01/11/2017
Fête des morts en Haïti, Les 1er et 2 novembre sont toujours consacrés à la Fête des morts ! Les fidèles catholiques et les vodouïsants célèbrent, à leur manière, ce rendez-vous annuel et sacré. Les cimetières, principaux pôles d’attractions des fêtards, ont été, cette année encore, le théâtre de rituels exécutés en l’honneur des divinités associées à la Mort. Dans l’espace culturel haïtien, les saints et les loas seront invoqués tant par la prière que par d’autres formes d’incantations.
Le premier jour de novembre est consacré à la fête de La Toussaint. Les fidèles catholiques vénèrent en cette occasion leurs saints et entretiennent la mémoire d’un membre cher de leur famille décédé. La bougie et le café sont, entre autres, les ingrédients utilisés au moment de s’adresser aux défunts dans les cimetières…
Des recherches effectuées sur l’origine de « La Toussaint» font état d’une fête non biblique.
L’origine de ces pratiques remonte à d’anciens peuples et est beaucoup plus païenne que catholique. En effet, en 500 av. J-C, le monde celte ne se limitait pas uniquement aux régions que sont aujourd’hui la Bretagne, l’Irlande, le pays de Galles ou l’Ecosse mais s’étendait jusqu’à l’Auvergne et même l’Europe centrale. La vie quotidienne de ces tribus était inscrite dans un calendrier qui se comptait, non en jours, mais en nuits, l’année finissant le 31 octobre, date approximative du changement de climat entre l’été et l’hiver. Ainsi, à la pleine lune la plus proche du 31 octobre, les populations célébraient la fête de Samhain, défaite de Muck Olla, dieu du soleil, de l’été, des moissons et donc dieu de la vie, face au dieu Samhain, dieu des ténèbres, des nuits longues et froides, dieu de la mort. Cette célébration servait d’exutoire à la peur qu’engendrait dans ces populations paysannes la perspective de l’hiver et de la famine possible. Et comme Samhain triomphait, on disait qu’il emmenait avec lui sur la terre les âmes des défunts de l’année qui revenaient hanter les chaumières.
Cette société celte etait dominée par une caste de décideurs politico-spirituels, celle des druides, instruits de sciences et de magie, qui parcourent la campagne les nuits de Samhain pour percevoir l’impôt dû aux sacrifices du dieu de la mort. Les paysans payent donc en espèces ou en nature, sous la menace de recevoir un mauvais sort de la part des druides, qui tiennent ces populations par la peur et la superstition. Ensuite commencent les nuits de Samhain qui pouvaient durer pendant deux semaines à compter du 31 octobre et au cours desquelles des cérémonies de sacrifices assemblaient les populations autour de feux nocturnes pour y immoler des animaux, des esclaves ou des prisonniers ennemis, dans l’optique d’apaiser le dieu dont on craignait la puissance néfaste.
De même, les participants se couvraient de peaux de bêtes (n’est ce pas une similitude des costumes d’Halloween?) pour apaiser ou effrayer les mauvais esprits et pensaient les tenir loin des feux en faisant le plus d’agitation possible : cris, danses et chants pour les éloigner.
Puis les druides clôturaient les cérémonies en étouffant le feu sacré qui brûlait toute l’année sur l’autel des sacrifices, avant de le rallumer avec des branches du chêne lui aussi sacré. Enfin, chaque chef de famille emportait dans sa maison des braises dudit foyer, afin d’y entretenir lui aussi ce feu au long de l’année.