art-chignaned

art-chignaned C'est une petite flaque crée au départ pour la Grenouille, un peu en sommeil aujourd'hui mais le

La page de la grenouille qui sommeille et que veille à entretenir le dit Serge Mathurin THEBAULT en attendant son réveil

6 avril 2025A peine mit-il le pied sur la première marche de l’escalier qui menait à la cave, qu’un malaise le prit. Le ...
06/04/2025

6 avril 2025

A peine mit-il le pied sur la première marche de l’escalier qui menait à la cave, qu’un malaise le prit. Le gaillard tituba, éplucha sa banane. En quelques secondes, sur l’écran mémoire, défilèrent, bons et mauvais souvenirs. Une crise cardiaque le terrassa. L’homme s’affala, tête première, sur le sol de terre battue, mort.

Ça s’est passé ainsi, sans certifier. Je tiens le récit du fils. Il me l’a raconté pour expliquer son refus irrémédiable de mettre pied dans un estaminet. Son père, alcoolique, y avait ses habitudes, y dépensa l’essentiel des revenus familiaux. C’est motif suffisant pour abhorrer ces lieux, évoquant un passé douloureux..

J’interprète un peu , léger, en parlant de « banane ou « d’écran mémoire ». J’ajoute, expérience personnelle quand, par deux fois, la gueuse fit cet effet sur mes parois, qu’elle vint souffler son rigodon funeste entre mes bronches et mes vertèbres.

Je n’allume pas, au gaz gaieté, mon réverbère, pardon. Je l’ai vu hier, le bonhomme, Nous ne nous étions pas vus depuis des années lorsque nous nous croisâmes sur l’artère principale de la ville. Cela suffit pour que ces lignes soient l’entrée de ma matière.

Plus léger. La barmaid tortille de la fesse mais ne pétille pas de l’œil. Elle couine grave à l’exercice du vocabulaire et celui de l’orthographe. L’handicap est flagrant lorsqu’elle rédige le menu sur l’ardoise. Elle mélange aussi pinceaux dans les bocaux du calcul. Combien de fois ai-je dû la reprendre sur un rendu de monnaie ?

Cependant, elle trottine gentille, affable. Un sourire naturel, non ravagé par le rictus mercantile, illustre, en toutes circonstances, son visage poupin. Il la trouve idiote, Émile. Je n’irai pas jusqu’à là. Il faut causer avec une fille pour attester qu’elle soit sotte.

Toutefois, elle ne manque pas d’ambition. Ultimatum, elle a posé à son patron, augmentation ou démission. Le boss a accepté la seconde.

Je ne reverrai donc plus ses décolletés échancrés, ses appâts moulés dans des vêtements sexy.. Qu’importe, ma cafetière imaginaire n’en sera pas touchée. La marginale, ronronne, depuis toujours, indifférente, au paraître artificiel. Il eut fallu qu’une flamme, ce plus de l’âme, brûle dans ses prunelles pour m’affliger de ce changement de détail sur ma nappe multicolore.

Bach ne joue que pour moi. Je l’écoute depuis ce matin. Sa musique encense mes sens, jusqu’à éveiller mon verbe.. J’ai coupé le chauffage. Avril affiche du mai à ma fenêtre. Je flotte, sur une vague de notes. Elles rendent compte du possible, là-bas.

Je ne le définis pas, bien-sûr. J’essaie de le faire sentir. J’égorge mes soucis à la lame d’une sérénité, tant cherchée. J’emmerde peut-être en évoquant ma béatitude. Je m’en fous. J’écris, peur de la voir s’en aller.

Je ne vous oublie pas, pour autant. Je charge ma charrette des fa**ts de la semaine Je tente jusqu’au dernier moment de donner un peu d’embonpoint aux malingres. Si je n’y parviens pas, les phtisiques retourneront dans le tiroir. Ils attendront d’éventuels nouveaux soins.

Quant à ceux, proposés à votre lecture qu’il ne s’imaginent pas finis, la perfection est l’illusion des sots.

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VIVRE EN POÉSIE QUOI

Vraiment, faut pas soupirer. La diète des émotions n’est pas pour demain. Chaque matin, je me lève, je m’épate à l’exercice de capter dans le diffus, un frétillement, à peine perceptible. Je m‘extirpe du théâtre. Je furète dans les coulisses. Je saoule ma trogne, d’émerveillements..

