Séniors de l' Education Agir Ici et Maintenant

Séniors de l' Education Agir Ici et Maintenant Il s' agira de trouver le plus grand nombre possible d' Enseignants de l' Éducation Nationale, des Universités, et Écoles publiques et ou privées.

Prendre contacts; échanger sur la situation actuelle de l' École sénégalaise, mener des démarches de soutien et d' appuis bénévoles aux enseignants en classe, aux Administrations des établissements scolaires et universitaires, à l' Administration centrale et décentralisée, aux différents partenaires de l' École sénégalaise. Travailler à apaiser l' espace scolaire et universitaire, anticiper s

ur les crises aider à leur trouver des réponses idoines, développer des activités de soutien aux membres , des solidarités , tenir des universités populaires, de conférences débats, des déjeuners, des diners, des rencontres récréatives. Organiser des voyages , des excursions. Soutenir l' édition de Mémoires, et divers travaux. Tenir des activités de mémoire et de commémoration.

25/11/2024

COMMÈMORER THIAROYE 44 EN AYANT EN MỀMOIRE TOUTES LES VIOLENCES COLONIALES COMMISES DANS LE MONDE.
Mansour Aw
Historien – Anthropologue – Écrivain- Éditeur.
Contribution au débat. I.
Le fait colonial reposant sur la domination directe ou indirecte sur des peuples et sur leurs territoires, entraînant une perte totale ou partielle de leur indépendance, et de leur souveraineté, est violence en soi avec ses multiples impacts et conséquences. Il ne date pas d’aujourd’hui. Il serait aussi ancien que l’homme sur terre dans des formes très diverses. Celui des temps modernes est intrinsèquement lié au mercantilisme d’où naîtra le système capitaliste. Il aura duré du XIII e au XX es.
Pour toutes les puissances, et pour toutes les périodes de l’histoire confondues, les conquêtes coloniales ont entraîné partout dans le monde des morts d’hommes et de femmes, des pillages, des destructions criminelles massives de biens, et ont conduit ici ou là à la réduction à l’esclavage, au travail forcé, et à diverses formes d’aliénation, d’humiliation, et d’exploitation de la personne humaine et de ses ressources. Lorsqu’ aux conquêtes et à l’occupation territoriale s‘ ajoutent des massacres de populations, des génocides conscients et planifiés, la répression brutale et aveugle d’hommes et de femmes, il y a là de toute évidence un système et des pratiques qualifiables de crimes contre l’Humanité toute entière.
La tragédie de Thiaroye 44
Thiaroye 44 a été grave, lâche et traumatisant pour tous les peuples de l’ancienne Afrique Occidentale Française, AOF, et pour tous les peuples du monde épris de paix et de justice. Il est un fait historique qu’il faut bien circonscrire dans ses causes profondes et immédiates, qu’il faut rendre dans son déroulé, ses contours, et ses conséquences de manière intrinsèque. Cela est le travail des historiens qui ont livré ici et là un certain nombre de récits des faits, des analyses, et des commentaires mais les zones d’ombre de cette affaire restent encore nombreuses.
Combien de Tirailleurs sénégalais ont été embarqués à bord du Circassia en France en Novembre 1944 ? Quel est le nombre de débarqués à Dakar ? Quelles sont les circonstances exactes de ce qui s’est passé très tôt ce matin-là du 1er Décembre 1944 ? Quel est le nombre exact de morts ? Quelles sont les pays d’origine des morts ? Quel est le nombre de Tirailleurs qui sont rentrés ? Quel est le nombre de ceux qui sont restés sur place pour vivre à Dakar au quartier NONDI 44 jusque dans les années soixante ; que sont – ils devenus ?
Quatre-vingts ans après cette tragédie nous n’avons que des conjectures et une vaine polémique sur les chiffres. Cela est inadmissible pour nos universités et centres de recherches en Afrique et dans le monde, qui, jusque-là n’ont pas encore fait de cette tragédie une priorité dans la recherche fondamentale ni dans leurs enseignements ; point de mutualisation des sources d’archives, des témoignages, ni des pistes de recherches. Cela est aussi inadmissible pour nos différents États africains qui ont un devoir de Mémoire et des actions en réparation et de patrimoine à mettre en œuvre. Tous sont concernés à l’échelle ouest – africaine et même à celle de l’Union Africaine ; inadmissible aussi pour toutes les organisations de la Société civile, et enfin, pour tous les activistes du Nord comme du Sud si prompts à l’action.
Le massacre de Thiaroye 44 ; un lourd passif.
« Vingt-quatre 24 tués, dont 11 des suites de leurs blessures, 65 blessés admis en traitement, avec dans les Forces armées, 1 tirailleur blessé, 3 officiers contusionnés, 48 mutins incarcérés qui seront traduits devant le Tribunal militaire avec des condamnations suivies d’amnisties … » Ce bilan officiel fourni par le Haut commandement militaire qui lui – même est l’acteur principal de ces événements nous laisse incrédules.
