
13/05/2025
Festival Aoba de Sendai
Un voyage vibrant au cœur de l’histoire et de la fête à Sendai
Chaque année, le troisième week-end de mai, la ville de Sendai, dans la préfecture de Miyagi, s’embrase de couleurs, de sons et d’émotions à l’occasion du Festival Aoba.
En 2025, les festivités sont prévues les 17 et 18 mai, transformant le centre-ville, la place civique de l’hôtel de ville et le parc Kotodai en un théâtre vivant où passé et présent s’entrelacent.
Un héritage séculaire
Le Festival Aoba plonge ses racines dans l’année 1655, lorsqu’il fut créé sous le nom de « Festival de Sendai » en l’honneur du sanctuaire Toshogu.
À l’époque, le festival rythmait la vie de la cité fortifiée, avec près de 70 chars défilant majestueusement à travers les rues, sous le regard du seigneur féodal.
Après la fondation du sanctuaire Aoba en 1874 pour commémorer Date Masamune, figure légendaire et fondateur de Sendai, la fête prend une dimension nouvelle, devenant un hommage populaire et annuel à ce grand daimyo.
Interrompu un temps, le festival renaît en 1985, à l’occasion du 350e anniversaire de la mort de Date Masamune, retrouvant toute sa splendeur et son esprit communautaire. Aujourd’hui, il attire de nombreux visiteurs et mobilise des milliers de participants, faisant vibrer la ville au rythme de ses traditions.
Deux jours d’émotions et de traditions
Samedi : la magie du Yoi-Matsuri
Le samedi, baptisé Yoi-Matsuri, marque le coup d’envoi avec la célèbre danse Suzume Odori, ou « danse des moineaux ».
Héritée des tailleurs de pierre ayant construit le château d’Aoba en 1603, cette danse bondissante, où les participants agitent des éventails en imitant le saut des moineaux, symbolise l’âme et la légèreté de Sendai.
Plus de 2 000 danseurs, vêtus de happi colorés, envahissent les rues, portés par le rythme envoûtant des tambours, des flûtes et des cymbales.
Cette performance, à la fois joyeuse et émouvante, rassemble toutes les générations et invite chacun à entrer dans la danse.
Dimanche : le défilé historique du Hon-Matsuri
Le dimanche, place au Hon-Matsuri, le point culminant du festival.
Le centre-ville se transforme en scène épique où défilent samouraïs en armure, guerriers, archers et porteurs de mikoshi (sanctuaires portatifs).
Le cortège, précédé par des coups de mousquets, fait revivre la grandeur de l’époque de Date Masamune.
Les chars Yamaboko, véritables œuvres d’art de 6 mètres de haut, avancent lentement, ornés de dorures, de symboles mythologiques ou religieux, et parfois coiffés du célèbre casque du seigneur Masamune.
Sur ces chars, musiciens et invités spéciaux saluent la foule, tandis que la musique et les danses transforment la ville en un tableau vivant.
Une expérience sensorielle et humaine
Au-delà du spectacle, le Festival Aoba est une invitation à ressentir l’âme de Sendai.
La fierté de son histoire, la chaleur de sa communauté, la beauté de ses traditions.
Les rues bordées de zelkovas, baignées de lumière printanière, offrent un décor enchanteur où se mêlent rires, parfums de spécialités locales, jeux et rencontres.
C’est un rendez-vous où le passé dialogue avec le présent, où chaque habitant devient acteur d’une mémoire collective, et où chaque visiteur repart le cœur empli d’émotions et de souvenirs inoubliables.
La grandeur d'un château...
Au fil des années, le Festival Aoba est devenu le reflet vivant de l’histoire de Sendai, mais il me semble qu’il subsiste un manque d’initiative concernant la reconstruction du château d’Aoba. Ce projet, s’il voyait le jour, apporterait une dimension supplémentaire au patrimoine de la ville et constituerait un atout majeur pour le développement touristique de Sendai et de toute sa région. L’ombre du château plane encore sur la ville, et sa renaissance serait, à mes yeux, un symbole fort de la vitalité et de l’avenir de Sendai.
Le Festival Aoba, c’est bien plus qu’une fête.
Il incarne la fierté d’une ville profondément attachée à son héritage.
Pourtant, à mes yeux, Sendai reste trop repliée sur elle-même, manquant d’élan pour se projeter vers l’avenir ou d’ambition pour rayonner au-delà de ses frontières.
Ce manque d’initiative se ressent notamment dans l’absence de projet concret pour la reconstruction du château d’Aoba, un symbole qui pourrait pourtant offrir à la ville et à sa région un formidable élan touristique et culturel.
L’histoire de Sendai mérite mieux.
Une vision qui regarde enfin au-delà de l’horizon, et qui donne à cette ville la place qu’elle mérite sur la carte du Japon.
Texte et photos by Jacky
https://www.threads.net/
contenu de voyage du voyage de choses à faire de voyage japonaise