Si je ne l’avais pas eu cette incroyable capacité à m’extraire du grégaire et de sa forme grossière du bonheur, j’eus chu sous la tenaille des normes. Je n’existerais pas. Je ne figurerais que pion d’un système, uniquement présent, pour n’être qu’un consommateur sur le zinc du faux.

Et tout cela me nuit et tout cela me ravit, d’être différent. Tout ce que je fis, maladroit fut-il, se réfère à cette acrobatie, tenir sur un fil tendu, avec en main, le feu incandescent d’une torche. Vivre en poésie, quoi.

***

MULTIPLE

On peut tourner autour. On peut même l’effleurer. On est parfois si près qu’on croit la toucher. Mais, on constate, dépité, qu’on s’en éloigne, dès qu’on la théorise..

Elle ne possède pas qu’une face. Multiple, elle navigue dans le complexe pour exprimer la simplicité. Seule, l’authenticité peut la ramener sur notre esquif. Il faut rester hors des manigances sociales. Je parle encore, poésie. Je parle toujours, poésie.

***
PRÊTRE

Quand on n’y voit plus
très bien
entre le motif et l’émotion
allons cessons d’interroger
la création

Soyons prêtre qui accueille.

***

EMPATHIE

Le bistrot battait de l’aile.Y avaient deux lascars bedonnants, dans le lieu, moi et le patron. Nous buvions whisky. La poussière couvrait les meubles. La serveuse, jupe courte et serrée, blonde filasse, efflanquée, beau cul et seins, œufs sur le plat, bâillait, piquant du nez sur son tabouret.

Alors, maintenant, c’est quoi aimer sinon que ressentir la néant de l’autre, comme le sien.

***

CHANGEMENT DE MÉTÉO

Le gris jourd’hui
remplace le bleu d’hier

Il goutte de la pluie
sur l’ardoise du toit

Le ciel change sans prévenir
prestement versatile
la couleur de son jupon

Mon cerveau gogol
en est tout déboussolé

Où va-t-il trouver
la note entraînante
que lui distillaient
la veille les rais pétant
d’un soleil généreux ?

***

A LA POÉSIE

Ne pas mourir
tout de suite

Prolonger
tes effets
sur d’autres peaux

Serge Mathurin THÉBAULT

30 mars 2023Ils n’y sont pas sur le tableau mais je les ajoute quand même, deux poneys, s’ébouent dans un pré. La créati...
30/03/2025

30 mars 2023

Ils n’y sont pas sur le tableau mais je les ajoute quand même, deux poneys, s’ébouent dans un pré. La création est un territoire où, se mêle le fictif et le réel.

Par contre, pas de doute, captant l’attention de mes mirettes, une escouade de mouettes file, toutes ailes déployées, sous la flanelle du ciel. Les aériennes vont-elles vers la mer ?

Les autres piafs, moins audacieux, juchés sur branches, jouent les artistes. Les musiciens modulent leurs trilles, sous la baguette d’un chef d’orchestre, Je déniche le maestro. C’est le soleil, là haut, pétant ses rais jusqu’à arranger aux ciseaux, les ombres qu’il dessine, à sa façon.

Un bleu troue un édredon de nuages. Un jaune primevère tap*sse des carrés d’herbes. Le vert dévore le décor. Dame Nature, aquarelliste, touches par touches, dépose, étalagiste délicate, les couleurs chatoyantes de sa palette. La paysagiste, primesautière, égaie l’image champêtre, la rend vivante comme un cœur qui palpite..

C’est le printemps, l’immuable, celui qui revient tous les ans. C’est mon marronnier préféré ! Quatre ans après caillou, le fameux accident cérébral vasculaire, je pétille, en vie, sous la nuée des mots qui embrasent mon cerveau, secoué...

Je batifole, une fois de plus, avec les anges. Il suffit de peu, pour remplir la case d’un idiot. Donnez lui du soleil, le printanier, pas l’étouffant, l’aède babillera églogues, indécrottable optimiste.

Toutefois, une brise coquine, hisse du frais sous la pomme de l’Adam, puis éparpille ce désagrément sur toutes la surface des os. Les omoplates, automates, claquent cymbales. J’en rajoute. Le frisquet ne troublera pas le contentement. Non, c’est dit, imprimé, certifié, paraphé. Les éléments extérieurs n’influent plus sur le barde.

