26/03/2020
La crise du COVID-19 devrait nous emmener à corriger notre comportement vis-à-vis des acteurs honnêtes du secteur de la santé.
Nos hôpitaux et centres de santé sont sous-equipés parce-que les PME comme la nôtre croulent sous les impayés des formations sanitaires et du MINSANTE, en même temps qu'elle subissent la torture des services de douanes, impôts, mairies, et même de certains agents des services financiers de nos clients. Condescendance, arnaque, négligence sont courants. Les factures payées à échéance sont rarissimes, entraînant une cascade de blocages dans les procédures.
Rares sont les interlocuteurs qui traitent les dossiers avec une l'attention particulière qu'ils méritent. Les banques n'acceptent pas d'accompagner les PME, au vu de l'insolvabilité des institutions sanitaires publiques.
Le résultat est l'accumulation des dettes auprès des fournisseurs dont la patience à des limites. La maintenance des équipements chèrement acquis devient hypothétique et la fourniture des réactifs discontinue. Il est notoirement reconnu que les entreprises locales ont de la peine à survivre à cause du doing business à la camerounaise. Les PME du secteur de la santé ne sont pas épargnées. Dans ce contexte, le laboratoire qui devrait être le poumon des formations sanitaires reste un service atrophié avec un plateau technique défaillant.
Le coronavirus interpelle le Cameroun. Après la crise allons-nous continuez à envisager les évacuations sanitaires de patients et des échantillons vers l'Europe? Nous croyons que la réponse est négative. Il est donc urgent de revoir nos pratiques vis-à-vis des entreprises locales du secteur de la santé, maintenant que le virus nous a rappelé que notre santé est primordiale.