07/24/2024
temps de la carpe enfin !
C’est avec une impatience non dissimulée que j’écris les premières lignes consacrées à la pêche de ces diablesses.
On a amélioré notre set up cette année avec l’achat d’une plateforme gonflable. Avec deux chiens il devenait urgent de faire de la place à bord du bateau.
Deux amorçages massifs quelques jours avant la cession et nous voilà prêt pour 3 jours de plaisir.
L’installation a pris deux heures puisque rien que la plateforme on parle d’un30 mn de gonflage avec une finition manuelle pour plus de rigidité.
Il est 9 h du matin , tout est installé et à peine les montages à l’eau que déjà les scions des cannes s’agitent sous les assauts des indésirables.
Il aura fallu moins de 10 mn pour qu’un premier départ retentisse. À la prise en main il est évident que ce n’est pas une carpe. C’est un barbu de petite taille soit environ 4 livres.
On repositionne les lignes et à 9 h 30 c’est un départ très franc, aucun doute c’est la première golden carpe de 2024.
6,5 kg suivi d’une 7,5 et a 10 h une qui frôle les 10 kg en accusant 9 et un peu plus sur la balance.
C’est un début en fanfare et de bonne augure pour la suite.
10h34 Maud fait la première qui dépasse les dix kg tous juste .
11h c’est une petite nerveuse de 5 kg qui nous sort de notre torpeur, un poisson qui ne voulait pas rentrer dans l’épuisette, on ne prendra pas la peine de la photographier. C’est une rapide remise à l’eau suivi d’un petit amorçage comme à chaque touche.
11h16 la canne placée au large nous fait un départ en fou , au moment de la prise de contact le poisson ne s’arrête pas . La tension est forte je sens en claquement sec au bout de la ligne , je pense avoir casser mais c’est simplement un décrochage , l’hameçon est encore là. Premier poisson raté et certainement pas le dernier. C’est juste frustrant de ne pas l’avoir vu.
11h48 c’est une 6,5 kg que prendra Maud à peine sorti de sa sieste .
12h30 notre repère de profondeur s’est déplacé sous l’effet d’une touffe de plantes flottantes . Il est décidé de le replacer après la prochaine touche qui surviendra 10 mn plus t**d. D’abord sur la canne de gauche puis plus rien et ensuite à droite pour un départ en flèche. Un petit poisson de 5 kg mais en remontant la deuxième canne il y a finalement un poisson au bout qui ne bougeait pas. Du même poids que la précédente elle retourne de suite à l’eau.
Vers 13 h le repère est enfin replacé et les cannes relancées.
On a pas le temps de se poser que la canne de droite qui a subi tous les assauts sauf deux fois nous joue sa sérénade . Je suis proche des cannes ce qui me permet de le brider et de sortir une 10,5 kg suivi de prêt par un autre poisson de 9,5 kg.
Pas moins de 10 poissons en 5 h soit un poisson aux 30 mn , un rêve éveillé.
14h15 les barbus sont de retour , Maud en fait un plus gros que moi mais cela ne la console guère .
14h30 c’est à nouveau au tour de la canne au large de nous rapporter une petite mémère de 7 kg.
Je pense que cette nuit on va faire un breaks, on est déjà arrivé fatigué , les poissons sont entrain de nous achever.
À 15 h pas de surprise , un beau départ au bord . Comme Maud était en plein câlin avec les filles, le poisson a eu le temps de prendre le large. Autant de mètres à ramener pour le plaisir du combat avec ces missiles du Saint Laurent.
Elles nous ont laissées jusque 16h15 pour le départ suivant qui se termina avec une 8 kg.
Les passages répétitif de bateau nous ont permis de tester la plate-forme . L’investissement est validé même si on a quelques réglages à faire pour la stabilité.
17h Maud manque à son tour un poisson qui se décroche et à son tour d’être frustré de ne pas savoir d’autant plus que le combat était puissant.
Les chiens ont mangé, on se prépare à notre apéro sans alcools devant le soleil qui décline doucement .
À 18 h on passe la barre des 100 kg avec une belle de 10 kg.
On a pas 12 h de pêche et déjà un total de 14 poissons pour 106,5 kg. Deux poissons manqués et deux barbus viennent compléter le tableau de ces 10 dernières heures. À ce stade on peut espérer les 300 kg sur les 60 heures de pêche prévu mais c’est sans compter avec les changements d’humeur de nos petites coquines.
