, tandis qu’on nous facturait 60 dollars la triple. Oui-oui, le socialiste Macron, grand ami du peuple, va faire la même chose pour vos prochaines vacances en France, heureux citoyens du pays des droits de l’homme -ah non, les droits humains, soyons, comment dit-on déjà, …transgenre?

la nuit tombe sur Schwedagon
d’autres details echappent a la sagacite des censeurs de la rue en Occident, dans les annees soixante-huit, les Birmans s’amusaient des mouvements MLF en Europe; les femmes d’ici possédaient deja la moitie des entreprises, votaient depuis l’indépendance, personne ne s’est jamais avisé de les empêcher de conduire ou de voyager, voire de fumer ou coucher; elles pouvaient divorcer par une simple déclaration dans le journal, et restaient propriétaires de leurs biens.

Daw Aung San Suu Kyi, que je critiquais quand tout l’Occident l’encensait, est a présent traînée dans la boue par ceux-la même qui ont favorisé son ascension politique. Elle déclarait récemment que les occidentaux ne voyaient que le sommet de l’iceberg, pas ce qui se cache dessous. Quoiqu’elle dise, elle est grillée, rétrogradée au même rang que Harvey Weinstein ou Kevin Spacey -tiens, les Américaines portaient presque la burqa noire pour les derniers Grammy Awards, du baume au cœur des barbus, tout arrive…

Ce n’est certes pas le pays le plus libre, mais ce n’est certainement pas le plus fasciste. Et comme se plaisent a le répéter des amis vivant au Myanmar ou en Thaïlande -tiens, une autre junte, qui ne gène personne en Europe depuis 3 ou 4 ans; « boula, attention on est surveillés, on n’a pas le droit de critiquer les grandes valeurs de la nation, mais qu’est-ce qu’on s’en fout, on est bien plus libres qu’en Europe, ne serait-ce qu’au niveau des radars, des innombrables règles qu’on enfreint allègrement, rien n’est bien grave ou immuable en pays bouddhiste »

Variations sur le magique Golden Rock :









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SMILE, YOU'RE ABOUT TO RIDE!

17/12/2022

THAILANDE-LAOS
laos laos

Les itinéraires sont en route, une pause sur l’Île de Koh Samui pour l’instant, en vous rappelant que nous fonctionnons à la carte, sur demande et en comité restreint, n’hésitez pas à nous contacter, nous construirons votre circuit rien que pour vous en tenant compte de vos désirs!

songkran

Petite introduction à cette région, extrait de mes premiers carnets de route, il y a une quinzaine d’années déjà?!:

Bangkok fin 2545, calendrier bouddhiste.

12 janvier, journée des enfants en Thailande ; tout est gratuit pour eux, restos, spectacles, cinés, promenades à vélo ou éléphant, casernes portes ouvertes, manèges, ballons, jeux, les flics distribuent des glaces ; tout le pays honore ses gamins, dans la bonne humeur générale.
 Ce soir combat de boxe Thaïe ; l’ancien champion tr****ti de Chiang Maï ne combat plus, il s’est fait opérer et elle a ouvert un resto. Un regard sur la télé : rien de passionnant, infos (les malfaisants sont montrés menottés et honteux), comédies locales, encore des travelos, mais pas de films violents américains. Principalement des programmes Thaïs, même pas de news en anglais dans ce pays hyper visité (affirmation d’indépendance?) et la télé n’est pas assez intéressante pour qu’on s’y attarde. Aux infos, accidents de la route, victimes ensanglantées interrogées sur leur brancard, tout penauds, dissuasif. Entre deux pubs, un petit flash sur une prison, prisonniers enchaînés, assez dissuasif. Pas de pub pour les junk foods ou cocas, et à la fin des news, les deux présentatrices font un gracieux waï de salutation, les mains jointes sur le front en saluant bien bas.

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Chiang Maï – Chiang Raï en bus.