Mutinerie, ou rébellion, la réclamation de salaires et de primes avant de quitter Dakar pour rentrer dans son pays d’origine après de bons et loyaux services sur le front pour défendre et libérer la France envahie par les forces Nazies d’Adolph Hi**er était un minimum à faire par chacun de ces vaillants soldats attendus par leurs familles et par leurs proches. Aucun d’eux ne pouvait rentrer les mains vides ; plusieurs d’entre eux, des dizaines, voire des centaines ne sont plus jamais retournés chez eux parce que tuées et enterrées en anonymes sur place. Les survivants ont été obligés de rentrer les mains et les poches vides. Leurs familles restent encore devoir aujourd’hui continuer à réclamer les salaires et les primes qui leur sont dus. Quel étrange destin pour ces vaillants soldats de la Liberté ?
Nombre de morts qui reste toujours imprécis. ; cent – quatre-vingt-onze, plusieurs centaines, absence d’une liste nominative des victimes, méconnaissance de la localisation de leurs lieux d’enterrement, spoliation des rappels de solde et des primes, reconnaissance t**dive de la responsabilité de la France, défaut d’une réhabilitation de tous les Tirailleurs par un hommage solennel. Le passif est lourd en situant les responsabilités. Il faut aller le plus loin possible dans les actions de reconnaissance, de réparation, et de patrimoine mais aussi dans le sens de commémorer la mémoire de toutes les victimes des violences coloniales commises de par le monde .
La tragédie de Thiaroye 44 et les violences coloniales
Dans la perspective de l’analyse historique sur la Longue durée, Thiaroye 44 appartient aux violences coloniales qui, depuis le XIV es ont accompagné l’expansion maritime, commerciale et militaire de l’Europe sur toutes les mers, sur tous les océans, et sur tous les continents pendant quatre siècles, et qui se sont prolongées jusqu’ au XX es dans des contextes d’occupation territoriale et d’administration directe, d’administration indirecte ou sous protectorat.
Les navigateurs italiens et portugais, pour le compte de la monarchie des Aviz, dès le franchissement du Cap Bojador en 1433 avaient inauguré la chasse à l’homme avec une violence inouïe sur tous les peuples du littoral atlantique ouest africain. Les raids esclavagistes, les enlèvements, les guet- apens, et les captures d’esclaves par centaines avaient constitué les bases premières de l’économie négrière européenne du XIIIe au XVI e siècle et permis à l’Europe de pratiquer sur son sol achats et ventes d’esclaves noirs dans les ports de Lagos et de Lisbonne, destinés aux hommes riches, aux galères, aux chantiers de construction navale, et à divers autres usages avant l’ extension du système esclavagiste dans les archipels atlantiques : aux Canaries, à Madère, et dans les Açores.
Christophe Colomb lors de la découverte de l’île Hispaniola en 1492 pour le compte de la double Couronne d’Espagne, Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille s’était livré au massacre de plus de 200 amérindiens.
Á la suite du partage du monde à Tordesillas et à Alcoçovas, l’Asiento pris en 1517 autorisera l’Espagne à importer 4000 esclaves par an en provenance de la côte ouest africaine sous le contrôle des Portugais, à destination de ses mines d’or et d’argent, et de ses fermes et plantations d’Amérique.
Pour le compte de la reine Elizabeth 1ère fille d’Henry VIII et d’Anne Bolayn, qui brisa le respect du traité de Tordesillas, les expéditions négrières et les pillages opérés par John Hawkins en 1562, 1564, et en 1567 sur les peuples de la côte ouest africaine entre le Sénégal et la Gambie avec leurs crimes et atrocités avaient fait date et même été dénoncés en Angleterre. Ducasse, et Destrée d’Haly n’en avaient pas fait moins pour le compte de la France sous Louis XIV dans la conquête de la Grande côte Sénégalaise, de Joal, de Portudal, et de l’île de Gorée de 1676 à 1678.
Contre les Aztèques, les Incas, les Mayas ; dans les Caraïbes, en Amérique centrale, méridionale, et du Nord ; contre les peuples « aborigènes » du Canada ; dans l’ Océan indien : chez les peuples malgaches, aux Seychelles, aux Comores ; en Inde et en Chine ; chez les peuples « aborigènes » de Papou Asie Nouvelle Guinée, ces violences négrières et esclavagistes ont toutes été commises avec le même contenu raciste, le même mépris de l’ autre , la xénophobie, la négation de sa personne, et de son identité, qui ont leur origine , loin dans le temps depuis les antiquités grecques et romaines. Ils avaient accompagné l’esclavage et les guerres menés sur tous les peuples voisins, parce qu’étrangers. Le goût de l’exotisme entraînera contre le cours de l’Histoire le recours à des mercenaires noirs et le fait de les figurer comme effigies de certaines monnaies.
