Mada-Expeditions.com

  • Home
  • Mada-Expeditions.com

Mada-Expeditions.com Mada Expédition ! Le tour opérator spécialiste en écotourisme à Madagascar.

Sale tempsNavigation au doigt mouilléRéveillé en pleine nuit par le vent qui souffle en furie et met les rideaux du bung...
24/10/2024

Sale temps
Navigation au doigt mouillé

Réveillé en pleine nuit par le vent qui souffle en furie et met les rideaux du bungalow à l’horizontale, j’entends tout claquer : portes, volets, branches du vieux manguier, palmes des ravenales et jusqu’aux lourds feuillages des gros badamiers de la plage. Je me rendors en cauchemardant sur l’idée que bientôt il faudra naviguer dans un mauvais temps assuré. A l’aube, il pleut déjà fort et le vent souffle toujours en rafales, quant à la visibilité en mer, elle est nulle. Nous devrions pourtant rentrer dans deux jours à Maroantsetra. Une navigation qui dure neuf heures quand tout va bien sur le bateau-brousse affrété pour l’occasion. Alors, comment sera la mer ? Ici, on consulte quand on peut le site Mtotec, référence en matière de prévisions cycloniques ... le site Windguru indispensable pour le vent et l’état de la mer ; houle, hauteur des vagues, force des rafales. C’est pas Vasco de Gama, ni Thor Heyerdahl, ni Moitessier, et nos navigations Malagasy restent assez rudimentaires, car question assistance il ne faut compter sur personne. Il faut consulter à temps et interpréter. Comment faire quand le réseau téléphonique est quasi nul because la pluie et l’absence d’antennes relais. Donc pas de réseau internet ou si faible avec ma pauvre clé 3G qui, par temps «normal» pé**le souvent dans le vide. Pour capter un éventuel signal, je dois escalader une colline voisine dont le sommet me sert de cyber-café en temps normal, quand «tout va bien». Sous le déluge c’est plus compliqué, mais je peux m’abriter sous l’auvent troué d’une case de brousse, celle de mon voisin Monsieur Arland, même gu**le que celui dans Tintin et le crabe aux pinces d’or… Le sentier s’est transformé en torrent de boue rouge dans laquelle je patauge jusqu’au mollet. Pour atteindre la colline il faut aussi traverser jusqu’aux genoux une rivière qui, en temps normal s’écoule paisiblement dans la mer par une embouchure praticable. Dès qu’il pleut, elle gonfle et devient profonde. Après avoir bataillé pendant près de deux heures avec la technologie défaillante et tenté de téléphoner à l’un, l’autre pour piloter une consultation internet à distance, j’obtiens quelques renseignements qui me permettent de statuer sur le caractère «modéré» de la tempête tropicale que nous subissons. Il ne me reste plus qu’à convaincre le capitaine et préparer le chargement du bateau pour un départ le lendemain, avant le jour. Je reprends le toboggan de boue pour redescendre la colline. Surprise ! Le niveau d’eau de la rivière a au moins quadruplée c’est un courant violent qui se présente maintenant. Je fais quelques tentatives sur les cotés, puis renonce. Ne pas se noyer devient l’idée principale, assortie d’un corollaire : ne pas tomber dans l’eau avec une sacoche contenant mac-book, iphone, clé 3G, billet d’avion, argent, passeport etc… Nous sommes plusieurs à sonder la rivière pour tenter le passage mais décidément, le risque est trop fort. J’attendrai donc près de cinq heures avant de tenter la traversée de ce cours d’eau qui n’est qu’une « mise en bouche » de la navigation à venir. Mais le plus dur reste à venir puisque nous allons naviguer.