D’ici deux heures le soleil sera couché et comme on est en pleine lune , la nuit risque d’être claire.
Cela me rappelle une nuit sur le lac de Curton en France il y a plus de 20 ans. Une nuit où sans lampe frontale j’ai pêcher de 22 à 5h et enchaîné les prises.
Le lac est très encombré et c’est en bateaux au milieu des arbres immergés que se finissait les combats. Des fins pas toujours heureuse puisque j’ai dû décrocher la moitié des poissons. Le reste que dame nature a bien voulu m’honorer de photos m’a laissé un souvenir impérissable.
Si cette nuit est claire je vais avoir du mal à retirer les lignes avant de me coucher. C’est mon côté extrême mais j’épargnerais ma femme de ce calvaire en la laissant dormir.
Finalement aucune carpes ni aucun barbus ne nous ont dérangé de la nuit, on ne s’en plaint pas.
C’est à 6 h que le bal a repris avec deux poissons de 5 et 5,5 kg nous sortant de notre torpeur un peu violemment.
Le ciel bleu s’est couvert de nuage et le vent s’est invité à la fête pour cette deuxième journée.
On espère aujourd’hui de plus gros poissons mais on prendra tous ce que la nature nous donnera. Le temps d‘écrire ces lignes et nous décrocherons chacun un poisson ce qui fait 4 départ en 39 mn une dinguerie. Cette cession va laisser des cicatrices et de bons souvenirs.
Je veux faire ici une petite parenthèse pour un hommage à ma petite femme adorée . Elle m’accompagne dans presque toutes mes folies et ne se plaint que très rarement et toujours avec une pointe d’humour très approprié. Vu l’intensité des touches ce matin elle s’est proposé pour un jeune intermittent. On arrivera certainement pas à prendre le petit déjeuner avant le souper me dit elle , je ne la contredirai pas vu que je n’arrive pas à poser les fesses ce matin.
Ma femme m’annonce que l’on va rentrer avec des valises sous les yeux et que notre fils va se demander ce que l’on a fait.
8h00 un départ en trombe sonne la fin du petit déjeuner, pendant que Maud se précipite je lui suggère d’appuyer son ferrage. Ce qui s’en suit aurait du être filmé car le poisson a du sentir qu’on serrait les freins de l’autre côté. Un ferrage comme à l’école suivi d’une réaction hallucinante du poisson qui est reparti du plus bel. Ce poisson l’entraîne loin en aval, il passe sous l’arbre à 20 mètres. Heureusement on avait coupé ce qui touchait l’eau.
Le poisson repart de l’autre côté en sentant la rive approchée, on commence à le distinguer et ça a l’air gros.
À 5 mètres de la plateforme l’excitation est palpable et les pronostics vont bon train. On pense tous les deux à une belle entre 13 et 15 kg mais pour l’instant elle n’est pas dans l’épuisette. Celle là ne doit pas repartir sans les honneurs de la photo, Maud se concentre et le poisson fini dans l’épuisette.
La pesée nous décevra un peu mais c’est quand même le plus gros poisson du séjour pour l’instant avec 12 kg.
Le poisson suivant nous a fait déchanter avec ces 3 kg mais bon …
Sur cette carpe qui finalement nous aura fait sourire on repart se reposer avec les filles qui ne quitte pas les couchettes depuis le lever du jour.
9h10 c’est un départ qui me réveille brutalement, le poisson parti loin le temps que j’arrive prendra un bon moment avant de rejoindre l’épuisette. Je lui pardonne ce réveil car elle accuse 9,5 kg, ma plus grosse ce matin.
Maud de répliquer : il t’aura fallu deux poisson pour faire le poids du mien. Chien mais légal et sanctionné par le karma puisqu’elle décroche un poisson juste après.
La fatigue nous a rattrapé à ce moment là, l’absence de touche et il n’en a pas fallu plus pour ne pas voir passer les heures .
Réveillés à 13h30 par un plaisanciers qui passait trop près on s’aperçoit que nos lignes sont non péchantes. À 14 h tout est en place pour la suite. Cet intermède reposant nous a permis de recharger les batteries mais l’objectif du jour en a pris un coup.
14h40 un départ en deux temps qui se termine par une pesée à 9,5 kg.
