Le Fort de Troyon est un fort qui fait partie du système Séré de Rivières mis en place autour de Verdun à partir de 1875. Il est bâti sur les communes de Troyon et Lacroix-sur-Meuse, dans le département de la Meuse. Ce fort présente la particularité de n'être ni cuirassé ni bétonné mais construit entièrement en pierres de taille. Au début de la Première Guerre mondiale, lors des combats de septemb
re 1914, qui aboutirent à la formation du Saillant de Saint-Mihiel, le Fort de Troyon a joué un rôle particulièrement important. Bombardé à partir du 8 septembre 1914 par des obus de gros calibre (305-320), il reçoit l'ordre de tenir au moins 48 heures. Cette résistance était capitale pour empêcher les Allemands de prendre Verdun en tenaille, le Fort de Troyon se trouvant au sud de Verdun et les Allemands déjà de l'autre côté de la Meuse (à Issoncourt). Le 9 septembre 1914, le major Neuhoff, officier allemand de l'état-major de la 10 division, se présente à l'entrée du fort et somme les défenseurs de se rendre. Mais le capitaine Heym (du 166 RI, commandant du fort), refuse et demande aux Allemands de rebrousser chemin. C'est ainsi qu'une avalanche d'obus s'abat sur le Fort de Troyon. Le 13 septembre, les bombardements allemands cessent : le fort a tenu. De cette résistance dépendait la suite de la guerre, et surtout la victoire dans la bataille de la Marne. En effet, si le Fort de Troyon était tombé, la Meuse aurait été franchie et la ville de Verdun aurait été encerclée. C'est le seul fort de la ligne Verdun-Toul qui, attaqué, n'est jamais tombé aux mains de l'ennemi ; 450 hommes ont tenu pendant 6 jours contre l'artillerie austro-allemande et une division de la 5 armée, forte de 10 000 hommes.