Martinisme

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18/12/2024

1833
Dictionnaire historique, ou histoire abrégée de hommes qui se sont fait un ... Page 40 de François-Xavier Feller 1833
SAINT-MARTIN (Louis-Claude de), surnommé le Philosophe inconnu, né à Amboise le 18 janvier 1743, appartenait à une famille distinguée dans les armes, fit de bonnes études, et possédait plusieurs langues anciennes et modernes. Il s'était plu dans la lecture du livre du théologien protestant, Abbadie, sur l’Art de se connaître soi-même, et c'est là qu'il avait puisé la plus grande partie de ses principes de conduite. Destiné par ses parents à la magistrature, il étudia le droit ; mais ensuite, préférant la carrière des armes, qui lui laissait plus de loisir pour s'occuper de ses méditations philosophiques, il entra, à l'âge de 22 ans, dans le régiment de Foix en qualité de lieutenant. Il fut initié alors, par des formules, des rites et des pratiques, à la secte dite des Martinistes, du nom de Martinez-Pasqualis qui en était le chef. Quoiqu'il n'adoptât point entièrement les [40] doctrines de cette secte, ce fut par-là qu'il entra dans les voies du spiritualisme. L'état militaire n'étant guère conforme à ses inclinations, il le quitta au bout de six ans. Saint-Martin avait un caractère tranquille, aimait l'étude et le recueillement, où il se plongeait dans ses idées métaphysiques. Après avoir voyagé en Suisse, eu Allemagne, en Angleterre et en Italie, il revint à Lyon, où il demeura trois ans, presque inconnu, dans la retraite, ne voyant qu'un petit nombre d'amis. Il mena la même vie obscure et paisible à Paris, où il s'était rendu après cette époque; impassible au milieu des évènements de la révolution, il put en éviter les suites. Il ne blâmait ni ne louait rien avec excès, et son âme, concentrée en elle-même, ne se nourrissait que d'idées philosophiques, ne regardant les affreuses scènes qui se passaient autour de lui que comme des maux inévitables ou mérités. Il voyait dans la révolution les desseins terribles de la Providence, comme il crut trouver plus t**d un grand instrument temporel dans Buonaparte. Expulsé de Paris en 1794 comme noble, il fut arrêté peu de temps après dans la retraite qu'il s'était choisi, comme faisant partie de la prétendue conjuration de la mère de Dieu, Catherine Theos. Le 9 thermidor le rendit à la liberté. Vers la fin de la même année, il fut désigné par le district d'Amboise, sa patrie, comme un des élèves de l'école normale. Il publia ensuite un grand nombre d'ouvrages qui ont clé commentés et traduits en partie, principalement dans les langues du nord de l'Europe. Nous citerons les suivants :
1° Des Erreurs et de la Vérité, ou les hommes rappelés au principe universel de la science, par un philosophe inconnu, Edimbourg (Lyon), 1775, in-8. Ce livre fit beaucoup de bruit dans le temps; cependant il est inintelligible. Quelle est la science? Selon lui, c'est la révélation naturelle ; et cette même révélation, qu'est-elle en substance ? C'est ce que Saint-Martin, ou n'a pas su concevoir, ou qu'il a mal expliqué. « Son système, dit M. Tourlet, a pour but - d'expliquer tout par l'homme. L'homme, selon Saint-Martin, est la clef de toute énigme et l'image de toute vérité : prenant ensuite à la lettre le fameux oracle de Delphes, nosce te ipsum, il soutient que pour ne pas se méprendre sur l'existence et l'harmonie des êtres composant l'univers, il suffit à l'homme de se bien connaître lui-même, parce que le corps de l'homme a un rapport nécessaire avec tout ce qui est visible, et que son esprit est le type de tout ce qui est invisible ; que l'homme doit étudier, et ses facultés physiques dépendantes de l'organisation de son corps, et ses facultés intellectuelles, dont l'exercice est souvent influencé par les sens ou par les objets extérieurs, et ses facultés morales ou sa conscience, qui suppose en lui une volonté libre ; c'est dans cette étude qu'il doit chercher la vérité, et il trouvera en lui-même tous les moyens nécessaires pour y arriver. Voilà ce que Saint-Martin appelle la pas se croire irréprochable ; sur toutes les vertus, pour ne pas penser qu'on les possède. Le livre de Saint-Martin a trouvé beaucoup de partisans en Angleterre, et on en a imprimé à Londres une suite en anglais, 1784, en 2 volumes in-8 ; mais l'auteur français n'y a eu aucune part, et elle s'éloigne des principes de son système, révélation naturelle. Par exemple, la plus légère attention suffit, dit-il, pour nous apprendre que nous ne communiquons, et que nous ne formons même aucune idée, qu'elle ne soit précédée d'un tableau ou d'une image engendrée par notre intelligence ; c'est ainsi que nous créons le plan d'un édifice ou d'un ouvrage quelconque. Notre faculté créatrice est vaste, active, inépuisable; mais en l'examinant de près, nous voyons qu'elle est secondaire, temporelle, dépendante, c'est-à-dire qu'elle doit son origine à une faculté créatrice supérieure, indépendante, universelle, dont la nôtre n'est qu'une faible copie. L'homme est donc un type qui doit avoir son prototype ; c'est une effigie, une monnaie qui suppose une matrice, et le Créateur ne pouvant puiser que dans son propre fonds, a dû se peindre dans ses œuvres, et retracer en nous son image et sa ressemblance, base essentielle de toute réalité. Malgré le rapport et la tendance que nous conservons vers ce centre commun, nous avons pu, en vertu de notre libre arbitre, nous en approcher ou nous en éloigner. La loi naturelle nous ramène [41] constamment à notre première origine, et tend à conserver en nous l'empreinte a de l'image primitive ; mais notre volonté peut refuser d'obéir à cette loi ; et alors la chaîne naturelle étant interrompue, notre type ne se rapporte plus à son modèle, il n'en dépend plus, et le place sous l'influence des êtres corporels qui ne doivent servir qu'à exercer nos facultés créatrices, et par lesquelles nous devons naturellement remonter à la source de tout bien et de toutes jouissances. Cette disposition vicieuse, une fois contractée par notre faute, peut, comme les autres facultés organiques, se transmettre par la voie de la génération : ainsi nous héritons des vices de nos parents. Mais la vertu, mais l'étude et la bonne volonté pourront toujours diminuer ou détruire ces affections dépravées, et corriger en nous ces altérations faites à l'image de la Divinité ; nous pouvons, en un mot, nous régénérer, et seconder ainsi les vues réparatrices de l'Homme-Dieu. » Malgré cette analyse que nous avons rapportée en entier, on ne voit d'un peu clair dans la doctrine de Saint-Martin, sinon que Dieu voit tout en l'homme, qui est son image, tandis que Malebranche voit, comme cela doit être, tout en Dieu, comme le principe infini d'où dérive tout ce qui est créé. Celui qui connaît Dieu, disaient les philosophes anciens, devient Dieu lui-même. » Et Saint-Martin soutient que l'homme vertueux redevient l'image de Dieu. » Parmi plusieurs maximes erronées ou mal connues du philosophe français, celle-ci est plus à la portée de tout le monde : II est bon, dit-il, de jeter continuellement les yeux sur la science, pour ne pas se persuader qu'on sait quelque chose ; sur la justice, pour ne