Consternation, deux couples de Français bas de gamme dans le car! L’un des couples en guerre larvée ; piques, sous-entendus, grossièretés ; une brillante démonstration de vulgarité, doublée d’une leçon de célibat et des mille et une manières d’aggraver une situation déjà guère reluisante. « Elle a un beau petit cul, l’hôtesse du car », je sens l’épouse sur le retour se raidir à ce commentaire spirituel. Monsieur a préféré s’asseoir près d’un garçon Thai plutôt qu’à côté de sa légitime, qui semble la tête pensante de cette lamentable association. Lui : « c’est comment qu’çà s’appelle le patelin où qu’on va ? C’est long ? » Elle : « Chiang Raï, 3 heures ». Après 1h30, arrêt repas toilettes dans une halte routière. « Ca y’est? on est arrivés ? » « Ben chais pas, demande ! » « Mais y parlent même pas français ces bêtes-là ! » Après l’arrêt, commentaires prolongés sur la bouffe « c’était bon hein ces petites boulettes » « Oh ben oui, du poulet, et pas trop gras » « C’est quand même un beau pays hein ? » « Et c’était pas cher les boulettes hein ? »

Le soir au Night Bazar, il y en a un arrivage tout frais, de ces blaireaux, qu’un chèque a catapulté par hasard dans le Triangle d’Or, sans aucun apprêt sur leur surface mal dégrossie. Monsieur s’adresse à la vendeuse de tissus : « Et toi, c’est combien ? » Rires gras, tandis que les rébarbatives qui leur servent de compagnes examinent d’un oeil d’huissier les soieries et autres babioles, inspectant tout çà de l’air réprobateur qu’elles arboraient la veille devant les camemberts de leur Intermarché local.

thaibateaux

La Thaïlande et ses plaisirs faciles est une destination de célibataires, ces couples sur le retour risquent de s’y briser, eux qui ne tiennent que par la force de l’habitude, la résignation et la terreur de la solitude ; juste le fait d’être attendu le soir par quelque chose, même un animal domestique, afin d’échapper à la vacuité de leur existence. Rien ne peut justifier un tel carcan, une telle veule compromission. J’espère que cette pauvre femme empoisonne son mari à petites doses de mort aux rats.

17 Janvier 2002, 06 heures, Chiang Raï – Chiang Khong, en bus vers la frontière du Laos, sur le Mékong. 
Bus local, pas un touriste. La vie suit un parcours tortueux, fort heureusement! la ligne droite est trop monotone. Même les arrêts de bus en bois, en pleine brousse, sont artistiques, surélevés pour la pluie et les serpents, un toit de pagode à plusieurs angles, et des bancs en teck. Ce trajet en bus public est une promenade, rythme tranquille, c’est pas la course ; les passagers, relax, bavardent ou dorment, le chauffeur s’arrête complaisamment à chaque requête, ni musique ni vidéo, tranquille. Le contrôleur n’ose pas réveiller mon voisin, ça pourra bien attendre. 
La plupart des villages traversés ne comportent que des maisons en teck sur pilotis, confortables et entourées de verdure et fleurs, bougainvillées, cocotiers, bananiers, manguiers, ananas. La prohibition ici concerne les coupes de bois, et les casinos (on file donc au Laos et Myanmar pour le bois, Cambodge pour le jeu). Les rares bâtiments laids sont les stations-services des multinationales, carrés de béton peints dans un souci d’économie rationnelle et de visibilité. L’architecture locale n’aime pas l’angle droit ou trop aigu ; les pointes sont souvent rehaussées d’un arrondi ou chantournées. Depuis un an ou deux, sous la pression des écolos, mesure radicale : interdit de couper un arbre en Thaïlande, 35000 personnes réduites au chômage ou à la contrebande de bois avec les pays voisins plus pauvres, qui déboisent à tour de bras, vu l’accroissement de la demande. Espérons que le gouvernement reviendra à une gestion raisonnable de ses forêts, car sur l’autre berge du Mékong, le Laos se désertifie.