La transformation de la libellule pour passer de la forme aquatique à celle que l’on connaît mieux est une merveille que nous avons pu observer en intégralité puisqu’une demoiselle a décidé de le faire sur une de nos chaussures d’eau. On attend avec fébrilité le séchage de ces ailes pour connaître sa couleur.
Maud est subjugué par le spectacle et n’en perd pas une miette. Elle a été nommé Evinrud pour tous ceux qui comprendront ce choix mais il faut avoir de vieilles références.
Au moment où on s’aperçoit qu’Evinrud nous a quitté le détecteur à droite lance son cri attendu . La carpe baladera Maud de gauche a droit pendant 5 minutes avant de terminer dans l’épuisette, poisson de 9 kg et un peu plus.
L’évidence c’est la diminution des touches mais aussi la hausse des poids moyens. Je suis prêt à faire un poisson toute les 5 h si c’est une 20 kg 😂 .
Stratégiquement je ne pense pas être tout à fait en phase avec le poisson du point de vue de l’amorcage. Changement de rythme et de quantité. Les résultats ne t**dent pas à se faire sentir avec un presque doublé puisque la deuxième s’est décroché peu après le ferrage.
Ça saute maintenant partout autour, l’activité est là ce soir et je pense avoir trouvé la solution pour retrouver le poisson en quantité.
Effectivement les touches reprennent un bon rythme puisqu’en une heure trois départ si je compte la 7,5 kg que l’on vient de prendre. Maud me suggère de prendre le bateau amorceur la prochaine fois , idée que je valide car c’est une femme et la mienne en plus. La place supplémentaire sur la plate-forme nous autorise à nous charger un peu plus , on ne va pas se gêner.
On a fini la soirée avec une barbue, c’est ensuite le silence qui s’est installé nous laissant j***r d’une nuit bien mérité.
C’est le réveil à 5 h qui m’a sorti des bras de Morphée, les chiens étaient ravis d’avoir leurs croquettes aussi tôt. Le temps de leur faire une petite promenade sur l’île et je suis prêt à démarrer la pêche.
Le repère s’est encore fait la malle cette nuit, c’est donc la première opération du jour, suivi d’un amorçage et du placement des lignes.
Maud dort encore quand un détecteur s’emballe, le combat s’abrège vite , la carpe accuse les 6,5 kg. Pas de quoi faire une photo le poisson retourne à l’eau.
Tous ce vacarme a réveillé Maud , elle m’a même aidé pour la mise à l’épuisette.
Cet enduro carpe se finira à 14 h aujourd’hui après 55 h de pêche. L’objectif des 300 kg n’est plus atteignable raisonnablement mais on est proche des 200 kg. La sieste d’hier à couper notre élan car il fallait absolument amorcer régulièrement pour conserver le poisson sur le site. Une leçon que l’on retiendra mais quand l’équipe a besoin de dormir il ne faut pas se forcer.
8h45 le vent du nord qui avait faibli durant la nuit a repris de plus belle ce matin . Les carpes si présentes en début de cession ont disparus et ne se manifeste plus ,que du menu fretin. Écrevisse et petits poissons en tous genre se gave sur et en dehors de la zone d’amorçage, tirent sur nos appât faisant au pire juste bouger le scion de la canne et au mieux retentir les détecteurs.
Notre matinée est ponctuée de fausse touche, je dois relever souvent les montages pour vérifier si ils pêchent encore.
Pour corsé le tous la météo ne s’arrange pas et la pluie est prévu deux heures plus tôt. On prévoit donc de plier vers midi.
La météo nous a joué des tours à chacune de nos expéditions de pêche ou de chasse cette année. Aucune exception , il a fallu toutes les écourter.
Le temps de prendre deux poissons de 4 et 7 kg on décide de plier avant l’orage . On a galéré lorsqu’il a fallu pousser le bateau . Trop haut sur la berge , il nous a fallu 40 mn pour trouver la solution et nous tirer de ce mauvais pas. Je veux bien être coincé dans les îles mais avant l’orage cela nous tente moins.
Les filles sont contente de retrouver panier , jouer et habitudes, nous c’est le confort d’un lit cette nuit qui nous motive.
On finit donc cette cession avec 434 livres de poissons à l’épuisette, 7 décrochages mais 28 carpe tous de jaune vêtu nous ont montré leur frimousse en 50 h
Un deuxième enduro est prévu fin août, un par année c’est pas assez.