Pour naviguer au large et rejoindre Maroanatsetra, tout au fond de cette baie d’Antongil creusée de presque cent kilomètres, il faut d’abord sortir du lagon de Masoala, assez protégé par les quatre îles qui relient les barrières de corail. Ce n’est pas si compliqué, encore qu’il faille éviter les récifs immergés qui fleurent la coque. En temps calme, c’est facile… Mais c’est au large, passé les îles que les choses se compliquent et que la mer se creuse dans cette dépression de la baie de Fotanambe, pas si loin d’ici.
Même s’il s’agit de navigation côtière, nous naviguons ici sur des embarcations «aléatoires», dont les moteurs tombent souvent en panne, dont le carburant n’est pas assez raffiné pour assurer une combustion normale, dont l’entretien est insuffisant, voire inexistant pour partir serein en mer.En janvier dernier, j’ai du traverser la baie pour rejoindre le port de Mananara. C’est mon ami Soanibe, épicier du village que je connais depuis longtemps qui m’a convaincu de monter sur ce bateau brousse récent … Mais il a d’abord fallu attendre que le capitaine dessoûle de sa cuite de la veille, puis à mi traversée, le moteur s’est arrêté alors que les vagues de travers nous secouaient et provoquaient malaises et vomissements des passagers, et c’est dans cette houle formée que le mécanicien a démonté son moteur sans perdre les «vis papillon» et une fois remonté, il a réussi à le faire repartir pour ensuite finir sa sieste et cuver son alcool en naviguant avec un pied posé sur la barre… Quel confort.
Des navigations difficiles, j’en ai connu. Comme ce trajet dans des creux de trois et quatre mètres où le bateau piquait du nez pour entrer dans la vague qui lessivait le pont en bas de course avant de remonter à 45° jusqu’à sauter le haut dans un vide qui le faisait retomber brutalement dans la vague suivante qui fuyait vers l’abime. Pendant ce temps, ils étaient trois ou quatre a remplir des seaux en fond de cale qui puait le gasoil pour les remonter sur le pont et les vider à la mer, car de pompe de cale, cela n’existait pas dans ce bateau pourtant rassurant d’apparence.
Question visibilité, j’ai atteint le fond et frôlé le pire un jour de décembre alors que je naviguais en kayak de mer à voile pour rallier en cinq jours le port de Maroantsetra depuis notre écolodge de Masoala. Le mauvais temps nous a rattrapé dans le golfe d’Ambanizana et c’est sous une pluie diluvienne que nous avons franchi les trois dernières étapes de cette traversée ; la visibilité était tellement nulle que nous suivions le bord du littoral à 50 m et sommes arrivés trempés, rincés, éreintés, au village de «Gros Michel» pour y demander asile. Les gens nous ont merveilleusement accueilli comme on accueille des naufragés que nous n’étions pas, mais presque… Nous y avons dormi, séché, et repris des forces pour que le lendemain, un jeune de la famille nous conduise en naviguant lui même jusqu’à la pointe qui permettait de traverser dans le brouillard jusqu’en face de la baie …
Une fois traversé la baie dans sa section la plus courte et moins dangereuse, nous avons longé la côte pour rejoindre l’île de Nosy Mangabe, en face de Maroantsetra, très difficile d’accès. Et le mauvais temps nous y a rattrapé pour nous faire subir un calvaire de plusieurs heures de grosses vagues à négocier en kayak déstabilisé par une forte houle et la pluie dans les yeux qui ferait perdre les repères. Je cherchais un point de plage mais devant moi que des vagues et des rouleaux … jusqu’à la nuit qui a calmé la mer et nous avons pu accoster en douceur sur le sable qui nous avait refusé cinq heures de suite, et d’épuisement.