Je n’y reviendrai pas dans le glauque du troupeau. Je confirme mon dédain de tout ce qui brille, artificiellement. Je refuse toute promiscuité humaine, au quotidien. Je ne ne me confronterai plus aux miasmes des vanités intellectuelles, aux hiérarchies ineptes du pouvoir.

Je cabriole, en liberté, loin du fatras des honneurs, toit et soupe, assurés. Je m’y suis douillettement, niché, dans la couette de l’anonymat. J’y dégote le sens de mes déambulations

Je trotte raccord avec le choix premier, vivre mon néant et l’emplir d’incommensurables frissons, les transmettre, si possible, en écriture sans en attendre, une quelconque prébende.

C’est pour çà que je pratique dimanche. Et comme, c’est le jour J, j’envoie, habitude, quelques uns des textes et des poèmes distillés, cette semaine par l’usine cérébrale. Requinquée, la gaillarde se porte à merveille. Salut !

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LIGNES DU SOIR ET DU MATIN

A vendre l‘aube au prix des cerises, à acheter trop cher la vaine reconnaissance, à se laisser ba**er du cul à l’âme par l’orgueil, il arrive un moment où il faut rendre des comptes.

Écris, hier, avant sommeil, ces lignes et puis au matin, celles-ci :

Tâte le ras du poil, un frisson. Plonge dans la pièce, un ardent soleil, martien.
Explose, pleine tête, une gr***de de voyelles et de consonnes. Les doigts électrisés courent sur la page. La mots s’affolent et créent leurs phrases. La bohème illustre l’esprit .

***

POUR DES JOIES A VENIR

Heureusement, j’ai pu me pendre à un rai de soleil divaguant sur la surface froide d’une fenêtre sur laquelle se reflétaient, dansantes, les ombres d’un tilleul posé, comme une statue, de l’autre côté du trottoir.

J’y suis resté cinq minutes suspendu, béat, dans cet état. Une musique languide brûlait ma cervelle. Un sentiment, diffus de liberté extrême, m’offrait des ailes dont je ne savais que faire.

J’aime ces phases solaires, réparties dans le bleu de mes doigts. Leur rareté entretient l’espérance. Je suis tout fou d’attendre ces moments où au chic du cabaret des étoiles, je charge ma panse d’âme, d’ondes nouvelles pour des joies à venir.

***

DE CE MOI ACCOMPLI

J’’écris sous la dictée d’une force dont l’unique objectif n’est pas le profit immédiat, mais celui de ressentir la traîne d’une transe traversant la tête, amoureuse d’infini

Quand je parviens au faîte de de cette ambition, hors de l’ego médiocre, délivré de l’aimant grégaire, je déambule corps sans matière au plus haut de ce moi accompli dont j’ai toujours cherché l’ivresse.

***

LE CRAYON FOU

Il me semble émettre de l’azur quand le crayon ne m’obéit plus

***

UNE FERME

L’air diffuse une odeur
mélange de bois et de blés
coupés

Sous l’échine du talus
se faufile une souris

Bourdonnent les abeilles
autour du p*stil de la fleur

Une touffe d’herbes
sirote du soleil

Une ferme ment d’un œil

***

BOIS VERT

Tout ça
pour rien

Tout ça
pou réinventer
une possibilité
d’écrire le silence.

***

OUI SOLAIRE

Nous finirons
par être libre
quand nous
saurons dire
le non
qui précède
le oui solaire.

Serge Mathurin THEBAULT

23 mars 2025D’un côté, on ne me regrettera pas, on m’oubliera vite. De l’autre, je l’aurais vécue, balèze, l’existence. ...
23/03/2025

23 mars 2025

D’un côté, on ne me regrettera pas, on m’oubliera vite. De l’autre, je l’aurais vécue, balèze, l’existence. Je l’ai trifouillée, la belle endormie, en expert, sur son divan abstrait..

Je ne dis pas tout. J’essaie de faire sentir. J’opère comme je peux. Chose sûre, la doxa n’emprisonna jamais l’ara dans sa cage. Sans ailes, sans soucis de plumage ou ramage, je fis l’oiseau. Je papillonnais, libre, à l’écart du troupeau.. J’en tire une gigantesque satisfaction. Je peux plastronner. Y a de quoi. Le tordu n’était pas convié à la fête.

Oui, je l’ai caressée dans tous les plis de sa robe jolie, la vie. Scrupuleux amoureux du beau, j’essayai de retirer, une à une, presque orfèvre, les verrues sournoises dont sa**pe sa toile, l’activité humaine.

