01/08/2025
Sécurité aux frontières: autorisation de voyage obligatoire pour entrer au Royaume-Uni
Pour entrer au Royaume-Uni, les ressortissants d'une cinquantaine de pays, dont les États-Unis, le Canada et l'Australie, doivent désormais présenter une Autorisation électronique de voyage (ETA) d'un montant de 12 euros (environ 18$ CAD), une mesure qui sera étendue aux Européens en avril.
Obtenir l'ETA «a été très simple», assure Jackie Day, une voyageuse qui a atterri mercredi matin à l'aéroport d'Heathrow, à l'ouest de Londres, en provenance de Vancouver (Canada). «Et ce n'est pas très cher», se félicite cette retraitée de 77 ans, interrogée par l'AFP.
Publicité
Elle fait partie des premiers passagers venant d'Amérique du Nord à voyager avec une ETA, la mesure étant entrée en vigueur mercredi.
N’aila Hadi, une Américaine qui a pris l'avion à New York, a été informée de la nouvelle mesure par sa fille, qui l'avait vue sur Instagram. «Chaque pays a sa propre procédure maintenant. (...) Je pense que c'est normal», dit-elle.
Similaire à l'ESTA pour se rendre aux États-Unis, l'ETA est destinée à renforcer la sécurité aux frontières. Elle s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par Londres pour numériser son système de gestion des frontières.
Les voyageurs expliquent avoir eu à scanner leur passeport, à se prendre en photo et à répondre à des questions sur leur identité.
«Cela nous permettra de mieux connaître les personnes qui cherchent à entrer au Royaume-Uni et d'empêcher l'arrivée de celles qui représentent une menace», souligne le ministère de l'Intérieur.
Les autorités britanniques expliquent rendre leur décision en moins de trois jours.
Le document, d'un coût de 18$ CAD, est valable deux ans, mais la demande doit être renouvelée en cas de changement de passeport.
48 pays concernés
L'ETA britannique permet de séjourner au Royaume-Uni pendant six mois maximums. Elle autorise un nombre illimité de séjours pendant deux ans, et elle est exigée même si les voyageurs ne font que transiter par ce pays.
Publicité
Ce système, qui concerne les voyageurs pour lesquels un visa n'est pas requis pour entrer au Royaume-Uni, était déjà en vigueur pour les citoyens du Qatar, de Bahreïn, du Koweït, d'Oman, d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.
Les voyageurs de 48 pays et territoires sont désormais également concernés, parmi lesquels l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Corée du Sud, les États-Unis, Hong Kong, Israël, le Japon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande. Les demandes d'autorisation de voyage leur sont ouvertes depuis novembre.
À eux seuls, les États-Unis, le Canada et l'Australie représentent chaque année 6 millions de voyageurs au Royaume-Uni, selon le ministère britannique de l'Intérieur.
À partir du 2 avril, les ressortissants d'une trentaine de pays européens - dont tous les pays de l'UE à l'exception de l'Irlande - devront eux aussi être obligatoirement munis de ce permis de voyage. Ils pourront entamer les démarches pour l'obtenir à partir du 5 mars.
L'ETA britannique, qui ne concerne pas les personnes résidant au Royaume-Uni, est requise aussi pour les enfants et bébés.
Mais l'aéroport londonien d'Heathrow a déjà qualifié ce système de «dévastateur pour la compétitivité». L'autorisation électronique de voyage a entraîné une baisse du nombre de passagers arrivant au Royaume-Uni des pays du Golfe, selon lui.
Publicité
Le gouvernement local en Irlande du Nord s'inquiète également de l'impact de l'ETA et appelle à ce que cette province britannique en soit exemptée.
Environ 70% des touristes séjournant en Irlande du Nord arrivent d'Irlande, selon des représentants de l'industrie du tourisme. Jusqu'ici, ils passaient facilement de ce pays membre de l'UE - qui ne requiert pas d'ETA - à la province britannique.
«Les gens ne vont pas venir au nord de la frontière à cause de ce niveau supplémentaire de bureaucratie», a déploré le ministre local de l'Économie, Conor Murphy.
Au total, en 2023, le Royaume-Uni a accueilli 38 millions de visiteurs, selon l'organisation Visit Britain.
L'Union européenne prévoit de mettre en place le même type de système à la mi-2025, avec ETIAS (European Travel Information and Authorisation System), une autorisation valable trois ans pour un coût 7 euros.