03/10/2023
Dormez tranquilles jusqu'en 2100 de Jean-Marc Jancovici, livre qui a de quoi laisser scotché. Paru en 2015 avant Le Monde Sans Fin, et après d'autres livres comme "Le Plein SVP" en 2006 et "C'est Maintenant !" en 2009 (co-écrits avec l'économiste Alain Grandjean).
À une époque où le niveau d'insouciance était nettement plus élevé qu'aujourd'hui, le livre était assez clairvoyant. Par exemple :
1) Par des statistiques implacables sur le PIB et la dette, Jancovici acte pour de bon ce qu'il anticipait depuis un moment : la croissance, c'est terminé. Depuis 2007 le PIB constant / habitant est quasiment au point mort, alors même que la dette explose. Donc on s'endette pour éviter de s'écrouler ! Voilà un constat embêtant, qui depuis n'a fait que se confirmer.
Pour les croyants dans une croissance éternelle le message est tellement brutal qu'aujourd'hui encore ils se raccrochent à des branches improbables pour nier l'évidence.
2) Les conséquences observables du changement climatique sont aujourd'hui sans commune mesure avec 2015. Vous verrez par exemple sur ces pages que Jancovici parlait dès l'époque de retrait-gonflement des argiles et de fissuration du bâti, phénomène aujourd'hui assez répandu et médiatisé.
Un autre message particulièrement frappant de cette lecture est "l'effet ciseau" entre la contrainte énergétique et le changement climatique, notamment sur ces deux pages.
Si encore nous avions une énergie infinie nous pourrions imaginer nous adapter au changement climatique assez longtemps. Or là nous risquons d'être pris en tenaille.
Voilà en effet une situation ma foi épineuse. 🤔
Les pages qui suivent suggèrent que l'Europe est particulièrement concernée. Il est aujourd'hui avéré que le climat en Europe se réchauffe plus vite qu'ailleurs (non mais la France a carrément des problèmes d'eau quoi 😯), et il devrait désormais être évident pour qui veut bien ouvrir les yeux que nous sommes particulièrement vulnérables sur le plan énergétique, pour des raisons géologiques et géopolitiques.
(hommage proposé par Cyrus Farhangi)