laosmarche

Moins d’1 € le litre de super, servi avec le sourire dans des stations modernes, ouvertes 24/24, avec leur supérette, sans vitre ou guérite pare-balles ; le bouddhisme prévalant prône la non-violence et interdit le meurtre. 
Le prix dérisoire des carburants explique la rareté des camions (qui ne roulent que de nuit) ; la plupart des produits sont acheminés par voie maritime, le marché intérieur est alimenté par le train, le fleuve et les nombreux pickups japonais rutilants, qui peuvent livrer à flux tendu les quantités requises dans les villages les plus reculés, vu la qualité du réseau routier. Prix généralement bas, car TVA à 7%, même sur les produits de luxe.

sourirelaos

Reco solo en moto dans le triangle d’or, villages de réfugiés Chinois du Kuo Min Tang ; village ‘tribal’ au bout d’une petite route de montagne, mariage local, accueil chaleureux et alcoolisé, repas, invitation à dormir sur place. Dans la corbeille des mariés, chacun glisse une enveloppe avec quelques billets et prend un lien de coton blanc dont il entoure les poignets joints des jeunes époux. J’y ajoute une vieille photo de la reine, cadeau d’un photographe de Chiang Maï. Tout le village est pété à cette fête, mais sans violence ni agressivité, mes voisins m’abreuvent et m’offrent respectueusement des ci******es. J’ai bien du mal à m’extraire, en titubant quelque peu sur ma bécane. Réveillé à 3 heures du mat par un Américain ivre qui s’est trompé de chambre, coincé sa clé dans ma serrure, je reste cool. Au matin cet ivrogne me paye le breakfast pour s’excuser, tandis qu’il attaque en tremblant sa première bière. Ce brave gars tout bouffi par l’alcool, paupières gonflées, oeil rouge et cheveux gris, n’a pas 40 ans et il ressemble déjà à Orson Wells. Ancien technicien à Hollywood, il habite depuis deux ans Mae Saï, à la frontière Birmane. Il est descendu ici pour voir le magistrat, suite à une perquisition chez lui. Ce qui l’a choqué, c’est que les flics ne se sont même pas déchaussés pour entrer chez lui ! Manque de respect inconcevable ici.

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Même les poubelles sont esthétiques ici, outres ventrues en caoutchouc noir, posées devant les maisons, sur des trépieds anti-chiens. Il est vrai que même les plaques de rues sont ouvragées et ornées de bas-reliefs polychromes. Même l’extérieur des commissariats et des prisons est fleuri. Je sais, l’intérieur ne l’est sans doute pas. Et ces temples dorés, dans le moindre village, jolis sans être criards, comme les chromos hindous. Rien d’étonnant à ce que l’on trouve dans la jolie région de Chiang Maï beaucoup de croix ; pas mal de missions et écoles chrétiennes par ici, même les adventistes et autres sectes se sont implantés, les Thaïs sont bien tolérants. Pourquoi ces missionnaires doivent-ils afficher leur marque avant de « faire le bien »? Aider pour aider ne leur suffit pas, il leur faut convertir et recruter, et comme ils ont affaire à des gens pas contrariants, ça peut marcher. Un précepte Bouddhiste affiché au pied du Chedi géant de Chiang Maï rappelle que celui qui fait le bien pour gagner des mérites ne fait pas le bien.
 Dans le bus, je me tourne vers ma charmante voisine, échange de sourires sans malice; ici personne ne répondra au sourire d’un inconnu par « on se connaît ? » ou « tu veux ma photo ? ».
 Albert Schweitzer, brave homme de dieu tâchant d’aider les Africains, et grand organiste, répondait à une question sur la civilisation « c’est un concept intéressant, il serait temps de l’inventer ». Je me demande s’il était venu en Asie bouddhiste non colonisée, par exemple le Siam, où on avait certes coupé la tête du premier émissaire Français en guise de fin de non recevoir à l’idée d’une colonisation. 
Et quelle propreté! Partout du linge étendu, dans la moindre guest house à 10€, on me change draps et serviettes chaque jour, quel contraste avec l’Inde! Une partie de la population essore les touristes, l’autre le linge, une autre la drogue, d’autres encore blanchissent tout ça ; les puissants prennent leur commission pour fermer les yeux, ou organisent activement le marché parallèle, dans un ensemble plutôt harmonieux.
 Et le klaxon! En Inde un klaxon muet constitue une panne majeure, avec arrêt immédiat pour réparation ; ici non, c’est calme, le chauffeur de bus donne deux petits coups discrets d’avertisseur lorsqu’il approche d’un de ces arrêts propices à la sieste, au cas où un patient se serait endormi. Chacun reste tranquille dans son coin, plongé dans une sorte de méditation paisible, répondant aux sourires, mais sans tenter de s’imposer. Très peu parlent anglais, hormis dans les centres touristiques ; un jeune stagiaire d’agence touristique s’excuse de son mauvais anglais : « Nous n’avons jamais été colonisés, donc pas d’opportunité pour apprendre une langue étrangère, comme chez nos voisins ».