Racisme, mépris, xénophobie, négation de l’autre, et de son identité que l’on retrouvera à foison dans les textes européens du XIIIe au XVIII es qui parlaient et décrivaient les populations d’Afrique, d’Amérique, des Caraïbes, et des autres régions du monde, de « naturels », et de « sauvages », qu’il faut soumettre.
Durant le siècle des Lumières, ces peuples « sauvages » d’Afrique, de l’Amérique, de l’ Océan indien , et du Pacifique, ces « naturels, » et ces « peuples premiers » « primaires » ou « paléo- Négres », « autochtones » ont été au cœur de la science historique, de l’Anthropologie, de l’Ethnologie, de la Sociologie, et en général des Sciences humaines et sociales naissantes, allant même jusqu’ à entraîner des expériences sur leurs crânes, et cadavres pour les besoins de l’Anthropologie physique et l’Ethnologie.
La très douloureuse affaire de la femme Hottentote, traînée partout en Europe pour cause de sa stéatopygie ; les camps de concentration n***s et leurs laboratoires continueront encore de susciter indignation et condamnation. Toutes les ambiguïtés sont dans ces concepts de « naturels », de « sauvages », « d’autochtones », « d’indigènes » « d’aborigènes » pour justifier bien des vilainies et des crimes contre l’Humanité.
Constamment menacée dans ses positions politiques et territoriales dans le monde par l’Angleterre, de retour au Sénégal après les accords de Paris de 1763 et le Traité de Versailles de 1783, la France s’engagera directement dans les guerres coloniales contre tous les chefs de royaumes riverains du fleuve Sénégal : les Èmirs maures Trarza, les Brack du Waalo, les Almamys du Fouta et les Tounka du Galam.
La conquête de l’Algérie dès 1830 avait déjà livré un bilan on ne peut plus catastrophique sur le nombre de morts, sur les incendies criminels, les ravages et les destructions en tout genre, avec une violence extrême, indicible que l’on retrouvera lors de la conquête du Waalo en 1855 et durant les trois années d’opérations de pacification qui ont suivi à Nguick, à Ouadan, et à Niomré. Faidherbe nous livre les récits de ces différentes campagnes d’extermination en s’extasiant avec une outrecuidance et une arrogance qui sont sans limites.
Au début du XX es, les Namas et les Hereros de la colonie allemande de Namibie, entre 1904 et 1908 ont été exterminés pour près de leur moitié. On ne comptera pas le nombre des morts durant la première et la deuxième Guerre des Boers, ni celui des camps de concentration et d’expérimentation en Afrique du Sud de la fin du XIX es.
Après plus d’un demi-siècle d’instauration, le système raciste de l’Apartheid avec ses arrestations, ses incarcérations, ses liquidations physiques massives lors d’émeutes et de mouvement sociaux de 1948 à 1990 restent encore de triste mémoire à Sharpeville, à Soweto, etc…,
La liste des violences coloniales est longue et non limitative, la guerre d’Abyssinie de 1935- 1936, la conquête de la Tripolitaine par les forces fascistes de Benito Mussolini. Ce fut le massacre du 1er Décembre 1944 à Thiaroye. Le 8 Mai 1945 à Sétif, à Guelma, à Kherata, le nombre de victimes se chiffrait par milliers. Ce fut aussi le cas pour écraser les insurgés de Madagascar en 1947 dont plusieurs fusillés dans les camps d’internement. Ce fut ensuite contre le peuple ivoirien à Dimbokro en Côte d’Ivoire en 1950. La révolte des Kikuyu au Kenya de 1953 à 1956 aurait enregistré officiellement 12 000 morts.
Les guerres d’indépendance d’Indochine de 1946 à 1954 et de 1955 à 1976 avec leurs prolongements au Laos, au Cambodge, en Thaïlande, en Malaisie, en Indonésie, dans les Timor, contre toutes les occupations coloniales : françaises, anglaises, japonaises, hollandaises, portugaises et américaines ont produit des milliers et des milliers de victimes dont il faut commémorer les mémoires.
Au Mexique, au Brésil, dans le Nicaragua, au Chili, en Argentine, pour l’Amérique centrale et du Sud, et durant toutes les guerres d’ indépendance du continent africain, en Algérie encore de 1958 - 1962, en Guinée Bissau, dans les archipels du Cap – vert, au Mozambique, en Angola, de1960 à 1975 , et toutes les violences post coloniales dont les assassinats de Bertrand Boganda en Centre Afrique, de Patrice Lumumba dans l’ancien Congo Belge, de Ruben Nyobé au Cameroun , etc, sans oublier les violences répressives commises contre les revendications syndicales.
Nous devons rester vigilants et pertinents dans le travail d’Histoire et celui de Mémoire, qui tous deux nous interpellent afin de bâtir une conscience historique universelle en solidarité avec tous les peuples du monde.