2° Le ministère de l’homme-esprit, Paris, an 11 (1802), 3 part., in-S;
3° Eclair sur l'association humaine, an 5 (1797), in-8. Il y cherche les fondements du pacte social dans le régime théocratique, et les communications entre Dieu et l'homme,
4° Le Livre rouge ;
5° Ecce Homo, Paris, an 4 (1796), in-12 ;
6° L'homme, de désir, Lyon, 1790, in-8, nouv. édit., Metz, an 10 (1802), in-12;
7° Le Cimetière d'Amboise ;
8° Le Crocodile ou La Guerre du bien et du mal, arrivée sous le règne de Louis XV, poème épico-macaronique en 102 chants, Paris, 1799, in-8. C'est l'ouvrage le plus obscur qu'ait enfanté l'imagination ténébreuse de l’auteur, et qui ne fait nul honneur à ses talents poétiques. On y voit figurer une Jof (la foi), un Sédir (le désir), et un Ourdeck (le jeu), qui sont la clef de tout le poème, sans que cela le rende ni moins ennuyeux, ni plus intelligible.
9° Tableau naturel des rapports qui existent entre. Dieu, l’homme et l'univers, deux parties, Edimbourg (Lyon, 1782, in-8), traduit en allemand, ainsi que le livre des Erreurs.
10° Le Nouvel Homme, 1796, in-8 ;
11° De l’esprit des choses ou Coup-d’œil philosophique sur la nature des êtres, etc., Paris, an 8 (1800), 2 vol. in-8;
12° Lettre à un ami, ou Considérations politiques, philosophiques et religieuses sur la révolution française, Paris, an 3 (1795), in-8 ;
13° Réflexions d'un observateur sur la question proposée par l'Institut, Quelles sont les institutions les plus propres à former la morale d'un peuple, .an 6 (1798), in-8 ;
14° Discours en réponse au citoyen Garat, professeur d'entendement humain aux écoles normales, sur l'existence d'un sens moral, etc., imprimé dans la Collection des écoles normales, an 1801, tome 3;
15° Essai sur celte question proposée par l’Institut : Déterminer l'influence des signes sur la formation des idées, an 7 (1799), in-8 de 80 pages.
Saint-Martin a traduit de l'allemand de Boehm les Principes, l'Aurore naissante. Il avait, dit-on, un caractère doux, bienfaisant ; ses connaissances étaient très variées; il aimait les arts, et surtout la musique. Ses auteurs favoris [42] étaient Burlamaqui et Rabelais ; il lisait le premier pour s'instruire, et c'est de lui, dit-il, qu'il prit le goût de la méditation ; il lisait le second pour son amusement. Nous pensons au contraire qu'il y a assez de ces deux écrivains pour se gâter l'esprit et se corrompre le cœur. Les Œuvres posthumes de Saint-Martin ont été publiées à Tours, 1807, 2 volumes in-8; on y trouve un Journal depuis 1782, dans lequel l'auteur a rapporté les entretiens, les relations, etc. qu'il avait eus ; ce morceau est intitulé : Portrait de Saint-Martin fait par lui-même. Plusieurs biographes ont confondu Saint- Martin avec Martinez Pasqualis, auquel nous n'avons point consacré d'article, et qui fut le chef de la secte des Martinistes, dont Saint-Martin fit d'abord partie, on croit que ce Martinez était un juif portugais. En 1754, il s'annonça par l'institution d'un Rite cabalistique d'élus, dits cohens, mot hébreu qui veut dire prêtre ; il l'introduisit dans quelques loges maçonniques de France. Après avoir prêché sa doctrine à Paris, il s'embarqua pour St. Domingue, et il mourut au Port-au-Prince en 1779. Ses écrits et ceux de ses disciples font croire que sa doctrine est cette cabale des Juifs qui est leur métaphysique, c'est-à-dire la science de l'être comprenant les notions de Dieu, des esprits et de l'homme dans ses divers états.
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Biographie universelle ou Dictionnaire historique, par une société de gens ... Page 287 de Biographie 1833
BOEHM (JACOB), chef de la secte des Boehmistes, espèce d'illuminés, né en 1575, mort en 1624. On a de lui plusieurs ouvrages tels que l’aurore naissante, les trois principes; la triple vie, imp. à Amsterdam, 1682 et 1730, in-8, sous le titre de Theosophia revelata trad. en français par le Philosophe inconnu (de Saint-Martin). Sa vie a été publiée en allemand par Franckenberg (voir ce nom).
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17/12/2024

petit conte d'autrefois: La galette quelques milliers d’années avant notre ère, son usage local, sous une forme qui nous est connue, pourrait remonter à l’arrivée de Gaspard, Melchior et Balthazar, elle est le résultat d’un mélange de trois farines venues de trois plaines différentes qui produisent le meilleur froment.
Mais les meilleures sont apportés par trois proches (parents, amis…). Le partage se fait quand la galette est encore chaude avec un « couteau » en bois. On peut alors ressentir un souffle de vie qui provient de la galette.

Début janvier vous retrouverez notre Cahier de la FM libre 2024 ainsi que notre lettre d'information.N'oubliez pas de pa...
17/12/2024

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Virginie Mirbeau
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Le tablier-info est un journal mensuel web de la franc-maçonnerie libre. Chaque mois retrouvez des articles écrits par nos rédacteurs sur des sujets d'actualités divers. Le Tablier-info est un journal indépendant d'expression libre où chacun peut s'exprimer en toute liberté. Notre mission est...

