27/05/2022
Le mois de février 1848 marque l’avènement de la deuxième République en France. Depuis quelques années déjà, de nombreuses voix s’élèvent pour demander l’abolition de l’esclavage. L’abbé Grégoire, Tocqueville, Victor Schoelcher, le Martiniquais Cyrille Bissette, entre autres, ont sensibilisé l’opinion publique à cette question. La Grande-Bretagne a aboli l’esclavage en 1833 et, sous cette impulsion, les idées humanistes progressent en France.
Promulgation du décret
Le 27 avril 1848, le gouvernement provisoire promulgue le décret d’abolition de l’esclavage. Son article premier stipule que « l’esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d’elles ». Le 8 mai de la même année, le commissaire général Adolphe Ambroise Alexandre Gatine, membre de la Commission d’abolition de l’esclavage présidée par Schoelcher, monte à bord de la frégate « le Chaptal » avec le décret d’abolition. Direction les Antilles françaises.
Pendant ce temps en Martinique, les esclaves s’impatientent devant la lenteur de l’arrivée du décret sur l’île. Des révoltes sporadiques éclatent ça et là. Le 22 mai 1848, une violente rébellion embrase la ville de Saint-Pierre. De peur d’une insurrection généralisée, le gouverneur de la Martinique, Claude Rostoland, proclame l’abolition le 23 mai.
L’impatience gagne également la Guadeloupe. Cependant, échaudé par les événements de Martinique, le gouverneur de la Guadeloupe, Jean-François Layrle, décide de prendre les devants. Il promulgue l’abolition de l’esclavage le 27 mai 1848. Quant au décret officiel d’abolition du 27 avril, il arrivera sur l’île, à Basse-Terre, le 5 juin. Si l’on suit le texte à la lettre, l’esclavage aurait dû être aboli en Guadeloupe deux mois après l’arrivée du commissaire général porteur du décret, soit le 5 août 1848.