Dakar, le 24 Novembre 2024.

02/05/2024

Que Monsieur Le Président Bassirou Jomaay Jaxaar Fay soit monté directement aux créneaux est une bonne chose quant au fond , mais attention . Il faut toujours du recul , prendre le temps d' étudier, d' écouter les uns et les autres et travailler sur pièces et sur dossier pour éviter des impasses et d' autres conflits qui ne manquent jamais avec des dossiers aussi calamiteux . Que chaque citoyen puisse disposer d' une parcelle est souhaitable et méritoire , mais encore une fois de plus attention au traitement sur le tas et sur le chaud . Les erreurs en politique se paient toujours tôt ou t**d

25/04/2024

Mansour Aw
Historien – Anthropologue
La Laïcité, un concept étranger ?
Dans un texte qui m’est parvenu par une amie de longue date, écrit par Monsieur Ibrahima Thiam, en réponse, ou objection à Monsieur Mary Teuw Niane, sur le concept de laïcité qu’il réfute comme ayant une origine étrangère, il précise que c’est un « choix délibéré et réfléchi » du Constituant sénégalais de 1960. Une des questions qu’il faut se poser cependant est bien celle de savoir, qui était donc ce constituant sénégalais de 1960 ?
Important aussi de souligner le fait que les origines historiques de ce concept de Laïcité sont liées à la Révolution française de 1789 , qui portera séparation de l’Etat et de l’ Eglise, qui mettait fin au césaro – papisme, qui faisait des Roi de France, des monarques de Droit divin, aux pouvoirs absolus, bénéficiant de la CHARISMA , c’est-à-dire de la bénédiction divine , qui en conséquence pouvaient prendre la place de Dieu, en tant que des bénéficiaires de sa grâce, qui sont des délégataires de ses pouvoirs, et qui donc sont en fait et en Droit, des Demi Dieu , ou simplement Dieux sur terre , qui commandent, et ordonnent , qui légifèrent selon leur seul et simple désir ; « Plaise au Roi », qui est intronisé et sacré , c’était déjà à l’ Eglise de Reims sous Charles Magne.
Le Saint Empire romain germanique s’est perpétué dans l’espace et dans le temps avec la naissance de l’ Etat moderne, qui a eu ses héritages politiques , idéologiques dynastiques partout en Europe, ce qui fera de Charles Quint, et de Philippe II d’ Espagne, des rois catholiques qui ont conquis le Nouveau Monde au nom de la Chrétienté.
En Angleterre l’Anglicanisme fait du Roi ou de la Reine, le chef ou la chef de l’Eglise Protestante, non catholique, différente de l’Eglise orthodoxe, de l’Europe des Balkans, et de l’Europe de l’Est, dont la Russie
Durant les Etats Généraux de 1789, L’Eglise, était du côté du Roi, contre le Tiers Etat. Après la prise de la Bastille, tout le mouvement de réforme des institutions qui aboutira à la Constituante et à l’avènement de la République, portera séparation de l’Etat et du Clergé ; du temporel et du spirituel, ce sera ensuite et déjà la confiscation des biens de l’Eglise, les monts de piété, l’incendie des biens de l’Eglise, la fin des indulgences.
En France l’histoire est très mouvementée entre l’Etat et l’Eglise, entre le Temporel et le spirituel, la République finit par prendre le primat, et à s’imposer comme sacrée dans son principe et dans ses institutions.
Cette histoire n’a rien à voir avec notre histoire ancienne, précoloniale, de révolution musulmane, d’existence d’Etat théocratique dans le Bundu, le Fuuta Tooro, le Rip, l’empire Ouest africain de Cheikhou Omar El Foutihou Tall et ses différents successeurs Ahmadou Cheikhou de Ouro Madiyou, Mamadou Lamine Dramé du Khasso, etc, C’est toute l’histoire des résistances armées sénégalaises contre les poussées coloniales jusqu’ au début du XX es, une histoire portée par des chefs religieux de renom.
1889- 1906, s’installe l’AOF, et avec elle, les Lois de la République et la philosophie sociale et morale des Révolutionnaires de 1789, 1848, 1871, qui aboutiront aux Lois de 1900 sur la Laïcité.
Au Sénégal, les partis, syndicats et associations pour être reconnues doivent se réclamer de cette laïcité dont le SUEL, le syndicat qui se sera le plus et le mieux défendu sur ce plan et qui le léguera à tous les syndicats enseignants issus, SES, SUDES etc,
Liberté Egalité Fraternité étaient chantées chez nous, « Nos ancêtres sont des Gaulois » « En passant par la Loraine. » « Fréro Jacques ». Nous avons baigné ; notre génération, dans cette grande mare des valeurs fondatrices de la Révolution Française de 1789 fortement inspirées par les héritages du Siècle des Lumières, et les Loges maçonniques. Les partis de Gauche, et les syndicats se réclameront de ces idéaux, les Constituants de l’Etat sénégalais de 1960 jusqu’ à nos jours aussi. Aujourd’hui plus que jamais à l’heure de la Troisième Alternance qui parle de Rupture, de Refondation et de Réinventer, il s’ agit fondamentalement de revoir nos paradigmes pour les articuler avec notre Histoire et nos valeurs fondatrices .
Mary Teuw Niane a plus que raison de dire que le concept de laïcité est un concept étranger. Il n’est pas importé, mais plutôt imposé par le rapport des forces entre colonisateurs et colonisés, au détour, et au terme d’une histoire mouvementée, ponctuée de résistances armées, non armées, et populaires.
La laïcité n’est pas une norme internationale. Le point de départ chez nous au Sénégal, c’est déjà 1856, la création de l’Ecole des Otages de Saint Louis, la création de la Medersa, et toute la volonté consécutive pour freiner les progrès de l’islam, celui des enseignements islamiques, pour contenir l’influence des marabouts, et pour les combattre politiquement.
C’est la constante de la Colonie du Sénégal depuis le mouvement armé des marabouts conquérants et la Révolution des TOUBENAN, inspirée et dirigée par Nacer Eddine contre les rois Ceddo, esclavagistes du Waalo, du Kayor, du Bawol, du Jolof en 1776- 1778.
Les plus grandes atrocités commises par le pouvoir colonial sous l’impulsion de Faidherbe après le Waalo, qui a été incendié, totalement rasé, et pillé de toutes ses ressources animales indispensables à la Colonie du Sénégal, c’est la destruction en 1858 de Niombré grand foyer religieux du Kayor. L’histoire se continuera par le feu et par le sang en direction de tous les autres foyers religieux du Sénégal.
L’influence idéologique, politique et institutionnelle auprès des fils du pays et de notre histoire, ne date donc pas de 1960 mais remonte déjà en 1856. Le Waalo conquis a été doté d’une Constitution écrite et inspirée par Faidherbe. En 1871, Le Chef Supérieur du Waalo, formé à l’Ecole des Otages, a prêté serment de fidélité sur une nouvelle Constitution exclusivement inspirée par Le Gouverneur Valière. Il fît sa profession de foi sur les principes de la Laïcité et des valeurs de la France.