17/12/2024

Analyse de la réception de Louis-Claude de Saint-Martin en 1832
Contexte
En 1832, l’intérêt pour Saint-Martin, bien que discret, se maintient dans des cercles intellectuels et spirituels. Les réflexions sur sa philosophie apparaissent dans des œuvres d’envergure comme Essai sur l’histoire de la philosophie en France au XIXᵉ siècle de Jean-Philibert Damiron. Ce texte propose une analyse approfondie de la pensée de Saint-Martin, tout en la replaçant dans un contexte plus large, en lien avec d'autres courants philosophiques et spirituels.

Faits notables en 1832
1. Positionnement intellectuel de Saint-Martin :
o Damiron décrit Saint-Martin comme une figure isolée, difficile à classer dans une école ou une secte. Il souligne sa singularité et son éloignement des courants dominants (philosophies sensualistes ou matérialistes) de son époque.
o Il le rapproche de traditions spirituelles anciennes, notamment du gnosticisme et du christianisme primitif, tout en insistant sur le caractère unique et inclassable de sa pensée.
2. Critiques et éloges de sa doctrine :
o Critiques :
 Saint-Martin est jugé obscur, réservé à des initiés, et parfois trop mystique pour convaincre un public large.
 Ses descriptions symboliques, comme dans Des Erreurs et de la Vérité, sont perçues comme énigmatiques et difficiles à interpréter sans initiation.
 Son dogme est décrit comme confus, oscillant entre le manichéisme (principe du bien et du mal en opposition) et le monothéisme.
o Éloges :
 Damiron reconnaît la pertinence des critiques de Saint-Martin envers les sensualistes. Il note la justesse de ses objections sur des notions comme l’existence de Dieu, l’âme humaine et les principes actifs dans la nature.
 Saint-Martin est salué pour son approche philanthropique et bienveillante, en contraste avec la rigueur austère d'autres penseurs comme Joseph de Maistre.
3. Principes clés de la philosophie de Saint-Martin :
o L'homme comme "clef de toute énigme" : Saint-Martin place l’homme au centre de ses spéculations, affirmant que l’homme peut comprendre l’univers en se connaissant lui-même (nosce te ipsum).
o La révélation naturelle : Il insiste sur la capacité de l’homme à trouver en lui-même les moyens de comprendre la vérité, par un processus de purification et d’introspection.
o Une vision mystique de la chute et de la rédemption : L’homme aurait chuté de son état originel de pureté, mais peut regagner cet état par un travail spirituel constant.
4. Impact social et politique de ses idées :
o Saint-Martin propose une vision libérale et égalitaire de la société, où les distinctions sociales résultent de la chute et des imperfections humaines.
o Il imagine une organisation politique où les dirigeants sont choisis en fonction de leur pureté morale et de leur proximité avec les principes divins.
o
Critiques méthodologiques
1. Approche mystique :
o La nature mystique des écrits de Saint-Martin, et son utilisation fréquente de symboles et de chiffres, rendent son système difficilement accessible à ceux qui ne partagent pas son langage initiatique.
o Damiron considère que cette complexité limite la portée de son influence et le confine à des cercles restreints.
2. Limites de son système dogmatique :
o Bien que Saint-Martin critique efficacement le matérialisme de son époque, il peine à formuler une alternative claire et cohérente.
o Ses descriptions énigmatiques, comme la "lance composée de quatre métaux" ou les "sept arbres de seize racines", renforcent l’idée d’un système ésotérique inaccessible.
Comparaisons avec d’autres philosophes
1. Joseph de Maistre :
o Damiron établit un parallèle entre Saint-Martin et Maistre, mais souligne des différences fondamentales :
 Maistre utilise des principes religieux pour justifier une politique autoritaire, tandis que Saint-Martin prône une vision humaniste et bienveillante.
2. Pierre-Simon Ballanche :
o Une autre comparaison rapproche Saint-Martin de Ballanche, en raison de leur charité et de leur sympathie pour l’humanité. Tous deux cherchent à réconcilier philosophie et spiritualité avec une approche compatissante.
Faits marquants et citations extraites
1. Humanisme spirituel :
o « Avec son cœur si bienveillant et si tendre, Saint-Martin n’aspire qu’à tourner ses principes au bonheur de ses semblables. »
2. Vision du pouvoir :
o « La valeur morale des individus, mesurée sur la règle de l’expiation, doit déterminer le rang des classes et des personnes. »
3. L’homme comme miroir de l’univers :
o « L’homme, selon lui, est la clef de toute énigme, l’image de toute vérité. »
Conclusion
En 1832, les analyses de Saint-Martin témoignent d’un intérêt croissant pour sa philosophie dans les cercles érudits, mais elles mettent aussi en lumière les défis posés par son obscurité et son style initiatique. Sa pensée continue d’être explorée pour sa critique des systèmes matérialistes et sa vision libérale de la société, tout en suscitant des débats sur son interprétation mystique du monde. Les comparaisons avec Maistre et Ballanche illustrent son unicité et sa pertinence dans les discussions spirituelles et philosophiques du XIXᵉ siècle.

1833

15/12/2024

Analyse de 1830-1839 de manière cohérente et méthodique :
1. Rééditions et publications :
o Identification des œuvres de Saint-Martin rééditées ou publiées, ainsi que des traductions de ses textes, notamment ceux de Jacob Boehme.
o Mention des publications secondaires (articles, r***es) qui évoquent son œuvre ou ses idées.
2. Figures marquantes de la décennie :
o Les individus ou groupes qui reprennent, commentent, ou diffusent la pensée de Saint-Martin.
o Rôle des disciples directs ou indirects dans la transmission de ses idées.
3. Influences philosophiques et spirituelles :
o Les courants intellectuels ou spirituels influencés par Saint-Martin ou qui partagent des points communs avec sa pensée.
o Intersections avec les tendances romantiques, illuministes, ou néo-catholiques.
4. Critiques et oppositions :
o Analyse des éventuelles résistances à sa pensée ou des critiques formulées contre lui, que ce soit dans les cercles intellectuels, religieux ou ésotériques.
5. Continuité et ruptures :
o Évolution de la réception de Saint-Martin par rapport aux décennies précédentes.
o Nouveaux usages ou interprétations de sa pensée.
6. Contexte historique et culturel :
o Événements marquants de la décennie et leur influence sur la réception des idées de Saint-Martin (révolutions, émergence de nouvelles philosophies, etc.).
o Positionnement des idées de Saint-Martin dans ce contexte (par exemple, son rapport aux débats sur la spiritualité et la science).
7. Aires géographiques et réseaux d'influence :
o Étendue géographique de la diffusion de sa pensée (France, Allemagne, Angleterre, etc.).
o Rôle des réseaux maçonniques, des sociétés spirituelles, ou des cercles littéraires.
Impact sur la postérité :
o Comment cette décennie prépare ou influence la réception ultérieure de Saint-Martin (notamment dans les décennies 1840-1850).

