29/10/2024
Les travel planners ne sont pas encore officiellement reconnus en France en raison de leur position floue entre les rôles de simple conseiller de voyage et d’agent de voyage. Cette activité, relativement récente, échappe aux classifications traditionnelles, ce qui explique en partie l’absence de reconnaissance officielle et de réglementation stricte. Voici quelques raisons principales expliquant ce flou :
1. Une activité de conseil plus que d’organisation
Les travel planners se concentrent souvent sur la conception d’itinéraires personnalisés et la fourniture de conseils. Ils orientent leurs clients sur les meilleurs circuits, hébergements, et activités, mais, dans de nombreux cas, ils laissent aux clients le soin de réserver directement auprès des prestataires (hôtels, compagnies aériennes, guides locaux, etc.). Cette approche est différente des agences de voyages, qui gèrent à la fois la conception et la réservation, ce qui rend difficile leur classification.
2. Absence de vente directe de services de voyage
Pour être considérée comme une agence de voyage en France, une entreprise doit avoir l’autorisation de vendre des prestations de voyage combinées (transport, hébergement, visites guidées). De nombreux travel planners ne proposent pas directement la vente de ces services ; ils ne jouent qu’un rôle de consultant ou de planificateur sans intermédier les transactions financières, ce qui les place en dehors du champ d’application de la réglementation des agences de voyage. Sans la vente directe, ils échappent aux obligations légales, telles que l’immatriculation à Atout France et les garanties de responsabilité financière.
3. Un modèle d’affaires émergent
Le concept de travel planner s’est développé rapidement avec la montée de la demande pour des voyages personnalisés et des expériences sur mesure. Cependant, la réglementation n’a pas encore suivi cette évolution. En l’absence de cadre légal spécifique, les travel planners exercent leur activité avec des règles qui peuvent varier et sans assurance de protection pour les consommateurs.
4. Encadrement en matière de garanties et d’assurance
En France, les agences de voyages sont tenues de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle, ainsi qu’une garantie financière destinée à protéger les clients en cas de défaillance. Sans reconnaissance officielle, les travel planners ne sont pas soumis à ces exigences, ce qui les distingue des agences traditionnelles. Si certains prennent volontairement ces assurances, cela n’est pas obligatoire, et les clients peuvent ne pas être protégés en cas de litige.
5. Un flou juridique sur les responsabilités
Comme les travel planners ne gèrent pas directement les réservations, la question de la responsabilité en cas de problème (annulation de vol, faillite d’un prestataire, incidents sur place) reste floue. Les autorités n’ont pas encore clarifié le rôle des travel planners et les responsabilités qu’ils devraient endosser, car cela impliquerait de créer une réglementation intermédiaire, entre le conseiller en voyage et l’agent de voyage.
L’avenir des travel planners en France
Avec la croissance de la demande, il est probable que les autorités françaises envisagent à terme une réglementation adaptée. Celle-ci pourrait exiger, par exemple, que les travel planners déclarent leurs activités et souscrivent des assurances minimales pour garantir une protection aux voyageurs. En attendant, les consommateurs doivent être vigilants et bien comprendre les limites de ces services.
En somme, le secteur des travel planners est en pleine évolution, mais sans cadre réglementaire strict. Cela crée une opportunité pour un service personnalisé mais comporte des risques, soulignant l’importance de vérifier les références et les assurances des travel planners avant de leur confier l’organisation d’un voyage.