J’y mis toute ma déraison dans l’opération et revenu d’une attaque de la mort, je continue à la fêter, dans toutes les subtiles dentelles de son apparat. Je précise, celles qui soutiennent l’essentiel.

Je fis grenouille aussi, belle époque, sautant, croassant, de nénuphars en nénuphars, allègre, du galetas à la chambre cossue, des zincs sordides aux mastroquets fastueux des privilégiés. J’étudiais, au plus près, le médiocre dans le comportement humain. L’observation ne doucha pas l’enthousiasme.

Au contraire, situations insolites, presque impudiques, je vis le vrai féerique, écarquiller paupières lourdes, les pupilles, moduler une authenticité à ébranler la conviction du bourreau. Les corps gigotaient à l’encens. Le paraître ne greffait pas ses empreintes sur la peau. Il y avait du paradis dans la relation humaine.

Je vous dis tout. Je n’ai à rien à cacher. Et si j’y mets un peu de soie autour de l’étron , c’est pour aider à avaler la dragée car souvent, elle s’avère, amère avant de délivrer son diadème universel..

Je suçote le téton rose du sein poire de S. Érectile, le mamelon sur l’aréole, durcit, se dresse. Me too se rassure. La demoiselle est consentante. La preuve, elle est nue d’Ève et feule, ch**te, en pâmoison.. Elle invite mes doigts courts à se glisser sous sa broussaille pubienne. Les tout fous farfouillent le sillon, puis caressent le bouton d’or et, tout à coup, se croyant magiciens, recueillent la liqueur de l’origine du monde.

J’ignore le motif de cette évocation. L’inspiration n’en fait qu’à sa tête. Sans doute, voulait -elle, un dimanche érotique ? Je m’y plie à ses foucades. L’évadée des neurones est patronne de la maison. J’obéis à la maîtresse des lieux. Tant p*s, pour les prudes, la daronne détient les clefs du cerveau. Elle l’illumine de ses rais, pas tous les jours, certain, mais souvent. Elle aide à vivre, en poésie…

La bernique avait promis, tralala, de mettre du canif dans ses résolutions casanières. Début du mois, la collée au rocher, prévint, par e-mail, SMS et Messenger Morgane la fée, de son arrivée à Belle île.

Nada, aucun message n’eut de réponse. La balade fut annulée. J’en causai, badin, avec la manuelle intellectuelle, lors de notre dernier entretien téléphonique. « Elle t’a posé un lapin », ironisa Juju, Juliette. Possible...

Moi, tant que doigts bougeront, que cerveau entretiendra le rêve, je ne vous en poserai pas, de rongeur aux grandes oreilles. Je démontre. J’envoie, illico, les dernières carottes de mon clapier.

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DU BELVÉDÈRE

Belvédère absorbe le paysage.. Ciel, maisons, végétation viennent s’y fondre. Sur l’arête du muret, un couple idiot de moineaux pépie sérénade. Je caresse de l’aplat de la main, une mousse tendre, au pied du chêne.

Je suis à l’écoute de ce qui fera surgir le poème : un cri, un rai, une atomisation du bruit par un silence. Je guette l’instant précis où débarrassé de toutes les pesanteurs, mon corps s’envolera, aux sus de tous, vers une prairie où la faune et la flore divinisent le décor.

Je marche sans penser. Je trotte, poète. J’admets la chance inouïe de pouvoir vivre telle aventure, d’avoir su que la solitude, seule, pouvait me faire parvenir à une sorte de Nirvana.

Aucun alcoolique, aucun fumeux du développement personnel, aucun zélé du système matérialiste, ne pourra ressentir cette quintessence car les serviles ont les pieds accrochés et, les mains liées, au sol. Je salue un vertige. J’en emprunte un autre. Je suis -comment dire- en phase avec l’univers..

***

UN SYNONYME D’AIMER

Quand, je me lance dans l’audacieuse aventure de la rédaction d’un texte, l’appétit de l’ineffable anime, toujours, la délicate opération. Avec le temps, j’ai acquis, à l’expérience, le don de limiter les effets du faux.

J’ai biffé le besoin superfétatoire du recevoir de la gangue sociale. Je n’agis plus que sous le flux de celui d’offrir. Dans mon esprit, conjugué sous le signe de l’exigence, il illustre, synonyme, le verbe aimer.