Analyse spécifique à 1831 (Extrait de l'Encyclopédie moderne, Courtin, p. 269-270)
Contexte et contenu
L'article publié dans l'Encyclopédie moderne (1831) est représentatif de l'intérêt croissant pour les figures mystiques comme Louis-Claude de Saint-Martin. Cet extrait fournit une biographie synthétique de Saint-Martin, tout en abordant ses liens avec le martinisme, Martinez de Pasqually, et ses œuvres majeures. L'auteur y met en lumière des aspects de sa vie et de sa pensée, tout en proposant une évaluation équilibrée.
Faits notables
1. Origine et influences précoces :
o L’article rappelle que Saint-Martin, né dans une "famille honorable", a été influencé dès sa jeunesse par des lectures comme L’Art de se connaître soi-même de J. Abbadie, un texte qui aurait marqué son orientation vers une philosophie spirituelle et morale.
o Ce rappel met en évidence son parcours autodidacte et son inclination précoce pour les questions métaphysiques.
2. Rôle dans le martinisme à cette époque de Martines :
o Saint-Martin est présenté comme un membre de la secte martiniste sous Martinez de Pasqually, bien qu’il soit précisé qu’il n’a pas adopté toutes les doctrines de son maître.
o La distinction entre les deux penseurs est explicitée, un effort significatif pour éviter les confusions fréquentes dans les écrits du XIXᵉ siècle.
3. Interactions intellectuelles :
o L’auteur mentionne les liens de Saint-Martin avec des figures majeures comme l’astronome Lalande et J.-J. Rousseau. Ces interactions soulignent sa volonté de confronter ses idées à celles d'autres grands esprits.
o Le texte évoque également sa reconnaissance pour la sensibilité humaine, en contraste avec la misanthropie qu’il percevait chez Rousseau.
4. Philosophie et œuvres principales :
o L’article insiste sur l’objectif central des écrits de Saint-Martin : expliquer la nature à travers l’homme et ramener toutes les connaissances à un principe divin.
o Parmi ses œuvres, Des Erreurs et de la Vérité est identifiée comme "inintelligible mais remarquable", soulignant à la fois sa complexité et son importance philosophique.
5. Vie spirituelle et personnelle :
o Des détails comme son goût pour la musique, les promenades champêtres, et les conversations amicales peignent un portrait humanisant de Saint-Martin.
o Ses actes de bienfaisance sont également mentionnés, mettant en lumière la cohérence entre sa philosophie spirituelle et son comportement quotidien.
6. Contributions posthumes et réception :
o L’article note la publication des Œuvres posthumes en 1807, qui incluent son journal et ses relations. Ces écrits sont considérés comme une fenêtre sur sa pensée personnelle.
o La reconnaissance de ses idées dans les langues nordiques est également soulignée, témoignant d’un impact européen.
Critique de l’article
• Équilibre entre critique et éloge : L'article adopte une approche équilibrée, ni excessivement critique ni totalement apologétique. Il reconnait la difficulté d'accès de certains écrits tout en valorisant leur profondeur.
• Précision dans la distinction entre Saint-Martin et Pasqually : L’auteur s’efforce d’éviter les amalgames fréquents, ce qui reflète une étude sérieuse et éclairée.
• Limites : Bien que riche en informations, l’article pourrait être perçu comme légèrement trop descriptif, avec peu d’analyse critique sur l’impact contemporain de ses idées.
Réception de Saint-Martin en 1831
• Dans les cercles philosophiques : L’encyclopédie montre que Saint-Martin est respecté comme un philosophe spirituel dont les idées continuent d’influencer la pensée ésotérique et philosophique.
• Dans la sphère publique : La mention de ses œuvres dans une publication encyclopédique grand public suggère une reconnaissance accrue de son importance historique et intellectuelle.
Conclusion
Cet article de 1831 témoigne d’un effort pour documenter et évaluer objectivement la vie et l’œuvre de Louis-Claude de Saint-Martin. Il illustre une réception où le respect pour sa philosophie se mêle à des critiques constructives sur l’accessibilité de ses écrits. La décennie 1830-1839 semble marquer une période où Saint-Martin est de plus en plus étudié dans une perspective académique et spirituelle.

13/12/2024

Voici une nouvelle décennie des ouvrages en relation avec Louis-Claude Saint-Martin.
Vous trouverez dans ces textes une doctrine mieux étudiée. Les détracteurs continuent leur travail à l’emporte-pièce. Ceux qui écrivent sur lcsm et respectent l’homme ou les idées m’ont paru avoir fait l’effort d’une étude si ce n’est de l’œuvre, au moins de textes qui ont pu leur être signalés essentiels.
Si c’est exact, qui aurait pu signaler « les bonnes pages » de lcsm ?
Comme pour les décennies précédentes, il m’a semblé intéressant de développer un peu le texte pour mieux cerner le sens des lignes écrites directement sur Saint-Martin.
Dans la recherche effectuée, les graphies autres que Saint-Martin n’ont pas été traitées, vous pouvez encore faire des découvertes, d’autant que Google ajoute régulièrement de nouveaux textes dans sa banque de livres. Ex. de graphies St. Martin… vous pouvez aussi les signaler.

Lcsm 1830 1839
Homonymies sources de légendes urbaines :
Le Marquisat
Le titre de marquis va être accolé à lcsm à plusieurs reprises dans différents ouvrages ; voici deux marquis de Saint-Martin, sans lien avec lcsm :
Antoine de la Baume-Montrevel, marquis de Saint-Martin + Île de France, Paris 23.07.1745
Et
1611 +1688 Charles François de La Baume, marquis de Saint-Martin
Il y eut des Saint-Martin, hors la lignée de lcsm, marquis :
Octavien Antoine de Saint-Martin d'Aglié Marquis de Saint-Germain et de Saint- Damian, par exemple.
Le lecteur doit encore se souvenir que le nom Saint-Martin, noble ou roturier est un nom fréquent qui s’est souvent illustré au cours des temps et dans divers domaines !
Relire à propos des titres de noblesse de lcsm la belle démonstration documentée de Robert Amadou dans la r***e l’initiation, et diffusée sur maitrespasses, puisque sans copyright sur la source.
Lcsm est noble, fils d’écuyer, sans autre titre, et condamné comme noble à sortir de Paris par les révolutionnaires.
Le titre d’écuyer devait lui échoir à la mort de son père, la révolution les a aboli, et à sa mort Buonaparte n’est pas encore devenu Napoléon et n’a pas créé sa noblesse ni autorisé l’ancienne noblesse !
Vous pourrez lui trouver, avec son nom, les titres de chevalier (on pouvait le supposer chevalier de Saint-Louis, ce qu’il ne fut pas, ce titre figure sur un acte paroissial, sans valeur légale), de comte (il dira lui-même que dans certaines sociétés, on affublait les visiteurs de titres de noblesse), de marquis.