je précise que la photo est prise à bord du kayak, à la 4° heure de navigation ... devant Nosy Mangabe que l'on devine et nous n'avons touché la terre que 4 heures plus t**d. = 8 heures sous cette pluie et cette houle démente... Mais la fin a été heureuse et joyeuse !

Une croisière en bateau traditionnel, on dit botry ici ou "boutre"en version francisée... La vie est simple : on navigue...
24/10/2024

Une croisière en bateau traditionnel, on dit botry ici ou "boutre"en version francisée... La vie est simple : on navigue quand il y a du vent, on mange le poisson que l'on pêche et on dort soit à bord (sur le pont) soit sur la plage du mouillage... L'itinéraire est capricieux car il dépend du vent (rassurez vous, le bateau dispose d'un moteur, mais le jeu est de ne pas s'en servir, car sinon où est le charme ?). Ce mouillage est dans la baie des russes (j'évite la majuscule) ... Laissez vous porter !

Chers amis, chers touristes : Fermeture de la pêche aux langoustes du 01 octobre au 31 décembre. Soyez l’exemple, n’en c...
04/10/2024

Chers amis, chers touristes :
Fermeture de la pêche aux langoustes du 01 octobre au 31 décembre. Soyez l’exemple, n’en commandez pas.
Chers opérateurs, chers guides, chers gargotiers, soyons l’exemple, sensibilisez les gens à ne pas en manger.
🦞🦞 Donnons aux langoustes une petite pause, un temps pour se reproduire, on pourra tous en profiter pleinement le 01 janvier 2024 🦞🦞
If you wanna make the world a better place, take a look at yourself, and make a change. M.J

11/07/2024

Sakafo (la nourriture)
Sur l’île rouge, l’étranger est appelé «Vazaha». C’est loin d’être péjoratif, car soixante ans après l’indépendance, j’entends certains Malagasy s’interpeller entre eux en s’envoyant du «Vazaha» qui est très amical, voire flatteur pour dire de quelqu’un qu’il sort du lot et détient une position enviable… Les séquelles de la colonisation par les blancs prennent des chemins détournés qu’on a du mal à saisir sans une fine compréhension de la langue et des tournures de politesse, voire de blagues. Bref le « Vazaha » est un étranger, quelle que soit la couleur de sa peau, et par extension une femme étrangère est une « Vazette ». Le terme n’est ni agressif, ni affectueux, juste fatiguant lorsqu’une horde d’enfants joyeux forment cortège et scandent en fanfare cette expression en la hurlant, à la manière d'un refrain grinçant. Une annonce à la cantonade qui détruit votre approche faite de discrétion, de visite en douceur, d’immersion chez l’habitant pour une rencontre plus authentique… Patatras, vous êtes démasqués et accompagnés. L’approche est ratée et il ne vous reste qu’à plier bagage.
Ce paysage auditif est celui d’une brousse ou d’un village qui auraient pu rester tranquilles. Puisque je m’intéresse aux sens, à l’univers sonore, évoquons celui des villes. D’abord, c’est un grondement sourd alimenté par les moteurs fatigués, poussifs ou surmenés des voitures et motos qui redoublent d’effort dans les montées pour sortir des ornières, des crevasses, des fondrières et faisant hurler les cylindres. A coté, glissent en silence les 4x4 monstrueux de la haute société et du pouvoir politique. Ceux là passent leur chemin dans le silence de leurs moteurs hybrides et cachent leurs passagers par des vitres teintées qui conviennent pour instagrammer le monde qu’ils observent distraitement, occupés à leurs écrans dans la fraicheur d’une climatisation de galerie marchande. La rue est saturée par la rumeur car les gens parlent, s’interpellent, s’apostrophent, se sifflent, hurlent. Les cravaches claquent sur le dos des attelages de charrettes à zébus qui s’intercalent dans une circulation déjà ralentie par les innombrables trous dans la chaussée qui provoquent des embouteillages cauchemardesques. Ne pas oublier les klaxons ! Impossible de conduire ici sans un bon Klaxon pour indiquer à tous que la route est ouverte, qu’elle appartient au plus fort, au plus gros, au plus bruyant. C’est sans compter les sirènes des ambulances, des gendarmes et des forces spéciales encagoulées qui forcent le passage de leurs pickups remplis d’hommes