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En plus du Bouddhisme Teravada, l’approche de la vie est marquée par le concept du « sanuk », ce doit être amusant, sinon pourquoi le faire? Même chez celles et ceux louant leurs corps, hormis celles venant des régions pauvres du nord-est ou de Birmanie, la majorité se tourne vers cette activité par choix : 52% pour gagner de l’argent facile, 35% pour avoir un boulot libre, sans horaire fixe et contrainte, 20% pour l’expérience et 15% pour le plaisir (plusieurs réponses possibles, étude sur les prostituées de Chiang Maï). Le gain monétaire a deux aspects, d’un côté on donne de l’argent à la famille, de l’autre on s’enrichit, gadgets, fringues, portables et autres futilités. Donc les « touristes sexuels » honnis en Occident, semblent relativement bien perçus et acceptés, y compris dans les familles de leur dulcinée, de même que les couples mixtes à plus ou moins long terme, dans la mesure où ils contribuent au mieux-être matériel, et parfois affectif, d’une bonne partie de la population. Les filles Thaïes déclarent souvent qu’elles préfèrent épouser un farang riche et ennuyeux plutôt qu’un Thaï pauvre qui les trompe et les bat.

Chiang Khong, 17 janvier ; petite ville frontière au bord du Mékong, fermé à la navigation pour 3 jours : meeting intergouvernemental au Laos en face, dans le cadre de la lutte contre le trafic d’opium et d’amphétamines depuis le triangle d’or.
Balade d’une journée en moto dans les montagnes du coin, villages proprets ; sur le chemin du retour, l’épicière qui me vend un peu d’essence m’adjure de ne pas emprunter la piste que j’envisageais, pour cause d’attaques meurtrières de bandits de grand chemin la semaine dernière, quel pays de rêve, même des westerns gratuits !