1830
L'Ami de la religion et du roi: journal ecclésiastique, politique et littéraire Page 371 1830
[369] 3 FÉVRIER 1830. (N° 1616)
Supplément au Dictionnaire historique de Feller, publié à Lyon par J.-F. Rolland (1).
On se rappelle qu'il parut à Lyon, de 1821 à 1823, une édition du Dictionnaire historique des grands hommes, de Feller, en 10 gros volumes in-8°. Cette édition était faite sur un plan un peu différent de celui de l'édition de Paris ; on n'y touchait point au texte de Feller, et on y ajoutait seulement un assez grand nombre d'articles de personnages morts depuis ou omis par le premier auteur. Nous rendîmes compte de cette édition, numéros 790, 820 et autres. Aujourd'hui M. Rolland vient de donner deux volumes de supplément, où il a fait entrer les personnages morts dans ces dernières années et ceux qui avoient pu être encore omis dans les premiers volumes. Il s'est aidé pour cela des ouvrages les plus récents, de la Biographie universelle, de L’Annuaire de M. Mahul, de l'Ami de la religion; il a emprunté, entre autres, à ce dernier recueil, la plupart des articles sur des ecclésiastiques. Nous sommes bien loin de lui en faire un reproche, d'autant plus que l'éditeur cite quelquefois notre journal comme lui ayant été utile. Il a d'ailleurs beaucoup d'autres articles nouveaux et rédigés avec soin; et nous donnerons ici l'extrait de quelques-uns qui ne seront point déplacés dans ce journal :
« François-David Aynès, né à Lyon, fut principal du collège de Villefranche, puis revint à Lyon, où il publia des livres classiques et élémentaires. En 1811, il fut arrêté par la police, comme ayant fait imprimer des brefs et rescrits émanés de Rome et comme ayant fait connaître la bulle d'excommunication contre Buonaparte. Conduit à Paris, il resta onze mois à la Force, fut ensuite exilé à Avignon, et ne revint à Lyon qu'à la restauration. Le Pape lui envoya son portrait comme une marque de son estime.
(1) 2 gros vol. in-8, prix, 14 fr. et 18 fr. franc de port. A Lyon, chez Rolland, et, à Paris, au bureau de ce journal.