armés de kalach menaçantes. C’est sans compter les cortèges de cinq ou six 4x4 officiels qui fendent la circulation avec gardes du corps juchés sur les ailes, sirènes hurlantes, motos policières enluminées de gyrophares façon sapin de noël. Je ne voudrais pas oublier l’énorme contribution au tintamarre urbain que sont les sifflets de la flicaille et de ses supplétifs. Le moindre pékin couvert d’un béret siffle ici à pleins poumons dans chaque carrefour en moulinant des bras pour se convaincre qu’il est là, utile, indispensable, et qu’il assure une mission essentielle d’ordre et de service public. Il n’est pas rare qu’ils soient huit ou dix à siffler et jouer des bras en véritable corps de ballet dans le même carrefour pendant qu’un ou deux s’occupent a repérer et arrêter discrètement les véhicules dont ils peuvent tirer profit en évoquant une infraction quelconque, souvent imaginaire mais qu’il faudra payer sur le fait sous peine de se faire confisquer le permis qu’ils vous ont demandé de présenter. Payer est alors moins pénible que de passer une demi journée au commissariat pour récupérer le précieux document.
Quand la nuit tombe, on pourrait espérer un répit. Mais non ! C’est le tour des chiens de hurler, d’aboyer, de gémir, de gu**ler et de geindre pour occuper l’espace sonore jusqu’à t**d dans la nuit. Puis ils s’occuperont de la fin de nuit, de l’aube, du petit matin, accompagnés des coqs qui leur disputent alors leur monopole sonore.
Parlons maintenant du nez. Immondices et délices. Le nez occidental croit déjà connaitre toutes les odeurs et puanteurs liées à l’industrialisation et au transport automobile. Il n’a rien vécu de sérieux. Ici, on change de dimension olfactive. Dans cette île des parfums ou Ylang-Ylang, Vanille, Frangipanier, Vétiver, Jasmin, citronnelle et bien d’autres essences enchantent les narines, il faut d'abord composer avec la m***e humaine omniprésente dans un pays qui manque de latrines et où l’on doit s’attendre à rencontrer son fumet que le confort occidental nous a quasi fait oublier. Il faut aussi composer avec les défécations de tous les animaux qui occupent l’espace public, volailles, canards, dindons, chiens et zébus sans oublier quelques cochons. Le nez Vazaha est bien plus sensible aux excréments divers, aux bennes à ordures gigantesques qui vomissent leurs ordures sur la chaussée, aux égouts qui pourrissent en plein air de liquides stagnants, des gaz de pots d’échappement d’un parc automobile déglingué pour l’essentiel entre taxis ou transports en commun «taxi-be» pour lesquels le contrôle technique des véhicules s’arrange avec un pourboire et le carburant vendu à la pompe est le moins raffiné de la planète. Un nuage gris de poussières et de particules de plomb plafonne la capitale, et chaque fois que j’y séjourne plus de deux jours, une allergie me prend et m’oblige à m’éloigner. Heureusement que la capitale est juchée sur les hautes terres et balayée par les vents d’est … Une odeur est particulièrement difficile : la viande des bouchers à l’air libre. Elle sèche ou pourrit, brûle et suinte sous un nuage de mouches qui la contaminent, car ici le « froid » n’existe pas puisque le courant est coupé « délestage » quatre à cinq fois par jour. Alors, dès qu’il le peut, le nez guide la démarche du piéton vazaha vers le trottoir opposé, pour organiser un parcours qui l’épargne de l’arrêt vomissement. Je n’oublie pas pour conclure cette période de l’année où l’île se transforme en brasier de tous les feux de brousse allumés par les éleveurs de zébus pour étendre leurs pâturages éphémères et tous les feux de défrichement « tavy » sur ce qui reste de forêt pour y pratiquer une culture sur brûlis qui va stériliser la terre définitivement. Mais il faut se consoler de certains réconforts olfactifs fait de cette pluie tropicale sur latérite dont le parfum est si fort, des fumées de brochettes de zébus du « vendredi magnifique » , des odeurs de « mofo-gasy », ce pain local plutôt beignet qui se décline salé, sucré, à la banane puis devient beignet de courgette ou de poivron ou de piment, le meilleur, assurément !

