10/06/2024
LA JOURNEE DES DUPES
S’il faut constater que Sa Majestée vient d’essuyer ce qu’il convient d’appeler pudiquement une déroute cataclysmique, il est nécessaire de souligner deux éléments. Tout d’abord, le retour au peuple était la seule option valable – démission du Président de la République et/ou dissolution de l’Assemblée nationale –, même si elle est ici teintée de cynisme, nous allons y revenir. Ensuite, Emmanuel-Jupiter Ier, dont j’avais déclaré en 2016 qu’il était le pire de tous les candidats, avait promis qu’après lui, le Front National serait ramené au plus bas. Le RN est pourtant le premier parti d’opposition et réalise l’exploit de dépasser les 30% aux élections européistes, exploit jamais réitéré depuis 40 ans… Macron a donc échoué sur tous les tableaux.
La prochaine élection législative devrait accoucher d’une assemblée majoritairement RN – majorité absolue ou relative ? ou d’une coalition des droites. Mais le pervers narcissique qui trône à l’Élysée parie probablement sur un échec de la future majorité et sur le mythe de « la malédiction de Matignon ». Le projet serait donc de torpiller Bardella et de s’assurer, pour l’extrême-centre, une victoire en 2027 ou, pour lui-même, en 2032… Mais voilà, n’est pas Mitterrand qui veut. Non pas parce que Macron, contrairement à Mitterrand, n’a pas été décoré de la francisque par le Maréchal Pétain en personne, mais parce qu’il est loin d’avoir l’intelligence politique de l’ancien Président. Du reste, le prochain Président de la République aura les mains liées 2,5 ans, puisque l’Assemblée nationale élue le 7 juillet siègera… pour 5 ans ! Sauf si ce Président sort de la droite dite « nationale » – il faut vraiment manquer de rigueur intellectuelle pour qualifier le RPR, pardon, le RN, de « parti d’extrême-droite ».
La gauche est laminée ! C’est devenu une tradition. Nous sommes pourtant nombreux, républicains laïques et sociaux, à l’avoir mise en garde, depuis au moins le 21 avril 2002, dont elle n’a jamais tiré aucune leçon. « La gauche », devenue une secte de bobocrates encaviardés, n’a eu de cesse de se compromettre dans l’islamo-collaborationnisme le plus crasse, d’affirmer que l’insécurité n’était qu’un sentiment, de promouvoir un projet ouvertement immigrationniste, puis ces derniers temps, d’aller plus avant encore dans son processus d’américanisation en cédant aux sirènes du wokisme. Elle a commis la double faute morale et politique d’expliquer que ces problématiques, préoccupation majoritaire des Français, étaient racistes, d’extrême-droite, tout en désignant comme raciste et d’extrême-droite le parti qui les prenaient en charge. La gauche a créé elle-même l’équation dans laquelle elle a enfermée le pays. LFI, malgré sa stratégie à plat-ventriste devant les mouvances islamiques les plus rétrogrades et fanatiques, malgré son instrumentalisation du conflit israélo-arabe, malgré sa stratégie de conflictualisation de tous les sujets – et la « bordélisation » de l’assemblée jusqu’à l’adoption de tenues de pouilleux –, n’atteint pas 10% des suffrages exprimés. C’est un échec cuisant, et le parti de la honte entraîne dans sa chute sa coalition opportuniste NUPES, dont l’essentiel des membres a tourné le dos à la singularité de la France – au moins jusqu’à Sarkozy – dans la politique du Proche-Orient : ouvertement pro-arabe sans ne jamais être anti-israélienne…
Le total gauche atteint péniblement 31,58% des suffrages, soit peu ou prou celui du RN seul (31,36%). Pour timidement dépasser ce score, il faudrait ajouter les 2% du parti animaliste, dont on ne peut assurément affirmer qu’il n’est soutenu que par des électeurs dits « de gauche ». Ce schéma, une large victoire des droites et une lourde défaite des gauches, est observé à l’échelle de l’Union. Continuez sur la voie de vos fantasmes, et vous disparaîtrez complètement…
Pour la France républicaine, il est impératif de ne pas donner de nouveau les clés de l’Assemblée à un homme qui, depuis qu’il a été ministre de l’Économie, s’est illustré par son mépris de classe, son cynisme, son absence de colonne vertébrale idéologique, autant qu’il faut débarrasser l’Assemblée nationale des traîtres qui s’allient à des racailles fanatiques de manière ostensible depuis au moins le 10 novembre 2019…