[370] Nous n'indiquerons qu'en passant d'autres articles sur des personnages et des écrivains morts récemment. On distinguera surtout ceux de Léon XII, de l'empereur Alexandre, de Mme Krüdener, de Mlle Labrousse, de MM. Marchangy, Laveaux, Nougaret, etc. L'éditeur s'est trompé en mettant au nombre des morts M. de Champagny, duc de Cadore; cet ancien ministre vit toujours. L'article de Mme la duchesse de Bourbon, morte en 1822, aurait été susceptible de plus de développements; l'éditeur a sans doute été retenu par des considérations respectables, et nous-mêmes nous avions usé de la même réserve en annonçant la mort de la duchesse dans notre n° 775, tome ###. Mais depuis, on a rendu publics des faits qui étaient jusque-là peu connus [371], et les écrits de la princesse ont été mentionnés dans plusieurs recueils. Nous ne croyons donc point commettre d'indiscrétion en donnant ici une notice où nous rappelons les opinions singulières de la duchesse.
Louise-Marie-Thérèse-Mathilde d'Orléans, née à St-Cloud le 9 juillet 1750, était fille du duc d'Orléans et épousa, en 1770, M. le duc de Bourbon, plus jeune qu'elle de six années. Ils eurent un fils, M. le duc d'Enghien, né en 1772. Ils se séparèrent en 1780. La duchesse, douée d'un esprit vif, instruite même, était par caractère disposée à croire au merveilleux ; elle s'engoua du magnétisme et eut des relations suivies avec saint Martin, dit le philosophe inconnu. Elle nous apprend elle-même que la lecture des écrits de Mme Guyon faisait son bonheur. Elle fut, au commencement de la révolution, admiratrice zélée de la fille Labrousse, l'admit dans son palais et y tenait des réunions avec dom Gerle, l'évêque Pont**d et d'autres chefs du parti constitutionnel. Un chapelain de la duchesse, ecclésiastique estimable qui vit encore, M. l'abbé F. fut obligé de sortir de sa maison, parce qu'il refusa de recevoir la fille Labrousse à la communion. La duchesse fit, dit-on, les frais d'une édition des prophéties de cette fille.
Elle ne sortit point de France au commencement de la révolution, fut enfermée à Marseille en 1793 par suite des décrets de la Convention, et lui écrivit, le 17 octobre, qu'elle faisait don à la nation de ses biens ; on passa à l'ordre du jour sur cette offre. Le 29 avril 1795, la Convention accorda 18,000 fr. à la princesse. Un décret la bannit le 18 fructidor; on lui avait promis sur ses biens une rente de 50,000 fr., qui fut fort mal payée. Elle se retira en Espagne et resta jusqu'en 1814 en Catalogne. C'est, à ce qu'on croit, à Barcelone que fut imprimée, en 1812, la Correspondance entre madame de B. et M. R. sur leurs opinions religieuses, 2 vol. in-8. A la suite de cette Correspondance, il y a dans le second volume des Opuscules ou Pensées d'une âme de la foi sur la religion chrétienne pratiquée en esprit et en vérité. Cet ouvrage ne fut tiré, dit-on, qu'à 200 exemplaires, et fut prohibé en 1819 par l'inquisition d'Espagne, comme obscène, plein de propositions hérétiques, impies, blasphématoires, séductrices et téméraires. La première qualification s'applique sans doute au récit d'un voyage de Barcelone, qui se trouve en tête du premier volume, et qui a pour titre : Voyage tragique et tendrement comique pour servir d'introduction.
La Correspondance est adressée à M. R. que Barbier dit être Ruffin, et que la duchesse appelle son cher ange; il est mort depuis et chrétiennement, à ce qu'on assure- La duchesse lui parle avec force en faveur de la révélation, et lui déclare que J.-C. est la seule porte pour arriver au ciel ; mais elle ne l'engage pas à croire aux prêtres ni à leur Eglise visible (*). Elle demande à Dieu de bons pasteurs, mais elle doute si les prêtres actuels sont les vrais successeurs des apôtres, s'ils ont les clés du royaume des cieux pour lier et pour délier. Elle espère qu'elle ne sera pas rejetée par le Sauveur, si
(*) Nous tirons ces citations d'un chapitre curieux de l'Histoire des sectes religieuses par M. Grégoire, tome II, page 72.
[372] elle est rejetée par les prêtres, qui refusent de l’admettre aux sacrements de l'Eglise, parce qu'elle ne croit pas à eux. Les promesses ont été faites, dit-elle, non au corps des pasteurs, mais à la généralité des êtres purs et saints.
Dans une profession de foi insérée dans les Opuscules, la duchesse semble dire que l'Eglise actuelle a un bandeau sur les yeux. Elle ne voit pas la nécessité de rejeter ou d'adopter tous les articles de croyance de l'Eglise ; elle croit à ce qu'elle peut croire, elle rejette ce qu'elle ne peut adopter. Tantôt elle se tait sur la maxime hors de l'Eglise point de salut, tantôt elle l'admet. Dans toutes les sectes qui croient en Jésus- Christ, il y a des âmes qui sont ses épouses. Dans ce système, l'Eglise véritable serait la réunion de toutes les églises chrétiennes ; d'ailleurs, l'auteur reconnait que Jésus- Christ a fondé son Eglise, qu'elle est la colonne de la vérité, que celui qui ne l'écoute pas doit être regardé comme un païen, et que Jésus-Christ sera avec elle jusqu'à la consommation des siècles. Sur 1 eucharistie, la duchesse pense que le corps et le sang de Jésus-Christ ne résident que dans la foi et non dans le pain et le vin ; elle soutient même que le sacrement est indépendant des paroles du prêtre dans le saint sacrifice, et que, quiconque se nourrit du pain et du vin avec une foi vive, participe au corps et au sang du Seigneur. Ainsi la duchesse s'était fait une religion à part, ou plutôt elle écrivait suivant l'idée qui la frappait au moment même, et qu'une autre idée effaçait ensuite. Il y a dans ses Opuscules des propositions très-extraordinaires. « Nous sommes une des portions de cette âme universelle que Jésus est venu racheter… notre être est composé de trois choses, esprit, âme et corps ; l’âme est à l’égard de l’esprit ce que le corps est à l’égard d’elle, càd son enveloppe femelle, il pouvait engendrer lui-même en son prototype divin ; mais ayant péché et mangé du fruit défendu, Dieu lui envoya le sommeil et tira la femme de son côté. » Nous ne ferons point de réflexions sur ces idées bizarres, que la duchesse n'entendait peut-être pas bien elle-même, et nous finirons par des citations d'un autre genre. Dans des Fragments sur la morale chrétienne, au tome 1er, l'auteur dit : « Née dans l'opulence et la grandeur, la révolution m'ayant offert les moyens de m'abaisser, je les ai saisis avec empressement en femme chrétienne. Jésus-Christ ayant dit anathème aux riches, j'ai joui de me voir enlever ce qui pouvait m'éloigner du centre de la vie. » La princesse voudrait que toutes les professions fussent également honorées, que l'on n'admît d'autre distinction que celle des vertus et des talents, que l'on abolît la peine de mort. Elle se déclare pour le gouvernement de fait. « Ces maximes, dit-elle encore dans ses Fragments, furent la règle invariable de mes sentiments et de ma conduite. Placée dans le monde par ma naissance pour commander, et par mon sexe pour obéir, libre alors de suivre ma volonté, j'ai cru devoir rester dans ma patrie et me soumettre aux puissances diverses qui ont paru successivement sur la scène, sans cherchera examiner si le gouvernement était juste et leurs lois bonnes. Il me suffit que Dieu permette qu'ils possèdent l'autorité pour la respecter, car Jésus-Christ n'a point spécifié qu'il fallait se soumettre aux puissants légitimes, mais seulement aux puissances. » La princesse se trouvait à Barcelone lorsque les armées françaises envahirent l'Espagne en 1809 ; on assure qu'elle n'eut point à se plaindre des procédés des généraux français. Elle rentra en France en 1814 et on lui [373] rendit ses biens. Elle profita de son opulence pour encourager un grand nombre de bonnes œuvres. Il est certain qu'elle donnait beaucoup. Elle paraissait souvent aux assemblées de charité et on ne l'implorait point en vain pour les malheureux. Elle établit dans son hôtel même, rue de Varennes, un hospice qui fut nommé hospice d'Enghien, en mémoire de son fils si indignement assassiné en 1804; elle y mit des Sœurs de la charité. L'hospice a depuis été transféré à Picpus, où il est plus commodément. Le 10 janvier 1822, la duchesse étant allée à Sainte- Geneviève pour prier pendant l'octave, fut frappée d'apoplexie en entrant dans l'Eglise; elle tomba sur le pavé et fut transportée à l'école de droit où elle expira quelques instants après. Son corps fut depuis porté à Dreux et inhumé dans le caveau destiné à la maison d'Orléans.
L'auteur auquel nous avons emprunté les extraits des écrits de la princesse, M. Grégoire s'exprime ainsi dans son Histoire des sectes : Hâtons-nous de dire cependant, sur des témoignages irrécusables, que, dans les derniers temps de sa vie, son cœur et son esprit étaient complètement soumis à la morale évangélique et au joug de la foi. Nous aurions voulu pouvoir confirmer un fait si consolant et nous avons consulté des personnes qui avaient eu des relations étroites avec la princesse. Leur témoignage irrécusable nous a convaincus que ses jugements et ses dispositions n'avoient pas changé depuis 1812. Elle faisait un amalgame des vérités de la foi et de ses opinions particulières; tantôt catholique, tantôt protestante, tantôt inclinant pour le quakerisme. Elle ne parlait jamais en public contre la religion, mais dans ses entretiens, surtout avec des ecclésiastiques, elle ne manquait guère de mettre la conversation là-dessus et de leur proposer ses objections. Elle lisait beaucoup saint Paul, qu'elle expliquait à sa manière. Des ecclésiastiques distingués essayèrent plusieurs fois de l'éclairer et de la toucher ; sa bonté et sa charité leur donnaient l'espérance d'y parvenir, mais elle leur échappait bientôt par la singularité et par le désordre de ses idées. Il en est un, homme singulièrement estimable et aussi sage que pieux, qu'elle pria de la confesser ; mais elle ne voulut point sans doute se soumettre à ce que par préliminaire il exigeait d'elle, et elle se retira. On ne peut que; déplorer qu'elle ait persévéré dans un système et dans des illusions dont l'âge, la réflexion et les conseils auraient dû la désabuser. Puisse Dieu l'avoir éclairée à ses derniers moments ! Prions-le, pour elle, comme autrefois saint François pour Henri IV, son aïeul, et demandons-lui de faire miséricorde pour celle qui la fit à tant de malheureux ! »
On excusera la longueur de cet article, où nous avons voulu réunir tout ce qui regardait la vie et les opinions de la duchesse. Nous revenons actuellement au Supplément du Dictionnaire de Feller. Nous rendons volontiers hommage au bon esprit qui anime l'éditeur et à la sagesse de ses jugements sur la plupart des personnages. Son Supplément est pour les principes et pour la rédaction tout-à-fait en harmonie avec le Dictionnaire de Feller, et il pourrait se joindre aux anciennes éditions de cet ouvrage. [374] …
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Journal des Savants Page 61 de l’Institut de France, Académie des inscriptions & belles-lettres (France) 1830
… [61] …
Entretien sur les principes de la philosophie, dans lequel des idées systématiques modernes en métaphysique sont discutées, et les notions de la raison ramenées à celles des rapports qu'exprime la pensée active de l'homme par l'affirmation et l'induction; publié par M. J.-B -M. Gence, avec des notes et le tableau de la classification générale des connaissances, développé dans l'ouvrage. Paris, imprimerie de Migneret, 1830, 48 pages in-8, avec un tableau. Les interlocuteurs qui figurent dans cet entretien, sont Descartes, Gassendi, Claude Saint-Martin, un ami de Saint-Martin, et un grammairien philosophe de l'école de Port-Royal. Cet opuscule, destiné, ce semble, à faire revivre la doctrine théosophique de M. Saint-Martin, est dédié à M. Ant. BertoIacci. — MM. Gence et Monnard se proposent de publier une traduction de l'ouvrage allemand intitulé Stunden der Andach, qui a paru de 1809 à 1816, à Arau, sous la forme de feuilles hebdomadaires, et dont on assure qu'il s'est fait douze éditions successives, donnant un total de 60,000 exemplaires. La version française portera le titre de Méditations religieuses, en forme de discours, pour toutes les époques, circonstances et situations de la vie domestique et civile: elle paraîtra, par livraisons, le samedi de chaque semaine. Le prix de 12 livraisons in-8 est fixé à 5 fr. on souscrit chez MM. Treuttel et Wurtz, à Paris, à Strasbourg et à Londres.