***

SOURIS

Je n’existe pas pour quelque système qui soit. Je trotte souris d’un meuble à l’autre, furetant chaque endroit, pour y trouver un bout de gruyère que je nomme mystère parce que, seul, lui, semble donner un sens à l’existence.

***

IMPOSSIBILITÉ

Lorsque danse
la priorité du soleil
sur un velouté
d’ombres
une magie disparaît
une autre lui succède
sans que l’œil
ne puisse définir
une tessiture.

***

LUNE ORANGE

Quand trône assise
à dos d’âne
sur deux nuages gris
une lune orange
alors s’efface tout doute
de l’omniprésence
du poème

***

FILLE DES BRUMES

Fille des brumes
toi dont l’hiver
rend solubles tes amants
marqueras-tu de ton absence
les étés à venir ?

***

LA SOIXANTAINE

Je me suis fatigué à vivre qu’à moitié.

Serge Mathurin THÉBAULT

16 mars 2025Et l’abandonnant ainsi, tout mordu de sa personne, la coquette pratiqua, désinvolte, la désertion, la cruell...
16/03/2025

16 mars 2025

Et l’abandonnant ainsi, tout mordu de sa personne, la coquette pratiqua, désinvolte, la désertion, la cruelle, celle qui laissa tout déconfit, dévoré de dépit, un garçon sensible, gentil, une crème…

Certes, lui fut accordé la volupté de la bagatelle. La midinette appréciait les galipettes. Le damoiseau n’était pas laid et la belle n’était pas plus rosse qu’une autre. Mais, lui, indécrottable sentimental, l’objet de son élan ne se bornait pas à la fesse. Il visait, plus haut, dans le registre des grands sentiments.Toujours naît du malentendu entre la chair et l’esprit, une désillusion. Elle peut conduire à une existence au rabais..

Anecdote de jeunesse, elle se renouvela, quelque soit le genre, tout au long du chemin parcouru. Toutes ne se terminèrent pas par la rupture. Non, au contraire, beaucoup finirent par des unions, plus ou moins, longue-durée. Certaines, même, illustrèrent, illusionnistes, l’excellence du couple, heureux, ennuyeux.

J’ai évité la connerie, dieu merci. Ma pomme n’était pas faite pour la tarte. Mon horreur de la promiscuité, ennemie jurée de la liberté, me protégea des bonheurs de la norme. J’ai consacré toute mon énergie au frisson véritable. Jamais, un paraître enjôleur ne me dévia de la route fixée La libido ne mena pas, par le bout du nez, le dirigeable. Aucune possession ne me fixa en position assise, définitive. Aucun pouvoir ne dicta mes actes et mes gestes.

Je restais hors des autoroutes. Je m’y mêlais, moi, le moins possible à la gabegie de la consommation, à l’apologie de la vitesse, aux effroyables compétitions, celles qui définissent statut social. Je m’immunisais contre les effets du clinquant.

Ânon chantant, je musardais dans les sentiers buissonniers, heureux pecnot d’avoir sous le pied de sa botte, le profond de la terre et dans les mirettes, un ciel changeant couleur, chaque jour, durant. Le céleste peinturlurait sa bouille de la teinte chatoyante à la plus terne. Le plafond d’air déroulait la gamme de sa palette, luxuriante, extraordinaire, devant les yeux éberlués de l’ahuri, éveillé. L’impétueux renouvelait l’aventure intérieure. Il fabriquait du grandiose.

J’applique toujours la recette. Je claque mon fouet. Je dresse mes mots. J’assume mon rôle de bouffon. Face aux crocs des fauves affamés, de profit et de gloire, je sifflote mon aria. Encore plus aujourd’hui qu’hier, j’en ai rien à fo**re de leurs chimères. Je p*sse à la haie de leurs honneurs, grandiloquents..

Pépère torturé, toujours attentif aux bruissements des signes, je cuisine ma popote dominicale pour affirmer qu’un autre chemin est possible, sans en indiquer distinctement l’entrée. Chacun la trouve avec ses tripes et son âme.

Heureux l’oursin d’avoir lecteurs à son festin. Il remercie (ce n’est pas ma manière), les fidèles du rite et ceux de passage. L’auberge est ouverte. Elle se veut espagnole. Leur présence justifie voire encourage, le pas de côté.

