Suite aux importantes crues de la Seine à Paris en 1910 et 1924, l'État décida de désengorger le fleuve et ses affluents. Ainsi, en 1938, fut construit un premier lac-réservoir à Champaubert-aux-Bois de 450 ha, sur la Blaise. Cette partie du lac est aujourd'hui appelée le Vieux Der. Entre 1952 et 1974, l'Institution interdépartementale des barrages-réservoirs du bassin de la Seine (IIBRBS aujourd'hui appelé EPTB)) qui gère le lac, projeta puis mit en place la création d'un immense lac-réservoir. Le projet fut fortement contesté par les habitants du pays du Der. En effet, pour la réalisation du plan d'eau, il fallut détruire des hectares de forêt, des fermes, des étangs et trois villages : Chantecoq, Champaubert-aux-Bois et Nuisement-aux-Bois.
Construit depuis 1967, le Lac du Der-Chantecoq est inauguré le 3 janvier 1974 par le ministre de l'équipement de l'époque, Robert Galley. De nos jours, il ne reste des trois communes englouties que l'église de Champaubert, aujourd'hui sur la presqu'île de Champaubert. La mairie-école, l'église et son cimetière, la maison du forgeron ainsi qu'un pigeonnier de Nuisement-aux-Bois, ont, quant à eux, été reconstruits au Village Musée du Der à Sainte-Marie-du-Lac-Nuisement.
Le 7 mai 2013, le Lac du Der-Chantecoq s'est rempli de manière exceptionnelle. À 8h, le volume d'eau potentiellement absorbable de la crue du Lac d'Orient a atteint 361,94 millions de m3 sur les 364,50 millions de m3 d'étendue d'eau maximal. Le prélèvement a été arrêté à 23h
Le Lac du Der est classé en Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage (RNCFS) depuis 1977. Il s'inscrit sur le plan régional dans une immense mosaïque de zones humides - couvrant notamment du nord au sud, les étangs d'Argonne, les gravières du Perthois, l'étang de la Horre et les lacs Aubois - appelée Champagne humide. L'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) est le gestionnaire de cette réserve constituée des étangs périphériques. À ce titre, il définit et met en œuvre les actions et suivis nécessaires à la préservation du site, à travers un document cadre, le plan de gestion, révisé tous les cinq ans. La préservation du site passe par le respect de quelques règles de bonne conduite. Il est notamment interdit de pénétrer dans les zones de quiétudes; camper hors des sites prévus à cet effet; faire du feu; déposer des déchets; chasser; promener les chiens sur les étangs d'Outines et d'Arrigny, les tenir en laisse au niveau du lac.
Situé sur l'un des principaux axes migratoires français pour les oiseaux, ce site est reconnu pour son importance ornithologique majeure, puisqu'il est un lieu de reproduction, d'hivernage ou une étape dans la migration de nombreux oiseaux. On y dénombre plus de 200 espèces, dont certaines sont protégées. À ce titre, le Lac du Der est également classé zone spéciale de conservation par le réseau Natura 2000 depuis septembre 1986 sur une superficie de 6 536 ha.
Il est surtout connu pour les nombreuses Grues cendrées (jusqu'à 70 000 ou 80 000 en forte période migratoire) qui y font escale, chaque année, au cours du mois de novembre. Près de la moitié des 230 000 grues qui traversent la France feraient étape sur le lac.
Le 11 novembre 2014 au Lac du Der en Champagne, le stationnement de Grues cendrées sur le site est impressionnant: 206 582 Grues cendrées ont été comptabilisées au départ des différents dortoirs par les bénévoles de la LPO Champagne-Ardenne.
De plus, 45 espèces de libellules, 40 mammifères et 20 amphibiens vivent aux abords du lac. On y trouve également plus de 200 espèces de végétaux. Le Conservatoire botanique national du bassin parisien a introduit à titre expérimental sur les rives du lac en février 2010 une population de Sisymbre couché.
Le Grèbe huppé, le Héron cendré, le Faucon crécerelle, la Sterne pierregarin, l'Oie cendrée, le Pygargue à queue blanche, la Grande Aigrette et la Grue cendrée sont les principaux oiseaux qui peuplent le lac. On y trouve également plusieurs espèces de bécasseaux, canards, chevaliers, cigognes, courlis, cygnes, faucons, foulque, fuligules, goélands, grèbes, hérons, mouettes, oies, plongeons, etc. Des observatoires ont été construits sur les sites de Chantecoq et Champaubert, ainsi qu'aux abords des étangs voisins, pour faciliter l'observation de cette riche avifaune.