20/04/2024

Je dois me réjouir de ce voyage de Monsieur Le Président Basiru Jomaay Jaxaar Fay en République Islamique de Mauritanie , le féliciter, et exprimer mes souhaits et espoirs de revoir ces relations plurimillénaires reprendre un cours plus harmonieux ; plus qu' il n' a été depuis les événements de 1989 qui ont été une véritable catastrophe entre des pays et des peuples qui ont eu un vécu aussi intime quand on sait déjà que nos vaillants combattants du TEKROUR ont été se battre auprès de leurs coreligionnaires musulmans du TAGANT et de l' ADRAR, dans la geste des Al Murabitun, qui finira par installer ces communautés arabes, berbères et noires, en Espagne sur près d' un siècle avec la dynastie des Almoravides, et ensuite avec celle des Al Mohades, qui ont toutes les deux ont été décisives dans la mise en trajectoire nouvelle de l' Espagne en construction dynastique pour un Etat moderne. Les relations avec la Mauritanie, sont diverses et multiformes . Le terme Sénégal, viendrait même de SANADJA, ou de SANAGA, de ZENAGA, qui tous référent à des noms de tribus et de communautés arabo - berbères de la Mauritanie . NIMZAT, BOUTILIMY, restent des noms de localités comme WALATA qui nous font remonter à une histoire commune grandiose.