Munificent, j’offre, un nouveau bock. Comme d’habitude la cafetière du drôle distille la liqueur. Le sagouin souhaite qu’elle fasse les mêmes effets sur vos neurones que sur la siennes, qu’elle immisce un peu de ouate dans les recoins de vos cervelles.

C’est dit, c’est espéré, vous verrez.

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JE TRIOMPHE

« Je ne peux plus changer mes racines en source. Mes doigts quittent le secret. Je ne peux plus célébrer l’eau, ni les fontaines. » Ainsi se lamentait un vieux chêne, croûté, noueux.

Moi non, je recherche mon absence dans la présence. Malgré épreuves, je n’apprends qu’à rajeunir. J’approche de la fusion avec moi-même, car, il m’a été volé beaucoup trop de temps, car, j’ai été privé de trop de grâce à devoir me plier aux chartes d’argent et aux possessives aptitudes à l’ennui, car, j’en ai bouffé jusqu’au vomissement des ineptes compétitions.

Je triomphe. Les viles hypocrisies, faisant tourner système, n’aimantent plus mon esquif. J’en suis revenu au non premier. Je sifflote, merle, sans souci d’être entendu.. J’ose. J’avale les sensations dégagé du médiocre..

***

PAULINE 1997

Je cause avec Pauline. La copine sourit à tout ce que je dis. Je ne lui raconte pas sa vie, mais presque. Elle dodeline subrepticement la tête quand je lui lis l’ennui, ciment de son couple. Je conte discret le désenchantement. Je ne déballe pas. Je fais sentir et fille sensible, comme elle est, elle reconnaît l’impasse dans laquelle elle s’est jetée, entraînée par un sentiment niais qu’elle confondit avec l’amour.

***

ASSASSINAT

« Posséder est assassiner le diamant brut de la vie ». Écris cette lexie après avoir quitté un zélateur du système, propriétaire, anémié d’émotion, insensible aux sensations, tout bouffi d’ennui, là haut, sur son échelle sociale, tout érudit qu’il soit..

***

LA MORT PLEINE DE VIE

Au bord du talus, il y a une souche de chêne, sur laquelle, le soleil reflète la mort, pleine de vie.

***

CENT HARDES

L’aile de la mouette
zèbre le visage joufflu
des nuages et
ne laisse aucune trace

Je décris sans quitter table
le mouvement ouate
du ciel, là haut

L’inspiration saisit la plume
la pose sur une plateforme
faite de matières
extraordinaires

J’y poste mes entrailles

Je cisaille d’un ’éclair
la carène des voiliers

Je reprends ma course
à partir de leurs baumes

J’affole mes compteurs
en étant cent hardes
trois guenilles

Elles bruissent
au milieu des ors

****

LE POÈME

Je n’apprends rien
Je propose

Je ne théorise pas
Je suggère

J’aime
quand j’embrasse

Serge Mathurin THÉBAULT

9 mars 2025Je tartine, court. Ce n’est pas parce que je n’ai plus de pain sur ma planche. Non, non, franchement, de ce c...
09/03/2025

9 mars 2025

Je tartine, court. Ce n’est pas parce que je n’ai plus de pain sur ma planche. Non, non, franchement, de ce côté là, je n’ai jamais été en manque. Mais, aujourd’hui, je bouscule l’habitude. Je cuisine, moineau, nouveau. Je la muselle, l’inspiration sauvageonne, du moins, niveau liminaire.

Il sera bref. Il ne batifolera pas dans les anecdotes, ne s’att**dera pas dans le récital des préambules. J’ai dit. Je lui retire le micro. D’ailleurs, il est déjà kaputt. Je vous laisse, direct, face à face, avec ce que concocta la théière du fumeux durant ces derniers jours, vous savez, celui qui tous les dimanches, malgré épreuves, vous entretient d’une promesse d’espérance.

En poésie, drogue pure, non dissimulée ou diluée sous un amas de prose, le couillon couillu précise, loin des balivernes matérialistes où possession est démon, et pouvoir, Satan....

