29/11/2024
[ Billet d’humeur… triste ] Quand on gère des pensions, les chevaux vont et viennent, au gré des décisions de leurs « propriétaires ». C’est normal. C’est le jeu. Mais pour certains gardiens d’écuries, ce n’est pas juste un contrat qui s’arrête, un nom qui passe du fichier « Entrant » au fichier « Animal sortant » dans le registre des équidés. C’est un être à part entière que vous côtoyez tous les jours, que vous nourrissez, sur qui vous veillez, à qui vous parlez, comme un nouvel enfant entré dans la fratrie et avec qui vous tissez des liens. Plus ou moins forts. Plus ou moins proches. Mais les liens sont là, parfois au-delà, parfois même en marge du « propriétaire ». Et quand on t’enlève cette relation, sans avoir le temps de faire la place à la séparation, à l’au revoir, au changement, ça fait mal comme un pansement trop collant qu’on t’arrache d’un coup. C’est une méthode comme une autre. Je ne l’aime pas.
Princesse, douce géante, ton départ précipité pour une autre maison nous a pris de court et laissés dans une grande sidération. Je ne doute pas que ta maîtresse n’a pas pensé à mal. Mais j’ai mal quand même. Je ne suis pas certaine que la tristesse aurait été moins grande de te voir partir, mais nous aurions pu nous préparer, toi, nous, le troupeau. Et laisser le temps à la sérénité de se mêler à la tristesse. C’est ainsi. J’ai juste eu le temps de te dire merci. Je te le redis ici. Nous te remercions tous pour le passage de ta belle et grande âme parmi nous, passage qui restera à jamais un cadeau pour nos écuries, pour le Mas. Nous pensons tous très fort à toi. Et nous continuons de t’aimer. D’une autre manière.