14/04/2024

Mansour Aw
Historien – Anthropologue
Interrogations et réponses citoyennes.
Partie II
La bipolarisation du champ politique sénégalais.
Dans son texte, s’il faut le rappeler, Monsieur Hamidou Hanne, Politiste en son état, à propos du scrutin présidentiel du Dimanche 24 Mars 2024 parlait de référendum, et de bipolarisation du champ politique sénégalais,
Référendum, et bipolarisation sont des termes de plus en plus usités par les journalistes pour simplifier l’observation des faits électoraux. En tant que des outils d’analyse, ils peuvent s’avérer opérants ou pas du tout, tant les situations sont complexes, différentes, et variées ; l’essentiel étant de bien circonscrire les faits dont on parle, et de bien les camper afin de les analyser en profondeur sous toutes leurs coutures.
Par principe, un référendum est un vote fermé. La plupart du temps, les citoyens convoqués y sont appelés pour répondre par un Oui, ou par un Non, à une, ou à plusieurs questions posées. Le Sénégal en a connu un certain nombre depuis celui du 28 Septembre 1958 convoqué pour se prononcer sur le projet de Constitution que le Général Charles De Gaulle, Premier Ministre de la France sous la présidence de la République de René Coty, proposait aux Français pour la création de la Communauté française, que d’autres , par euphémisme, appelleront Communauté franco –africaine, car devant réunir les huit colonies françaises d’Afrique de l’Ouest à leur métropole coloniale dans un nouveau contexte relationnel.
En attribuant de nouvelles compétences aux gouvernements locaux africains mis en place par la Loi Cadres, ou Loi Gaston Deferre de 1956, appelée aussi Loi de l’autonomie interne, cette constitution devait maintenir encore contre le cours de l’Histoire, et la marche du temps tous ces territoires et peuples de l’Afrique de l’Ouest sous la tutelle de la France. Le Général Charles De Gaulle cherchait ainsi donc avec ce référendum constitutionnel à contenir leurs aspirations profondes à l’Indépendance nationale. La Constitution de la V ème République en sera issue, largement adoptée par les 4 /5 des citoyens français. Au Sénégal, sur fond de menaces de guerre, et de séparatisme de la presqu’ île du Cap Vert, le Oui l’aura aussi remporté sur le Non, qui pourtant était donné largement vainqueur au regard de la grande mobilisation de la jeunesse sénégalaise, des partis politiques de Gauche, et des syndicats de l’époque. La suite de l’histoire est connue. Le Sénégal bénéficie en conséquence du statut d’Etat dans la Communauté, le 4 Avril 1960, des accords seront signés portant transfert des compétences de la Communauté entre le gouvernement de la République française et les gouvernements du Sénégal et du Soudan, réunis au sein de la Fédération du Mali ; actant ainsi l’indépendance de ces deux pays.
Le 22 Juin 1960 sont signés les accords de coopération entre la République française et la Fédération du Mali. Celle- ci bien que dissoute le 20 Aout 1960 ne changera rien dans l’architecture juridique et coopérationnelle entre le Sénégal et la France.
En matière de souveraineté et de Politique étrangère, la France assurera la représentation du Sénégal auprès des Etats et organismes où le Sénégal n’a pas de représentants. La coopération économique prévoit une aide financière, des études, la fourniture d’équipements, l’envoie d’experts. Le régime douanier sera préférentiel entre les deux pays. L’organisation et l’encadrement de l’armée sénégalaise se feront avec des officiers et sous-officiers français ; les forces militaires d’intervention ouest africaines resteront encore basées à Dakar. En matière domaniale, les dépendances nécessaires sont immatriculées au nom de la République française. En matière d’enseignement supérieur, l’université de Dakar reste sous l’autorité académique de la France. Les personnels d’Assistance Technique restent présents dans toute l’architecture institutionnelle et gouvernementale. L’Accord multilatéral sur les droits fondamentaux des nationaux des Etats de la Communauté assurera la représentation des Français dans le Conseil Economique et social qui sera créé en 1961. Tout est fait, et strictement bien fait, et bien organisé pour assurer la continuité du système colonial de domination et d’exploitation mis en place depuis les Lois de 1889-1906 relatives aux colonies françaises d’Afrique de l’Ouest, réunies en une entité organique sous la dénomination Afrique Occidentale Française AOF, avec un Gouverneur Général à sa tête, et Dakar comme capitale. Un Président de la République du Sénégal a été élu par les Parlementaires en 1960 devant qui il a prêté serment de fidélité.
Avec un régime gouvernemental et des hommes politiques aux ordres, une économie qui restera extravertie, basée sur le Fonds d’Investissements Economiques et Social, FIDES, en vertu de la loi du 30 avril 1946 relative aux territoires d'outre-mer (TOM) de l'Union française, remplacé par le Fonds d'aide et de coopération FAC en date du 27 mars 1959 , il n’y aura pas de développement autonome ni endogène , pas d’ autosuffisance, ni de souveraineté alimentaire mais une économie quasi exclusivement basée sur des importations massives des denrées de consommation courante dont le riz, le sucre, et les autres produits de première nécessité. La monoculture de l’arachide, et l’économie de traite saisonnière qui lui est subséquente, introduites depuis la fin du XIX es, structurées au début du XX es avec les Sociétés Indigènes de Prévoyance, les SIP, avec leurs coopératives d’encadrement des paysans, les Seccos, les infrastructures et la logistique de collecte sur l’ensemble du territoire national prévaudront des décennies encore devant elles.

