01/08/2021
| Histoire Sakalava |
Une partie de l'histoire des Sakalava du Nord de Madagascar.
En 1828, le roi Antakaragna Tsialana Ier mourut. Et son fils Tsimiaro lui succèda.
Pendant deux ans, de 1835 à 1837, Tsimiaro lutta contre les hovas du fort d’Ambohimarigny. Vaincu au début, il se réfugia, comme l’avait fait précédemment Andriantsirotso, dans les grottes de l’Ankaragna et là tint tête à ses adversaires. Finalement, il se sauva aux Nosy Mitsio en 1838.
De Nosy-Mitsio, il envoya un de ses frères à Zanzibar afin de conclure une alliance avec les Arabes. Ce déplacement fut sans résultat. En 1839, Tsimiaro chargea un ambassadeur de se rendre à Maurice pour demander le secours du Gouvernement anglais. Là encore, il n’obtint aucun résultat satisfaisant.
Recherchant à tout prix une alliance, le Roi Tsimiaro se rendit en personne à l’Ile de la Réunion où il conclut un pacte d’alliance avec le roi Louis-Philippe Ier.
Dès qu’ils apprirent la signature de cette alliance, les rois Sakalavas furent mécontents et reprochèrent violemment à Tsimiaro de permettre aux Européens de débarquer sur leur territoire et de s’en emparer.
Se liguant contre lui, ils le sommèrent de renvoyer le corps de fantassins français, récemment débarqué. le Roi Tsimiaro refusa. Ses adversaires l’attaquèrent.
Les Sakalavas furent battus à Nosy-Faly et les Français demeurèrent à Nosy-Be.
Tsimiaro fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur et reçut du Gouvernement une pension annuelle de cent francs.
En 1882, après cinquante trois ans de règne Tsimiaro mourut et son fils, Tsialagnana II, vint au pouvoir en 1883.
En 1885, les relations très tendues entre Français et Hovas amenèrent la guerre. Près de Vohémar, Tsialanagna II lié par le traité qu’avait signé, en 1840, son père avec le roi de France, envoya deux mille Antankaragnas commandés par son frère, pour prêter main-forte aux Français. Lui même, entre- temps s’embarquait à Nosy-Mitsio avec trois cents guerriers, à bord du Vaisseau «Beautemps-Beauprès’’.
Après avoir vaincu, les Hovas à Andrampagna à 40 km au sud de Vohémar, les Antankaragna rentrèrent chez eux. Tsialanagna II et quelques notables furent convoqués à Tamatave où l’amiral Miot le décora, en grande solennité, de la Médaille Commémorative de Madagascar.
En 1884, lors du début de la conquête, le Commandant Français de Nosy-Bé demanda à Tsialanagn II de lui fournir 150 hommes pour rejoindre le corps expéditionnaire Français à Marovoay.
Satisfaction lui fut immédiatement donnée.
Au cours de la même année, il guerroya contre les Hovas dans le Gouvernement d’Ampombiantambo.
En mai 1895, l’armée Hova commandée par Ratovelo porta !a guerre dans la basse plaine de la Mahavavy.
Vaincus en rase campagne, à Betamboho (Masindrano) les Antankaranas se réfugièrent à Nosy Mitsio, Nosy-Faly et Nosy-Be. Les Hovas confisquèrent leurs troupeaux, incendièrent les villages, les forêts et détruisirent les cultures.
Ce n’est qu’en 1897, lorsque le Lieutenant Chénéron désigné pour administrer les secteurs Antankaragna, se fut installé à Ambatoharagna, que Tsialanagna II et ses partisans vinrent le rejoindre. Là, il ne cessa de faire preuve d’une grande loyauté envers la France lors de la pacification de la région Nord-Ouest.
En 1899, le chef-lieu du secteur français fut transféré d’abord à Ambakirano, ensuite à Ambato devenu secteur annexe de la Grande-Terre.
Là fut fixée la résidence du commandant français auprès duquel vinrent habiter Tsialanagna II, la reine Binao et le Roi Sakalava Bemazava Tsiaraso. Ces trois personnages furent nommés gouverneurs, et Tianjagnahary, Fagnahibe et Behaka, descendants des familles royales, sous-gouverneurs.
En 1906, lors de la suppression du cercle français de la Grande Terre, les rois sakalavas retournèrent chacun dans leur pays respectif. Le secteur Antakaragna fut alors transformé en district Antakaragna avec Ambato pour chef-lieu et ensuite Ambilobe Taloha.
En 1911, par un arrêté en date du 12 décembre, le District Antankaragna devint district autonome d’Ambilobe.
Le roi Tsialanagna II mourut en octobre 1924 à Ambatoharagna où il fut inhumé suivant sa volonté, contrairement aux anciennes coutumes qui voulaient que les rois Antankaragna fussent enterrés dans les grottes de l’Ankaragna.
Tsimanenigny, son frère cadet, fut à sa mort, nommé roi des Antankaragna, en janvier 1925. Celui-ci est aujourd’hui âgé de 80 ans et vit paisiblement à Ambatoharagna, et désira reposer, après sa mort, dans les grottes de l’Ankaragna, aux côtés de ses ancêtres.