16/03/2020
De Jean Philippe Dupont... Mon Narbonne :
"et oui.. il faut un debut à tout...:) juste avant le port..il y avait deja le memorial en l honneur de Pierre Brossolette .. mais qui etait t il en fait?..
Dans les premiers jours de septembre 1942 Pierre Brossolette devait pour la seconde fois se rendre à Londres. Le départ, prévu par mer, aurait lieu sur une plage, qui à cette époque et à cette date était déserte, à une dizaine de kilomètres de Narbonne. Comme à l'habitude, le rendez-vous et les détails de l'opération avaient été préparés et mis au point par de nombreux messages codés, échangés par radio. Avec Pierre Brossolette devaient embarquer Christian Pineau, responsable de Libération-Nord, Jean Cavaillès, professeur à la Sorbonne, Charles Vallin, député, ainsi que trois autres clandestins. La felouque qui les emmènerait ne pouvait approcher de la plage, les fonds marins étant trop plats. Un canot ferait le va-et-vient pour cueillir les passagers les uns après les autres.
A la date prévue, ils sont là dans la nuit déjà noire. Pierre Brossolette et ses compagnons de voyage guettent les signaux lumineux qui annoncent l'approche du navire. Cachés dans les roseaux, au creux des dunes, ils attendent que le responsable de l'opération, Fontaine Ronsard, leur fasse signe d'approcher de la mer. Tout doit être terminé avant que la lune soit plus haute dans le ciel et que sa lueur trahisse leurs silhouettes. Enfin le signal est perçu. Peu après un canot touche la plage. Pierre Brossolette et Charles Vallin embarquent aussitôt avec le précieux sac de courrier. Mais, alors que la légère embarcation chargée de faire la navette revient après avoir laissé à bord de la felouque ses deux passagers et le sac de courrier, soudain des coups de feu éclatent. Des douaniers, croyant découvrir des contrebandiers, ont fait irruption et ouvert le feu. Il y a même un blessé. Le petit groupe qui attendait, se disperse dans la nature. Le canot rejoint la felouque qui appareille et gagne le large. Et chacun va vers son destin : Christian Pineau et Jean Cavaillès seront arrêtés près de Narbonne, s'évaderont et poursuivront leur action. Quant à Pierre Brossolette, après une nouvelle mission en France entre janvier et avril 1943, il repartira une dernière fois en automne 1943 et sera arrêté lors d'une tentative d'embarquement pour l'Angleterre en février 44, sur la côte bretonne cette fois-là. Identifié peu après, il se jettera dans le vide d'une fenêtre de la Gestapo, entre deux interrogatoires, pour ne pas livrer sous la torture les secrets qu'il détenait. Un monument a été érigé, près de la plage d'où il était parti en cette nuit de septembre 42, pour rappeler le souvenir Pierre Brossolette, Compagnon de la Libération, mort pour la France. Ce qui était alors un lieu-dit Saint-Pierre-sur-mer est devenu une ville animée, et les sables et les dunes n'ont plus l'aspect sauvage et solitaire qui était le leur, il y a plus de quarante ans. De nombreux touristes se rendent chaque été sur cette côte. Peut-être certains d'entre eux ontils une pensée devant cette stèle… (témoignage de Gilberte BROSSOLETTE)
le monument est constitué d’une haute colonne composée de cinq tuyaux d’orgue qui font entendre, par vent dominant, les premières notes de la 5e symphonie de Beethoven, l’indicatif de la BBC.
Au sommet du monument est gravée la célèbre inscription d'Alfred de Vigny dans La mort du loup : "Puis, après comme moi, souffre et meurs sans parler" et dont Pierre Brossolette avait fait sa devise.