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1831
Encyclopédie moderne, ou Dictionnaire abrégé des hommes et des choses, des ... Page 269 de Eustache Marie Pierre Courtin 1831
Page 269
SAINT-MARTIN (Louis CLAUDE DE), dit le Philosophe inconnu, né à Amboise en 1743, d'une famille honorable, puisa de bonne heure dans la lecture du livre intitulé l’Art de se connaître soi-même, par le théologien protestant J. Abbadie, les principes de philosophie, de morale et de religion qu'il professa toute sa vie. Destiné par ses parents à la magistrature, il étudia le droit ; mais ensuite préférant la profession des 'armes, qui lui laissait plus de loisirs pour s'occuper de méditations, il entra comme lieutenant dans le régiment de Foix, à l'âge de 22 ans. C'est alors qu'il fut initié par des formules, des rites et des pratiques, à la secte dite des martinistes, du nom de Martinez Pasqualis, qui en était le chef. Il n'adopta point entièrement les doctrines de cette secte ; mais ce fut par là qu'il entra dans la voie du spiritualisme. Plus t**d, il exposa cette même doctrine dans ses ouvrages, et notamment dans son tableau naturel des rapports entre Dieu, l'homme, etc. Dans les associations de diverses nuances qui succédèrent à l'école de Martinès, après la mort de celui-ci, Saint-Martin suivait les réunions où l'on s'occupait d'exercices qui annonçaient, suivant son expression, des venus actives. Il regardait comme étant d'un ordre sensible inférieur celles où l'on s'occupait do magnétisme somnambulique, auquel il croyait toutefois. Il eut l'occasion de se lier avec l'astronome Lalande ; mais la différence des opinions rompit bientôt cette liaison. Il eut aussi des rapports avec J.-J. Rousseau, dont il regardait la misanthropie comme un excès de sensibilité. Pour lui, il aimait les hommes comme meilleurs au fond qu'ils ne paraissaient être. La musique instrumentale, des promenades champêtres, des conversations amicales, étaient les délassements de son esprit, et des actes de bienfaisance, ceux de son âme. Il voyagea, comme Pythagore, pour étudier l'homme et la nature, et pour confronter le témoignage des autres avec le sien. De retour en France, après avoir visité l'Allemagne et l'Angleterre, il reçut la croix de Saint-Louis pour ses anciens services militaires. II n'émigra point à l'époque de la révolution, dans laquelle il reconnaissait les desseins terribles de la Providence, comme il crut voir plus t**d un grand instrument temporel dans Bonaparte. Expulsé d'abord de Paris, comme noble, en 1794, il fut arrêté peu de temps après dans la retraite qu'il s'était choisi, comme faisant partie de la prétendue conjuration de la Mère de Dieu, Catherine Théos (voyez ce nom). Le 9 thermidor le rendit à la liberté, et vers la fin de la même année (1794) il fut désigné par le district ou arrondissement d'Amboise, sa patrie, comme un des élèves de l'école normale, destinée à former des instituteurs pour propager l'instruction. De retour à Paris, il y publia successivement une partie des écrits que nous indiquerons ci-après, faisant de temps à autre de petites excursions en province pour visiter quelques amis. Il mourut en 1803, au village d'Aulnay (près Paris), où il était allé voir le sénateur Lenoir de La Roche, avec lequel il était lié depuis longtemps. Saint-Martin a beaucoup écrit, et ses livres ont été commentés et traduits en partie, principalement dans les langues du nord de l'Europe. Le but de ces mêmes livres est non-seulement d'expliquer la nature par l'homme, mais de ramener toutes nos connaissances au principe, dont l'esprit humain peut être le centre. L'auteur s'efforce du démontrer que le spiritualisme n'est pas simplement la science des esprits, mais celle de Dieu. Voici la liste des ouvrages de ce philosophe : des Erreurs et de la Vérité, etc., par un philosophe inconnu, Edimbourg (Lyon), 1775, in-8° : écrit inintelligible, mais le plus remarquable de l'auteur et qui Page 270 lui valut le titre qu'il y prend lui-même, celui de philosophe inconnu (une suite des Erreurs et de la Vérité, etc., publiée en 1784, in 8», a été signalée par Saint-Martin comme frauduleuse). Les Œuvres posthumes de Saint-Martin, ont été publiées à Tours, 1807, 2 vol. in-8. On y trouve un journal, depuis 1782, des relations, des entretiens, etc., de l'auteur, sous le titre de Portrait de Saint-Martin, fait par lui-même. On a confondu cet écrivain philosophe avec Martinez-Pasqualis (voyez ce nom), son maître. M. Gence a publié en 1824, chez Migneret, une Notice biographique sur Saint-Martin, in-78° de 28 pages.
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Analyse de la réception de Louis-Claude de Saint-Martin dans les années 1830-1839
Introduction
Dans la décennie 1830-1839, l’intérêt pour Louis-Claude de Saint-Martin se situe à l’intersection de mouvements ésotériques en expansion et de débats philosophiques autour de la spiritualité. Cette période voit émerger des rééditions et des mentions de son œuvre dans des contextes variés, tout en suscitant des critiques négatives et positives. Les écrits sur Saint-Martin deviennent plus précis et se focalisent sur des aspects clés de sa pensée.