De nombreux poissons vivent dans les eaux du Der. On y recense quinze espèces de poissons blancs, parmi lesquelles le Gardon et la Tanche, et neuf de poissons carnassiers, tels le Brochet, le Sandre ou encore la Perche. C'est la pêche à la Carpe, qu'elle soit miroir, commune ou bien cuir, qui donne au lac une renommée européenne.
En 2005, le Lac du Der a attiré 1 100 000 touristes, ce qui en fait la deuxième destination touristique de la Marne, après Reims. Cette même année, environ 70 000 personnes ont visité les plages du lac et 65 000 ont utilisé les pistes cyclables à ses abords. Plus de 70% des vacanciers étaient français, 24% provenaient de Lorraine. Les premiers visiteurs étrangers étaient les Belges, venaient ensuite les Britanniques et les Néerlandais.
L'Office de Tourisme du Lac du Der, appelé Maison du Lac, est situé à la Station Nautique de Giffaumont.
Depuis le 1er janvier 2018, les Offices de Tourisme du Lac du Der, de Vitry-le-François, de Saint-Dizier et de Montier-en-Der ont fusionné en une seule entité : Le Lac du Der en Champagne. Les Offices de Tourisme de Vitry-le-François, de Saint-Dizier et de Montier-en-Der sont désormais des Bureaux d'Information Touristique (BIT) qui conservent leur capacité d'information sur place pour les locaux et touristes, sous une même marque et un même logo. L'équipe est aujourd'hui composée de 17 personnes à votre écoute et au service des clients, des acteurs touristiques et des communes de son territoire.
Le lac est accessible par la route départementale 13 en provenance de Vitry-le-François, par la route départementale 384 depuis Saint-Dizier, par l'itinéraire formé par les routes départementales 153 et 4 et la RN 67 lorsque l'on vient de Wassy, Joinville, Chaumont, Dijon et par la route départementale 12 lorsque l'on vient de Montier-en-Der. L'aérodrome le plus proche est celui de Vitry-le-François - Vauclerc. La gare SNCF la plus proche est celle de Saint-Dizier.
Il dispose de trois ports de plaisance : le port de Nemours, le port de Nuisement et la station nautique de Giffaumont, ces ports ayant obtenu le label pavillon bleu. Il est possible d'y pratiquer la baignade sur les six plages aménagées, la pêche, plusieurs sports nautiques, tels la planche à voile, le motonautisme ou encore le ski nautique. On peut aussi y faire de la randonnée pédestre sur les quelque 250 km de chemins balisés et de pistes cyclables, créés pour faire le tour complet du lac en 38 km ou pour relier celui-ci à Saint-Dizier, le long du canal d'amenée Marne, sur 12 km.
De nombreux campings, hôtels ou chambres d'hôtes permettent de dormir aux environs du lac, certains campings se situant à quelques centaines de mètres des plages. Une partie des visiteurs y séjourne en camping-car, sur les parkings prévus à cet effet, comme au site de Chantecoq, au port de Nuisement ou à la station nautique de Giffaumont par exemple.
Le pays du Der est aussi connu pour ses édifices religieux à pans de bois, comme l'église de la Nativité de la Vierge à Châtillon-sur-Broué. Une route touristique des églises y a été créée pour découvrir ces bâtiments datant des XVe, XVIe et XVIIe siècles. Parmi les églises des trois villages engloutis, seule Saint-Jean-Baptiste de Nuisement-aux-Bois était à pans de bois ; elle est conservée aujourd'hui au Village Musée du Der. Ce musée, ouvert depuis 1999 et situé à Sainte-Marie-du-Lac-Nuisement, décrit au visiteur l'histoire du lac et lui fait découvrir les conditions de vie, les anciens métiers et l'architecture d'un village champenois d'autrefois.
À proximité du lac, on peut découvrir le haras de Montier-en-Der, le Musée Protestant et l'église romane de Wassy, ainsi que les villes de Vitry-le-François, Saint-Dizier et Bar-le-Duc. Plus loin, le Parc Naturel Régional de la Forêt d'Orient (PNRFO) regroupe un ensemble de lacs artificiels, eux aussi créés pour réguler les crues de la Seine.