Les paysans qui constituent plus de 80 % de la population gagnent très peu de l’économie de traite saisonnière, l’exportation de leurs productions brutes et des produits dérivés, vers la France, bien que soutenue par celle- ci à des tarifs préférentiels jusqu’ en 1968, restait faiblement rémunérée. Les paysans sont pauvres, et lourdement endettés devant l’Office de Commercialisation de l’Arachide du Sénégal, OCAS, puis devant l’Office National de Commerce Agricole et de Développement ONCAD et la Banque Nationale de Développement du Sénégal BNDS.
Les cultures vivrières sont sacrifiées au profit d’importations massives de biens de consommation et d’équipement qu’il faut payer cher. Le pays est installé dans la stagnation industrielle, le déséquilibre structurel de sa balance commerciale, et de sa balance des paiements. Les pouvoirs publics constateront leurs échecs en matière de politiques publiques et se réfugieront derrière « la détérioration des termes de l’échange ». Ils espéraient se tirer de situation avec les programmes d’aide de la Communauté Economique européenne CEE, pendant que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, BCEAO, institut d’émission commun aux Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) créée le 12 mai 1962 bloquait le financement des investissements publics, et maintenait l’ensemble des pays membres sous la tutelle de l’économie de la France et du Franc CFA.
Après les événements liés à l’éclatement de la Fédération du Mali, et l’affaire Mamadou Dia, en date du 18 Décembre 1962, le Sénégal est irrémédiablement installé dans une crise profonde, tant sur le plan de ses institutions de gouvernance, de son économie structurellement déficitaire, que dans le champ politique et social. Les lignes du clivage et de démarcation politique et idéologique resteront très marquées entre le parti-Etat d’un côté, et de l’ autre, la classe ouvrière issue de l’UGETAN, avec l’UNTS très engagée dans les luttes sociales et politiques, une jeunesse très engagée, avec ses traditions de lutte marxistes, anti impérialistes, anti colonialistes, et anti néocolonialistes ; ombilicalement liée aux mouvements étudiant de la FEANF, de l’ AESF, de l’UED, et de l’ UDES, soutenue et encadrée par les partis politiques et mouvements de Gauche dont le PAI et le PRA Sénégal .
Après le Référendum Constitutionnel du Président Senghor, qui installa le régime Présidentiel fort, aux élections législatives et présidentielles de 1963, les jeunes et les militants des partis politiques de Gauche ont donné leur vie en combattant le système néocolonial mis en place grâce aux Accords de coopération du 22 Juin 1960. Le bilan a été de près, ou de plus de 50 morts, la fracture politique et sociale s’approfondissant poussera encore cette même jeunesse à se soulever en 1968 pour encore continuer à combattre ce même système néocolonial, l’homme, et le parti politique qui l’incarnaient. Le Président Senghor ne quittera toutefois le pouvoir qu’en 1981 après avoir désigné et choisi son successeur qui sera intronisé en vertu de l’article 35 de la Constitution et « élu » ensuite Président de la République. Il est parti avec le constat amer d’avoir été constamment et radicalement combattu par une jeunesse fortement opposée à sa politique, assimilationniste de la Négritude, d’asservissement et de soumission vis-à-vis de la France. Le système qu’il a laissé sur place, ses hommes, et le parti seront encore mis à rudes épreuves en 1988 durant l’élection présidentielle truquée et falsifiée de bout en bout.
D’autres référendums constitutionnels après celui de 1958 le Sénégal en a connus. Celui de 1963 qui institue le régime présidentiel, a fait adopter la nouvelle Constitution par 99 % des électeurs appelés aux urnes. Celui de 1970 rétablissant le poste de Premier ministre a donné ce même score de 99 % au Président Senghor, qui a régné en maître absolu, avec une Assemblée Nationale monocolore, totalement acquise à toutes ses causes, dans un pays à parti unique ; le parti Etat.
Le Président Abdoulaye Wade a renforcé ses pouvoirs en 2001 en mettant en place une nouvelle Constitution qui réduit le mandat présidentiel de 7 à 5 ans, qui supprime le Sénat, et le Conseil Economique et social, rapporte le nombre des députés de 140 à 120, et qui lui laisse les mains libres pour dissoudre l’Assemblée Nationale.