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19 janvier, le Laos, enfin! 
Traversée du Mékong en pirogue, Houay Xay, porte frontière de l’Indochine. Formalités de douane rapides et souriantes, bled sympa et dénué des gadgets Thaïs, nous voici en territoire communiste, mais pas forcené. Petit déj à l’embarcadère, café au lait, baguette beurrée! Descente du Mékong, entassés à 25 dans une barcasse à moteur, suivie de 2 autres barques de 15 mètres. L’itinéraire est populaire chez les « backpackers », 2 jours de navigation pour Luang Prabang. 7 heures pour Pakbeng. Je décide d’arrêter ici ma « croisière » parmi les blancs, et le lendemain j’embarque sur un camion pour Oudomxay, 5 heures de « route » pour 135km. Thierry, photographe et chauffeur de limousine Parisien, se joint à moi pour cette étape, et nous voici enfin dans le vif du sujet. Oudomxay, gros bourg reconstruit après avoir été rasé par les B52 Américains durant la guerre secrète, correspondance en taxi-brousse pour Pakmeng, 3 heures, puis 1 heure de tuk-tuk pour Nong Khiaw, sur la rivière Nam Hou. Ce village hors du temps, de part et d’autre de la rivière, est relié par un pont moderne et vide de véhicules. Nous sommes le 20 janvier ; ici, le jour de l’an joue les prolongations, et tout le village est dans la rue jusqu’à 2/3 heures du matin. Tout ce joyeux monde est imbibé de whisky Lao, beer Lao et fumette, mais aucune agressivité, et accueillants, doux et ouverts! adorables! 
Comment les Américains ont-ils pu massacrer ces gens si paisibles pendant 9 ans (1964 à 1973), alors que le pays était neutre?! Le PC local, le Pathet Lao, soutenait le Viet Cong, donc les B52 lâchaient leurs bombes sur la piste Hoh Chi Minh en rentrant du Vietnam. 2 millions de tonnes de bombes, ils ont reçu en cadeau, plus que le total de la deuxième guerre mondiale, guerre tenue secrète par Washington jusqu’en 1969, malgré leurs 177 missions par jour, un décollage toutes les trente secondes depuis la base secrète de la plaine des Jarres ! « l’autre théâtre des opérations », qu’ils appelaient ça ! Les villageois se terraient dans des grottes ; un pilote a réussi le glorieux fait d’armes de larguer une bombe au phosphore dans l’une d’elles : 400 morts, principalement femmes, enfants et vieillards, brûlés vifs par l’oncle Sam. Pas étonnant qu’il n’y ait que 5,5 millions d’habitants au Laos. Mais, par un miracle de résilience et de sérénité, ces paysans qui ne voyaient pas leurs assassins du ciel, devaient conserver leur philosophie bouddhiste : « ha, ben v’là qui pleut encore des bombes aujourd’hui, mieux vaut s’abriter, on repiquera le riz de nuit ». 9 ans comme ça, et voilà qu’ils fabriquent et vendent du coca ! Pas rancuniers ces braves gens.

Luang Prabang, 25 janvier. 
Breakfast face à la maisonnette française qui abrite le bureau de l’immigration et des étrangers. Crépi gris, grille coulissante entrouverte ; l’uniforme du bas, mains dans les poches, reste cinq minutes dans l’entrebâillement, il regarde la bourgade (16000 habitants) qui s’éveille ; à l’étage son chef fait de même depuis son balcon. Sans se voir, tous deux semblent un peu dépités de se retrouver mis en boîte, réduits à cette petite fonction, tandis que leurs compatriotes des campagnes semblent si épanouis. Ils sont trois à présent, dans l’entrebâillement sur la rue, sur la vie ; tous trois les mains dans les poches, exultant un ennui insondable, une résignation benoîte, ils attendent le « client » qui devrait être accueilli avec soulagement et un large sourire. Vite quitter cet hôtel aux prétentions internationales où je me suis fourvoyé en arrivant de la brousse. Le personnel est gentil et souriant, mais le prix des chambres (18 $) est exorbitant par rapport à leurs salaires, l’équivalent d’un mois pour le jeune réceptionniste tout sourire à qui j’offre un jeu de cordes pour sa guitare délabrée.

26 janvier, balade en moto jusqu’aux chutes d’eau ; les seuls véhicules de luxe sont les Toyota neufs des ONG, qu’on voit bien souvent dans les lieux touristiques et devant les discothèques, comme en Afrique… A la sortie de la ville, quel est ce magnifique resort tout neuf, entouré de murs ? Ah bon, c’est le nouveau Village d’Enfants SOS. Les Laotiens alentour vivent dans leurs simples maisons de bois et se lavent au ruisseau, mais les blancs qui font le bien ont cru devoir construire un palace (pour leur confort ?) pour abriter les orphelins. Encore une aberration de ces braves gens qui ne peuvent imaginer de s’adapter aux conditions locales, et doivent imposer leurs standards culturels.