VoilesLes ailes de la merIncontestablement, les Vezo demeurent ce peuple de la mer qu’ils ont toujours été depuis… Depui...
27/06/2024

Voiles
Les ailes de la mer

Incontestablement, les Vezo demeurent ce peuple de la mer qu’ils ont toujours été depuis… Depuis qu’ils ont migré de la lointaine Austronésie en se séparant de leurs cousins Mélanésiens partis vers Tahiti, pour traverser l’océan Indien et peupler la grande île rouge, qui à l’époque était encore verte, encore arborée et intacte. Prodigieuse traversée qu’ils ont réalisée en flottilles de très grandes pirogues, voire d’assemblages de pirogues à la manière des catamarans. Ils maîtrisaient deux éléments essentiels de la navigation : le balancier et la voile. Les pirogues à voile sont aujourd’hui localisées sur la côte ouest de Madagascar, la ou pousse l’arbre «Farafatsy», une sorte de balsa local qui permet de creuser son bois tendre et léger pour en faire une embarcation maniable, au contraire des lourdes coques en bois dur de la côte est. Naviguant depuis des années parmi eux, je collectionne les photos de pirogues sous voile, pour l’incroyable diversité de ces carrés de toile constitués en patchwork de morceaux cousus. Les pêcheurs les plus riches disposent de grandes voiles de coton blanc en «soga», de quinze à vingt mètres carrés, souvent ornées par de larges bandes de tissu de couleurs vives qui tranchent et réhaussent la base en textile blanc. Les plus modestes ne disposent que de petites voiles d’une dizaine de mètres carrés, si rapiécées qu’on a du mal à distinguer le tissu original des rajouts. Toutes les couleurs y passent, toutes les matières aussi dans un patchwork qui associe tissus, morceaux de bâches polypropylène et autres fibres plastiques que le génie recycleur des Malagasy assemble pour des usages improbables. Mais incontestablement, c’est le sac de riz de cinquante kilos découpé qui tient la vedette. J’ai croisé des voiles entièrement faites de ces sacs de riz, de ciment, de haricots, de sucre, de sel, de farine qui offraient une mosaïque de couleurs et résistaient plutôt bien à la navigation quotidienne et aux dégâts du soleil. Depuis quelques années, certains se distinguent par une publicité brodée à même le tissu comme «Bien venu, capitene pirogue, Hercile, rapide, l’homme honète, plus fort, chef de bande» pour proposer leurs services d’excursion aux touristes -rares- de passage à Salary Bay.
Les petites pirogues des enfants Vezo sont joyeuses et attendrissantes. Depuis le jouet en bois que le gosse nu comme un vers dirige en bord de plage pour lui impulser son allure en poussant une baguette de bois, jusqu’à la véritable petite pirogue d’initiation à la mer que peut manier un enfant de huit ans pour aller apprendre à naviguer seul dans le lagon aux différentes allures qui le feront devenir expert. La maitrise de la mer des Vezo les distingue des «Massikoro», l’ethnie d’agriculteurs qui peuplent la périphérie de la forêt sèche-épineuse en laissant le coeur sauvage aux chasseurs-cueilleurs, les «Mikéas». Ici, l’instituteur cale ses horaires de classe sur ceux des marées car les enfants, même petits vont sur les plâtiers ramasser les coquillages pour contribuer à la pitance familiale. La marée basse attire toute la population -hors pêcheurs au large- sur les rochers affleurants. On y trouve les poulpes «ourita» qui, cuits en ragoût, régalent la famille et « mouillent le riz » comme on dit ici.
J’ai aussi suivi et navigué près de frêles pirogues de petite taille, dont la voile de bric et de broc ne dépassait pas cinq mètres carrés. Pauvres vieux pêcheurs qui rentraient «sous toile» avec leurs maigres captures en bordant au mieux un tissu déchiré, raccommodé mille fois et qui n’en pouvait plus de subir la morsure du vent, le «Tsioka», le « rivotra » ailleurs, le «varatraza» plus au nord. La pirogue Vezo ne navigue qu’aux allures portantes ; vent arrière, de travers ou au largue. Elle ne remonte pas le vent. Mais comme la nature est bien faite, le peuple Vezo dispose de deux régimes de vent au quotidien. Le matin, le vent vient de terre et pousse les pirogues vers le large, puis il s’inverse à midi et leur permet de rentrer à terre avec leur pêche. J’ai encore, pour toujours dans les yeux, ce lever de soleil orange qui faisait rougit le blanc des voiles d’une flottille de trente pirogues quittant Morombe pour aller pêcher derrières les petites îles de Nosy Lava et Nosy Ratafanika. La mer était calme, les pirogues glissaient sur l’eau, portées par leurs voiles gonflées d’une brise portante, confortable, stable, qui invitait à la rêverie, à la contemplation émerveillée de ce monde si fragile…
C’est Guénolé qui m’a fait découvrir la navigation au long cours en pirogue à balancier . Lui et son frère m’ont transporté depuis Morondava jusqu’à l’île de Nosy Andriangory et Nosy Andriamitaroka pour ensuite rallier l’embouchure du fleuve Mangoro et la ville de Morombe, puis continuer sous voile, dans le lagon jusqu’à Tuléar… Un bien beau voyage de navigation et de stops dans ces villages de la côte et des îles en partageant le quotidien des pêcheurs, sans contrainte de temps. Nous nous sommes perdu de vue ensuite pendant une dizaine d’années, puis j’ai cherché à retrouver mon compagnon piroguier, me souvenant assez bien de l’endroit où il vivait à Betania, village de pêcheurs en limite de Nosy kely, Morondava. Personne n’y connaissait de «Guénolé», mais en voyant la photo que je brandissais, les voisins ont vite reconnu Youssouf, car le malin s’était arrangé un prénom de circonstance. Il disposait d’un prénom à consonance musulmane pour ses voisins du quartier et d'un «Guénolé» pour les touristes, permettant de nourrir l’imaginaire des voyageurs occidentaux sur ce fantasme de peuplement des charpentiers de marine Bretons venus transmettre leur expertise de l’herminette sur les chantiers de goélettes de la côte du Mozambique.
J’étais sans doute tombé dans le panneau choisissant ce piroguier là plutôt qu’un autre qui se serait appelé Eugène ou Rakoto…
Un flibustier futé et sympa, ce Guénolé-Youssouf.
Je n’oublie pas ces pirogues croisées dans la baie d’Antongil, sans balancier et chargées de familles entières qui naviguaient en fragile équilibre avec une voile bricolée d’un paréo «lamba» tendu entre deux simples perches de deux mètres haubanées par des bouts de ficelle ou « tady » ce lien en écorce d’arbre tressée. Ces frêles embarcations avançaient dans une mer déjà formée pour effectuer une centaine de kilomètres, en plusieurs étapes de cabotage afin de rejoindre le chef lieu de la région, Maroantsetra. On a le coeur serré à les imaginer en difficulté au passage des deux caps qu’elles auront à franchir sur leur route. La vie est si fragile, à Madagascar