J’insiste, persiste et signe mon parchemin anar. L’utopique tête aux seins de la poétique

*************************************

PLAFONNIER

Le jour fréquente le soir
quand
l’huis d’une fenêtre
laisse entrevoir
la ronde ampoule
suspendue au plafond
et qu’il n’y a plus rien
à distinguer en dessous
que la forme
d’un corps qui bouge

***

LE FOU DE BASSAN

Trente plages
rendez-vous océan
là où mugit la vague
là où s’étourdit
du brassement
de ses ailes
le fou de Bassan

***

CE N’EST PAS PAS MÉTIER

Je me méfie
des gestes qui m’émeuvent

Rien n’est plus facile
que se laisser aller
à la rengaine surannée
de l’affect
vieil accordéon
qui pourrait faire passer
pour polisson
la caresse d’un coude
sous le cul d’une fleur

Je me mélange un peu
pas trop -je renifle-
le glacé d’un hiver caverneux

J’écris sans m’attendrir
à la façon d’un Georges Perros
mais moins collé
aux tessons de bouteille
que l’amiral de Douarnenez

J’écris la tombée du soir
Je la ramasse à la pelle
façon Jacques Prévert

J’acquiers le droit
d’être nu
au plus près du vrai

Je vis poème à l’extrême

Je suis enfin parvenu
après maints déboires
à cet état où le superficiel
ne parasite plus
l’essentiel
qui est d’aimer
sans chercher réponse
à une question

Ce n’est pas métier
si difficile de vivre..

***

AU MOINS …

Au moins amer
le mois de mai où
sert le violet
des fleurs
à fortifier
les branchages verts
des murets

Au plus aigri
tout est fini
aucune saison
ne rendra le frisson
à l’épaule endolorie

***

CONSEILS

Ajoute un ba**er
-un silence-
sur le front ombrageux
de la colère

Caresse
aplat de la main
toute douce
la rude mousse
du rocher

Tremble
quand il n’y a plus
à craindre

***

POÉTIQUE DU SOIR

Presque minuit, scintille, diamant, au milieu du buisson, l’aile d’une luciole.

Serge Mathurin THÉBAULT

2 mars 2025Jeanne suçote un bonbon, tout miel. L’acidulé, roule, poussé par la langue,  sur toutes les parois de la bouc...
02/03/2025

2 mars 2025

Jeanne suçote un bonbon, tout miel. L’acidulé, roule, poussé par la langue, sur toutes les parois de la bouche. Les lèvres se plissent sous son jeu. Les joues enjolivent leurs courbes, deviennent, subitement dodues puis creuses, sous les effets de rotation qui accompagnent le malin. C’est mignon, coquin, érotique.. Ça hisse au pic du cerveau, une réjouissance, fête des sens

C’eut été un début prometteur si j’avais connu Jeanne. Mais, j’ai beau feuilleter les archives du divan sensuel, aucune coquine ne s’y prélasse sous ce prénom-
là... Je suis tout con pour conter une suite. J’admets une imagination, fertile. Mais, j’avoue, penaud, qu’il me faut partir d’une situation concrète, vécue, pour mettre en branle la machinerie créatrice.

Certes, il y a le soupçon d’un visage dans cette furtive esquisse, une impression de déjà vu, sans en préciser le moment. Mais, à qui appartenait les mandibules joyeuses ? Je ne sais pas. Je mouline dans le perplexe. Je n’arrondis pas l’angle à la façon du connaisseur. Je patauge.

Finalement, je m’en contrefous. La lexie « Jeanne suçote un bonbon, tout miel » et les lignes qui suivirent, vinrent et s’imposèrent, à l’improviste, sans l’aval d’une pensée. Le son plut, la simplicité, aussi.. Je vous les transmets pareils que lorsqu’ils traversèrent le cornet de mes oreilles.

Je n’ai rien à expliquer, habitude. Je partage une photographie qui, peut-être, pourrait retenir votre attention et, éventuellement vous permettre de créer, la vôtre, plus personnelle qu’une aile sur un avion.… Sait-on jamais… Il n’y a plus qu’a moduler son violon sur une autre corde. Quoique, puisque nous en étions au joliet.

Été prospère, cité bretonne, célèbre pour son horloge astronomique, Sandrine, belle plante blonde, chaloupe, balançant, sûre d’elle, fière, souveraine, son arrière-train, rebondi. Les fesses, participent, grandement, au jeu séducteur. Les charnues se trémoussent, en cadence, à la régularité d’un tic-tac. Une robe bleue, riquiqui, légèrement transparente en ajoute à l’érotisme du déplacement. La vamp arbore des seins melons, dont les tétons semblent dressés. On les croirait vouloir s’évader d’une prison, un balconnet, en l’occurrence. Un plongeant décolleté aggrave l’impression. Je zieute, goûteur vo**ur, assis sur une table d’un café devant lequel l’oie ondoie, plusieurs fois, par jour.