Je passe chaque jour des heures avec les moines et novices de plusieurs monastères, qui fournissent éducation et logement gratuits aux garçons des campagnes reculées. Remarquable organisation souple, et chef d’œuvre d’autodiscipline ; pas de surveillant, d’horaire strict ou de couvre-feu ; ils m’invitent dans leurs chambres d’étudiants, décorées de posters et parfois agrémentées d’un poste K7 ; certains fument quelques ci******es, et c’est d’ailleurs le premier endroit où je vois des abbés la clope au bec dans le monastère, dans un curieux mélange prolo communiste-moine bouddhiste. Mais dans l’ensemble il se dégage une harmonie studieuse et une douceur de vivre superbe. Les novices et moines sortent en ville, mais n’ont pas le droit de s’attabler aux terrasses, de manger dans la rue, de faire du vélo ou de monter sur une moto. La population leur fournit chaque matin leur unique repas au cours de leur tournée des aumônes en ville. Un coup de gong à 6 heures, 5 heures l’été, et tout le monastère se met en route, robes safran dans les brumes matinales, pieds nus, ils avancent à pas feutrés et rapides, chacun portant son bol à aumône en bandoulière, l’abbé ouvre la marche, suivi de toute la troupe en ordre décroissant d’âge, les petits derniers ont à peine douze ans, ils trottinent pour récupérer ce qui reste. Les fidèles, femmes agenouillées devant les temples, leur tendent silencieusement des boulettes de riz collant enveloppées d’une feuille de bananier, et la procession continue en silence, croisant en route d’autres monastères en vadrouille. Celui qui n’a pas entendu le gong matinal se passera de nourriture jusqu’au lendemain ; en théorie, car en pratique ils ont souvent un peu d’argent pour pallier à ces menus désagréments, l’idée est d’avoir mangé avant midi. 
Deux novices m’accompagnent pour une après-midi baignade à la rivière.

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Samedi soir à Luang Prabang ; pas un cri, pas un coup de klaxon, les quelques véhicules, surtout des mobs, roulent benoîtement à moins de trente km/h, souvent à deux ou trois de front, parfois en tenant une ombrelle ; on se promène en bavardant, les ramblas de Barcelone en sourdine, au ralenti, comme en rêve ; le mot macho ne doit pas exister en laotien.
Les colons Français disaient « les Vietnamiens plantent le riz, les Cambodgiens le regardent pousser, et les Laotiens l’écoutent pousser » ; cela reste assez vrai, ces gens ont tout le temps, ils passent des heures, assis devant leurs cabanes, à tresser des paniers, ravauder leurs filets ; les garçons partent à la pêche avec leurs remarquables arbalètes, les filles vont creuser dans les champs pour collecter les crabes de sol qui agrémenteront l’ordinaire, au risque de sauter sur l’une des milliers de mines encore enterrées un peu partout. Les femmes récoltent de longs écheveaux d’algues sur le Mékong, elles les sèchent au soleil sur des claies, les assaisonnent et les enroulent comme de grandes galettes vertes épicées, qu’elles iront vendre au marché.
Ils ont inventé le ballon increvable en rotin tressé, on y joue comme au volley, mais avec le pied et la tête. 
20 heures, je suis invité à la fête d’un monastère, qui dure trois jours et trois nuits. Les femmes du quartier préparent le repas de fête, d’autres prient en échangeant des commérages, certains moines regardent la télé dans la cour, quelques ci******es circulent, ambiance décontractée. Les moinillons déambulent dans les rues mais ne s’attardent pas dans les lieux publics, ce serait contraire à la règle qui leur enjoint de se comporter avec discrétion et respect vis-à-vis de la population qui les nourrit. Ils rendent visite aux autres novices qui logent dans l’un ou l’autre des trente monastères de la ville ; ils peuvent s’ils le souhaitent y dormir sans prévenir personne, à certaines périodes.