05/05/2024
Le TREK de la MANAMBOLALa journée d’approche en 4x4 donne le ton. C’est la démesure du plateau Bongolava qui frappe d’ab...
25/03/2023

Le TREK de la MANAMBOLA
La journée d’approche en 4x4 donne le ton. C’est la démesure du plateau Bongolava qui frappe d’abord, déchiré par les «lavaka», ces ravins d’effondrement dus à l’érosion qui dévore le pays. La journée qui suit se fait à pied, avec la caravane de porteurs. Toujours sur le Bongolava, on longe le bord ouest du plateau, là où il donne accès à la rivière Manambolo, à hauteur de la petite bourgade d’Ankavandra, oubliée du monde. Alors, on peut naviguer sur une eau boueuse et rouge de latérite mais parfaitement propre pour se laver. Trois jours et demi de navigation ponctuée de rencontres permettent d’atteindre le parc naturel des Tsingy de Bemaraha, un «must» à Madagascar. Les gorges qui y donnent accès sont spectaculaires, et au final cette rivière est bien plus belle que la Tsirihibina voisine parcourue par des centaines de voyageurs... Ici, on est dans le rare et le beau qui se mérite, par l’effort et l’inconfort de cinq jours de la brousse de l’ouest. Sur la route du retour, l’arrêt à l’allée des baobabs vient ponctuer ce périple rare et sauvage s’il en est.

Le Charançon girafe, Trachelophorus giraffa, est une espèce de coléoptères à long cou de la famille des Attelabidae endé...
08/03/2023

Le Charançon girafe, Trachelophorus giraffa, est une espèce de coléoptères à long cou de la famille des Attelabidae endémique de Madagascar. Le cou des mâles est proéminent et remarquable ; il est utilisé dans un combat entre eux en vue de l'accouplement avec la femelle et est le résultat de la sélection sexuelle.
# offtracks , , , , , , , , , , , ,

Le cap Masoala est une péninsule de l’est malgache très enclavée. Exclusivement recouverte de forêts ancestrales et ento...
27/09/2022