Critères d’analyse
1. Critique négative
Les critiques négatives de cette décennie proviennent souvent d'auteurs peu favorables aux courants mystiques ou théosophiques. Par exemple :
• Des écrivains et penseurs rationalistes, influencés par le positivisme naissant, voient en Saint-Martin une figure confuse ou obscurantiste.
• La perception de sa doctrine comme "inintelligible" persiste, notamment dans l’analyse de ses œuvres comme Des Erreurs et de la Vérité (Encyclopédie moderne, 1831). Ces critiques soulignent une difficulté à suivre sa pensée sans une initiation préalable à ses concepts.
2. Critique positive
Les auteurs qui respectent Saint-Martin ou ses idées font preuve d’un effort d’étude sérieux, comme l’observation le note. Ces textes :
• Reconnaissent la profondeur philosophique de ses écrits.
• Mettent en avant son apport au spiritualisme et à la compréhension de la nature humaine.
• Insistent sur son rôle dans la transmission des idées de Jacob Boehme, un aspect souvent évoqué par les sociétés mystiques.
3. Avis fondé sur la raison
Les mentions de Saint-Martin dans les encyclopédies et journaux savants (par exemple, Journal des Savants, 1830) montrent une tentative de classer ses contributions dans un cadre intellectuel rigoureux. Ces textes :
• Réfutent certains amalgames, notamment avec Martinez de Pasqually, en précisant les distinctions entre leurs doctrines.
• Évoquent Saint-Martin comme un penseur qui cherchait à réconcilier la spiritualité et la raison.
4. Analyse systématique de sa pensée et philosophie
Les efforts d’étude systématique se retrouvent dans des publications comme celles de J.-B.-M. Gence, qui propose des analyses détaillées et contextualisées :
• En 1830, Gence publie un opuscule qui tente de relier les principes théosophiques de Saint-Martin à une classification générale des connaissances (Journal des Savants).
• Gence joue un rôle clé dans la diffusion des écrits de Saint-Martin, en apportant des notes explicatives et en rendant ses idées plus accessibles à un public lettré.
Thèmes clés
1. Ésotérisme et mysticisme
• Les sociétés rosicruciennes et martinistes continuent de croître. Les idées de Saint-Martin trouvent un écho particulier chez les penseurs mystiques, qui citent ses écrits dans des contextes ésotériques.
• Le Philosophe inconnu est mentionné dans des cercles mystiques comme un modèle de quête spirituelle.
2. Spiritualité chrétienne
• Saint-Martin est vu comme un auteur capable de concilier des approches mystiques et chrétiennes, bien que certains lui reprochent son éloignement des dogmes traditionnels.
• La duchesse de Bourbon, dans ses écrits, mentionne son admiration pour Saint-Martin et Mme Guyon, soulignant une continuité dans la recherche d’une spiritualité intérieure.
3. Influence littéraire et philosophique
• Les discussions sur sa pensée apparaissent dans des ouvrages encyclopédiques et des dictionnaires comme le Supplément au Dictionnaire historique de Feller (1830).
• Ses idées inspirent une partie de la mouvance romantique, même indirectement, notamment par leur exploration des rapports entre l’âme, la nature et le divin.
Faits marquants
1. Rééditions et mentions
o Les écrits de Saint-Martin continuent de faire l’objet de rééditions partielles ou de mentions dans des ouvrages encyclopédiques.
o Gence publie des travaux pour expliciter la pensée de Saint-Martin.
2. Confusions sur son titre
o Plusieurs erreurs ou légendes circulent sur les titres de noblesse de Saint-Martin (marquis, comte, chevalier). Ces confusions, mentionnées dans des documents comme ceux de Robert Amadou, montrent un intérêt constant pour sa figure.
3. Nouveaux ouvrages sur Saint-Martin
o Le Supplément au Dictionnaire historique de Feller inclut un article détaillé sur Saint-Martin, soulignant ses qualités philosophiques et spirituelles.
Contexte historique et culturel
1. Les années postrévolutionnaires
La réception de Saint-Martin s’inscrit dans un XIXᵉ siècle encore marqué par les bouleversements de la Révolution française. Ses idées, souvent perçues comme idéales et spirituelles, contrastent avec un monde en mutation rapide.
2. Montée du romantisme
La décennie 1830-1839 est celle de l’essor romantique, où des écrivains et philosophes cherchent des réponses aux questions existentielles dans le mysticisme et la spiritualité.
Conclusion
La décennie 1830-1839 voit une réception plus nuancée et approfondie de Louis-Claude de Saint-Martin. Les critiques, positives ou négatives, traduisent une meilleure compréhension de sa doctrine. Grâce aux travaux d’auteurs comme Gence, les idées de Saint-Martin continuent d’alimenter les débats philosophiques et spirituels, tout en restant un sujet de fascination pour les cercles ésotériques.

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