Rencontré un ancien passager de Namibie, en circuit Nouvelles frontières dans la région ; thème ‘les minorités ethniques du Nord-Laos’… Tout devient trop accessible.
 27 janvier, tombé du lit à 6 heures, je vais voir le défilé matinal des moines ; certains me reconnaissent et me gratifient d’un clin d’oeil souriant et furtif. Rien d’apprêté pour les touristes dans ce spectacle de chaque matin ; je ne prends pas de photos, idem en traversant un autre temple en fête ; les fidèles après avoir fait leur offrande aux moines se regroupent autour d’un feu dans la cour, au pied du stupa. Accroupis tout autour, et riant déjà, ils font réchauffer, au bout de longues perches de bambou, des pâtés de riz collant qu’ils ont modelés ; voici encore une superbe photo que je ne prendrai pas, ce serait incongru. Il se dégage de tout cela un sens de communauté remarquable. Je sais que si je m’approche je serai accueilli, mais sans effusion particulière. Un touriste matinal âgé s’approche, appareil en main, il prend une photo ; aucune réaction de rejet, juste un temps de silence, qui marque qu’il aurait pu s’abstenir ; ses cheveux blancs le préservent des remontrances, ici l’âge inspire le respect.
 Au café, deux radasses Israéliennes, sac à dos, ventre à l’air exhibant leur piercing au nombril, commencent leur journée par leur ritournelle rituelle « Eskiuze mi, haou much iz fried eggs ? » (+- 1 euro avec baguette beurrée, c’est marqué devant leur nez), ensuite elles reviennent à la charge « do you have boiled eggs » « no », « scrambled eggs ? » « no » répond la gargotière qui commence à se crisper ; les deux radasses empoignent leurs sacs à dos et vont se faire pendre ailleurs, pas plus d’au revoir que de bonjour. Un backpacker Allemand tout ému me montre l’oiseau qu’il vient d’acheter au marché pour le libérer en priant pour sa longue vie, ici ils les mangent, ces oiseaux rares selon lui. On arrive ici à un fait remarquable : même une partie des touristes arrivent à dire bonjour à des gens qu’ils ne connaissent pas. En règle générale ils feignent de s’ignorer s’ils n’appartiennent pas au même groupe, comme pour prétendre baigner seuls dans l’authentique (comment, voulez-vous bien disparaître de Mon Inde !). Ils réservent leurs salamalecs et sourires aux indigènes, mais leurs guides omettent de leur suggérer d’étendre ces politesses à tous ceux qu’ils croisent, sans distinction d’exotisme.

ITINERAIRE INDICATIF (option sans moto)

Bangkok – Chiang Mai en train couchette, 2 nuits à Chiang Mai, direction le Triangle d’Or, par les petites routes de montagne, puis Chiang Khong, village far-west au bord du Mékong. Entrée au Laos en barque à Houexay, descente du Mékong en bateau jusqu’à Pakbeng, remontée en camion-brousse vers les villages du nord, tribus Hmong, Oudonxay, Nong Khiaw, Muang Ngoi, petits villages perdus au bord de la Nam Hou, balades, baignades, grottes, accueil chaleureux et souriant, logement rustique chez l’habitant ou en auberge très simple (y’a pas autre chose dans ces coins àl’électricite hasardeuse), descente sur Luang Prabang par la rivière Nam Hou (5 heures) ou camion-brousse (3 heures).

Luang Prabang, l’ancienne capitale, est une charmante bourgade de 16000 habitants calmes et souriants, pas pressés, pas stressés. Les rives du Mékong, des arbres partout, une trentaine de temples superbes où les novices et moines sont tous contents de pratiquer l’anglais et de vous faire découvrir leur ville, partager quelques instants de leur vue studieuse mais pas trop soucieuse. Terrasses de cafés, restaurants locaux et français, baguettes, La Poste. Une préfecture du 19ème siècle, avec l’accueil et le charme en plus.

Descente en car sur Wan Wieng, à mi-chemin de Vientiane, petit village relax au bord du Mékong. Vientiane, la capitale pas trop sérieuse. Car et train pour Bangkok et vol pour Paris ou prolongation possible en Thailande du sud, ou Cambodge.

Koh Samui 2018, une pause sur cette ile bien touristique, pour donner un coup de main qualité à la boite de quad d’un ami.



































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