Le cap Masoala est une péninsule de l’est malgache très enclavée. Exclusivement recouverte de forêts ancestrales et entourée par une mer turquoise, elle est le terrain de jeu privilégié des trekkeurs en mal d’authenticité ! La forêt primaire est ici une réalité "palpable", c’est pourquoi les équipes de scientifiques du monde entier viennent y séjourner pour enrichir leurs connaissances depuis la mission "radeau des cimes". Masoala mérite vraiment sa réputation de : "forêt qui tombe dans la mer". L’itinéraire est une progression qui part de la forêt dégradée par l’homme pour ensuite pénétrer dans des secteurs intacts. Vous découvrirez la fragilité de ce sanctuaire menacé par les pilleurs de ressources (bois précieux) qui y sévissent. Vous découvrirez aussi le travail de fourmi de ceux qui reboisent, protègent et surveillent. Véritable "expédition" à la découverte d’une nature généreuse, ponctuée de rencontres avec le peuple malgache. Un voyage complet hors des sentiers battus.

Merveilles de la nature, les caméléons, "tanalahy" en Malagasy
12/08/2022

Merveilles de la nature, les caméléons, "tanalahy" en Malagasy

06/04/2022

Roman graphique, heroic fantasy, science-fiction… Presque tous les genres de la BD sont représentés sur la Grande Ile, où la pratique de cet art remonte aux années 1960.

09/02/2022

Regardez Désolation à Madagascar après le passage du cyclone Batsirai - Le Monde sur Dailymotion

01/01/2022

Ces discours traditionnels sont pratiqués aux quatre coins de la Grande Ile depuis des temps immémoriaux.

20/09/2021

MADAGASCAR vous attend !
Trois bonnes nouvelles à partager pour vous permettre de projeter un voyage chez nous :
Madagascar va s’ouvrir aux vols internationaux en Octobre.
Madagascar figure parmi les pays où le risque d’attraper le Covid 19 est le plus faible, en catégorie 1 selon le centre américain de classement de contrôle des maladie «center of disease control and prevention» (CDC). La grande île fait actuellement partie des 30 destinations à «moindre risque» en matière de santé et de tourisme.
Nos équipes sont vaccinées.
Bref tout est réuni pour vous accueillir à MADA au plus tôt, et pourquoi pas pour cette fin d’année 2021 ?

En choisissant de voyager vers nous, vous participez :
Au sauvetage d’une éthique écotourisme qui survit «aux vapeurs d’essence», car nous avons protégé tous nos salariés et leurs familles, sans l’aide de l’état et «quoi qu’il en coute»… comme dirait l’autre.
Au sauvetage d’une population enclavée pour laquelle le tourisme offre des revenus directs et fiables. Votre voyage permet à plein de gens simples et dignes de vivre d'un travail que votre présence permet et que notre vigilance cadre pour que chacun respecte chacun. C'est ça un réceptif digne de ce nom.

Manifeste !
Et si le tourisme du «monde d’après» c’était de choisir une éthique de voyage et pas seulement un tarif sur un moteur de comparatifs de prix, choisir du sens plutôt que d’instagrammer son quotidien, choisir la lenteur et la rencontre plutôt que le zapping des spots deshumanisés, retrouver une sensibilité des lieux et des rencontres humaines plutôt qu’un tableau de chasse des pays «cochés» et kilomètres parcourus, de privilégier les acteurs locaux en bannissant les intermédiaires «tours opérators» qui ne vendent que des voyages qu’ils ne produisent pas : l’exemple même d’une économie de rente et de distribution à forte marge qu’ils réalisent en essorant leurs fournisseurs. Choisissez le circuit court de vous à nous ! Vous sauvez votre argent et vous nous sauvez nous, les artisans du voyage.
locale

Quelques images du lagon des VEZO pour vous donner envie d'y voyager, car on parle maintenant d'une réouverture du pays ...
04/09/2021

Quelques images du lagon des VEZO pour vous donner envie d'y voyager, car on parle maintenant d'une réouverture du pays en octobre... Un espoir auquel on s'accroche !
# ecotourism

Belles rencontres le long de la RN7
14/06/2021

Belles rencontres le long de la RN7

Address


Alerts

Be the first to know and let us send you an email when Mada-Expeditions.com posts news and promotions. Your email address will not be used for any other purpose, and you can unsubscribe at any time.

Contact The Business

Send a message to Mada-Expeditions.com:

Videos

Shortcuts

  • Address
  • Telephone
  • Alerts
  • Contact The Business
  • Videos
  • Claim ownership or report listing
  • Want your business to be the top-listed Travel Agency?

Share