Le Président Macky Sall battra tous les records dans son argumentaire au Référendum constitutionnel de 2016 : modernisation des partis politiques, participation des candidats indépendants à tous les types d’ élection, promotion de la gouvernance locale et du développement territorial, création du Haut Conseil des collectivités territoriales, reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens renforcement de la citoyenneté, restauration du quinquennat, renforcement des droits de l’ opposition et de son chef, représentation des Sénégalais de l’ extérieur , élargissement et renforcement des pouvoirs de l’ Assemblée Nationale, instauration du principe de contrôle de la constitutionnalité des Lois, renforcement du nombre des membres du Conseil Constitutionnel, désignation de membres du CC par l’Assemblée Nationale, élargissement des compétences du Conseil Constitutionnel, constitutionnalisation décentralisation et déconcentration , intangibilité relative à la forme républicaine, laïcité, indivisibilité, et caractère démocratique de l’Etat, les deux mandats consécutifs . Il s’agit là d’un bon paquet de questions, toutes importantes en terme de mise à jour institutionnelle à la suite des travaux de la CNRI ; produit d’un large consensus de la concertation Nationale avec ses différents experts et spécialistes du Droit et de la science politique.
L ‘essentiel et le fondamental tournaient autour de la problématique de comment contenir et limiter l’hyper – présidentialisme ou le présidentialisme absolu et despotique issu du système du Président Senghor depuis 1963, reproduit, entretenu, et sans cesse consolidé par tous ses suivants et successeurs. Un redimensionnement des institutions et un partage équilibré des pouvoirs s’imposaient de toute nécessité.
Un recentrage sur le Citoyen et le peuple – rois devait conséquemment conduire vers un Etat de droit plus raisonné, vers le régime parlementaire largement souhaité, et réclamé, et la réforme du système judiciaire. Monsieur Le Président Sall a gagné son référendum, mais sur plus d’une décennie il y aura dévoiement récupération, éclatement de toutes ces revendications de mise à jour institutionnelle, enfouissement des questions essentielles et fondamentales du système démocratique sénégalais tant vanté, qui nous aura valu une participation aux Etats Généraux en France en 1789 pour mettre un terme à l’absolutisme royal, et à la Constituante de 1791 qui a installé la première République en France.
Au regard de cet ensemble de faits et de données historiques, nous aurions ainsi donc un modèle démocratique profondément ancré dans le fait référendaire, des élections régulièrement organisées, de constantes luttes sociales et politiques ; un modèle qui repose sur un socle de stabilité et une pérennité, mais avec des institutions faiblement mutantes ; profondément conservatrices, peu disposées aux changements structurels, et à la fréquence de l’alternance.
Celle- ci devrait pourtant être ordinaire, normale, pacifique, « banale » pour les citoyens et le peuple- rois, qui devraient à tout moment être capables de s’exprimer, et d’exprimer librement leur volonté en sanctionnant négativement ou positivement. Là est la quintessence et la raison d’être d’un système où le changement ne sera pas un accouchement forcé sur fond de tension, de violences verbales et matérielles, pré et post électorales, destructrices, mortifères et criminelles, ni une césarienne traumatique, mais un principe régulateur ; une modalité de renouvellement salutaire de la classe politique, de dégagement de tout ce qui est toxine ; une opération de purification de l’organisme ; un accouchement heureux, sans douleurs ni murmures, qui assure le bonheur du peuple et du citoyen – rois. Cela réglerait le faux débat du nombre des mandats et de leur durée car celui-ci assure fondamentalement impunité même lorsque l’échec est patent et que les citoyens et le peuple- rois, devraient encore supporter pendant 7 , 5 ans leurs souffrances, possiblement reproductibles, et allongées sur 10 ans, sur 15 ans, sur 2o ans, avec une classe politique qui se recycle sans cesse grâce au nomadisme et à la transhumance politique, qui opère selon le principe du LAMBU GOLO, avec des alliances qui se font et qui se défont , qui brouillent le paysage politique. On ne sait pas qui est qui, ni qui propose quoi ; comme qui dirait, cela importerait très peu, il s’agit de se mettre ensemble pour combattre celui qui est aux commandes, et le faire tomber par tous les moyens. Le marché est clair : « se mettre ensemble et gouverner ensemble » ; on aura rien discuté, rien négocié, ni ficelé. On sera servi au petit bonheur la chance, on sera au pouvoir pour gouverner sans programme politique concerté, calibré, chiffré et évaluable, sans préparation des hommes, ce qui obligera à aller chercher de tous côtés « des hommes providentiels », des hommes alibis, et de crédibilisation pour un tant soit peu sauver la face, mais des hommes dont on se débarrassera bien volontiers au premier virage.
Le Sénégal en est encore là, à compter le nombre d’alternances entre le pouce, et le mineur, sur les doigts d’une seule main.
Dimanche 14 Avril 2024

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