C’est l’unique lampion, aujourd’hui, qu’a voulu laisser défiler au milieu des ruines de mon cerveau relou, ma locataire magicienne. J’ignore, pourquoi. Je n’ai jamais abordé ce toc ou stuc de la Reine de Saba. Nous n’avions rien en commun. Le désir, le sexuel, n’y était, même pas. Je lorgnais, artiste-peintre, esthète. Je ne sus son prénom que lorsqu’une autre grue, du même acabit, l’interpella ainsi, avant de lui biser, grassement, les deux joues.

J’analyse pas. Je laisse la maraude agir à sa guise. Je ne résiste pas contre ses résolutions folâtres. Faut être souple. L’étrangère n’enrôle que les aventuriers. Elle fuit les récalcitrants, p*sse-petits, poseurs de questions.. Si le profond n’est pas au menu, y a pas à insister, il reviendra plus t**d. Pour gratter la harpe, il faut, absolument, conserver l’inspiration dans le pré de son carré.

Je m’y attelle, chaque jour, à la tâche difficile. Je plonge ma truffe, partout, même dans les endroits troublant son odorat sensible. Je ne ménage pas ma peine. Je suis corniaud conçu pour vivre la féerie. Je l’expérimente. Je la vis. Je la partage dimanche, surtout. J’offre, gratuit, gratuit, toujours, les pervenches qui jonchent sa route.

Je vous adresse les dernières nées de février. Elles annoncent peut-être le printemps.

***

LA SOLITUDE SE MÉRITE

Au bistrot, couple, il est jeune celui-là. Il n’en est plus au temps où je te roule pelle avec ma langue, tout collé contre le buste de tes seins. Non, il est déjà entré dans le dur de l’ennui, ponctué de termes affectifs. Classique, du « Mon chéri » pour elle , « Mon cœur » pour lui, , il se donne, celui-ci. J’en connus plus inspirés. Les tourtereaux s’interpellaient avec des petits noms du règne animal : biche puce, loup, lion. D’autres encore, écologistes, utilisaient du fruitier, du légumier genre abricot, cerise, chou. Le plus étonnant ou navrant que je connus, fut, celui d’un homme qui appelait sa moitié « Petit-cul » et ça ne semblait pas déplaire à l’intéressée.

Le célibat était bon choix. Il m’évita d’énoncer ces niaiseries. Bon, je dis ça. Je dis rien. La solitude se mérite.

***

LOGIQUE

Je n’ai pas dit
que je n’étais pas capable
d’étourdir le violet
changer la couleur
pâle du linge
en traits bariolés
et criards
d’un rouge vif
intense sang

Si je ne l’ai pas dit
alors je l’ai écrit

***

UN SOUHAIT

Ma lecture favorite. Une page d’où j’extrais une part du silence. Celui-ci s’incruste entre les mots. Celui-ci ne dévoile sa présence qu’après une longue et passionnée étude des signes, à peine visibles, derrière l’écriture grasse.

Par une heure matinale, j’accepte d’être confus, abscons, de ne plus trouver lampe allumée sur mon bureau. A ce gris de nuit, glissant vers l’aube, je ressens, tout simplement, l’intime transpiration de la rosée sur la fleur.

Je côtoie, un court moment, le précieux sentiment, d’être au plus près d’une joie promise. Je ne la définis pas. Je l’éprouve jusqu’au millionième pore de ma peau.

Je souhaiterais ardemment que vous soyez à mes côtés, que vous le viviez aussi ce rare moment où tout est possible, non seulement de causer d’éternité mais de la vivre, pleinement..

***

RÉALITÉ FUTURE

J’introduis
un verbe précieux
au milieu d’un phrase morte

Tout à coup renaît
une myriade
d’insectes morts
dont j’en fais un délice
pour compléments atrophiés
qu’aucun souffle
n’a jusqu’ici animé

Je laisse mijoter le tout
longtemps longtemps
marchant pieds nus
sur le plancher où
ruisselle en ombres chinoises
le secret de la réalité future.

***

POÉTIQUE DU SOIR

Aiguille, l’eau dans l’herbe, le ru de la lumière.

Serge Mathurin THÉBAULT

*******************************************************
Illustration : : horloge astronomique de Ploêrmel (Morbihan)

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56400ET75006

Téléphone

0618092100

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